gkader 10 Posted March 3, 2009 Partager Posted March 3, 2009 Mais pour un pays, l’absence de richesses naturelles n’est pas un handicap en soi, c’est même parfois un puissant ressort de développement, comme au Japon par exemple. Il en a fait la preuve. Parce que ce qui compte, en fin de course pour une nation, c’est la matière grise qui est pérenne et non la matière première qui n’est pas renouvelable. A partir de là, peut-on faire une approche objective de l’incompétence, peut-on la définir correctement dans l’absolu ? Certainement. L’incompétence est l’absence de culture, d’expérience, de savoir-faire et, bien sûr, de motivation. Prenons un exemple bien connu chez nous : la myriade de médecins généralistes qui sort chaque année des universités. Seule la moitié d’entre eux arrive à accéder au concours et à se placer dans un hôpital ou un centre de santé. Le reste est littéralement livré à lui-même. Quelques-uns font doubleur de taxis, d’autres survivent par le biais d’un maigre filet social. Il y en a même qui ont tenté l’aventure de la traversée clandestine. Ceux qui ont réussi à passer à travers les nasses se voient offrir, au-delà de la Méditerranée, des postes pour le moins dévalorisants comme infirmiers, brancardiers et même veilleurs dans différents services. Quant aux jeunes diplômés recrutés dans les administrations, surtout dans le cadre du filet social, ils ne font pas mieux. Au service de l’état civil, rares sont ceux qui ne se trompent pas de formulaires, de traduction, de dates, de chiffres. En haut de la hiérarchie, les chefs intermédiaires n’en mènent pas large. Pas tous fort heureusement. Pour éviter d’affronter le public et de trancher dans le vif, ils préfèrent déléguer leurs adjoints qui leur servent de paravent. Ils sont incapables de prendre une décision ou même de s’y tenir. Sur le plan économique, l’incompétence peut prendre une tout autre tournure. La très mauvaise qualité de production dans certaines sociétés privées et même nationales renseigne à l’évidence sur la dimension et le degré atteints par ce fléau. Les défauts de cette production, vous les voyez et les constatez tous les jours : des allumettes qui ne s’allument pas au contact de leur frottoir, des stylos qui n’écrivent pas soit parce que la pointe est mal fabriquée, soit parce que le minuscule tube a encore séché au contact de l’air, des bonbons au miel qui collent à vos doigts et souvent au papier d’emballage, des journaux tachés de noir parce qu’une rotative mal réglée a laissé fuir un supplément d’encre noire, des lampes toutes neuves qui refusent de s’allumer parce que personne n’arrive, à l’usine, à mettre un terme à cette aberration, une unité de traitement des eaux de mer qui tombe en panne si régulièrement que les citoyens se demandent si elle n’a pas été réglée pour ça. Et lorsqu’on voit avec quel aplomb les ordinateurs d’Algérie Poste tombent en panne tous les 24 du mois, à chaque fois que les pauvres retraités font la chaîne pour encaisser leur maigre retraite, on n’a qu’une seule idée en tête, une seule prière : quand changera-t-on de génération ? Citer Link to post Share on other sites
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