admin 2 Posted January 20, 2009 Partager Posted January 20, 2009 Scénario 1 : Vers la fin de l’état d’Israël / Scénario 2 : Vers un état israélien durable Le scénario 1 suppose les deux hypothèses fondamentales suivantes : 1. Une continuité politique majeure avec la décennie 1995/2006 : au lieu d’intégrer positivement les nouvelles contraintes pesant sur son environnement (telles que définies par les sept paramètres stratégiques retenus par LEAP/E2020), les dirigeants et le peuple israéliens continuent à s’appuyer sur une logique de rapport de force avec leurs voisins (dont les Palestiniens au premier chef) et avec le reste du monde (en refusant notamment de reconnaître les résolutions de l’ONU qui leur déplaisent). Politiquement c’est notamment l’option de la prise du pouvoir par Benjamin Netanyahou et affidés. 2. L’échec du renouveau du processus d’unité arabe, ouvrant la voie à une influence religieuse croissante (radicalisation islamique) de tout le Moyen-Orient. Cette tendance marquerait notamment la pérennisation de l’Iran comme puissance régionale, incluant une satellisation d’une grande partie de l’Irak ; ainsi qu’un effondrement en cascade de l’Egypte au Maroc des régimes pro-occidentaux [8] . L’Egypte est en effet aujourd’hui dans une situation de « fin de règne » qui positionne les Frères musulmans comme la principale force capable de prendre le pouvoir après la disparition du président Moubarak [9] . Dans ces conditions, à l’horizon de la décennie 2010/2020, l’ensemble du voisinage direct et indirect d’Israël (à part l’UE) lui deviendra farouchement hostile, tout en étant doté d’une capacité militaro-stratégique accrue. Un conflit militaire ouvert avec plusieurs pays voisins, avec implication directe de l’Iran ou d’autres puissances du Golfe, devient alors inévitable. Pour les raisons développées précédemment (paramètre 4), sauf à ce qu’Israël subisse une attaque nucléaire préalable directe, il est probable que les principales puissances mondiales (membres du Conseil de Sécurité) empêcheront l’utilisation par Israël de son arsenal nucléaire. La montée de tensions et le début d’un conflit classique, précédé de pluies de missiles sur Israël, provoquera d’abord l’exode rapide d’environ 1 million de citoyens israéliens qui ont également (ou peuvent avoir automatiquement) un passeport européen ou américain [10] , soit 20% de la population juive d’Israël. L’Union Européenne et les Etats-Unis les accueilleront sans difficulté, surtout si cela leur évite un engagement militaire direct aux conséquences totalement imprévisibles. Puis des offensives militaires terrestres, accompagnées d’échecs israéliens à faire cesser les tirs de missiles sur le centre du pays (comme la crise de l’été 2006 l’a déjà montré), entraîneront un rapide effondrement du pays dont la très petite taille ne permet pas de créer plusieurs lignes de front durables [11] . Ainsi, en l’espace de quelques semaines, l’état d’Israël aura disparu [12] . En revanche, trois à quatre millions d’ex-citoyens israéliens de confession juive resteront dans la région ; a priori les plus pauvres ou ceux dont les familles seront issues de pays ne souhaitant pas les accueillir (comme probablement la Russie, l’Ethiopie, …). Pour la Communauté internationale, le problème prendra la forme d’une inversion de celui, créé en 1948, des réfugiés palestiniens. Probablement qu’un ou deux millions d’entre eux trouveront encore refuge en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie ou en Amérique latine. Mais il restera de fortes communautés juives sur le territoire de l’ancien Israël qui deviendront une nouvelle source de tensions. Ainsi pendant que l’ONU cherchera à négocier le meilleur statut possible pour ces communautés, on assistera probablement à l’émergence d’un terrorisme juif, local et international, revendiquant la re-création de l’Etat d’Israël. L’équipe de LEAP/E2020 a conscience que ce scénario peut susciter l’incrédulité chez certains, voire un rejet pur et simple d’une telle éventualité. Pourtant, il nous apparaît essentiel de rappeler deux éléments historiques fondamentaux pour mettre en perspective les tendances à l’œuvre dans la région du Moyen-Orient : I. Le double choix d’Israël de la décennie passée consistant, d’une part, à lier de plus en plus son destin collectif à celui du « Prince mondial » que sont les Etats-Unis et, d’autre part, à se protéger derrière un mur de défense (physique et/ou virtuel), ressemble étrangement au processus passé de ghettoïsation des minorités juives dans les mondes chrétien et musulman. Le renforcement d’une telle tendance (ce qu’incarnerait le choix politique qui sous-tend le scénario 1 oblige à se poser la question des conséquences et à intégrer à l’analyse les évolutions des ghettos juifs dans l’Histoire. Et cette étude n’incite pas à l’optimisme en ce qui concerne l’issue du Scénario 1. II. Démographiquement, financièrement, technologiquement, … Israël dépend fortement de son assise extérieure à la région. Ce fut aussi le cas d’autres Etats créés par des Européens (ce que furent l’essentiel des fondateurs d’Israël) dans cette même région il y a environ un millénaire. L’affaiblissement durable de la Papauté, puissance initiale derrière l’émergence de ces Etats, sur fond de désintérêt progressif des puissances européennes préoccupées par d’autres enjeux, scellèrent l’avenir de ces Etats. L’Histoire ne se répète pas, mais elle est dotée d’une ironie féroce qui se nourrit notamment de la capacité humaine à toujours se croire plus habile à réussir là où les autres ont échoué. L'article au complet Citer Link to post Share on other sites
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