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Le moral des Algériens en baisse


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Crise de l’oxygène médical au plus fort de la troisième vague de la Covid, pertes massives d’emplois, cherté de la vie, incendies ravageurs de cet été cauchemardesque… Autant d’épreuves qui ont fatalement affecté le moral des Algériens, plongeant un grand nombre de personnes dans le désarroi le plus profond. A travers ce dossier que nous publions en deux parties, il est question justement d’explorer quelques aspects de cette problématique du «mental», cette «détresse psychologique» que nous observons chez nombre de nos concitoyens (en se gardant scrupuleusement de toute généralisation hasardeuse). Un sujet qui prend tout son sens alors que nous célébrons ce 10 octobre la Journée mondiale de la santé mentale…

Le 13 août dernier, une psychologue clinicienne interrogeait à travers sa page Facebook : «Comment va votre santé mentale ?» Les réponses, dans leur écrasante majorité, exprimaient très clairement un profond mal-être. Florilège : «Au plus bas» ; «Je suis traumatisée» ; «Une boule sur le cœur, au bord du malaise» ; «Beaucoup d’attaques de panique ces deux derniers mois.

Borderline» ; «Très très très mal, on a besoin justement de votre aide» ; «Triste, outrée, déçue» ; «Triste, déprimée, les choses vont de mal en pis» ; «Trop stressé et dégoûté ces derniers temps, avec tout ce qui se passe» ; «Traumatisée, anéantie, furieuse, angoissée» ; «Stressée, inquiète, mal au cœur» ; «Triste, déprimée» ; «A fleur de peau» ; «Forte envie de pleurer» ; «Au plus bas, vraiment» ; «Fatiguée, dégoûtée, traumatisée, triste…» ; «Je ne vais pas bien, j’ai besoin de soutien psychologique mais je n’ai pas les moyens de consulter» ; «Déprimé : incendies, morts, pas d’oxygène» ; «J’ai eu une crise d’angoisse, tout est attristant autour de nous. Rabbi yjib el khir»…

Et on le voit, on le sent, autour de nous : cette angoisse diffuse, ce sentiment d’anxiété. Entre les vagues successives de la pandémie, la pénurie d’oxygène médical, les incendies, les pertes massives d’emplois, la flambée des prix, les coupures d’eau, l’affaire Djamel Bensmaïn…nous avions toutes les raisons de craquer.

Et on se souviendra longtemps de cet été 2021 de tous les cauchemars. Au-delà de ces événements particulièrement traumatisants, c’est tout le climat général qui nourrit ce sentiment d’inquiétude, de malaise, d’absence de perspectives, cette peur du mot «futur»… Un constat illustré par les flux spectaculaires de harraga, dont le nombre a explosé ces derniers mois.

«La santé mentale est un enjeu majeur de santé publique»

En évoquant cet état de malaise, de moral en berne, voire de détresse psychique chez nombre de personnes durement affectées par tout ce climat délétère, cela nous amène à nous interroger sur la santé mentale en Algérie et les conditions de sa prise en charge.

Sous le titre «Promotion de la santé mentale en Algérie : faire face aux nouveaux défis, développer des réponses adaptées», un document du ministère de la Santé daté d’octobre 2018, élaboré à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre de chaque année, aborde justement dans le détail cette question en insistant sur le fait que la santé mentale «représente un enjeu majeur de santé publique», amenant le gouvernement à mettre en œuvre le «Plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020».

Le rapport du ministère définit la santé mentale comme un «état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Elle représente un enjeu majeur de santé publique».

Selon des estimations de l’OMS citées dans ce document, «10% de la population adulte mondiale, soit environ 450 millions de personnes, souffrent de troubles mentaux. Une personne sur quatre dans le monde développera au cours de son existence un trouble mental, quelle qu’en soit la forme».

Suite de l’article dans l’édition papier

El Watan
10 octobre 2021

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Edited by shadok
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Enfin un media qui consacre un dossier sur cette dépression ambiante et généralisée que connaît l'Algérie depuis presque deux ans avec l'arrivée du tandem Tebboune/Chengriha

Y a qu'à voir pour la seule année 2021, le nombre en hausse de :

- Harragas
- Dossiers d'études à l'étranger
- Dossiers d'immigration

 

Edited by shadok
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6 hours ago, Ikardi said:

Ça du aussi au pouvoir d'achat qui a chuté énormément 

Il n y a pas que ça, il y a eu une succession de crises: la cherté de la vie, le chômage accentué par la Covid-19, les coupures d'eau, le manque d'oxygène, les incendies, le meurtre de Djamel Bensmail, l'espoir du Hirak tué par le pouvoir, la répression ... 

C'est le constat de toute ma famille et mes amis restés en Algérie. Tout le monde ne pense qu'à quitter le pays 

Un témoignage d'une Prof d'université à Annaba 

 

Edited by shadok
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Un autre constat d'un syndicaliste.

Climat social : le constat sombre 

Le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) a dressé un constat sombre sur le climat social en Algérie, en raison de la détérioration du pouvoir d’achat et de la « multiplication » des crises.

« La succession de crises en un laps de temps réduit a aggravé la situation », a estimé le Satef dans un communiqué publié mardi 12 octobre.

« A commencer par la pénurie de l’oxygène dans les hôpitaux (durant la 3e vague de la Covid, l’été dernier), en passant par les incendies et la pénurie de livres scolaires, jusqu’à la dégradation sans précédent du pouvoir d’achat et l’élargissement du cercle de pauvreté du fait de la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité », énumère le Satef, pointant également « une restriction sur les libertés syndicales et individuelles ».

La somme de ces facteurs, selon ce syndicat, a engendré un état de « crispation qui a atteint son paroxysme au sein de la classe ouvrière » en Algérie.

« Un état des lieux qui présage une explosion sociale qui pourrait prendre une forme violente, que personne ne pourra alors encadrer ou maitriser », prévient le Conseil national du Satef.

Cette organisation syndicale rappelle que les mouvements de protestation qui ont émaillé la fin de l’année scolaire 2020/2021 illustrent le « refus de cet état de fait qui était marqué par l’absence de justice sociale et par la multiplication des obstacles bureaucratiques au sein des administrations ».

Ce qui amène le Satef à rebondir sur la rentrée scolaire 2021/2022 en la qualifiant de « ratée » et de catastrophique voire « la plus mauvaise depuis des années ».

Le syndicat met en cause les calendriers d’enseignement exceptionnels (en raison de la crise du Covid), qui ont perturbé le travail des chefs des établissements scolaires et entraîné une surcharge sur l’ensemble des travailleurs de l’éducation à travers un volume horaire jugé « infernal ».

A cet effet, le Satef interpelle le ministère de l’Education à l’effet d’abandonner le système d’enseignement par groupes devenu obsolète « dès lors que le nombre d’élèves par groupe dépasse 30 élèves et dans certaines wilayas il avoisine 40 élèves ».

Ce qui, argue le Satef, rend impossible l’application des mesures barrières anti-Covid comme la distanciation physique.

Pour le Satef, le maintien du système de l’enseignement par groupes « n’est qu’un prétexte de la part du ministère de l’Éducation pour maquiller son incapacité à endiguer le phénomène de la surcharge des classes ».

Un constat qui vaut également, d’après le Satef, devant l’absence de volonté de trouver une solution au manque d’enseignants par l’ouverture de nouveaux postes budgétaires.

Tebboune invite les syndicats à ne pas « jeter de l’huile sur feu »

Le Satef réclame une « intervention immédiate » de la part du gouvernement pour « mettre un terme à l’envolée vertigineuse des prix » par la régulation et le contrôle des marchés.

Le syndicat insiste sur l’urgence de pallier à l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs algériens, et ce par la révision des salaires, le relèvement conséquent du point indiciaire des fonctionnaires et une diminution du taux de l’IRG (impôt sur le revenu global).

En outre, le Satef accueille  avec « soulagement » les annonces du Conseil des ministres de dimanche dernier relatives à la réduction de l’IRG et à l’augmentation du point indiciaire dans la Fonction publique. Mais il ne cache pas son appréhension de voir ces annonces destinées «  à la consommation médiatique».

Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a indiqué que le relèvement du point indiciaire dans la fonction publique et la baisse de l’IRG permettront « une augmentation très significative des salaires » et une amélioration du pouvoir d’achat des citoyens.

Dimanche soir, durant sa rencontre périodique avec la presse, Abdelmadjid Tebboune a lancé un appel aux syndicats des travailleurs pour ne pas « jeter de l’huile sur feu », ajoutant que l’ensemble des secteurs ont été instruits de privilégier le dialogue.

Le président de la République a invité les syndicats des travailleurs à « œuvrer, de concert, à construire l’Algérie, loin de toutes formes de discorde ». Il a ajouté qu’il « est inutile de semer l’anarchie et de tenter de faire pression sur l’Etat pour assurer la prise en charge des revendications ».

Le chef de l’Etat a annoncé que « des instructions ont été données à tous les secteurs pour la révision des statuts et des salaires, mais une telle démarche nécessite un peu de temps ».

Il a rappelé que « notre objectif est le même : développer le pays, servir le citoyen et atteindre la croissance à laquelle aspirent les Algériens ».

TSA

12 octobre 2021

Edited by shadok
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