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Said Yahia Cherif- IL ÉTAIT UNE FOIS LA PLACE GUEYDON


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Ces photos et récit je les offre aux amoureux de Vgayeth, aux nostalgiques de Bougie et aux déçus de Bejaia.
C'est une évocation mais aussi l'autopsie d'une décadence, celle d'une ville lumière qui aurait pu rivaliser avec Naples et Monté Carlo. Elle a été hélas clochardisée par l'incurie de ses élus et l'indifférence des pouvoirs publics.
Donc, il était une fois ce cœur de cité appelé Place Gueydon du nom d'un amiral sanguinaire assassin de populations indigènes et rebaptisée Place du premier novembre. Mais la sinistre appellation colle toujours au lieu que certains, par glissement sémantique, appellent Guidon.
En fait, c'est une vaste terrasse d'immeuble qui domine la baie, surplombe le port et fait face à la chaîne montagneuse des Babors. La vue panoramique y est magnifique.
Mais voilà, ce bijou d'urbanisme réalisé par l'entrepreneur César Commolli, Sénateur Maire de la ville au début du siècle dernier a subi l'injure du temps et l'agression des rurbains.
Au tout début on y avait planté des arbres, installé en son milieu un kiosque à musique, placé la statue du " Zephyr" sur un socle.
Puis, on l'avait encadrée d'immeubles Haussmaniens, avec d'un côté une imposante banque et de l'autre des immeubles bourgeois et un hôtel.
Au rez de chaussée on y avait ouvert deux grands Cafés, le " Richelieu" et " l'Etoile" avec une magnifique véranda et des terrasses avec des tables guéridons en fonte et des sièges confortables.
Depuis, comme une érosion implacable, les éléments du décor ont disparu. Exit la statue et le kiosque, démantelée la véranda et le mobilier d'art remplacé par du vulgaire plastique publicitaire.
Le scopitone du Richelieu n'est plus, les joueurs de tafaron, de tous atouts et de jacquet ont déserté, les serveurs en chemise blanche cravate ont abdiqué.
Les anciens patrons, Monsieur Souami pour le Richelieu et Khali Hssen Kherroubi pour l'Etoile sont décédés et avec eux un style d'avant.
Triste est le constat... même le carrelage ancien avec sa patine a failli être arraché si ce n'était l'intervention du député à l'époque auprès du Wali, merci à Djamal Ferdjellah d'avoir arrêté le massacre.
Aujourd'hui, n'eut été la volonté de jeunes et autres associations à nettoyer épisodiquement, cette place serait un vrai dépotoir.
Pourtant je donnerais cher pour pouvoir encore aller m'attabler avec mes amis à ces tables crasseuses et boire ensemble cette espèce de café servi dans des gobelets en carton.
Said Yahia Chérif. SYC
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