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pourquoi l'Espagne est ravagée par le coronavirus ?


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Coronavirus: pourquoi l'Espagne est aussi durement touchée par la pandémie

 
 26/03/2020 à 18h56
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L'Espagne est le pays qui compte le plus de morts liés au Covid-19 après l'Italie, et la courbe d'évolution de son épidémie semble même plus inquiétante. Beaucoup reprochent au gouvernement d'avoir pris des mesures de précaution tardives, empêchant ainsi de contenir la pandémie.

Deuxième pays au monde le plus mortellement touché par le Covid-19, l'Espagne a enregistré 655 nouveaux morts au cours des dernières 24 heures, portant le bilan à 4088 décès, selon le ministère de la Santé. Depuis l’annonce, le 3 mars, de la première victime de cette maladie infectieuse venue de Chine, le nombre de malades en Espagne n’a cessé de croître de façon alarmante, pour atteindre, selon le dernier décompte, 56.188 cas de contamination confirmés.

 

La situation est critique dans de nombreux hôpitaux espagnols, où les unités de soins intensifs sont débordées. Les professionnels de santé dénoncent un manque criant de matériel de protection, masques, mais aussi respirateurs artificiels et équipements de diagnostic.

"Les urgences sont débordées en ce moment", a témoigné à l'AFP Jorge Rivera, porte-parole de l'hôpital de Leganes près de Madrid.

Comment expliquer la situation que vit aujourd’hui le pays, point central de la pandémie en Europe?

  • L’Espagne s’est crue protégée par sa distance géographique avec l’Italie

Le virus s’est rapidement exporté hors des frontières de la Chine pour s’implanter brutalement en Italie, pays le plus touché en Europe avec plus de 80.000 cas et 8165 morts. Alors que certains voisins de l’Italie ont rapidement pris des mesures pour protéger leurs populations, l’Espagne qui ne partage pas de frontière avec le pays s’est crue à l’abri d’une contamination.  

"L’Espagne n’aura qu’une poignée de malades", avait faussement présagé le docteur Fernando Simón, chef du service d’urgences à Madrid, comme le rappelle The Guardian.

Six semaines plus tard, le pays déplore chaque jour des centaines de morts.

  • Le gouvernement a tardé à prendre des mesures restrictives

Résultat de cet excès de confiance: le gouvernement a tardé à prendre des mesures restrictives pour juguler la propagation du virus. "Jusqu’à l’avalanche de cas dans les hôpitaux madrilènes, il n’y a pas eu de réaction forte", rapporte Le Monde

Ainsi, les grandes manifestations du 8 mars - journée internationale des droits des femmes - n’ont pas été annulées, et certains membres de l’exécutif, comme la vice-première ministre Carmen Calvo, ont même appelé à y participer. Près de 120.000 personnes se sont réunies dans les rues de Madrid alors que le Covid-19 courait déjà.

  • Le match Atalanta-Valence, une "bombe biologique"

Un autre rassemblement a certainement été un vecteur majeur pour le nouveau coronavirus: le match qui a opposé, le 19 février dernier, l’équipe de foot de Valence à l’Atalanta Bergame, disputé à Milan en Italie. Pour l’événement, 2500 Espagnols ont fait le déplacement et se sont fondus dans la masse des 40.000 supporters italiens, depuis décimés par la pandémie. Pour Fabiano Di Marco, responsable du département pneumologie de l’hôpital Papa Giovanni XXIII de Bergame, ce match a été "une bombe biologique", a-t-il expliqué au Corriere della Sera.

"Cette rencontre était le summum de l'euphorie collective (...) Il y a eu une expulsion rapide et importante de particules virales depuis les premières sorties d'air, comme la bouche et le nez . Des milliers de personnes, à deux centimètres l'une de l'autre, encore plus proches grâce à des manifestations compréhensibles de joie à travers les cris, les embrassades... Tout cela a favorisé la réplication virale", observe dans les colonnes du Corriere dello Sport Francesco Le Foche, médecin et immunologue à la Polyclinique Umberto I à Rome. 

De retour en Espagne, les supporters ont ainsi propagé, sans le savoir, le virus dans leur pays. Même l'équipe de foot de Valence a été touchée, le club espagnol estimant que 35% des joueurs ont été contaminés. 

  • Le beau temps, favorable aux rencontres sociales et à la contagion

Accablé par les critiques, le gouvernement espagnol a finalement réagi en décrétant le confinement de certaines régions le 12 mars, et en le généralisant à tout le pays le 14 mars. Les 47 millions d’Espagnols ne sont autorisés à sortir de chez eux, individuellement et en gardant leurs distances, que pour acheter des produits de première nécessité, se rendre au travail quand le télétravail n'est pas possible ou encore sortir brièvement leur chien.

Car jusque là, les conditions climatiques quasi-estivales n'avaient pas aidé. Alors que les thermomètres avoisinaient les 20°C début mars, les cafés et bars de Madrid étaient bondés, bien loin du respect des distances de sécurité recommandées pour éviter la contamination. Le virus, lui, en a profité.

Ambre Lepoivre
Edited by koceyla
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