SOLAS 79 Posted September 27, 2021 Partager Posted September 27, 2021 Il y'a deux ans, je défendais une autre démarche pour le hirak, à l'occasion de présidentielle du 12 décembre 2019. J'appelais à y aller pour faire élire un candidat du peuple, en évitant une confrontation avec l'armée. À défaut de la victoire d'un candidat du peuple, il y'avait possibilité de créer un rapport de forces pour construire des alternatives. J'ai écrit ceci à propos de M. Tebboune : "La victoire de M. Tebboune ne serait possible que par défaut, avec l’absence d’une candidature populaire et le rejet des autres candidats". Je constate aujourd'hui que les ténors du hirak ont fait d'autres choix, du radicalisme sans consistance ni stratégie, ce qui a débouché sur un énorme gâchis : un pouvoir toujours aussi pauvre, mais des alternatives encore plus inconsistantes et plus pauvres. https://www.facebook.com/100059190296478/posts/307590301223977/ Abed Charef 27i septitemgSpbreifln 2srSc0nd19 · Lettre ouverte à Mustapha Bouchachi Le peuple peut prendre le pouvoir le 12 décembre Cher ami, L’Algérie vit des moments exaltants. Depuis le 22 février 2019, grâce à une formidable contestation populaire, le pays a réussi une fabuleuse mise à niveau éthique et morale, et a neutralisé le cœur des réseaux de l’ancien pouvoir. Toi qui as traversé dans l’honneur et la dignité les terribles années 1990, puis l’humiliante ère Bouteflika, tu mesures pleinement le besoin qu’avait le pays de ce sursaut de dignité, et tout ce qu’il représente dans l’histoire que nous vivons. Mais aujourd’hui, il faut aller plus loin, plus vite. Je t’invite à une réflexion sur la possibilité de saisir les opportunités qui s’offrent au pays, et notamment celle-ci : Le peuple peut prendre le pouvoir le 12 décembre prochain. Une fenêtre de tir unique s’offre à l’Algérie. Certes, la marge est étroite, les délais très courts, les acteurs non préparés, mais la possibilité pour le peuple algérien de reprendre ses destinées en mains, pour construire un Etat de droit, avec des institutions pérennes, à la faveur de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, est réelle. Une victoire d’un candidat du peuple est possible le 12 décembre prochain, à cinq conditions : 1. Organiser une mobilisation massive autour d’un candidat du peuple, qui défendra un programme consensuel limité : élaboration d’une nouvelle constitution consacrant la séparation des pouvoirs, adoption de nouvelles lois sur les élections, la presse, les libertés, les associations, garantir l’indépendance de la justice, la liberté d’opinion, de la presse et d’expression, et surtout institutionnaliser le pouvoir. 2. Le hirak doit sortir de cette position défensive, radicale, confortable mais improductive. Il est nécessaire d’innover, d’oser de nouveaux horizons, de s’engager dans quelque chose d’inédit. L’heure est venue de prendre les risques que la situation impose. La contestation populaire a permis au pays de réaliser une formidable avancée, mais cette contestation se cantonne dans le refus. Elle doit passer à une autre étape, celle de l’élaboration d’un projet consensuel. 3. Accepter de mettre de côté tout ce qui est clivant, source de divergences, pour se consacrer à ce qui est fondamental. Quand elle était à son apogée, la contestation populaire avait des revendications consensuelles auxquelles il est nécessaire de revenir. Autrement, le hirak perdra irrémédiablement de sa force morale et politique. 4. Envisager de construire un projet avec l’armée, pas contre l’armée, ni sans elle. Vouloir imposer un projet contre la volonté de l’armée n’a pas de sens. Le faire sans elle est risqué. L’armée a montré de réelles dispositions, même si, par moments, elle privilégie son propre agenda, avec des choix qui entravent la construction d’un projet démocratique. Mais une convergence entre agenda de l’armée et volonté populaire est possible. 5. Une disqualification des candidatures éventuelles du pouvoir et celles, parasites. Si le peuple a un candidat, aucun postulant du pouvoir ne pourra remporter l’élection présidentielle sans une fraude massive. Dans la conjoncture actuelle, organiser une fraude massive comme c’était la tradition, c’est déclarer la guerre au peuple, ce que l’armée ne peut pas faire. Ce serait trop risqué. Battre le candidat du pouvoir Les candidats du pouvoir sont aujourd’hui trop disqualifiés pour espérer remporter la présidentielle du 12 décembre. Il n’y a pas un candidat écrasant, ni un appareil électoral capable de garantir une victoire. Prenons le cas de M. Abdelmadjid Tebboune, présenté comme un potentiel candidat du pouvoir. Il n’a pas de base électorale, pas de parti à sa disposition, pas d’appareil électoral, peu de réseaux, si ce n’est ceux de l’ancien pouvoir. Il n’a aucune chance de remporter la présidentielle s’il ne bénéficie pas d’un appui massif de l’administration et des réseaux d’allégeance. Une forte mobilisation autour d’un candidat du peuple peut neutraliser, sinon détruire ce soutien en faveur de M. Tebboune. En tout état de cause, l’armée ne peut valider une option Tebboune si une alternative populaire est présente. La victoire de M. Tebboune ne serait possible que par défaut, avec l’absence d’une candidature populaire et le rejet des autres candidats. L’idéal serait que le peuple désigne son candidat avant le dépôt des candidatures. Il serait alors possible de demander aux candidats potentiels de l’opposition de s’abstenir, pour laisser le candidat du peuple seul face à celui ou ceux du pouvoir. Ils pourraient même être associés à la victoire. Une autre stratégie Prendre le pouvoir exige une nouvelle stratégie. C’est là que réside la difficulté. Il faut aller à la conquête du pouvoir, non se contenter de recenser les tares du système, les erreurs du gouvernement et les défaillances dans la gestion. Il faut passer à une stratégie qui permette d’acculer les réseaux d’allégeance, les réduire à la défensive, les assiéger pour neutraliser leur capacité de nuisance ; une stratégie qui oblige aussi les alliés éventuels du peuple à se démarquer, à s’aligner sur ses revendications et à s’engager avec lui. Il n’est pas nécessaire d’amener l’armée à une abdication politique. Ce serait même dangereux. Il s’agit d’adopter une démarche que l’armée ne pourra qu’accompagner, car ce sera celle de la raison, du consensus, du patriotisme. A contrario, adopter des attitudes inutilement agressive envers l’armée et son commandement, véhiculer des slogans insultants, développer des comportements hostiles sans autre but que de prouver son radicalisme, ne mène qu’à l’incompréhension, source de malentendus et de conflits aussi inutiles que destructeurs. Tout plaide pour que cette démarche soit possible. Pourtant, je suis pessimiste. Ou plutôt sceptique. Pour cinq raisons : 1. L’absence de maturité des acteurs politiques. Beaucoup de personnalités, de partis, d’hommes d’influence, n’arrivent pas à classer les priorités, à distinguer le fondamental du secondaire, à établir cette différence fondamentale entre stratégie et tactique. Beaucoup s’attachent à des revendications secondaires partielles, partiales, au détriment de ce qui est fondamental. 2. Des acteurs politiques seront contre cette démarche parce qu’elle signerait leur déclin, voire leur fin. Beaucoup d’acteurs politiques d’aujourd’hui ne vivent que par la crise, par ses effets, par les faux débats et les faux conflits qu’elle génère. La poursuite de la crise leur offrirait une visibilité qui serait impossible si le pays entrait dans une nouvelle ère. 3. Des intérêts non nationaux, des stratégies non nationales, se sont greffés sur la crise actuelle. Des acteurs politiques algériens, partis, personnalités, s’inscrivent clairement dans des agendas non algériens. Une solution nationale à la crise les pénaliserait. 4. Le manque de confiance, la suspicion, la peur, paralysent les acteurs politiques. Nombre d’hommes d’influence admettent, en privé, qu’il est possible d’opérer, de faire autrement, mais ils n’osent l’exprimer publiquement, de peur d’être pris à partie par la masse. C’est le résultat terrible de l’ère Bouteflika où la moindre velléité de faire avancer le débat déclenche une avalanche de critiques et d’insultes, particulièrement sur les réseaux sociaux. 5. Nombre d’acteurs politiques ont des agendas incompatibles avec la sortie de crise. Il y a ceux qui veulent accéder au pouvoir, ceux qui veulent participer au pouvoir, ceux qui veulent négocier leur place avec ou au sein du pouvoir, ceux qui vivent de la rente qu’offre leur position envers le pouvoir, etc. Tout ce monde a des agendas qui peuvent être mis mal par une démarche sérieuse de sortie de crise. Ils redoutent qu’une démarche osée pour une sortie de crise perturbe leur agenda. Cher ami, Je sais que la démarche générale au sein du hirak est de refuser la présidentielle du 12 décembre. Je sais que les conditions posées pour aller à la présidentielle ne sont pas toutes réunies. Je sais également que ce n’est pas la solution que tu préconises. Je sais que le fond et la forme sont totalement imbriqués. Je suis cependant convaincu que le peuple peut envisager de détourner à son profit cette opportunité, du moment que le cap vers la démocratie, l’Etat de droit, les libertés, l’indépendance de la justice et de la presse, est maintenu. Citer Link to post Share on other sites
shadok 63 Posted September 27, 2021 Partager Posted September 27, 2021 (edited) Hypocrisie ! Abed Charef veut avoir la conscience tranquille comme les autres personnes qui ont trahi le Hirak L’histoire retiendra qu’Abed Charef a soutenu Gaid Salah et l’a qualifié de l’homme de l’année 2019. Gaid Salah qui a perpétré un coup d’État à blanc contre Bouteflika et s’est octroyé tous les pouvoirs du président de la République. Gaid Salah qui a mené une offensive féroce contre des militants pacifiques du Hirak en instrumentalisant le drapeau berbère, la propagande dangereuse de la Baddissiya-Novembaria pour diviser le Hirak .... Ce même Abed Charef qui avait pourtant exigé en 2015 la démission de Gaid Salah parce qu’il avait violé le principe de neutralité de l'ANP en envoyant une lettre de soutien à l’ex-SG du FLN Amar Saadani (vidéo d'archive ci-dessous) Abed Charef savait pertinemment que l’élection présidentielle du 12/12 était verrouillée pour faire ressortir le candidat de l’armée (Tebboune). Les élections étaient organisées par l’ANIE, la pseudo instance indépendante des élections, de Mohamed Charfi désigné par Gaid Salah La lettre d’Abed Charef était une ruse pour entrainer Mr Mustapha Bouchachi afin de donner plus de crédibilité aux élections du 12/12 qui devaient se terminer à la fin par la victoire de Tebboune Edited September 27, 2021 by shadok Citer Link to post Share on other sites
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