SOLAS 79 Posted March 7, 2022 Partager Posted March 7, 2022 Par Jean-Baptiste AndréPublié le 07/03/2022 à 10h34 Pétrole : le baril flambe encore, direction les 200 dollars ? 2022 sera-t-elle l'année du troisième choc pétrolier ? S'il est encore un peu tôt pour répondre affirmativement à cette question, on semble en prendre... Crédit photo © Reuters (Boursier.com) — 2022 sera-t-elle l'année du troisième choc pétrolier ? S'il est encore un peu tôt pour répondre affirmativement à cette question, on semble en prendre le chemin. Le baril de Brent s'est envolé de 18% à près de 130$ en début de journée dans la perspective d'un éventuel embargo sur le pétrole russe. Il grimpe encore de 6,5% à 125,5$, alors que le baril de brut léger américain (contrat avril) gagne 6,4% à 123,1$ sur le Nymex. Au plus haut de la matinée, les deux références ont touché des niveaux plus observés depuis 2008. Elles affichent toutes les deux un gain de plus de 60% depuis le premier janvier ! Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré ce week-end que la Maison Blanche était en "discussions très actives" avec ses alliés européens au sujet d'une telle interdiction afin d'accroître un peu plus la pression économique sur le président Vladimir Poutine. Jusqu'à présent, les grandes puissances occidentales ont refusé de viser directement le pétrole et le gaz russes en raison de préoccupations concernant l'impact de la hausse des prix sur les consommateurs dans un environnement mondial déjà très inflationniste, mais la plupart des acheteurs refusent aujourd'hui de recevoir de l'énergie russe, ce qui entraîne déjà, de facto, une sorte embargo. "Nous menons actuellement des discussions très actives avec nos partenaires européens sur l'interdiction de l'importation de pétrole russe dans nos pays, tout en maintenant bien sûr, dans le même temps, un approvisionnement mondial stable en pétrole", a déclaré Antony Blinken lors d'une interview sur 'NBC'. L'administration Biden envisage d'interdire les importations de pétrole russe aux États-Unis même sans la participation de ses alliés européens, du moins dans un premier temps, selon des sources proches de la Maison Blanche citées par 'Reuters' et 'Bloomberg'. Des discussions avec le Sénat et la Chambre des représentants à ce sujet auraient déjà commencé. La Russie exporte environ 7 millions de bpj de pétrole et de produits raffinés, soit 7% à 8% de l'offre mondiale. Par ailleurs, alors que beaucoup tablaient sur potentiel retour du brut iranien sur le marché mondial pour compenser une partie du pétrole russe perdu, la partie est loin d'être gagnée. Si les négociations entre Téhéran et les puissances mondiales visant à relancer l'accord nucléaire de 2015 semblaient bien avancer, de nouvelles demandes de Moscou pourraient torpiller des mois de pourparlers indirects intensifs entre Téhéran et Washington. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a en effet annoncé samedi que la Russie exigeait des garanties écrites des États-Unis que les sanctions occidentales imposées à la Russie en raison du conflit en Ukraine ne porteraient pas atteinte à ses échanges commerciaux, ses investissements et sa coopération militaro-technique avec l'Iran. Pour les autorités américaines, les sanctions américaines frappant la Russie ne devraient en rien impacter une relance de l'accord de 2015. "Les Russes ont mis cette demande sur la table il y a deux jours. Il faut en comprendre qu'en changeant sa position dans les discussions de Vienne, la Russie veut protéger ses intérêts dans d'autres dossiers. Cette décision n'est pas constructive pour les pourparlers de Vienne sur le nucléaire", a déclaré à 'Reuters' un responsable iranien à Téhéran. "L'Iran était le seul véritable facteur baissier pesant sur le marché, mais si maintenant l'accord iranien est retardé, nous pourrions toucher le fond des réservoirs beaucoup plus rapidement, surtout si les barils russes restent longtemps hors du marché", estime Amrita Sen, cofondatrice de Energy Aspects. Les analystes de Bank of America affirment que si la majorité des exportations de pétrole russes étaient interrompues, il pourrait y avoir un déficit d'au moins 5 millions de barils sur le marché, ce qui signifie que les prix du pétrole pourraient doubler, passant de 100 à 200 dollars le baril. JPMorgan Chase & Co pense voit lui le Brent terminer l'année à 185 dollars si l'approvisionnement russe continue d'être perturbé. "La Russie pourrait avoir l'intention d'utiliser l'Iran comme moyen de contourner les sanctions occidentales. Une garantie écrite permettant à la Russie de le faire est probablement bien au-delà de ce que Washington peut offrir au milieu d'une guerre à grande échelle en Ukraine", déclare Henry d'Eurasie chez Eurasia. Enfin, pour ne rien arranger, la Libye, membre de l'Opep, rencontre des problèmes de production. La fermeture des champs pétroliers libyens d'El Feel et de Sharara a entraîné la perte de 330.000 barils par jour, a annoncé dimanche la National Oil Corporation (NOC). Et ce alors que l'Opep+ a refusé la semaine passée d'accroître davantage sa production. Citer Link to post Share on other sites
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