Ghost 10 Posted April 10, 2009 Partager Posted April 10, 2009 Bouteflika, président à vie(10/04/2009) ALGER "Un président qui n'est pas élu à une majorité écrasante n'est pas un président." Cette simple phrase prononcée par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, en disait long sur le suspense qui régnait hier lors de l'élection présidentielle. Le doute n'est pas permis. Même si les résultats ne seront connus que dans le courant de la journée, M. Bouteflika sera réélu. On ne parle d'ailleurs plus de vote, mais de plébiscite. Il devrait faire mieux qu'il y a cinq ans et son score de 84,99 %. Les deux poids lourds de l'opposition s'étaient même retirés bien avant le scrutin, refusant de "se prêter à cette mascarade" . La reconduction du très critiqué président ne faisait plus de doute depuis le 12 novembre dernier. Les parlementaires algériens avaient adopté à une écrasante majorité une révision de la Constitution levant la limitation du nombre de mandats. Malgré ses deux mandats de cinq ans, Abdelaziz Bouteflika n'a donc pas dû se retirer. Le constat est là : Bouteflika restera probablement président à vie. La démocratie algérienne en prend un coup et se rapproche à grands pas de régimes voisins autoritaires comme la Libye de Kadhafi, la Tunisie de Ben Ali, voire l'Égypte de Moubarak. Mais le bilan des 10 ans de règne de Bouteflika n'est pas forcément sombre. Il est parvenu à limiter les violences et à redresser l'économie nationale grâce aux prétrodollars. Le taux de chômage avoisine les 11 % de la population active. Et la dette publique est quasiment de l'histoire ancienne, passant de 46,6 % du PIB en 2000 à 3 % en 2008. La réforme de l'économie n'est toutefois que très partielle puisque la redistribution de la rente pétrolière ne touche pas les Algériens. Les gigantesques chantiers entrepris dans les domaines du logement, des transports,... - dont un nouveau plan de développement de 150 milliards de dollars - ne portent pas leurs fruits. Certains clament à présent : "Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres." Le contraste est en effet saisissant à Alger, la capitale. Il y a, d'un côté, le quartier des affaires avec ses hautes tours en verre et ses tunnels tout neufs. De l'autre, il y a la banlieue où s'entassent ordures et immeubles délabrés. Antoine Clevers © La Dernière Heure 2009 Citer Link to post Share on other sites
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