SOLAS 79 Posted April 28, 2022 Partager Posted April 28, 2022 Les Etats-Unis continuent de mener le monde à leur guise. D. R. Une contribution du Dr Abderrahmane Cherfouh – «Les Etats-Unis sont prêts à remuer ciel et terre pour faire gagner l’Ukraine», a affirmé le secrétaire américain à la Défense lors de la réunion des pays de l’OTAN, tenue ce mardi en Allemagne. Cette déclaration a fait les manchettes, et l’imminence d’une guerre totale entre l’OTAN et la Russie n’est pas à écarter. A lire les commentaires de la presse et les déclarations hostiles qui se succèdent et se multiplient à un rythme effréné entre les deux camps, il est difficile d’être optimiste. Et la question que l’on doit de se poser est la suivante : sommes-nous aux portes d’une troisième guerre mondiale ? A nouveau, la psychose règne dans nos esprits au sujet d’un tel éventuel conflit qui sera certainement nucléaire et dont l’issue sera fatalement apocalyptique. En cette période de tension exacerbée qui a atteint un niveau jamais égalé depuis la fin de la Guerre froide, certains craignent une escalade et envisagent sérieusement une confrontation directe entre les pays de l’OTAN et la Russie. L’inquiétude commence à gagner du terrain aux quatre coins du globe. La Russie vient de lancer une mise en garde contre le «danger réel» d’une guerre généralisée. Si cette guerre devait avoir lieu, elle serait certainement différente des autres dans le sens où on va avoir recours inéluctablement à l’utilisation de l’arme nucléaire. Même si ces prévisions sont destinées à sonner l’alarme, tout peut arriver, les risques sont énormes et ne doivent pas être pris à la légère car cela devient de plus en plus probable. Dans ce monde gouverné par des fous qui se soucient peu de l’avenir de l’humanité, une petite étincelle, une gaffe, un geste anodin et malheureux et l’incroyable se produira. Depuis quelques semaines, les divergences entre les pays de l’OTAN, à leur tête les Etats-Unis, et la Russie ne font que s’amplifier et le soutien et l’armement dont bénéficie l’Ukraine de la part des Occidentaux semblent les avoir attisées. La tension a atteint son paroxysme lorsque les Américains et leurs alliés ont décidé d’accorder une aide substantielle à l’Ukraine en armement et en équipement et provoqué une réunion spécialement pour débattre de la conduite à tenir face à la Russie et comment aider l’Ukraine à «gagner la guerre». Une utopie ! Cette possible confrontation entre les deux ennemis sème la controverse et divise le monde en deux camps. Celui qui pense que la guerre est inévitable et que l’OTAN doit en découdre avec la Russie et celui qui pense le contraire. Pour le premier camp, il ne faut pas reculer, peu importe les conséquences, peu importe le prix que cela va coûter. Pour le second, si une guerre éclatait, le bilan serait apocalyptique, il y aurait des centaines de millions de morts, les dommages collatéraux seraient immenses et la planète tout entière en souffrirait et mettrait de longs siècles à s’en remettre. L’attitude d’une partialité affligeante, non objective, proprement provocatrice, scandaleuse, parfaitement criminelle de la politique des Etats-Unis envers la Russie, relayée par la totalité des pays de l’OTAN et autres alliés à travers une propagande et une manipulation de l’ information pratiquée à outrance et à grande échelle dans le but de tromper la population et l’opinion publique, à commencer par ce paradoxe qui consiste à dire une chose et à pratiquer son contraire, ne doit pas être passée sous silence et doit être dénoncée. Depuis le début de la guerre en Ukraine, on assiste à une vague sans précédent de désinformation et de manipulation, un phénomène planétaire qui n’épargne aucun secteur et qui circule dangereusement à travers plusieurs supports médiatiques utilisés comme instruments pour servir leur cause. Dans ces pays occidentaux se voulant les parangons de la démocratie, l’information est déformée ou cachée en fonction des médias qui la diffusent et qui la présentent, ce qui ne les empêche pas de prôner concomitamment la liberté d’information et les droits de l’Homme. C’est un peu comme si la liberté ne pouvait être vue que par l’œil américain ou européen ; un peu comme si la démocratie et la liberté ne pouvaient venir que de l’Occident et comme si les autres pays, comme la Russie, ne pouvaient donner naissance qu’à des dictatures militaires. Par exemple, soutenir les exactions des partis de l’extrême-droite qui sévissent en Ukraine n’est pas immoral à leurs yeux. L’Occident, qui se croit si libre, devrait commencer par faire son autocritique avant de juger les autres. On accuse la Russie d’avoir attaqué l’Ukraine alors qu’on oublie que les Etats-Unis, loin de rechercher une gestion juste sans parti pris pour apaiser les esprits, préfèrent jouer les pyromanes et mettre de l’huile sur le feu pour déstabiliser la Russie et pour faire durer cette guerre. Par ailleurs, la collusion entre l’OTAN, l’Ukraine et l’extrême-droite constituée de groupuscules néo-nazis, tel que le bataillon Azov, est un sujet d’une grande gravité et qui doit préoccuper l’ensemble de la communauté internationale. Cette impunité dont jouissent les Etats-Unis et la généralisation outrageante de leur politique hégémoniste et dominatrice à travers le monde, ce silence devant ce pays surarmé et arrogant, cette compétition sans limite entre nations dites civilisées sont des signes inquiétants et dangereux pour toute l’humanité et doivent être dénoncés. Conscient de l’impunité totale, les Etats-Unis continueront à défier le monde et à multiplier partout à travers la planète les actes les plus intolérables par leur horreur et leur barbarie. Les repères se brouillent tellement qu’on assiste, sidérés, à des déclarations qui, faites par certains, en disent long sur la haine que voue l’Occident à la Russie. Il en est ainsi de déclarations comme celle de Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, qui affirmait «livrer une guerre économique et financière totale à la Russie», en assurant que les sanctions contre Moscou allaient toucher le régime en plein cœur et que le peuple russe en paierait aussi les conséquences. Ce qui veut dire, tout simplement, appauvrir la population russe et l’affamer. Une déclaration purement criminelle et irresponsable venant de la part d’un ministre qui se veut civilisé, démocrate et républicain. Ahurissant ! Cette possible troisième guerre mondiale a révélé au grand jour des va-t-en-guerre qui, cachés derrière l’écran de leur ordinateur, tiennent des propos belliqueux ne mesurant pas l’ampleur des dégâts que cela peut occasionner. L’œuvre de destruction massive subie sous le règne de la puissance américaine est bien étalée sur Wikipédia, et elle est plus fiable que Biden quand il a parlé de «génocide». La liste des crimes contre l’humanité commis par les Etats-Unis est longue et bien plus exhaustive que tous les discours sur les actions qu’ils ont menées à travers le monde depuis les années 1950, faisant des millions de victimes, illustrées par des scènes terribles, des tragédies, des images traumatisantes faites de désolation, de tristesse, de pleurs et de désespoir. Le monde dit civilisé et démocratique a-t-il lancé des procédures et pris des sanctions pour toutes ces interventions militaires occidentales illégales ? Qui est derrière la partition de la Corée, du Vietnam, de la Chine et bientôt de la Libye, peut-être ? Qui a encouragé le dictateur Saddam Hussein à faire la guerre à l’Iran, lui faisant miroiter une victoire facile et certaine ? Qui a poussé ce même Saddam Hussein à occuper le Koweït pour finir par lui déclarer la guerre et le vouer aux gémonies ? Qui arme l’Arabie Saoudite pour bombarder les populations civiles au Yémen ? On tue des civils mais on jure qu’on fait pour une «cause juste» (sic). Ces actes barbares sont justifiés par la défense de la démocratie et des droits de l’Homme. Que l’Occident dise en toute honnêteté quels sont les vrais ennemis de la liberté et de l’humanité ! Conscients de leur puissance et de leur force, les Etats-Unis continueront à bénéficier de l’impunité totale. Bien entendu, personne n’osera traduire les dirigeants américains devant les tribunaux pour crimes contre l’humanité. Et si le monde occidental découvre aujourd’hui avec horreur les atrocités insupportables de la guerre qui se déroule en Europe, devant sa porte et sur ses terres, ce n’est pas la faute au reste du monde. Certes, le bilan de cette guerre est terrible et désastreux, des milliers de morts, des cadavres jonchent les rues, des explosions partout, des façades qui volent en éclats, des murs éventrés, des témoignages effroyables se multiplient sur les réseaux sociaux et les médias qui diffusent cette tragédie en direct. L’émotion est immense de voir tomber tant de victimes sous les bombes. Personne ne peut rester insensible face à cette tragédie. Les conflits armés ont toujours généré des malheurs, des massacres, des millions de réfugiés, des orphelins, des handicapés à vie, des déplacés, des déracinés. Par-delà la légitime compassion à l’égard de toutes les victimes, qu’elles soient civiles ou militaires, en Ukraine, cette guerre a fait ressurgir un passé sanglant qui nous rappelle les crimes les plus horribles et les plus abjects commis sur des victimes innocentes au Rwanda, au Yémen, en Irak, au Vietnam, en Libye, en Afghanistan, en Palestine, à Srebrenica et ailleurs. Une page noire de l’histoire de l’humanité a été écrite avec le sang de ces millions de victimes par les mains de leurs bourreaux et qui restera à jamais gravée dans nos mémoires pour l’éternité. Ce n’est pourtant pas encore fini. Le cauchemar continue parce que, même de nos jours, le génocide reconnu formellement des Rohingyas en Birmanie et celui des Ouïghours en Chine sont passés sous silence, dans l’indifférence générale. Faut-il oublier le racisme institutionnalisé aux Etats-Unis, comme la pratique de l’esclavage à grande échelle et qui fut à l’origine de la guerre de sécession ? Faut-il oublier la corruption et l’adoration immodéré du dollar au niveau politique américain, la collusion entre finances et presse, l’impunité et la généralisation de la fraude, les violences policières contre la population noire dont Georges Floyd en est le parfait exemple ? Que dire de l’incapacité de l’humanité devant ce capitalisme sauvage, dominant et arrogant ? A. C. Citer Link to post Share on other sites
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