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Peut-on mélanger politique et religion ?


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PRÉSIDENTIELLE 2009

Les islamistes se cherchent un leader

 

 

L’échéance d’avril 2009 risque d’être marquée par l’absence d’un représentant de poids du courant islamiste.

 

Les partis islamistes iront, sans aucun doute, à la prochaine élection présidentielle qui se tiendra au printemps 2009. Y iront-ils en rangs dispersés ou bien opteront-ils pour une candidature unique? C’est toute la problématique autour de laquelle gravite une multitude d’interrogations.

Les questions inhérentes à ce sujet tiennent aux revers électoraux qu’ont eu à subir les formations politiques du courant islamiste, notamment lors du double scrutin des élections locales (APC, APW) de novembre 2007 qui ont consacré le FNA (Front national algérien) comme troisième force politique du pays. Out, donc du podium, le Mouvement de la société pour la paix. Et c’est tous les rêves, mais surtout les calculs politiciens de Bouguerra Soltani qui sont partis en fumée. Le président du MSP, qui pensait pouvoir rivaliser avec ses deux autres compagnons, néanmoins adversaires politiques, de l’Alliance présidentielle, ne pouvait plus aspirer, du coup, au leadership de la mouvance islamiste.

Paradoxalement, «l’entrisme» au sein du gouvernement qu’il a adopté comme stratégie de prise de pouvoir, s’est soudainement transformé en «piège» pour lui. Une cage dorée tout de même où il s’est retrouvé enfermé pieds et poings liés. Le Mouvement de la société pour la paix renvoie une image certes caricaturée, mais qui est toutefois véhiculée par la vox populi - d’un parti politique qui ne court et qui ne fait que courir derrière les portefeuilles ministériels. Ce qui lui a valu un préjudice certain, mais surtout une sérieuse altération du capital sympathie que son défunt charismatique président, Mahfoud Nahnah, a mis des années à bâtir. Les déconfitures électorales ne représentent, en fait, que la partie émergente de l’iceberg de la sévère crise que traversent les partis islamistes qui sont secoués de l’intérieur par des mouvements de redressement qui sont à l’origine de leurs déboires électoraux. En Nahda et El Islah, deux partis fondés par Abdallah Djaballah et dont il a été purement et simplement chassé, sont tout simplement sortis laminés du double scrutin du 29 novembre (APC, APW). A elles deux, ces deux formations politiques ont souffert pour atteindre à peine 3% des suffrages exprimés. 1,48% pour El Islah de Mohamed Boulahia, son président, et, guère mieux, 1,5% pour En Nahda de Fateh Rebaï, secrétaire général du mouvement. Il est donc tout à fait légitime de se poser la question du poids que pèseront ces deux leaders politiques s’ils venaient à se décider à briguer la magistrature suprême au mois d’avril 2009.

Des rumeurs persistantes circulent et colportent l’idée d’une candidature unique. Les chefs de file d’El Islah et d’En Nahda se seraient déjà rencontrés pour faire mûrir davantage ce projet. D’aucuns avancent avec insistance le nom de Abdallah Djaballah pour défendre les couleurs du courant islamiste. L’élection présidentielle ne s’en trouvera que mieux relevée, surtout que les grosses pointures ne semblent guère emballées à l’idée d’affronter le grand favori de cette élection, Abdelaziz Bouteflika, qui, précisons-le, ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat.

Le cheikh, qui a eu déjà à porter très haut les couleurs d’El Islah et d’En Nahda, est un compétiteur redoutable qui devrait donner du tonus à une campagne électorale qui risque fort de ronronner. Mais voilà, en a-t-il l’intention? Certaines sources ont fait état d’une rencontre entre Abdelaziz Belkhadem et Djaballah au siège du FLN, au début du mois de décembre. Que se sont dit les deux hommes? Rien d’officiel n’a filtré. Il aurait été question d’une participation du cheikh à la présidentielle 2009 et de la création d’un nouveau parti dont Djaballah serait aux commandes. Cette perche tendue, s’il acceptait de la saisir, pourrait lui permettre un retour fracassant sur la scène politique et de prendre sa revanche sur ceux qui l’ont privé de deux formations politiques, lesquelles donnaient l’impression d’incarner la réalité du courant islamiste que boude actuellement une partie des 65% d’abstentionnistes qui ont sanctionné les derniers scrutins électoraux.

 

Mohamed TOUATI

 

L'Expression Edition OnLine - Les islamistes se cherchent un leader

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