TouTi 10 Posted March 30, 2007 Partager Posted March 30, 2007 Bismillâhir Rahmânil Rahîm Chers frères, Rabî'oul Awwal est un mois qui, dans l'Histoire musulmane a été marquée par trois évènements majeurs, en l'occurrence : • la naissance du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) (selon l'opinion la plus répandue parmi les oulémas) • son émigration de Makkah vers Médine • son départ de ce monde. Notre présente intervention va porter uniquement sur le dernier point, qui constitue sans aucun doute le moment le plus triste pour notre communauté, comme le disait Anas (radhia Allâhou anhou) : مَا رَأَيْتُ يَوْماً قَطُّ أَنْوَرَ وَلاَ أَحْسَنَ مِنْ يَوْمِ دَخَلَ رَسُولُ اللَّهِ -صلى الله عليه وسلم- وَأَبُو بَكْرٍ الْمَدِينَةَ وَشَهِدْتُ وَفَاتَهُ فَمَا رَأَيْتُ يَوْماً قَطُّ أَظْلَمَ وَلاَ أَقْبَحَ مِنَ الْيَوْمِ الَّذِى تُوُفِّىَ رَسُولُ اللَّهِ -صلى الله عليه وسلم- فِيه "Je n'ai jamais vu un jour aussi rayonnant et aussi beau que celui durant lequel le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) et Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) sont entrés à Madînah. Et j'ai assisté à la mort du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) : je n'ai alors vu aucun jour plus sombre et plus laid que celui durant lequel le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est décédé." (Mousnad Ahmad – Authentifié par Al Arnâoût) C'est à la fin de la dixième année de l'Hégire que se manifeste la proximité du départ du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam)… Quand il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) accomplit le Hadj cette année là, la majeure partie de la péninsule arabique a déjà accepté l'Islam et il est accompagné lors de son pèlerinage par plus de 100 000 Compagnons (radhia Allâhou anhoum). Alors qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se trouve à Makkah durant les Ayâm out Tachrîq, la Sourate An Nasr lui est révélée. A travers celle-ci, Allah lui ordonne, maintenant que l'assistance divine et la victoire sont arrivées et que les gens se convertissent en masse à l'Islam, de multiplier le tasbîh et l'istighfâr… Le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) comprend immédiatement que, sa mission étant accomplie, le moment est venu pour lui de rejoindre le Créateur et l'injonction énoncée dans la Sourate An Nasr vise justement à le préparer pour cela…. (Sounan oul Bayhaqui, cité dans Tafsîr Ibn Kathîr – Volume 4 / Page 727) Il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) commence à indiquer de façon allusive aux musulmans son prochain départ; Djâbir (radhia Allâhou anhou) rapporte par exemple que, en faisant le ramiy, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'adresse à eux et dit: يَا أَيُّهَا النَّاسُ خُذُوا مَنَاسِكَكُمْ فَإِنِّى لاَ أَدْرِى لَعَلِّى لاَ أَحُجُّ بَعْدَ عَامِى هَذَا Ô les gens ! Apprenez vos rituels (du Hadj) , car je ne sais pas… Peut-être ne ferais-je plus le pèlerinage après cette année. (Sounan Nassaï. Authentifié par Al Albâni) Sur le chemin du retour vers Médine, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'arrête près d'un point d'eau appelé khoumm; il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait un sermon au cours duquel il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit : أَلَا يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّمَا أَنَا بَشَرٌ يُوشِكُ أَنْ يَأْتِيَنِي رَسُولُ رَبِّي عَزَّ وَجَلَّ فَأُجِيب "Ô les gens ! Certes, je ne suis qu'un homme; bientôt, l'envoyé de mon Seigneur azza wa djalla va venir auprès de moi et je vais répondre favorablement à son invitation (…)" Ensuite, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) leur ordonne de rester attaché au Livre d'Allah et à ses proches (ahl oul bayt). (Mousnad Ahmad – Authentifié par Al Arnâoût) Quelques temps plus tard, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se rend à Ouhoud; sur place, il prie sur les martyrs qui y sont enterrés depuis huit ans (il s'agit de ceux qui ont été tués durant la bataille de Ouhoud, en l'an 3 de l'Hégire, et parmi lesquels se trouve l'oncle du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), Hamza (radhia Allâhou anhou)). Après quoi, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait alors un sermon et annonce aux Compagnons (radhia Allâhou anhoum) : إِنِّى بَيْنَ أَيْدِيكُمْ فَرَطٌ ، وَأَنَا عَلَيْكُمْ شَهِيدٌ ، وَإِنَّ مَوْعِدَكُمُ الْحَوْضُ ، وَإِنِّى لأَنْظُرُ إِلَيْهِ مِنْ مَقَامِى هَذَا ، وَإِنِّى لَسْتُ أَخْشَى عَلَيْكُمْ أَنْ تُشْرِكُوا ، وَلَكِنِّى أَخْشَى عَلَيْكُمُ الدُّنْيَا أَنْ تَنَافَسُوهَا "Certes je vais vous précéder (dans l'Autre Monde) et je serai un témoin pour vous. Et (je) vous (donne) rendez-vous (auprès du) hawdh, que je regarde d'ici où je suis debout. Et je ne crains pas pour vous que vous vous mettiez à faire le chirk. Mais ce dont j'ai peur pour vous, c'est que vous mettiez à vous attacher (excessivement) à ce monde." (Sahîh oul Boukhâri) A ces trois occasions, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) informe donc ses Compagnons (radhia Allâhou anhoum) de façon implicite qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) va bientôt les quitter. Et c'est ainsi que, un jour, à la fin du mois de Safar ou au début du mois de Rabî' oul Awwal de l'an 11 de l'hégire, en revenant de l'enterrement d'un de ses Compagnons (radhia Allâhou anhoum), il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) entre chez Aïcha (radhia Allâhou anhâ); en le voyant, celle-ci (radhia Allâhou anhâ) lui informe qu'elle a mal à la tête. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui dit alors qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) souffre lui-même d'une terrible migraine; néanmoins, pour la réconforter et lui témoigner son amour pour elle, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ajoute : لَوْ مِتِّ قَبْلِي فَغَسَّلْتُكِ وَكَفَّنْتُكِ ثُمَّ صَلَّيْتُ عَلَيْكِ وَدَفَنْتُك " (Ne t'inquiète pas si tu meures avant moi, je (m'occuperai bien de toi et) te donnerai le bain, te placerai dans ton linceul; puis je prierai sur toi et t'enterrerai." En entendant cela, Aïcha (radhia Allâhou anhâ) réplique : وَاللَّهِ لَوْ فَعَلْتَ ذَلِكَ لَقَدْ رَجَعْتَ إِلَى بَيْتِي فَأَعْرَسْتَ فِيهِ بِبَعْضِ نِسَائِكَ " (Selon une version du Hadith, elle dit d'abord : "Je pense que tu souhaites ma mort !", avant d'ajouter) Par Allah, si cela se produit, je sais bien (que le jour même de mon départ), tu retourneras chez moi et tu viendras t'y reposer en compagnie d'une autre de tes épouses (c'est-à-dire que tu m'oublieras très rapidement) !" Ces propos de Aïcha (radhia Allâhou anhâ) font sourire le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam). (Mousnad Ahmad – Qualifié de hassan par Al Arnâoût)[1] C'est justement à partir de cette douleur à la tête que commence à se manifester la maladie du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), qui, selon ses dires mêmes, a un lien direct avec la tentative d'empoisonnement dont il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a été victime trois ans plus tôt… [2] Durant les jours qui suivent, son état s'aggrave rapidement; le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est pris d'une fièvre tellement forte que la chaleur de son front est perceptible par-dessus l'épais bandage qui recouvre sa tête. A un Compagnon (radhia Allâhou anhou) qui s'étonne de l'intensité de sa fièvre, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) indique que celle-ci est deux fois plus forte que celle qui peut affecter n'importe qui d'autre. Et lorsque le Compagnon (en l'occurrence Abdoullâh Ibnou Mas'oûd (radhia Allâhou anhou)) lui demande si cela est lié au fait que la récompense qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) obtient est également doublée, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) acquiesse et ajoute : مَا مِنْ مُسْلِمٍ يُصِيبُهُ أَذًى مَرَضٌ فَمَا سِوَاهُ إِلاَّ حَطَّ اللَّهُ لَهُ سَيِّئَاتِهِ كَمَا تَحُطُّ الشَّجَرَةُ وَرَقَهَا "A chaque fois qu'un musulman est affecté par quelque chose de nuisible, qu'il s'agisse d'une maladie ou de quoique ce soit d'autre, Allah fait tomber (et éloigne de lui) ses péchés (mineurs) comme l'arbre fait tomber ses feuilles." (Boukhâri et Mouslim) Citer Link to post Share on other sites
TouTi 10 Posted March 30, 2007 Author Partager Posted March 30, 2007 Avec la détérioration de son état de santé, le simple fait pour le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) de se déplacer devient de plus en plus pénible. Réalisant les difficultés que rencontre leur bien aimé (sallallâhou 'alayhi wa sallam) pour se rendre chaque jour chez l'une d'elles (comme il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait toujours eu l'habitude de le faire), ses épouses lui autorisent (à la demande de Fâtimah (radhia Allâhou anhâ)[3]) de rester là où il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) désire. Le lundi précédant son décès, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se rend, soutenu par deux Compagnons (radhia Allâhou anhoum), chez Aïcha (radhia Allâhou anhâ) : c'est dans la maison de celle-ci qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) va passer ses sept derniers jours dans ce monde[4]… Ceux qui sont autour de lui font alors de leur mieux pour essayer de le soigner, en ayant recours à des traitements traditionnels et spirituels [5] : Aïcha (radhia Allâhou anhâ) raconte par exemple que, auparavant, lorsque son époux (sallallâhou 'alayhi wa sallam) était souffrant, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait l'habitude de réciter al mou'awwithât ("les sourates protectrices", c'est-à-dire les trois dernières du Qour'aane[6]), de souffler dans ses mains et de passer celles-ci sur tout son corps. Au cours de sa dernière maladie, c'est elle qui se met à réciter elle-même ces sourates pour lui; néanmoins, plutôt que d'utiliser ses propres mains pour les passer sur le corps du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), elle emploie pour cela ses mains à lui, et ce, dans l'espoir de bénéficier de leur bénédiction. (Boukhâri) C'est probablement durant cette période que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait appeller sa fille bien aimée, Fâtimah (radhia Allâhou anhâ), et lui confie secrètement deux informations qui vont successivement la faire pleurer et la faire rire. Après le départ de son père (sallallâhou 'alayhi wa sallam) de ce monde, elle (radhia Allâhou anhâ) dévoilera que, à ce moment, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui apprit d'abord qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) -n'allait pas guérir et qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam)- allait donc mourir de la maladie qui l'affectait (d'où ses pleurs), avant de lui dire qu'elle serait la première parmi ses proches à le rejoindre et que, dans l'Au-delà, elle serait la reine des femmes du Paradis (d'où sa joie)… (Boukhâri, Tirmidhi) Le jeudi précédant le départ du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), deux évènements importants se produisent : (A suivre, vendredi prochain Incha Allah) Wa Allâhou A'lam ! ________________________________________ [1] Voir aussi "Fath oul Bâriy" – Volume 10 / Page 125 [2] En l'an 7 de l'hégire, après la campagne de khaïbar, une juive lui offre un morceau de viande empoisonné. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est miraculeusement averti du danger par la viande elle-même et il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) recrache ainsi ce qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait déjà porté à sa bouche. Néanmoins, le court instant durant lequel le poison reste en contact avec son palais suffit pour l'affecter de façon irréversible; il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) va constamment ressentir les effets douloureux de ce poison, surtout durant sa dernière maladie. (Boukhâri) [3] Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Page 141 [4] Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Page 141 [5] Voir "Al Mawâhib Al Ladounyâ" – Pages 379 et 380 [6] Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Pages 131-132 Discours prononcé à la mosquée de Saint-Pierre le Vendredi 30 Mars 2007 1ère partie Citer Link to post Share on other sites
100%DZ 10 Posted March 30, 2007 Partager Posted March 30, 2007 salem MERCI d'avoir pris le temps Citer Link to post Share on other sites
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