SOLAS 79 Posted September 11, 2022 Partager Posted September 11, 2022 Nacer-Eddine Aït-Mokhtar, Gisela Goethner Dans La Guerre d'Algérie en France de 1956 à 1962 (2017), pages 21 à 24 format_quote Citer ou exporter Ajouter à une liste Chapitre Auteurs Acheter Originaire du Arch des Mezaïa, douar des Aït Amer Ouali, Nacer-Eddine Aït-Mokhtar est né à Tazmalt, à 80 km sud-ouest de Bédjaïa, le 26 février 1932. Il fut scolarisé à l’école de la même localité jusqu’à l’âge de 14 ans où il voyait son parcours scolaire s’arrêter de si tôt comme tous les petits « indigènes ». Toutefois, même dépourvu de moyens les plus élémentaires, il se forçait tout de même de poursuivre ses études seul à la maison, au clair d’une bougie et dans la précarité qui était le lot de tous les enfants de son âge. Bravant tous les manques, il regagna le lycée de Sétif où il obtint son baccalauréat… pour rejoindre ensuite la faculté de médecine de Paris. Ainsi le petit montagnard entreprit son parcours d’étudiant afin d’atteindre ses objectifs déjà tracés depuis son bas âge, avec bien sûr beaucoup d’efforts et de persévérance ; « Nul bien sans peine ». Il est issu d’une grande et ancienne famille noble, de Marabouts et de révolutionnaires qui avait laissé des empreintes dès la première présence coloniale française dans la région, en faisant face à la férocité de l’envahisseur. En effet, son aïeul, Hadj M’Hand Aït-Mokhtar était l’un des Chefs de la résistance qui se leva contre le colonialisme français à l’est d’Algérie, aux côtés d’El Hadj Mokrani et de Cheikh Aheddad lors de l’insurrection de 1871. Il fut arrêté comme une grande majorité des insurgés, et emprisonné à Barbarousse à Alger où il fut guillotiné par la suite et enterré au cimetière d’El Kettar. La lutte contre l’occupant français se transmettait chez les Aït-Mokhtar d’une génération à une autre sans jamais connaître de recul, quel que soit le degré d’atrocité de la politique coloniale… Citer Link to post Share on other sites
SOLAS 79 Posted September 11, 2022 Author Partager Posted September 11, 2022 Nacer Eddine Aït Mokhtar, chef de l’OS. Sa vie est digne d’un roman époustouflant. Gisela Goethner, auteure du livre «La Guerre d’Algérie en France : Mémoires et combats 1956-1962» raconte passionnément le parcours de cet homme dont elle fait connaissance dans le feu de l’action de la guerre de libération avant de devenir son épouse. L’OS, cette organisation marginalisée… 07 NOVEMBRE 2017 À 12 H 00 MIN 232 Voilà en effet un homme qui laisse tomber ses études de médecine, après d’énormes sacrifices et d’obstacles surmontés sur le chemin de la réussite, de surcroît dans l’univers étouffant du système colonial français des années 1950, pour suivre une formation militaire d’officier avant de s’engager dans la lutte de libération nationale. La Fédération de France du FLN venait ainsi de mettre la main sur un jeune étudiant dynamique et débordant d’énergie qui aura la tâche de lancer, sous la férule de la direction politique de la Fédération du FLN en France, l’Organisation secrète (OS), sur le modèle de l’OS de Belouizdad, Aït Ahmed, puis Ben Bella de la fin des années 1940, qui a permis quelques années plus tard le déclenchement de la guerre d’indépendance. Adjoint de Saïd Bouaziz, il sera ainsi le premier chef, entre 1957 et 1960, qui incarnera la lutte armée au nom du FLN sur le sol français. Il s’agissait en effet pour le FLN alors d’ouvrir un nouveau front sur le territoire français afin de soulager les maquis en Algérie de la pression grandissante qu’ils subissaient sous les actions violentes des militaires français. Nacer Eddine Aït Mokhtar arrivera ainsi avec toute une équipe de militants au long cours et plus déterminés que jamais à mettre en place une organisation aussi secrète qu’efficace sur le terrain de la lutte armée. Les membres aguerris de cette organisation, ayant suivi une formation militaire intensive, ont réussi à mener des actions spectaculaires qui ont sérieusement mis à mal les autorités françaises. «En 1958, l’action de la fédération de France du FLN va prendre une ampleur insoupçonnée. (…) Pendant que les combats s’intensifiaient en Algérie, la fédération du FLN entreprit des opérations d’envergure, en France, en exécution de la directive du CCE. Un plan d’action avait été élaboré pour être mis en œuvre dans la nuit du 24 au 25 août 1958. Le 24 août, à minuit, plusieurs objectifs à caractère économique et militaire sont attaqués, sont visés des raffineries, des dépôts de carburant, des centres industriels, des usines d’armement et des installations militaires.» Ces effectifs, composés d’éléments provenant généralement des groupes armés et ayant subi un entraînement particulier à caractère militaire dans les camps de l’ALN de Larache au Maroc, s’élevaient, en 1958, à environ 300 hommes. Mais l’Organisation devait aussi mener d’autres actions, comme l’exécution de harkis ou contre des personnalités particulièrement hostiles à la cause de l’indépendance, comme Jacques Soustelle, ancien gouverneur général d’Algérie, ou contre des collaborateurs notoires …. Ce livre, Mme Aït Mokhtar l’a écrit sur la base des documents légués par son mari et de son propre vécu aux côtés de son chef, étant elle-même engagée dans la Guerre de Libération nationale. Elle aborde d’ailleurs avec minutie la partie où elle fait la connaissance de celui qui deviendra son mari et son chef. Elle relate comment, à l’indépendance, il se désintéresse de la chose du pouvoir ; il décide de reprendre ses études de médecine et finit par arriver au plus haut degré de l’échelle avec un grade de professeur. Il troque ainsi sa carrière de politique ou de militaire, dont il n’avait du reste pas le statut, pour celle de scientifique. Mais avant, elle aborde l’épisode de sa fuite en Allemagne après avoir été découvert par les limiers français en 1960. Le livre, inédit (hormis celui publié par l’historien Daho Djerbal), reste une référence sur cette organisation méconnue par les Algériens. D’autres responsables lui ont succédé à la tête de l’Organisation ou ont officié au sein de sa hiérarchie. Très documentée, cette contribution à l’écriture de l’histoire sur la Guerre de Libération nationale est d’une valeur certaine. Elle pose en même temps un regard sans complaisance sur la période post-indépendance. A ce titre, Nacer Eddine Aït Mokhtar, à travers ce livre post-mortem, semble avoir laissé une dernière cartouche à tirer sous le ciel algérien afin de secouer les consciences et dénoncer une espèce de «fait accompli» de l’histoire aux dépens de ses compagnons de lutte. Car son témoignage a la force d’un coup de feu, quand il déclare : «La lutte des émigrés algériens pour l’ouverture d’un deuxième front, qui a porté la guerre en plein cœur du territoire ennemi, fut un exemple unique dans les annales de la colonisation dans le monde entier (…). Les observateurs étrangers qui vivaient en France ou qui s’y trouvaient temporairement étaient obligés de voir, de se poser des questions et de conclure à la réalité du problème algérien qui est celui du combat pour l’indépendance, mené sous l’égide du FLN et de l’ALN. Ils y étaient confrontés à la dure réalité d’un Etat de guerre. Plus tard, cette organisation qui faisait partie de l’ALN sera frappée d’ostracisme et de marginalisation. Elle fera un pan volontairement occulté par le pouvoir de Ben Bella, suite à ses prises de position de 1962, et dès lors, par esprit de vengeance, elle sera même dépossédée du titre honorifique de l’ALN, sigle sous lequel les militants de l’émigration menaient leur combat. Du point de vue du premier président de l’Algérie indépendante, ces frères ‘‘n’étaient pas habilités’’ (voir déclaration de Ben Bella à l’Assemblée pour citation exacte). Il est grand temps que les autorités compétentes rétablissent enfin ces djoundiates et djounoud dans leur droit et les considèrent comme des citoyens à part entière. Il est indéniable que les frères de l’émigration avaient contribué d’une manière la plus exhaustive à la lutte pour la Libération nationale avec des réseaux d’organisation irréprochable, dès lors qu’ils étaient engagés dans l’ALN, donc appartenant à une armée, et leurs chefs étaient soit des officiers, soit des entraînés dans les bases militaires en vue d’exécuter des missions spéciales et dangereuses en territoire ennemi. Leur engagement était volontaire, total, soumis à une discipline, à un statut militaire et à un statut de combattant. Malgré tous leurs sacrifices et tous les services accomplis, ces volontaires de la mort voient après 1962 leur statut contesté, leur personnalité bafouée. Ces combattants révolutionnaires qui, jadis, clamaient, haut et fort devant la justice française, leur appartenance à l’ALN, se trouvent en 1984 et aujourd’hui encore (2017) marginalisés, dépourvus de leur statut de militaire ; pourtant ils étaient bel et bien militaires, des officiers, des sous-officiers et des soldats(…).» La Guerre d’Algérie en France Mémoire et Combats, 1956-1962 Nacer Eddine Aït Mokhtar Gisela Goethner Edition Chihab, 276 pages Prix : 1450 DA Citer Link to post Share on other sites
SOLAS 79 Posted September 11, 2022 Author Partager Posted September 11, 2022 Rencontre à la librairie Chihab internationale avec Gisela Goethner-Aït Mokhtar : Un livre, un témoignage, un devoir de mémoire Par REPORTERS - 11 December 2017 627 Share Avec beaucoup d’émotion, Gisela Goethner-Aït Mokhtar a raconté, au cours de la rencontre organisée samedi dernier à la librairie Chihab Internationale, «une histoire particulière et pratiquement inconnue en Algérie comme en Allemagne», celle dont elle témoigne dans le livre, celle de son époux et «camarade de guerre», devant une assistance composée notamment d’anciens militants. La librairie Chihab Internationale a accueilli, avant-hier après-midi, la moudjahida Gisela Goethner-Aït Mokhtar, qui a présenté son livre, «La guerre d’Algérie en France. Mémoires et Combats 1956-1962», éditions Chihab, (octobre 2017). Cet ouvrage, préfacé par l’historien Daho Djerbal, qui a modéré la rencontre, est structuré autour de deux grandes parties. La première est une restitution du manuscrit légué par son époux, le moudjahid Nacer Eddine Aït Mokhtar, dit «Si Madjid». «Un manuscrit qu’il avait rédigé dans les dernières années de sa vie avec une sorte de biographie, mais aussi et surtout un carnet de route portant le compte-rendu détaillé de la lutte armée du FLN en France, vue par le responsable-adjoint de l’Organisation spéciale de la Fédération de France du FLN chargé avec Saïd Bouaziz de la mise en œuvre des actions militaires en territoire français», écrit Daho Djerbal dans sa préface. Alors que la deuxième partie revient sur «sa rencontre et son union» avec Nacer Eddine Aït Mokhtar et son engagement pour la cause nationale, elle, qui était membre du réseau «Hirondelle» en Allemagne. Avec beaucoup d’émotion, et parfois les larmes aux yeux, Mme Goethner-Aït-Mokhtar a raconté «une histoire particulière et pratiquement inconnue en Algérie comme en Allemagne», celle dont elle témoigne dans le livre, celle de son époux et «camarade de guerre», devant une assistance composée notamment d’anciens militants. Elle a expliqué que la publication de ce livre lui «tenait à cœur», qu’elle avait un devoir de mémoire envers celui qu’elle a rencontré, à la fin de l’année 1959, dans une gare à Düsseldorf et qui a été exemplaire dans son engagement, dans ses positions, dans sa vie. La moudjahida est revenue sur sa rencontre avec Si Madjid et son histoire familiale. Son père, Adolf Goethner, soutenait la Révolution algérienne. «Il a construit un garage dans son jardin pour stocker des armes.» Et c’est dans cette maison, et après bien des rencontres au hasard, que Gisela et Nacer Eddine se sont revus. Le point de départ pour une histoire d’amour et de combat : ensemble, ils militeront côte à côte («Madjid était mon chef», précise-t-elle), puis ils feront leur vie ensemble. Se positionnant comme «témoin», Gisela Goethner-Aït Mokhtar a souligné que Si Madjid était «un exemple de bravoure et de l’engagement», recruté en 1956/1957, comme rappelé par Daho Djerbal, «par Amar Benadouda et Moussa Kebaïli, alors qu’il était étudiant en médecine en France» ; études qu’il a abandonné pour faire partie de la Spéciale du FLN. Mais lorsqu’il était encore étudiant, Nacer Eddine Aït Mokhtar travaillait comme contremaître pour financer ses études, car bien qu’appartenant à une grande lignée, sa famille avaient des moyens modestes. Outre le fait que sa famille a toujours résisté au colonisateur, «son père a été déchu de ses fonctions de caïd pour faits de résistance», signale M. Djerbal. A l’Indépendance, Nacer Eddine et Gisela rentrent en Algérie, le 31 octobre 1962. «Il ne voulait pas entrer dans le gouvernement et n’a jamais rien demandé à ce gouvernement. Il était passionné par la médecine et s’est inscrit en deuxième année de médecine à Alger», raconte-t-elle. Il fera ensuite son professorat à Bruxelles, en Belgique, et deviendra professeur de gynécologie obstétrique et exercera à l’hôpital Parnet. Selon Daho Djerbal, «il a ouvert la première école d’infirmière à Parnet». Gisela Goethner-Aït Mokhtar est, ensuite, revenue sur les douloureuses années de la maladie de son époux, les problèmes et difficultés rencontrés pour ses soins, et la solitude à laquelle elle a dû faire face pour soigner son mari, utilisant sa propre assurance et ses propres ressources financières. On est peut-être dépité par le manque de reconnaissance, et à l’écoute de ce témoignage poignant, mais Mme Goethner-Aït Mokhtar, qui vit encore en Algérie, est surtout déçue mais fière d’avoir accompagné son mari, sa vie durant, et jusqu’à sa dernière demeure. Ce qui reste de ce témoignage qui nous est transmis, dans le livre et au cours de la rencontre, est un sentiment du devoir accompli, un très beau message d’espoir et d’amour. Et, le plus fascinant dans tout cela, est la fidélité, la fidélité à un homme, à une cause, à un pays. La fidélité à un juste combat. Celui de toute une vie, avec ses joies et ses peines. • «La guerre d’Algérie en France. Mémoires et Combats 1956-1962» de Nacer Eddine Aït Mokhtar et Gisela Goethner. Mémoires, 280 pages, éditions Chihab, Octobre 2017. Prix : 1 450 DA Citer Link to post Share on other sites
SOLAS 79 Posted September 11, 2022 Author Partager Posted September 11, 2022 Une photo, une vraie date, un vrai lieu, une histoire… Add Tag By SOLAS, May 9, 2021 in Littérature, Culture, Art, Histoire Partager Following 2 Répondre Nouveau sujet SOLAS Senior Member Members 57 866 posts Posted May 9, 2021 Cette photo a été prise par Tayeb Mouri, pendant la réunion de Wilaya, vers le 26 décembre 1956, au PC de la Wilaya 3, à Taka Ait Yahia, devant la maison de Mohand Ameziane Lefki. Mohand-Ameziane Lefki était un militant du PPA puis du FLN, très lié au colonel Si Nasser (Mohamedi Saïd), Lefki et ses deux fils sont tombés au champ d'honneur pendant la guerre. Sur la photo, on reconnait de gauche à droite : 1- Le colonel Si Nasser (Mohamedi Saïd) qui a pris le commandement de la Wilaya 3 en septembre 1956, après le congrès de la Soummam, en remplacement de Krim Belkacem. 2- Le colonel Ouamrane (Amar Ouamrane), membre du CNRA, il est de passage au PC de la Wilaya 3, il est envoyé en mission par le CEE en Tunisie pour ravitailler l’intérieur en armes, organiser la base de l’est et régler le problème posé par Mahsas. Il a laissé le commandement de la Wilaya 4 à Slimane Delhiès, il apporte avec lui les directives du CEE au commandant Amirouche. 3- Si El Hocine du village Mahmoud Ait yahia décède en 2015? A confirmer. 4- Le sous-lieutenant Si Lmouloud Awaqur (Mouloud Amrouche) du village de Iouakourène, chef de la région 323 (Akbou-Maillot), il était également chargé de la sécurité des infirmières de la Wilaya 3. Ancien de l'OS, on l'appelait « vou niya », pour sa probité, il est tué le 28 juin 1957, lors d’une bataille Ignan (Saharidj) en même temps que Malika Gaïd. 5- Le lieutenant Si Salah Ougharvi (Salah Gherbi), d'Aourir n'Ath waghlis (chemini), chef politique de la zone 33? A confirmer. 6- Mohand Ouchabane Hadjara, un jeune maquisard d’Ihadjarene (Amizour). A 14 ans, il avait rejoint le maquis, tout comme Ahmed Amrouche fils de Mouloud. Ces deux jeunes hommes ont eu le même destin, ils ont rejoint la Tunisie puis après l‘indépendance, ils sont morts d'accidents de voitures. 7- Commandant Amirouche qui revenait de sa mission d’inspection en Wilaya 1, puis d’une inspection dans la région de Bougie. Le colonel Ouamrane lui a apporté l’ordre du CEE de se rendre en Tunisie pour poursuivre sa mission au sujet de la Wilaya 1, ces derniers avaient pris connaissance entre temps de son rapport. Amirouche vient d‘apprendre qu’une délégation de la Wilaya 1, composée entre autres de Lamouri et Si Haouès arrive dans les Bibans, cette délégation convoquée par lui, vient d’arriver à Moka, il va s’y rendre pour les rencontrer. Au cours de ce conseil de Wilaya, le capitaine Abderrahmane Mira et Si Aïssa El Boudaoui (Aissa Hamitouche) furent jugés. Mira fut suspendu pour insubordination, il sera par la suite affecté en Wilaya 6 avec le grade de commandant. Si Aïssa El Boudaoui, jugé pour une sombre affaire de mœurs, il fut dégradé et affecté en zone 1 (future zone 4) comme simple djoundi. MAH Merci à Mira Tarik pour quelques détails — avec Djoudi Attoumi et Mira Tarik. Vanny 1 Citer Vanny Senior Member Members 424 2 831 posts Posted May 9, 2021 Beau topic @SOLAS, j'espère que tu en posteras d'autres. Citer SOLAS Senior Member Members 57 866 posts Author Posted May 9, 2021 J ESPERE UNE OIS DE RETOUR AU BLED LE DD EST A ALGER Vanny 1 Citer SOLAS Senior Member Members 57 866 posts Author Posted May 9, 2021 L'HISTOIRE DE CETTE PHOTO. Cette photo revient très souvent dans facebook, la présentant comme une Tiwizi Kabyle, louant la solidarité des femmes qui s'entraident. Détrompez-vous, ce n'est pas le cas. Cette photo est prise par un soldat français en 1959, entre le village de Bechar et d'At Enzar (Iferhounene-Michelet). Lorsque l'armée française a bombardé et détruit le village At Enzar, elle a obligé les femmes des villages Ahfir, At Lvachir et Tanalt à déplacer les poutres et les tuiles des maisons détruites vers Agwni Waâdella pour batir une SAS (Section Administrative Spécialisée). Cela sur une distance de 5 km environ. L'armée française a regroupé dans le village Ahfir, l'ensemble des habitants d'At Lvachir, et de Tanalt, elle l'a entouré de barbelés et en a fait un camp de concentration. Deux à trois familles qui ne connaissaient pas auparavant, se sont retrouvées a cohabiter dans une maison Kabyle (axxam, taâricht, adaynin). Ils ont obligé les prioritaires des animaux domestiques (chèvres, moutons ...) à les vendre ou les sacrifier, pour laisser places aux humains nouveaux occupants. Je ne vous décrit pas la solidarité et l'entraide qui regnaient entre les habitants. Citer SOLAS Senior Member Members 57 866 posts Author Posted May 9, 2021 Nacer Eddine AIT-MOKHTAR ET Gisela GOETHNER Engagement d'un couple Germano-Algerien pour un État souverain: Je me souviens très bien de notre première rencontre. C'était vers l'année 1959, nous étions sur le même quai de la gare principale de Düsseldorf ma ville natale. Tous les deux ,nous avions manqué le même train en direction de Cologne. C'était un jour du mois de janvier au froid glacial. La météo avait bien annoncé une baisse de température de 10°C au- dessus de zéro. Nous étions tous les deux sur le même quai à attendre le prochain train. Je me précipitai devant l'affiche pour m'informer des départs et de l'horaire du prochain train à destination de Cologne et je me rendis compte à l'instant qu'il n'y avait plus grand monde autour. J'étais donc toute seule sur le quai,quand une silhouette d'homme vint vers moi et me demanda l'horaire du prochain train pour la même direction que la mienne. Nous nous regardâmes et ce fut le coup de foudre,le destin avait voulu que nous rations le même train et le hasard ferait il que nous devrions prendre un autre ensemble ? En attendant le prochain train,je pris place au café de la gare pour me réchauffer un peu, l'heure n'était pas encore venus. L'homme me suivit et me demanda alors :<<Mademoiselle, permettez- vous que je prenne place à votre table!>> Il prit aussitôt une chaise sans attendre ma réponse. Il ne me quitta plus durant tout le voyage. D'ailleurs dans le train,il s'assit en face de moi,me regarda avant de se lever pour me dire encore : " Excusez- moi,mademoiselle, je ne me suis pas encore présenté, je suis Georges Lenoir" je tirai alors ma conclusion en pensant que ce ne pourrait être qu'un français ! Entre temps, le contrôleur entra et nous demanda de voir nos tickets. Il constata vite que mon "compagnon inconnu" devait être en 2e classe. Il avait payé la différence et est resté avec moi dans le compartiment. Il m'avait accompagné jusqu'à la destination de Cologne. Nous nous sommes quittés en convenant d'un rendez-vous vous. Bien que cet homme m'ait énormément séduite, je n'ai par conséquent jamais été à sa rencontre. Ce n'était pas convenable pour une jeune fille de bonne famille, à cette époque, de faire connaissance avec un homme, encore plus si celui-ci était un étranger. Depuis, je n'avait plus revu ce séducteur inconnu, mais je pensais très souvent à lui avec regret d'avoir agi de la sorte. Six mois plus tard, le hasard a voulu que nous nous rencontrions une seconde fois. Cette fois-ci pendant une très belle journée printanière, ensoleillée,venue comme pour supplanter le rigoureux froid hivernal. Je me promenais toute seule sur le grand boulevard de Düsseldorf, quand une voix masculine me surprit en m'interpellant:" Mademoiselle, vous n'êtes pas venue au rendez-vous!!" Nous avons marché un bon moment ensemble en parlant de tout et de rien,avant de convenir d'un autre rendez-vous. Tout en sachant au fond de moi que ledit rendez-vous serait encore renvoyé aux calendes grecques, comme le premier, à la merci d'un pur hasard. Mais que peut-on faire contre son destin? Au fait,le nouveau rendez-vous que nous avions fixé n'avait pas eu lieu comme prévu, ni à l'espace, ni au temps indiqués. Il aura lieu,plus tard, dans un endroit qui nous aura apporté plein de surprises. Un soir, pendant que j'étais avec mon père dans le salon de notre maison,quelqu'un sonna à la porte. Mon père le fit entrer, les deux hommes se donnèrent aux accolades très amicales. C'était "Georges Lenoir" qui n'arrêtait pas de me regarder avec étonnement. Sans doute ignorait-il que j'étais la fille d'Adolf Goethner à qui il rendit visite. Moi aussi j'ignorais à ce moment-là ce qui motivait cette inopinée rencontre. L'homme resta avec nous toute la soirée en présence de mon père à pérorer sur leurs affaires que j'ignorais jusque-là. Quant à nous efforcions de faire,bien sûr, semblant de ne pas nous connaître auparavant. Pendant leur discussion, ils avaient évoqué la nécessité d'engager des femmes qui avaient des passeports étrangers dans leur organisation secrète. La faciès européen comptait beaucoup pour accomplir les tâches en toute sécurité. Ce n'est que par la suite que j'ai compris que l'organisation dont il était question n'était autre que l'organisation Spéciale de la fédération de France du FLN à qui mon père prêtait main forte. Il s'était engagé depuis longtemps pour la cause algérienne en construisant une cache d'arme dans un garage spécialement équipé pour maquillage des voitures volées, banalisées et aménagées au transport de ces armes destinées aux combattants algériens. Cet homme que je joignis sans plus tarder dans son organisation était responsable de l'OS. Je lui concedais volontairement mes services. Plus tard,de compagnons de lutte nous nous sommes rapprochés pour devenir mari et femme,unis pour le meilleur et pour le pire. Entre le meilleur et le pire,nous sûmes garder notre amour, notre amitié et notre fraternité en 43ans de vis commune, jusqu'à sa mort en 2002. Avant d'entrer dans l'organisation, j'ai suivi une formation pour pouvoir en faire face: -- L'emploi des armes. -- Faire du sport de défense, etc Ce fut ainsi que j'ai commencé à participer activement à la guerre de libération, sous les ordres de Madjid( ait mokhtar). J'ai pu effectuer plusieurs missions dangereuses : Transporter des armes en les chargeant dans des voitures banalisées afin de les déposer dans les lieux sûrs,des dépôts particulièrement alloués dans des villes ou des garages appartenant à l'organisation Spéciale ou à mon père, Adolf Goethner qui avait installée un garage sur son terrain à Düsseldorf, spécialement aménagé pour le stockage des armes et les voitures que nous utilisions dans nos missions. Déplacer les voitures de l'organisation des parkings qui étaient surveillés par la police. Sortir des documents de l'appartement qui nous servait comme lieu de rencontre à Düsseldorf,Immermannstr,lequel fut surveillé par la police pendant que les camarades qui l'occupaient ont pris la fuite. Cet appartement dépourvu de toute commodité, nous servait de lieu de repos et de délibération où nous pouvions dormir et manger un peu pour ne pas trop fréquenter les restaurants et aussi les hôtels, sauf en cas d'extrême nécessité. Par manque de moyens, jusqu'au moindre ustensile, il nous est arrivé de boire notre café dans des boites de conserve. En Allemagne, j'ai dû moi aussi abandonner mes études pour combattre aux côté de mon père qui s'était déjà engagé dans la lutte pour la libération de l'Algérie. Il avait construit un garage sur son terrain privé pour le stockage des armes destinées aux combattants de l'OS de la fédération de France. Ces armes que nous acheminions scrupuleusement dans nos voitures banalisées vers d'autres destinations. C'est sur ce même terrain que fut installé l'immeuble de l'embrassade d'Algérie de l'époque et symboliquement, le garage fut aussi remonté dans un coin de jardin où il s'y trouvait jusqu'à une époque récente. Le couple Aït-Mokhtar retrouve l'Algérie indépendante : Après l'indépendance, comme la majorité des combattants nourris d'ambition de construire un pays sur de bonnes bases,le couple Aït-Mokhtar,Madjid et Ghozela,regagne l'Algérie. Une fois la paix revenue,Nacer- Eddine"le grand terroriste" se remet modestement aux études en se réinscrivant en deuxième année de médecine à la Faculté d'Alger. Graduellement, il passe son doctorat à Alger et son agrégation à Bruxelles. Il terminera sa carrière universitaire comme professeur agrégé de gynécologie obstétrique à l'hôpital Par et d'Hussein Dey à Alger où il fut également chef de la Clinique de gynécologie. Ce n'était pas facile pour mon mari d'y arriver, ce fut alors une autre lutte, un autre parcours de combattant,souvent semé d'embûches qu'il devait mener. Mon mari fut démobilisé en juillet 1962 avec une prime de démobilisation équivalant à deux mois de permanence, soit une pension de 1000 francs anciens. Étant sans ressources, nous nous sommes rendus d'abord auprès de mon père, Adolf Goethner,à Düsseldorf( Allemagne).par manque de ressource, Madjid, avait été contraint de travailler, dans les pomme de terre, ce qui constituait pendant longtemps la nourriture de base de toute la nourriture de base de toute la population allemande d'après guerre. Le 21 août 1962, notre fils,Sadek est né à Düsseldorf et vers la fin octobre 1962,nous somme rentrés avec un bébé de deux mois à Alger. Aussitôt Nacer-Eddine s'est inscrit en deuxième année médecine à la faculté d'Alger. Il percevait une petite bourse d'étude qui ne nous faisait ni vivre ni mourir. Juste de quoi survivre. Mon mari n'a jamais demandé au gouvernement algérien de l'aide financière ou quoi que ce soit. Nous sommes arrivés par notre propres mayens, grâce à notre travail. Dans notre parcours, il n'y a jamais eu de résultats sans peine. Nous avons occupé un viel appartement dépourvu du strict minimum vital, à Alger. La chambre à coucher était équipée d'un semblant de lit et de quelques objets de fortune. Toutefois, la situation devenant de plus en plus intenable avec un bébé à charge, je décidai de travailler afin de subvenir aux besoins. On était uni pour l'Algérie, avant 1962, nous devons être désormais unis pour éloigner la misère et la précarité dans lesquelles nous nous retrouvons après l'indépendance. Mon époux, pour préparer son agrégation de Professeur en médecine, avait étroitement travaillé avec le Professeur Vokaer,chef de service en Gynécologie auprès de l'hôpital Brugmann à Bruxelles. Le professeur Vokaer avait à cette période la réputation d'être l'un des meilleurs médecins en Europe. Beaucoup de grandes personnalités de haut rang se faisaient soigner chez lui, entre autre, la princesse de Luxembourg. Le professeur Vokaer estimait énormément le travail de mon époux dans son service et vu qu'il était en âge de retraite, il a voulu absolument que mon mari assure la succession dans son service,bien après son départ à la retraite. Considérant que ce service de gynécologie obstétrique représentait une bonne partie de sa vie et de son labeur ,l'illustre médecin ne voulait confier la succession qu'à l'un de ses meilleurs confrères, en l'occurrence, Nacer-Eddine Ait-Mokhtar. Sans vouloir compromettre l'offre et la considération, et avec tous les respects au Professeur, collègue et ami,mon époux qui était déjà pétri dans le nationalisme et la fureur de construire un pays,libre et indépendant, refusa gentiment la proposition. Sans doute,nourri aussi du désir de monter un service de santé qui s'élargira dans cette Algérie en développement, Nacer-Eddine avait à choisir entre le sacrifice de monter un secteur sanitaire naissant dans son pays qui en avait tant besoin ou faire une belle carrière couronnée de privilèges en Europe. En tant que révolutionnaire,mon mari opta sans tergiverser pour la première. Ainsi,très touché par cette proposition, la réponse de mon mari était négative. Il a rétorqué à son Professeur : "Il faut absolument que je retourne en Algérie, pour être au service de mon pays, je doit contribuer à la formation des étudiants algériens qui ont certainement besoin de prestations en matière de gynécologie". Un combat contre la sclérose en plaque : Malgré son handicap, il avait continué à travailler et à faire des recherches en cancérologie gynécologique et la cytopathologie,en utilisant le microscope "Zeiss".il avait travaillé ainsi pendant quelques années, jusqu'en 1992. En pleine décennie noire où l'on sortait de chez soi sans jamais être sûr de rentrer le soir, Nacer-Eddine,en dépit de son état de santé dégradé, allait régulièrement, très tôt le matin pour travailler à l'hôpital Béni Messous. J'étais dans l'obligation de lui servir de chauffeur en l'y déposant chaque matin vers 7h30,avant que je rejoigne mon poste de travail. La charge m'était donc trop lourde,mais j'assurais mes tâches avec audace. En 1992,il fut hospitalisé à la Clinique de Sclérose en plaques à Bruxelles en Belgique, hôpital spécialisé. Il avait obtenu une prise en charge de six semaines pour aller se faire soigner à l'étranger. La durée de prise en charge s'acheva sans apporter la moindre amélioration à l'état de santé de mon mari. J'entrepris un entretien avec son médecin soignant pour de plus amples explications à ce sujet. Le docteur Demonti m'a expliqué que la prise en charge devait se prolonger dans la durée indéterminée. De son avis mon mari ne devait pas quitter l'hôpital de sitôt. Pour faire face à ce problème, je me suis rendue de nouveau à Alger,en laissant mon mari à l'hôpital de Bruxelles, dans le dessein de demander la prolongation de la prise en charge, mais en vain,ma demande de prolongation fut catégoriquement refusée. Je me suis alors adressée à des amis dans l'espoir d'obtenir de de l'aide. Cet intermédiaire nous valut encore une prolongation d'uniquement quinze jours. Je suis retournée à Bruxelles. Abattue par cette irresponsabilité pour un État d'abandonner un militant,haut cadre d'État, un révolutionnaire qui avait tout sacrifié pour l'indépendance et la construction de l'Algérie. La couverture sanitaire était donc insuffisante pour une réelle prise en charge,cela demandait au moins un à deux mois de plus. Pendant toute cette période, je me sentais seule et délaissée. Personne n'était à mes côtés pour m'aider,ne serait-ce que pour me remonter le moral,mais l'école de la vie et le parcours que j'avais mené depuis la deuxième guerre mondiale m'avaient appris à ne jamais baisser les bras ou m'incliner devant l'adversité.. Je repris aussitôt force en réfléchissant à d'autres éventuelles solutions. Soudain, je me rappelai avoir souscrit à une assurance privée en Allemagne et de ce fait,il ne me restait qu'à y aller chercher de l'aide. J'ai quitté Bruxelles de nouveau, cette fois-ci pour me rendre en Allemagne, laissant mon mari à l'hôpital. Je me suis rendue auprès de ma caisse d'assurance-Maladie,la DKV à Köln(Cologne)"caisse allemande d'assurance des maladies ",pour y faire souscrire mon mari. J'avais une chance inouïe, la caisse l'avait accepté parmi ses adhérents. Je venais donc de régler un énorme problème. j'étais alors dans un vrai dilemme, je n'avais plus d'autre choix que de m'adresser à mes collègues diplomates afin de m'aider pour que je puisse me déplacer à l'hôpital et apporter les médicaments pour mon mari. Histoire de me couvrir. Quelques jours après, le Neurologue militaire qui soignait mon mari à l'hôpital militaire de Ain Naâdja,voulut comprendre un peu plus ma situation. -- Est ce que vous êtes allemande, madame ? -- Oui bien sûr.... -- Vous n'auriez pas,la possibilité de faire soigner votre mari en Allemagne... -- Oui,docteur... Alors de grâce, faites le madame, ici n'avons les moyens...nous manquons de tout! Déçue au fond de moi....j'avais préparé toutes ses affaires après avoir demander à l'infirmier de service de mettre une chaise roulante à ma disposition pour le transporter jusqu'au le parking, l'infirmier m'a répondu" Nous n'avons pas de chaise roulante disponible " A la place d'une chaise roulante ,il m'apporta un chariot qui servait à transporter du matériel.Ce chariot n'avait même pas de rebords sur lesquels Nacer Eddine pourrait s'agripper et l'infirmier était très gêné. Il repartit en s'excusant de ne pas pouvoir rester pour m'assister à cause du manque criard de personnel. Je me retrouvais toute seule face à mon mari handicapé et qui ne pouvait plus se lever sans assistance. Je quittai la chambre des malades et je fonçai sur le bureau du personnel dans l'espoir de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider. Plusieurs patients attendaient là impatiemment. Aucun d'eux ne pouvait me venir en aide. J'avais tenté des acrobaties pour le placer sur le chariot en me disant en mon for intérieur : " Qu'elle honte!" En arrivant à l'hôpital de Munich, le Pr Struppler chef de service de Neurologie nous accueillit en personne,épaulé par son équipe de médecins et son personnel. Tout s'impatientaient de recevoir le Pr Ait-Mokhtar d'Alger. Ce geste m'avait profondément touchée. Retour forcé en Allemagne : Pendant une année entière de notre installation en Allemagne, Nacer-Eddine était hospitalisé à la clinique d'Asbach alors que ma mère et moi avions occupé notre nouvelle demeure réservée à Kaarst. Sur le plan matériel, la vie n'était pas meilleure non plus,pour faire face aux exigences des soins intensifs,il nous fallait quelques rentes supplémentaires en device. Une question me tarauds l'esprit : que faire? Moi qui me retrouvais seul depuis déjà une décade. D'une hospitalisation à une autre,d'une urgence à une autre,mon parcours sur un chemin de plus en plus escarpé me livra toute seule à une souffrance. Mon mari gravement malade,frappé d'une paralysie totale du côté droit de son corps, mes enfants encore en formation, vivaient loin de moi et ne pouvaient pas encore m'apporter leur contribution. C'était la période, la plus dure de ma vie j'assurais ses soins jours et nuits et toujours avec la peur dans le ventre, je ne voulais pas le perdre. J'avais depuis tout le temps lutté avec acharnement pour qu'il survive. J'entends encore aujourd'hui les sirènes des ambulances qui l'avaient amené dans les hôpitaux ou cliniques à n'importe qu'elle heure de jour comme de nuit. Je ne l'avais jamais quitté, je restais à chaque fois avec lui à l'hôpital pendant toute la durée de son hospitalisation et il m'arrivait de dormir même pendant des nuits. Je ne l'avait jamais quitté, je restais à chaque fois avec lui à l'hôpital pendant toute la durée de son hospitalisation et il m'arrivait de dormir même pendant des nuits dans sa chambre. Je l'aimais tellement que je refusais obstinément l'idée de le perdre. Cette réalité qui,pourtant, hantait de plus en plus mon esprit. Le 10 juin 2002,j'ai rapatrié son corps en Algérie et je l'avais fait enterrer,le 12 juin 2002 auprès de son père au cimetière de sa famille, près de bejaia. LA DISPARITION D'UN HÉROS Il nous a quittés,aussi silencieux car il était,toujours silencieux. Ce qui lui avait valu le surnom "le chat" et il était toujours ainsi,on ne le remarquait pas,il avait les allures et les démarches d'un félin,tantôt, il était là, à pas de loup,tantôt, il disparaissait, sans laisser de traces,sans que quelqu'un ne l'eusse remarqué. Je me demande encore aujourd'hui :<< Est ce que c'est de cette manière qu'on doit remercier les Moudjahidines honorifiques qui ont laissé leurs biens,leur santé et leur vie pour l'amour de la patrie ? Pourtant, ils n'ont jamais rien demandé en contrepartie. J'ai compris à présent que des hommes honnêtes, sensés et braves n'ont jamais fait valoir leurs droits envers leurs pays.Ainsi tombent ils dans l'oubli ou l'anonymat. Ces gents dont l'itinéraire et la trajectoire devaient être enseignés dans les manuels d'histoire pour servir d'exemples à des générations futures,ont été occultés des discours officiels ou même de certains militants frappés d'amnistie volontaire. Pour ces valeureux Moudjahidines, comme pour Nacer -Eddine qui déclinait toutes les offres officielles,la participation à la guerre de libération nationale, n'était qu'un acte volontaire et un devoir de citoyen envers la patrie, sans aucune contrepartie. BIOGRAPHIE du Moudjahid Nacer Eddine Aït Mokhtar:https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=304514507742449&id=100045517074161 Source : La guerre d'Algérie en France, Mémoires et combats 1956-1962 Citer 4 months later... SOLAS Senior Member Members 57 866 posts Author Posted September 26, 2021 Cette photo a été prise dans les maquis de la wilaya 2. C'est sans doute la photo la plus émouvante de la revolution qu'il m'a ete donné de voir. Elle est exceptionnelle parce qu'elle représente deux des plus magnifiques jeunes filles, belles, intelligentes, instruites qui se sont engagées dans la révolution corps et âme. Elles savaient qu'elles allaient mourir, les temps étaient durs en ces années 1958-62, pourtant elles étaient gaies, rieuses presque insouciantes. Le Moudjahid entre elles est un peu intimidé , il y a de quoi, elles le savent et c'est pour ça qu'elles le taquinent un peu. A droite c'est Meriem Bouatoura, à gauche Zizi Massika dont nos mémoires en sont restées marquées par sa personnalité ardente. Une vraie héroïne moderne comme Meriem d'ailleurs. Elles tomberont les deux au champ d'honneur....Question : ces femmes sont-elles mortes pour une Algerie de la dignité ou pour voir nos jeunes mis en prison... Oui pourquoi cette joie et cette beauté ont-elles ensanglanté la terre d'Algerie ? La photo est empruntée à Mehdi Chitour. Citer Citer Link to post Share on other sites
Elghifari 24 Posted September 12, 2022 Partager Posted September 12, 2022 Ce livre semble apporter des faits de la guerre en France et non connus. Il ajoute un plus à l'histoire de la guerre de libération. Le livre est à lire. Merci à SOLAS de nous avoir. fait découvrir cet ouvrage. Citer Link to post Share on other sites
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