SOLAS 79 Posted August 15, 2021 Partager Posted August 15, 2021 Quand, au printemps 2011, l’ange de la mort se présenta à lui sous l’image floue et chaotique d’une révolte populaire, Kadhafi n’en crut pas ses yeux et pensa d’instinct à un complot tramé par la CIA dont il avait une peur irraisonnée depuis le bombardement de sa résidence sur ordre de Reagan en 1986 et l’affaire « Lockerbie ». Les yeux hagards, les cheveux ébouriffés et le visage défiguré par l’incompréhension, il hurlait devant les caméras de télévision depuis le balcon de « Bab al-Azizia » : « Men antoum ? » (« Qui êtes-vous ? »). Comme s’il s’adressait à des extraterrestres invisibles venus du ciel spécialement pour lui nuire. Kadhafi ne comprenait pas et, à sa place, on le comprend parfaitement : le peuple libyen qui lui avait été soumis pendant quarante ans entra brusquement en rébellion contre lui, et proclama d’emblée qu’il n’aurait de cesse qu’il n’ait vu son sang couler dans un fossé. Peut-être s’est-il rappelé, à l’instant fatidique où on l’a lynché, qu’enfant il avait assisté à des scènes semblables sinon avec des hommes, du moins avec des bêtes, lui qui appartenait à la tribu des « Gueddaf-ad-dam » (« ceux qui font gicler le sang »)… Quand, pendant la démoniaque décennie noire, les Algériens découvraient avec horreur les massacres collectifs commis en chaîne par le terrorisme islamiste, beaucoup d’entre eux refusaient d’y croire et répétaient en secouant la tête comme dans une crise d’épilepsie : « Non ! Ce n’est pas possible ! Des Algériens ne peuvent pas faire ça à d’autres Algériens ! » Vains propos de citoyens meurtris et profondément remués, mais ignorant beaucoup de choses sur eux-mêmes, sur leur histoire cahoteuse et sur le magma de contradictions qu’ils appellent « valeurs », ou « constantes » nationales. MAIS SI MES FRERES, MAIS SI ! C’EST BIEN NOUS, ET NON DES AGENTS DU MOSSAD OU DES HARKIS INFILTRES, QUI AVONS COMMIS CES HORREURS QUI N’ETAIENT PAS LES PREMIERES ET NE SERONT PAS LES DERNIERES. NOUS EN COMMETTRONS D’AUTRES A L’AVENIR, EN GROS OU EN VRAC, EN VRAC ET EN GROS, IL N’Y A AUCUN DOUTE. PERSONNE NE PEUT PREDIRE QUAND NI POURQUOI, MAIS LE PLUS PROBABLE EST QUE ÇA AURA A VOIR AVEC LE FAUX « ILM » QUI EST EN TRAIN DE DEMANTELER L’ETAT DANS L’ESPRIT DES « CROYANTS », OU LES PRIX DU PETROLE. Avant d’accuser les autres, nous aurions mieux fait de nous demander en parodiant Kadhafi : « Men nahnou ? » (« Qui sommes-nous ? »). Ne l’ayant jamais su, personne n’a pu répondre à la question posée par Boudiaf en 1964, « Où va l’Algérie ? », comme personne n’est en état de répondre à celle de la jeunesse d’aujourd’hui : « win al-harba win ? » NOTRE CULTURE SOCIALE A HABITUE NOTRE INCONSCIENT COLLECTIF AU VERSEMENT DU SANG DANS LA JOIE COMME DANS LA PEINE. L’AÏD, LA « TOUISA », LA CIRCONCISION, LE MARIAGE, LE COULAGE DE LA DALLE, LE SUCCES AU BAC DU FILS OU DE LA FILLE, ETC, SONT AUTANT DE CIRCONSTANCES OU ON FAIT COULER LE SANG SOUS LES YEUX RAVIS DES ENFANTS A QUI ON APPREND A L’OCCASION COMMENT SAIGNER ET DEPECER UNE BETE POUR ETRE UN MUSULMAN ACCOMPLI. MEME QUAND ON VEUT VANTER UNE AMITIE EXEMPLAIRE ENTRE DEUX PERSONNES ON LACHE, ADMIRATIF ET JOIGNANT D’EMOTION LES DEUX DOIGTS : « CES DEUX-LA, LE MEME COUTEAU LES EGORGERA !» (« MOUSS WAHED YADHBAHOM !»). C’EST DANS NOTRE CULTURE, ÇA VIENT DE LOIN, ET ÇA A ENCORE DE L’AVENIR. QUI NE DETIENT, SINON UNE ARME A FEU, DU MOINS UNE EPEE, UNE HACHE, UN HACHOIR DE BOUCHER OU UN COUTEAU A LA MAISON, DANS LA VOITURE OU SOUS SES VETEMENTS ? ET POURQUOI FAIRE A VOTRE AVIS ? Il arrive aussi que, médusés par le sort fait à notre pays, par la manière dont il est gouverne et le pillage de la richesse nationale autorise, voire recommande ou ordonne, nous nous exclamions : « ce n’est pas possible ! on n’est pas gouvernes par des algériens ». Et de citer le Maroc, la France et, depuis Chakib khelil, les USA. MAIS NON, MES FRERES, MAIS NON ! SI LES ACTUELS DIRIGEANTS NE SONT PAS TOUS DE VRAIS ALGERIENS, IL EN FUT QUI L’ETAIENT ENTIEREMENT ET QUI NE FIRENT PAS MIEUX AVANT ET APRES L’INDEPENDANCE. CHACUN A CASSE LA REVOLUTION OU LE PAYS A SA MANIERE : DANS SA MORALE, SA MEMOIRE, SA DIGNITE, SON EDUCATION OU SON ECONOMIE. EXPRES OU PAR IGNORANCE, IL IMPORTE PEU. SOUS LEUR REGNE AUSSI LES MEILLEURS ETAIENT EN BAS ET LES PIRES EN HAUT, MEME S’IL FAUT RECONNAITRE QU’AUCUN N’A ETE AUSSI PERMISSIF AVEC LA POURRITURE QUE LE POUVOIR ACTUEL. Et le peuple dans tout cela ? Eh bien nous n’avons rien fait pour les uns, et presque rien pour les autres, pour que cela cesse ou change dans le bon sens. ON NE S’EST JAMAIS REVOLTE DEPUIS L’INDEPENDANCE QU’A CAUSE DE LA HAUSSE DES PRIX DE LA SEMOULE OU DE L’HUILE, ET DEMAIN, A CAUSE DU CARBURANT, DU LAIT OU D’UN AUTRE PRODUIT DE PREMIERE NECESSITE. A CAUSE DE QUELQUE CHOSE, MAIS JAMAIS POUR UNE CAUSE. Octobre 88, cessons de nous la jouer, n’était qu’une grosse émeute. L’éveil démocratique, les mythes, les légendes, les lauriers, c’est plus tard qu’ils ont été forgés ou tressés. SI L’ON VEUT LA VERITE, SEULES LES IDEES ISLAMISTES ET BERBERISTES SE SONT BATTUES POUR UNE CAUSE, LA LEUR EN PROPRE, ET NON CELLE DU PAYS. Sans préjuger de leur justesse ou de leur fausseté car le sujet n’est pas là. Moi je les ai qualifiées dès 1989 de « açabiyate » en empruntant le mot à Ibn Khaldûn, l’auteur de « Histoire des enseignements de l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères ». Les leçons de notre histoire actuelle, nous les tirerons une fois qu’il sera trop tard, quand ça ne servira plus à rien… LES AMES INNOCENTES MAIS INCONSEQUENTES DE NOS COMPATRIOTES SONT ENCORE SOUS LE CHOC DE LA VIDEO MONTRANT UN ENFANT JETE EN PATURE A UN CHIEN BERGER ALLEMAND, COMME ON JETAIT DANS LA ROME ANTIQUE DES ESCLAVES OU LES PREMIERS CHRETIENS EN PATURE AUX FAUVES DANS UNE ARENE POUR AMUSER LE PUBLIC. Mais est-ce le pire de ce qu’on a vu dans notre vie récente ou lointaine ? QUE DIRE DU TERRORISME PARDONNE QUI A TUE ENFANTS, BEBES ET FŒTUS, DE L’HECATOMBE ROUTIERE QUOTIDIENNE, DES AFFRONTEMENTS AU SABRE RECURRENTS ENTRE BANDES RIVALES UN PEU PARTOUT, DU RECENT DEBAT PARLEMENTAIRE OU ON REVENDIQUAIT LE DROIT DE BATTRE LES FEMMES AU NOM DE NOS « VALEURS AUTHENTIQUES », DE LA GRATUITE CRUAUTE DES AGENTS DE TOUTES LES ADMINISTRATION ET SERVICES PUBLICS ENVERS LES USAGERS, DE LA CORRUPTION IMPUNIE, DE L’ETAT ABSENT ET DU CLIMAT DE SORCELLERIE AMBIANT ? … Cette affaire n’est-elle pas un exutoire, l’arbre qui cache la forêt ? CAR SI QUELQUES HUMANOÏDES COMME IL Y EN A TELLEMENT DANS NOS RUES ET NOS CITES ONT DELIBEREMENT DONNE UN ENFANT EN PATURE A UN CHIEN QUI N’A PAS FAIT USAGE DE TOUTE SA FEROCITE, LES RESPONSABLES ACTUELS ONT JETE EN PATURE TOUT UN PEUPLE A DES MOLOSSES INSATIABLES QUI L’ONT DESOSSE ET CONTINUENT DE SUCER SA MOELLE SANS QUE CELA N’EMEUVE GRAND MONDE. C’EST DE CE JEU D’ATTRAPE-NIGAUDS, DE CES MAUVAIS EXEMPLES, DU DISCOURS PUBLIC CYNIQUE ET DES CRIMES IMPUNIS QUE VIENT LA SENSATION DE PLUS EN PLUS FORTE QUE NOS VALEURS SONT DES CAMISOLES DE FORCE, NOS IDEES DES CHAINES D’ESCLAVAGE, NOS VISAGES DES FAÇADES FARDEES, NOS PAROLES DE PIEUX MENSONGES, NOS APPARENCES DES DEGUISEMENTS, NOTRE VECU UNE EPREUVE DE TOUS LES INSTANTS, NOTRE FUTUR UNE SOURCE D’ANGOISSE, NOS DIRIGEANTS UNE SECTE SATANIQUE, ET LA PSEUDO ELITE UNE CACOPHONIE OU COHABITENT CONTRADICTIONS DETONANTES, LACHETES, JALOUSIES ET PETITES AMBITIONS. Oui, « win al-harba, win !» De notre indépendance avortée par la faute d’une génération égoïste, ignare, tyrannique, corrompue et immorale pour certains, haineuse et quelque fois mentalement malade, mais aussi de notre histoire chaotique tout au long de laquelle nous n’avons cessé de passer d’un modèle culturel à un autre, ayant été dans l’Antiquité un peu païens, un peu juifs, un peu chrétiens puis, avec l’islam, un peu chiites, un peu ibadites, un peu sunnites et, aujourd’hui, des islamistes suspectés de pouvoir passer à tout moment à l’action terroriste. Nous avons successivement connu l’influence phénicienne, carthaginoise, romaine, vandale, arabe, turque et française, mais les tempêtes de l’Histoire ne nous ont pas laissé le temps de devenir nous-mêmes, des Orientaux avec les Phéniciens, Carthage, les Arabes et les Ottomans, ou des Occidentaux au temps de Rome, des Vandales et des Français, car une occupation chassait l’autre. La conquête arabe a coulé dans nos âmes vacantes l’islam avant de se fondre parmi nous ou de poursuivre sa chevauchée vers d’autres destinations selon les points de vue des spécialistes de la période. En cinquante ans d’indépendance nous avons été livrés tels des cobayes au même alternat idéologique, à la même instabilité psychologique, passant là encore d’un modèle d’inspiration « progressiste », occidentale, à un modèle religieux d’inspiration salafiste, si bien qu’il est très difficile de trancher sur notre identité réelle ou de spéculer sur nos futures orientations sociétales. A MON AVIS, C’EST LE MODELE TALIBAN QUI L’EMPORTERA AU JOUR OU IL N’Y AURA PLUS DE PETROLE CAR C’EST LE PLUS PROCHE DE NOTRE ESPRIT DE DOUAR. ON LE VOIT DEJA. NOTRE DENOMINATEUR COMMUN EST SUPERFICIEL, ARTIFICIEL, PROVISOIRE, PASSAGER. IL PEUT ROMPRE À TOUT MOMENT. C’EST UN IDENTIFIANT GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIF DEPOUILLE DE VALEURS ET CONVENANT AUX QUARANTE MILLIONS D’ELECTRONS LIBRES QUE NOUS SOMMES, NE GRAVITANT AUTOUR D’AUCUN NOYAU, D’AUCUN CENTRE. NOUS NE PARTAGEONS PAS LES MEMES REFERENTS, LA MEME VISION DU MONDE ET LA MEME CONCEPTION DE L’AVENIR CAR NOUS NE SOMMES PAS CE QUE NOUS SOMMES PAR CHOIX PLEBISCITE, MAIS PAR ACCIDENT, CONTRAINTE, RESIGNATION OU DEMISSION. L’ALGERIE ? QUARANTE MILLIONS DE « MOI », MAIS PAS ENCORE DE « NOUS ». DES ATOMES NON RASSEMBLES EN MOLECULES. DES BESOINS PHYSIOLOGIQUES AYANT PRIS DES APPARENCES ECONOMIQUES. MILLE MILLIARDS DE DOLLARS RENTRES DANS LES CAISSES PUBLIQUES DEPUIS L’INDEPENDANCE, RIEN DANS LES POCHES DE TOUT LE MONDE A QUELQUES MILLIERS D’EXCEPTIONS PRES. ART DE LA TROMPERIE, RESSOURCES DE LA FOURBERIE ET RUSES DE DJOUHA EN GUISE DE CULTURE SOCIALE... NOUS DETESTONS LA BEAUTE, LA BONNE EDUCATION, LA POLITESSE ET LA DISTINCTION ; NOUS N’AVONS AUCUN SOUCI DE L’ESPACE PUBLIC OU DE L’HYGIENE PUBLIQUE ; NOUS NOUS EMPOISONNONS MUTUELLEMENT LA VIE DE L’AUBE AU CREPUSCULE ; NOUS NE SAVOURONS LE PLAISIR D’ETRE IMPORTANT QUE SI L’ON HUMILIE OU ECRASE LES AUTRES... Pouvait-il surgir de cette macédoine, de cette « açida », un collectif soudé, un ensemble uni, une nation durable ? Non, plutôt, plus logiquement UN PEUPLE EN VRAC SANS PROJET COMMUN, SANS BOUSSOLE, SANS RAISON D’ETRE, PRET A TOUTES LES AVENTURES. TALIBANES, CALIFALES OU INDEPENDANTISTES. Par son silence, le pouvoir a l’air de dire: « Après moi, vous vous débrouillerez ! Je vous aurais laissé une situation et des précédents tels que vous ne vous relèverez jamais…» Il ne s’intéresse pas à l’avenir du pays, mais seulement au temps qui lui reste, prêt à dilapider tous les moyens, à hypothéquer les réserves de gaz de schiste et la nappe de l’Albien, à endetter le pays pour maintenir la paix sociale et la poursuite de la rapine et de la gabegie. EN REGARDANT L’HORRIBLE VIDEO, C’EST CE QUE J’AI RESSENTI : NOUS SOMMES DE LA PATURE POUR CHIENS SOUS LES YEUX AMUSES DE CALIGULA OU NERON, DEUX EMPEREURS ROMAINS QUI ONT SAPE LES BASES MORALES DE L’EMPIRE ROMAIN. IL NE S’EST PLUS RELEVE A CE JOUR. (« Le Soir d’Algérie » du 30 avril 2015 et « oumma.com » du 13 novembre 2017). Nour-Eddine Boukrouh / 15 Août 2021 Citer Link to post Share on other sites
Hobbit 1 Posted August 21, 2021 Partager Posted August 21, 2021 Encore un kabyle qui essaye de noyer le poisson. Bizarre que tous ces Kabyles sont sur la défensive. Tuer un randonneur, un joueur de foot et maintenant un autre jeune algérien. Je serais eux , je m'enterrai. Il serai temps qu'ils arrêtent d'être consanguins Citer Link to post Share on other sites
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