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2021 est finie, qu’en retenir ?


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Publié par Hassan Zerrouky
le 30.12.2021 , 11h00
827 lectures
 
 
 
 
 

Que retenir de 2021 ? Rien de plus simple que de noircir le tableau. Rien de plus simple a contrario que d’affirmer que tout baigne aujourd’hui et qu’on respire la liberté et le bonheur à pleins poumons. Mais bon…
COUPE ARABE, ÉTÉ MEURTRIER, SOCIAL. La Coupe arabe ? Transcendant les clivages politiques et de classe, elle a fait consensus. Tous, gouvernants et gouvernés, pouvoir politique et opposition, hirakistes et non-hirakistes ont soutenu et salué la victoire d’une équipe nationale composée essentiellement de joueurs ayant fait leurs classes dans le championnat local. Oubliant le coronavirus et son dernier avatar Omicron, ainsi que les gestes barrières qui vont avec, le peuple est sorti dans la rue fêter la victoire des Verts. Le souhait de tous ? Vivement la qualification pour le Mondial 2022.
Mais l’année 2021, c’est malheureusement le lynchage abominable l’été dernier du jeune Djamel Bensmaïl à Larbaâ-Nath-Irathen, revendiqué et assumé par une bande d’illuminés dans un contexte d’hystérisation où la question du dérèglement climatique à l’origine des incendies ayant ravagé le pourtour méditerranéen et même l’Amérique du Nord a été quelque peu sous-estimée. Cela dit, n’eût été l’appel empreint de dignité de Noureddine Bensmaïl, le père de la victime, venu éteindre un début d’incendie entre frères et enfants d’une même patrie, incendie auquel poussaient certaines voix, l’Algérie aurait sombré corps et âme dans la désolation et les cendres. Son appel avait surtout faussé les calculs de ceux n’ayant pas encore compris que l’Algérie avait changé : sa population a doublé, elle est plus éduquée et elle n’a plus rien à voir avec l’Algérie des années 60-80.
Covid-19. Beaucoup de choses ont été dites sur l’impact de la pandémie sur le social et l’économie. Côté positif, on retiendra la légère hausse des réserves de change (44,7 milliards de dollars) et l’amélioration de la balance commerciale où les exportations hors hydrocarbures ont franchi les 3 milliards de dollars.
Du rapport controversé de la Banque mondiale, à noter cet indicateur du taux de pauvreté multidimensionnelle (TPM) selon lequel l’Algérie est mieux lotie que d’autres en Afrique du Nord et dans le monde arabe. Avec un indice de 1,4% des Algériens touchés par la pauvreté multidimensionnelle, l’Algérie est mieux classée que le Maroc (6,1%), l’Égypte (5,2%) ou encore l’Irak (8,6%). Comme quoi, tout n’est pas tout à fait sombre.
Côté négatif, c’est ce chiffre officiel de 1,450 million de demandeurs d’emploi dont 33% de diplômés universitaires contre une offre d’emploi inférieure à 300 000. Toujours est-il que si les primo-demandeurs d’emploi inscrits auprès de l’Anem bénéficieront d’une allocation-chômage, qu’en sera-t-il de ceux qui ne figurent dans aucune statistique de chômage ? Autre indicateur inquiétant, le taux d’inflation (9,2%) dévoilé par la Banque d’Algérie et qui a augmenté de 6% en une année ! A ce rythme, une inflation à deux chiffres reste du domaine du possible en 2022… Enfin, l’année 2021, ce sont les harragas …
MAROC, c’est l’autre source d’inquiétude. Avec ce pays, qui campe sur ses positions, tous les canaux sont fermés. Ils le sont d’autant depuis que l’armée marocaine, en raison du Hirak du Rif, assure la sécurité du palais en lieu et place de la Gendarmerie royale et des services de sécurité, une première au Maroc depuis Hassan II. Et depuis, il semble bien que Mohamed VI, absent six mois et plus du Maroc, ne dispose pas de la même marge de manœuvre que son défunt père Hassan II. En tout cas, tout porte à penser que ce sont les militaires qui sont aux manettes du pouvoir. Et que ce sont eux qui sont derrière ces accords de coopération militaire et sécuritaire avec Israël, accords qui peuvent rompre l’équilibre stratégique au Maghreb.
SOUHAIT POUR 2022 ? La libération de tous les détenus d’opinion ayant critiqué sans doute avec des mots crus le pouvoir politique ou ayant prôné une alternative considérée comme hors agenda présidentiel, alors que la Constitution reconnaît aux opposants le droit à l’alternance politique et donc à la critique de l’action des gouvernants. Ainsi en est-il de Fethi Ghares, coordonnateur du MDS, qui risque trois ans de prison alors qu’il est dans son rôle d’opposant ! Et que dire de l’interpellation à Constantine du journaliste Noureddine Nesrouche à propos de son éditorial et à qui les autorités peuvent rétorquer que l’Algérie n’est pas le Chili ? Cela dit, la détention de 300 détenus d’opinion, d’un nombre si élevé d’incarcérations, nuit fortement à l’image de l’Algérie à l’international, au moment même où elle est confrontée à de vraies menaces et au moment où elle a plus que besoin de ses élites à l’étranger.
Bonne année à toutes et à tous.
H. Z.

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