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Territoires palestiniens : Une odeur d’argent


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Cela rappelle étrangement des situations vécues déjà sous d’autres cieux, c’est-à-dire là où l’argent est roi et qu’il n’y a pas de place pour les états d’âme. Au nom d’une logique aussi inhumaine que froide, des pays ferment les yeux dans des cas de flagrante injustice, en contradiction avec un discours supposé défendre les droits de l’homme.

 

 

C’est ainsi que trois multinationales et une PME françaises sont accusées d’avoir tiré économiquement profit de la colonisation de la Cisjordanie par Israël. « La banque franco-belge Dexia finance plusieurs colonies. Les multinationales Alstom et Veolia comptent transporter leurs habitants à travers Jérusalem. La PME Manitou participe à la construction du mur de séparation. Toutes font du business en totale violation du droit international », indique une ONG (organisation non gouvernementale) française sur son site. Ainsi apprend-on, « en 2003, le gouvernement israélien a lancé un plan de financement des communes qui ont du mal à boucler leurs budgets. 67 municipalités israéliennes, dont une dizaine de colonies, bénéficient d’un emprunt auprès de Dexia Israël ».

 

« L’implantation de colonies israéliennes en Cisjordanie viole la Convention de Genève, ratifiée par Israël, et plusieurs résolutions de l’Onu, notamment la résolution 446 du 22 mars 1979 », ne cesse t-on de rappeler y compris aux gouvernements qui se montrent d’une extrême complicité avec leurs milieux économiques. On disait la même chose en 1975, voire plus, quand il s’agissait de livrer deux centrales nucléaires à l’Afrique du Sud, alors sous le régime de l’apartheid, et théoriquement sous embargo de l’ONU ou encore de l’accord de pêche liant le Maroc et l’Union européenne, incluant les eaux territoriales du Sahara-Occidental sous occupation marocaine. Donner du travail aux pêcheurs européens, alors que c’est un soutien à la politique d’occupation en échange du pillage de richesses qui n’appartiennent qu’au peuple sahraoui.

 

Cette résolution considère que la politique et les pratiques israéliennes consistant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 n’ont aucune validité en droit et font gravement obstacle à l’instauration d’une paix générale, juste et durable au Moyen-Orient. L’ONG « Intal », avec une trentaine d’organisations belges, vient de lancer une campagne « Dexia, out of Israel », contre le financement des colonies israéliennes par la banque franco-belge. Plusieurs communes belges ont déjà adopté des motions allant dans ce sens. Deux multinationales françaises sont impliquées dans le consortium Citypass aux côtés d’entreprises et de banques israéliennes : Veolia transport et Alstom, pour la réalisation du tramway d’El Qods, devant relier El Qods-Ouest, aux colonies israéliennes d’El Qods-Est, en Cisjordanie palestinienne. Alstom doit fournir 46 rames de tramway et a obtenu une concession de 30 ans pour l’exploitation de la ligne et c’est fort logiquement que l’Autorité palestinienne a porté plainte contre les deux multinationales.

 

De nombreuses ONG ont dénoncé la participation des deux groupes à la réalisation de ce projet. Grâce à leur travail, Veolia a directement pâti de sa participation au consortium. En effet, le conseil municipal de Stockholm a annoncé, le 20 janvier, que Veolia, en charge du métro de la capitale scandinave depuis dix ans, était évincée au profit d’un autre opérateur. « Un contrat de 3,5 milliards d’euros est parti en fumée officiellement pour des raisons commerciales mais sur fond d’une intense campagne médiatique », rappelle-t-il. La dernière entreprise directement impliquée auprès des colonies israéliennes n’est pas une multinationale mais une société de taille moyenne. « Manitou » se présente comme « leader mondial de la manutention tout terrain », au chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros, fournit machines et bulldozers pour la construction et l’entretien du mur de démarcation, érigé par le gouvernement israélien, dont le tracé empiète largement sur le territoire palestinien. Et ces entreprises n’ont jamais été rappelées à l’ordre dans leur pays d’origine. Ce n’est plus du laisser-faire, mais de la myopie et encore une fois, la politique du cas par cas.

 

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