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Méditerranée à 30°C : qu'est-ce que le "medicane", ce phénomène météo extrême qui pourrait survenir à l'automne ?


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  •   Le médicane Apollo le 30 octobre 2021.

Le médicane Apollo le 30 octobre 2021. IMAGE SATELLITE WINDY

Publié le 12/08/2022 à 15:01 , mis à jour à 15:18
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À l'approche de l'autonome et alors que la Méditerranée est chaude, le risque de voir se former un médicane apparaît probable. Ce phénomène météorologique désigne une forte tempête en Méditerranée. Explications. 

La mer surchauffe. En raison des températures caniculaires des dernières semaines, l'eau en Méditerranée est supérieure à 30°C localement. Une valeur largement au-dessus des normales de saison. Ce phénomène exceptionnel pourrait contribuer en automne à la formation d'un medicane. 

Un phénomène extrême

Le medicane est un terme composé du mot anglais "hurricane" (ouragan en français) et du mot "Méditerranée". Littéralement un ouragan en Méditerranée. Aussi appelé "cyclone subtropical méditerranéen", il ne s'agit pas, en réalité, d'un ouragan à proprement parler. "Le phénomène est différent tant en taille qu'en intensité. Ces dépressions sont de plus petites tailles que celles qui forment les ouragans. Elles sont également de faible durée. Les vents atteignent rarement la force d'un ouragan catégorie 1", expliquait en 2021 François Gourand, météorologue à Météo France.

"La différence est que le cœur des tempêtes tropicales est chaud, quand celui des medicanes peut être froid", explique Caroline Jane Muller, chercheuse CNRS en détachement à l’Institut des sciences et des technologies d’Autriche, au Figaro. Avec la fin de l'été, les températures vont commencer à baisser dans l’atmosphère. L'air humide et chaud près de la mer va alors remonter et générer une instabilité. C'est la formation des orages. 

Tout peut encore changer d'ici l'automne

Pour qu'un medicane se forme, la masse d'air chaud et humide doit rencontrer un courant d'air froid. Or, plus l'eau de la mer est chaude, plus l'intensité potentielle d'une tempête est élevée. "Il est encore trop tôt pour prévoir si un tel phénomène va se produire à la rentrée", explique la scientifique. En revanche le risque de formation d'un medicane est bien présent voire "très élevé" en cette fin d'été. "On peut donc déjà prévoir, si ce n’est des medicanes, des épisodes pluvieux particulièrement dangereux", affirme Caroline Jane Muller, citée par le journal.

Toutefois, d'ici l'automne, tout peut encore changer. La Méditerranée a encore la possibilité de se refroidir. "Il suffit d'un coup de mistral ou de tramontane pour que la température redescende. Il peut se passer beaucoup de choses d'ici l'automne", nous expliquait Florence Vaysse, référente territoriale Languedoc et Roussillon chez Météo France le 29 juillet dernier. 

MIDI LIBRE
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"C'est maintenant qu'il faut se préparer" aux risques d'inondations à l’automne, alerte le porte-parole des sapeurs-pompiers de France

Eric Brocardi appelle les habitants à anticiper les conséquences de possibles pluies diluviennes dans quelques semaines, notamment sur le pourtour méditerranéen. Il alerte également sur le risque d'épuisement des pompiers, très sollicités cet été.

Article rédigé par
 

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Propos recueillis par - Marine Cardot
France Télévisions
 
Publié le 14/08/2022 14:17Mis à jour le 14/08/2022 14:35
 Temps de lecture : 4 min.
 

En 2020, la tempête Alex avait causé de nombreux dégâts dans la vallée de la Roya, où le village de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) avait été particulièrement touché.  (JEF BAECKER / HANS LUCAS / AFP) En 2020, la tempête Alex avait causé de nombreux dégâts dans la vallée de la Roya, où le village de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) avait été particulièrement touché.  (JEF BAECKER / HANS LUCAS / AFP)

C'est un paradoxe : après la canicule, le risque de pluies ponctuellement diluviennes se fait jour. Huit départements sont placés en vigilance orange aux orages dimanche 14 août par Météo France, qui met en garde contre un "épisode pluvio-orageux".

Les premiers d'une longue série ? Les phénomènes météorologiques extrêmes pourraient être plus nombreux cette année avec le réchauffement de la Méditerranée dû aux vagues de chaleur intenses de l'été. La température de l'eau a atteint 30°C à Antibes en juillet, soit 4 à 6°C de plus que les normales de saison.

Ces conditions sont propices au déclenchement de phénomènes orageux à l'automne, comme les épisodes cévenols, les tempêtes et les fortes pluies. "Les épisodes méditerranéens sont liés à des remontées d'air chaud, humide et instable en provenance de Méditerranée qui peuvent générer des orages violents parfois stationnaires, détaille Météo France sur son site. Il s’agit d’un phénomène météo assez classique de chaque fin d’été. (...) Mais plus l’eau est chaude, plus ce type d’épisode risque d’être violent." analyse Caroline Jane Muller, chercheuse CNRS en détachement à l’Institut des sciences et des technologies d’Autriche auprès du Figaro.

Avec ces pluies diluviennes qui pourraient arriver à l'automne, le risque d'inondation n'est jamais bien loin. Les pompiers, en première ligne dans les opérations de secours, alertent la population face aux risques d'inondations. Nous avons posé trois questions au porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, Eric Brocardi.

Craignez-vous l'arrivée d'orages et de phénomènes météorologiques extrêmes à la rentrée ?

Oui, bien sûr, comme chaque année. On craint cette période à la suite des longues vagues de chaleur et de la sécheresse. Dès la rentrée, nous risquons d'avoir des inondations assez importantes. On se souvient notamment de la tempête Alex en 2020 [qui avait ravagé les vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie, où dix personnes avaient été tuées]. 

Aujourd'hui, on est susceptible de se mettre rapidement en ordre de marche malgré les feux qui continuent de nous occuper. Nous, être prêts, on sait faire, mais il faut bien informer la population. C'est dans cette période où tout le monde est en vacances et a un peu de temps qu'il faut préparer sa maison face à un risque naturel comme les inondations. 

Comment faire pour s'y préparer ? 

Dans le cadre de fortes intempéries, les cas les plus meurtriers interviennent lorsque les gens tentent de sauver leurs biens parce qu'ils n'ont pas pensé à sécuriser leur maison avant. Quand on a la chance d'avoir une habitation à niveaux, ça veut dire notamment mettre ce qu'il y a de plus fragile et de plus cher à sa famille à l'étage, de manière à pouvoir limiter les conséquences.

Les sous-sols sont en effet des zones où les gens prennent des risques inconsidérés parce qu'au dernier moment, ils veulent descendre voir dans leur cave si tout est bien protégé alors que souvent, c'est déjà trop tard. C'est maintenant qu'il faut penser à préparer sa maison. On est aussi là pour apporter des conseils de prévention à la population locale. En 2015, il faut se souvenir des inondations meurtrières à Antibes et Cannes, on ne souhaite pas à nouveau vivre certains drames.

Êtes-vous prêts à intervenir sur les inondations ? 

On est toujours prêts à intervenir. Ce sont les mêmes camions que vous voyez aujourd'hui sur la lutte contre les incendies que vous verrez dans le cadre des inondations parce que ce sont des engins extrêmement hauts, des 4x4 qui permettent à la fois des actions de pompage et des actions de sauvetage quand les routes sont inondées.

Les pompiers seront les mêmes. Donc ce qu'on redoute, c'est le manque de temps entre la fin des feux de forêt et le début des inondations. On a besoin de plus de repos pour les secours.

Surtout qu'il n'y a pas que les crises naturelles comme celles que nous vivons en ce moment, on vient au secours des personnes au quotidien. On est à une intervention toutes les 7secondes en France. Les sapeurs-pompiers représentent 0,003% de la population française et ils absorbent 4,7 millions d'interventions, c'est énorme. Il n'y pas de vacances pour les pompiers.

Dans le même temps, nos ressources humaines s'épuisent. Le sujet, c'est de répondre à l'ensemble des crises quotidiennes ou exceptionnelles et effectivement, il nous manque des bras. Le nombre d'interventions et de sollicitations augmente, les crises sont de plus importantes et s'inscrivent dans le temps. Il faut qu'on arrive à atteindre le seuil de 250 000 pompiers volontaires contre 197 000 aujourd'hui pour permettre d'amortir toutes les demandes. 

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