Les religions veulent imprimer leur marque sur le débat électoral

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A titre d'info, le sondage en question à evoluer depuis, sur le site de la mosquée de lyon: http://www.mosquee-lyon.org/index.php

 

Les religions veulent imprimer leur marque sur le débat électoral

Publié le : mardi 27 mars 2007.

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LE MONDE | 27.03.07 | 15h00 •

Si, comme les sociologues le soulignent régulièrement, le vote confessionnel n’existe pas, l’intérêt des croyants pour la politique, lui, est réel. Dans la plupart des communautés religieuses, des initiatives jalonnent la campagne électorale depuis plusieurs semaines.

Pour Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, qui vient de rendre public un texte intitulé Nos convictions chrétiennes face aux prochaines élections, le but est clair : mettre en oeuvre "un civisme chrétien". "Nous sommes dans une société pluraliste et sécularisée, nous l’acceptons, mais nous ne nous résignons pas à devenir une secte en étant repliés sur nous-mêmes", indique-t-il au Monde.

 

Dans son texte, il aborde les excès de la mondialisation, s’inquiète du désengagement de l’Etat et du manque de mixité sociale dans les quartiers. Il souligne aussi la "revendication d’une identité musulmane" qui doit amener les croyants "à témoigner plus résolument de la nouveauté chrétienne dans la société laïque". "Le souci n’est pas de donner des consignes de vote ou de laisser entendre qu’il y aurait un vote bloqué chez les catholiques, mais de montrer que l’Eglise est de plain-pied avec les préoccupations de la société."

Cette initiative s’ajoute au texte publié en octobre 2006 par la Conférence des évêques Qu’as-tu fait de ton frère ?, qui s’appuie sur la doctrine sociale de l’Eglise catholique sur la famille, le chômage ou l’immigration. Côté catholique encore, de jeunes laïcs lillois regroupés dans les Ateliers de la cité viennent d’achever une série de discussions lancées avec le soutien du diocèse de Lille, intitulée "Stress dans l’isoloir ?" "Il s’agissait pour nous de donner des clés de discernement aux jeunes croyants sur le pouvoir des élus ou l’emprise de l’économique sur le politique", explique Luc Roussel, à l’initiative de ces soirées.

"CONVICTIONS ÉTHIQUES"

La Fédération protestante de France a mis à la disposition des Eglises locales et des associations onze dossiers thématiques (laïcité, mondialisation, migration, famille...). "La Fédération ne roule pas pour un parti, note son président, Arnold de Clermont. En revanche, elle se méfie des campagnes électorales qui passent à côté de l’essentiel et se focalisent sur des questions politiciennes."

Une émission oecuménique, intitulée "Elections providentielles ?", proposée par Réforme, Radio Notre-Dame et Orthodoxie.com, confronte chaque semaine une personnalité politique "aux questions de fond, valeurs et convictions éthiques qui animent les chrétiens".

De son côté, la Ligue française de la femme musulmane (LFFM) a adressé une lettre au candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, dans laquelle elle regrette la place congrue réservée à la communauté musulmane dans sa campagne et l’image négative qu’il en a donnée lors de ses dernières interventions. Plus direct, le site Internet de la Grande Mosquée de Lyon fait état d’un sondage réalisé en début de campagne auprès de 1 064 internautes musulmans sur leurs intentions de vote : 45 % se prononçaient pour Ségolène Royal, 16,8 % pour François Bayrou, 13,6 % pour Olivier Besancenot, 12,9 % pour Nicolas Sarkozy et 8,6 % pour Jean-Marie Le Pen.

Le congrès annuel de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui se tient au Bourget les 13, 14 et 15 avril, ne devrait pas manquer d’interpeller les candidats.

Stéphanie Le Bars Article paru dans l’édition du 28.03.07