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Tentative de coup d’Etat en Guinée, des putschistes affirment détenir le président Alpha Condé


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Des militaires ont diffusé une vidéo où apparaît le président réélu en 2020 pour un mandat très contesté et ont annoncé « dissoudre la Constitution et les institutions ». Ils ont plus tard annoncé l’instauration d’un couvre-feu « jusqu’à nouvel ordre ». La France condamne la tentative de putsch, appelant à la libération du président Condé.

Des membres des forces armées guinéennes traversent le quartier central de Kaloum, à Conakry, le 5 septembre 2021, après que des coups de feu ont été entendus.

Les forces spéciales guinéennes ont affirmé, dimanche 5 septembre, avoir capturé le président Alpha Condé et « dissoudre » les institutions, dans une vidéo adressée à un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et postée sur les réseaux sociaux, tandis que le ministère de la défense assure que les assaillants ont été « repoussés ». Les militaires ont ensuite annoncé l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays « jusqu’à nouvel ordre ».

« Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…), de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes », dit un des putschistes en uniforme et en armes dans cette déclaration qui a aussi abondamment circulé sur les réseaux sociaux.

« La situation sociopolitique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine (…) à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée », explique encore ce même responsable militaire. « Nous appelons nos frères d’armes à l’unité, afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple de Guinée. Nous les invitons également à rester dans les casernes et continuer leurs activités régaliennes. Nous n’allons pas refaire les erreurs du passé », prévient aussi ce militaire.

Déclaration à la télévision nationale

Dans une autre vidéo, non authentifiée dans l’immédiat, on peut voir des putschistes avec le président Condé. Ils lui demandent s’il a été maltraité, et Alpha Condé, en jean et chemise dans un canapé, refuse de leur répondre.

Dénonçant la « gabegie », le lieutenant-colonel Doumbouya, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 16 heures (heure de Paris), interrompant les programmes habituels.

De son côté, le ministère de la défense a affirmé dans un communiqué que « les insurgés [avaient] semé la peur » à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que « la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d’assaillants ».

Un couvre-feu annoncé dans tout le pays

Plus tard dimanche, les officiers des forces spéciales guinéennes ont annoncé l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays « jusqu’à nouvel ordre » ainsi que le remplacement des gouverneurs et préfets par des militaires dans les régions. Les militaires ont aussi dit convoquer les ministres sortants et les présidents des institutions à une réunion à Conakry lundi à 11 heures (locales, à 13 heures heure de Paris), dans un second communiqué qu’ils ont lu dans la soirée à la télévision nationale.

« Tout refus de se présenter sera considéré comme une rébellion » contre le comité instauré par les putschistes pour diriger le pays, a déclaré le groupe d’officiers en treillis et béret et sans arme apparente, et non pas tenue de combat et casque comme lors de la première apparition télévisée plus tôt dans la journée. « Le couvre-feu est instauré à partir de 20 heures sur toute l’étendue du territoire national et ce jusqu’à nouvel ordre », ont annoncé les militaires, laissant supposer qu’il était permanent. Ils ont cependant appelé les fonctionnaires à se rendre au travail lundi. Ils ont pressé « toutes les unités [militaires] de l’intérieur [du pays] de garder la sérénité et d’éviter les mouvements vers Conakry ».

Ils ont aussi dit vouloir « rassurer la communauté nationale et internationale que l’intégrité physique et morale de l’ancien président n’est pas engagée. Nous avons pris toutes les mesures pour qu’il ait accès à des soins de santé ».

Condamnations de la France et du secrétaire général de l’ONU

La France « condamne la tentative de prise de pouvoir par la force » en Guinée et appelle à « la libération immédiate et sans condition du président [Alpha] Condé », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères publié dimanche soir. Paris « se joint à l’appel de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest [Cédéao] pour condamner la tentative de prise de pouvoir par la force » survenue dimanche et « demander le retour à l’ordre constitutionnel », écrit le porte-parole adjoint du quai d’Orsay, alors que des officiers des forces spéciales guinéennes affirment avoir capturé le chef de l’Etat et « dissoudre » les institutions.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait peu avant « fermement » condamné, dimanche, dans un tweet, « toute prise de pouvoir » en Guinée « par la force du fusil », appelant également « à la libération immédiate du président Alpha Condé », précisant qu’il suivait « de très près » la situation dans le pays.

ôt dans la matinée, des tirs nourris d’armes automatiques avaient retenti sur la presqu’île de Kaloum, centre névralgique de Conakry, où siègent la présidence, les institutions et les bureaux d’affaires de ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie depuis des mois à une grave crise économique et politique.

Situation confuse

Les autorités sont restées silencieuses sur une situation très confuse, malgré la prolifération des rumeurs. Des habitants joints au téléphone à Kaloum, à la mi-journée, ont fait état de tirs soutenus. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour leur sécurité, ils ont dit avoir vu de nombreux soldats intimant aux résidents de rentrer chez eux et de ne pas en sortir. L’opposition a fait circuler abondamment sur les réseaux sociaux des vidéos tournées selon elle par des résidents à la dérobée et dans lesquelles les rues résonnent de tirs ........................Le suite de l'article https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/05/guinee-tentative-de-coup-d-etat-les-putschistes-disent-avoir-pris-le-president-et-dissoudre-les-institutions_6093490_3212.html

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