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Ce beau pays du soleil qui accueille les touristes européens n’est plus qu’une féodalité pillé par des brigands tout puissants. En Tunisie, règne une poignée d’hommes qui a perdu tout contact avec la population. Le seul langage qui parle est l

Ce beau pays du soleil qui accueille les touristes européens n’est plus qu’une féodalité pillé par des brigands tout puissants. En Tunisie, règne une poignée d’hommes qui a perdu tout contact avec la population. Le seul langage qui parle est la violence policière et institutionnelle. Toute expression démocratique s’est tue parce que les maîtres de la Tunisie ne reconnaissent que la violence comme seul moyen de dialogue. La presse n’est qu’un fantoche qui applaudit les bienfaits du président ou de son gouvernement. Cette presse parce qu’elle est sous la tutelle du régime ne peut que marteler des slogans vide de sens et de synonyme comme par exemple la Tunisie est l’Etat de droit où le pouvoir est démocratique! La presse nationale n’a jamais été autonome depuis le "changement bénit" ; elle ne peut guère prononcer la moindre parole pour critiquer le régime et la caste du pouvoir.

 

Une terreur règne dans le pays car la police qui est sensé maintenir l’ordre est devenue une machine de répression de la population. Rien n’échappe à la surveillance policière. La police Tunisienne est une copie conforme de la police du Tsar de la Russie du 19ème siècle. Même le passeport délivré aux ressortissants tunisiens est conçu à la façon américaine c'est-à-dire qu’il comprend toutes les informations même les plus intimes du citoyen. Personne n’ose évoquer les dérives des institutions qui sont pour la plupart corrompues. Ceux qui ont le courage de dénoncer les dérives du régime, sont exilés à l’extérieur du pays, s’ils sont à l’intérieur ils ne peuvent esquiver la traque policière ou la prison ! Certains universitaires ou élites intellectuelles comme les avocats, les médecins ou autres dénoncent la malfaisance de la caste dirigeante au risque de perdre leurs postes. Certains se verront évincés de leurs fonctions immédiatement après une conférence de presse pour une chaîne étrangère ou après la publication d’un article dans un journal ou d’une revue indépendante. Un climat de terrorisme intellectuel ne cesse d’envahir le pays et le délit d’opinion est devenu une réalité amère.

 

Dans la capitale tunisienne ou les autres grandes villes côtières, le confort de la vie moderne impressionne tout visiteur étranger qui vient passer un bon séjour chez les tunisiens. Le pouvoir a su se fabriquer une très belle image à l’échelle internationale ce qui donne l’impression que la Tunisie est un bon pays d’accueil. La fameuse Jerba est la destination préférée de beaucoup de touristes européens. C’est l’île de tous les rêves ! Sa beauté est telle qu’une femme d’Etat comme Madame Royal y est partie au mois de mai 2007 pour passer un séjour agréable après son échec lors des élections présidentielles en France.

 

La Tunisie est un pays qui accueille mais ce même pays torture ! Combien de prisonniers d’opinion sont confinés dans les prisons ? Certes ils sont des milliers torturés et humiliés ! Et pourtant les maîtres bourreaux de Carthage ne s’arrêtent pas de se vanter de pouvoir faire de la Tunisie l’exemple d’un Etat de droit qui mérite d’être suivi par les Etats voisins. C’est un modèle à exporter ! Toute l’élite intellectuelle est dans les prisons, soit exilée ou marginalisée ou neutralisée. Les seuls qui s’expriment sont les hauts parleurs, les marionnettes du pouvoir. L’opposition n’existe pas car elle est vite laminée. Les quelques voix de résistance qui s’élèvent contre l’oppression sont minoritaires et marginalisées ; ils ne sont qu’une poignée de juristes ou universitaires réduits souvent au silence par les services secrets. D’autres voix s’expriment à partir de l’exil mais elles sont isolées et ne sont pas connues en Tunisie puisque l’accès aux sites d’opposition est censuré.

 

La corruption a atteint un niveau inégalé dans toutes les institutions de l’Etat, de l’économie à la culture et de la justice à la santé. Pour pouvoir accéder à une fonction dans l’éducation nationale, les nouveaux instituteurs et enseignants se voient contraints à la corruption. C’est un moyen qui permet d’une part aux milliers d’enseignants chômeurs depuis des années d’intégrer la fonction publique rapidement et d’autre part il permet aux fonctionnaires corrompus du ministère de l’éducation de se remplir les poches aisément.

Le ministère lui-même n’est pas à l’abri de la corruption car elle a des médiateurs qui facilitent les transactions issues de la corruption entre les agents et les enseignants. L’éducation nationale comme le secteur public est en vente aux enchères ! En Tunisie, tout se vend et s’achète même les consciences ! Par la corruption de l’enseignement, les maîtres de la Tunisie sont entrain d’acheter l’ignorance des générations futures tunisiennes. On assiste aujourd’hui à l’effacement de l’identité arabo-musulmane du peuple ; cela se fait par l’importation du système éducatif scolaire et universitaire européens. Même l’identité nationale est à vendre ! L’occidentalisation des modes de vie, des mœurs est plus visible. Un touriste européen quand il se promène à Tunis ou à Sousse ne croit pas qu’il est dans une ville tunisienne, au contraire il pense qu’il est à Paris ou à Bonne !

 

Rien ne laisse les tunisiens penser que la Tunisie est encore leur pays. L’installation massive de plusieurs investisseurs étrangers et en particulier européens dans toutes les métropoles économiques et industrielles comme Monastir, Sfax et Tunis nous invite à réfléchir sur le sort de la Tunisie. Partout on trouve des usines dont la possession et la direction sont assurées par des entrepreneurs européens. Une main d’œuvre féminine docile est attroupée dans les centres industriels et garantit aux chefs d’entreprise la part du lion des bénéfices. Cela est au détriment de la santé de plusieurs femmes et hommes parfois mineurs. Par exemple, Monastir, cette ville charmante qui accueille les touristes abrite une importante série d’usines dont les ouvriers sont des femmes parfois mineures qui sont soumises à une exploitation sauvage. Elles ne touchent que des salaires dérisoires et travaillent souvent plus que douze heures par jour. Les syndicats qui au temps de Bourguiba étaient présents et ont une base populaire importante ne sont plus actifs et ne peuvent plus exercer leurs fonctions. D’ailleurs, le syndicat des instituteurs qui est l’un des plus ancien et important syndicat de Tunisie depuis l’indépendance est affaibli, réduit au silence et ne peut plus exercer son droit le plus élémentaire qui est la défense de l’école. De même toute activité syndicale est considérée comme le loup dans la bergerie. L’absence de telles activités met la population active face à une exploitation impitoyable d’une minorité de patrons qui ne s’intéressent qu’à l’accumulation de richesses. Au sein de l’usine, les conditions de travail sont précaires. Je peux apporter mon témoignage personnel: jusqu'en 2006, j'avais ma propre sœur qui travaillait à Sfax dans une usine de fabrication des produits alimentaires, les conditions du travail étaient dures car les patrons de l’entreprise exigent des ouvrières et des ouvriers qu’ils travaillent douze heures la nuit. Le travail en série et debout a provoqué chez ma sœur une pathologie chronique ; dilatation anormale des veines des jambes connue médicalement par les varices. Cela a nécessité une opération et l’arrêt définitif de ma sœur. A Monastir, les femmes ouvrières qui travaillent en série dans les ateliers de couture sont contraintes à produire cent quatre vingt pièces par heure, elles sont soumises aussi à des maltraitances physiques et morales. Beaucoup de femmes se voient retenues dans l’usine pour une ou deux heures afin qu’elles achèvent gratuitement le manque de rendement. Pire encore, elles sont privées même d’aller changer leurs tampons ! Nous ne disposons que des déclarations orales des ouvrières et des ouvriers qui illustrent bien la précarité d’une telle situation. En absence de preuves écrites, nous ne pouvons que décrire la situation inquiétante de la main d’œuvre servile en Tunisie.

 

L’utilisation des documents irrécusables pour des fins de témoignage est trop risquée tant pour les victimes que pour ceux qui veulent démasquer la réalité. Ce travail servile nous permet de poser une question urgente ; y’a-t-il un esclavage de femmes en Tunisie ? Certes, oui car toutes les métropoles industrielles comme Sfax abritent de nombreuses usines dont la plupart des ouvriers sont des femmes souvent mal payées alors que les médias de Tunisie nous parlent de la liberté des femmes !

 

 

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La flambée des prix ces derniers jours est considérable ; la hausse des prix alimentaires, du carburant et de tous les besoins de la vie est devenue un fardeau insupportable pour la population. D’ailleurs, la hausse des prix est d’une grande vitesse dans un intervalle limité ce qui laisse l’impression chez le consommateur que l’avenir sera très compliqué. Face à cette flambée des prix, les salaires stagnent ou en tout cas évoluent lentement. Le salaire que touchent beaucoup de tunisiens et de tunisiennes ne correspond plus à la réalité économique du pays. Un décalage énorme entre les salaires dérisoires et les coûts de la vie ne cesse de s’accroître ; les ouvriers les plus démunis ne touchent que des salaires très bas qui ne dépassent pas les cents quatre vint dinar, l’équivalent à peu près de cent euros. Pour montrer l’insignifiance de ces salaires, il suffit de rappeler que le loyer le moins cher coûte pour un tunisien cent dinars c'est-à-dire soixante euros ! De même, une consultation médicale coûte trente dinars et une communication téléphonique mensuelle dépasse trente dinars l’équivalent de vingt euros. Je n’évoque ici que des réalités concrètes qui ne laissent aucun doute chez le lecteur ! Les tunisiens vivent aujourd’hui un désastre économique ; je peux citer d’autres exemples qui montrent bien à quel point la population souffre d’une injustice économique qui s’aggrave jour après jour. A cette situation économique extrêmement difficile s’ajoute une répression systématique qui s’acharne sur les tunisiens et en particulier toute voix qui s’élève contre les dérives du système autocratique.

Ben Ali et son oligarchie politique imposent leurs lois à toute la Tunisie alors que ce président et les médias nous parlent incessamment de l’Etat de droit ! Cette oligarchie politique et économique du pouvoir impose la pire des dictatures sur le peuple. Le brigandage de la mafia proche du pouvoir a engendré un climat de terreur dans le pays ! Le pillage de la richesse nationale et du trésor public s’accentue. Quant au clan du pouvoir, il est devenu la mafia la plus puissante qui a la main mise sur le secteur économique. La malfaisance du système est telle que plusieurs entrepreneurs tunisiens ont été forcés de s’associer à cette mafia afin de préserver leurs intérêts. D’autres ont été contraints de fermer leurs entreprises et de s’exiler à l’étranger ce qui provoque des dégâts pour l’économie tunisienne et facilite l’implantation de nouveaux entrepreneurs étrangers.

 

A l’instar des beys de Tunisie qui ont plongé le royaume au 19ème siècle dans une crise financière caractérisée par l’endettement fort et finalement la chute du pays devant le colonisateur français, l’Etat tunisien dit « moderne » est entrain de faire subir à la Tunisie le même sort qu'au 19ème siècle. La dette extérieur a atteint un record sans précédent mais ce n’ai pas le peuple tunisien qui est le bénéficiaire c’est plutôt la mafia économique qui ravage la richesse nationale ! Par exemple cette horde de mafieux organise un trafic du patrimoine humain de la Tunisie ; je peux porter mon propre témoignage ; beaucoup de sites archéologiques romains ont été pillés par des mafieux ; de nombreuses inscriptions de prix rares ont été dérobées et vendues par la suite au trafic substra-national. Les traces d’une telle activité mafieuse apparaissent souvent dans les sites puisque la population découvre chaque jour les traces de beaucoup de fouilles entamées la nuit et qui visent à profiter de beaucoup de produits antiques de valeur inestimable. Selon beaucoup de témoignages, les pilleurs s’acharnent sur les pièces d’origines romaine et byzantine. Cela montre à quel point la situation est grave ; il s’agit d’un pillage systématique de toute la richesse du pays.

 

Le grand défi pour les tunisiens est certes le totalitarisme d’un pouvoir centralisateur fort qui étouffe toute expression démocratique mais ce n’est pas le seul et unique défi. Ben Ali comme les membres de sa famille a verrouillé les institutions de l’Etat ; la présidence à vie est confirmée ; la constitution n’est plus respectée puisque le général président a ordonné sous sa propre responsabilité d’annuler la présidence à vie mais hélas Le président a déjà vingt deux ans au pouvoir et il compte y rester. Le parlement n’est qu’un fantoche ; il n’est plus le représentant du peuple. C’est une institution qui appartient déjà au 19ème siècle comme les beys de Tunisie ! Les parlementaires tunisiens ne sont plus que des notables ou des féodaux rivaux qui entretiennent des relations de vassalité avec les seigneurs puissants de Carthage. Toutes ces institutions archaïques ne répondent plus aux ambitions des tunisiens ! Le discours officiel de réforme qui est à la base un grand mensonge et qui est véhiculé par les médias n’est qu’un discours ancien vide de sens ; il sert en vérité à camoufler les exactions de la caste dirigeante. Les vingt deux ans du règne de Ben Ali sont une page noire de la Tunisie contemporaine ; les prisons comme les tortures jusqu’à la mort sont le destin inévitable de quiconque prononce la moindre critique contre la mafia dirigeante. De tels crimes contre le peuple tunisien ne pouvaient continuer sans susciter une réprobation mondiale. Malgré les efforts inlassables de plusieurs institutions de Droit international, le silence règne encore en Tunisie.

 

 

 

Vendredi 20 Mars 2009

l_illusionniste@live.fr

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