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Les Etats-Unis cherchent une stratégie en Somalie.


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La Somalie est de retour sur l’écran radar de l’opinion américaine. Ce pays maudit, volontairement oublié depuis l’assassinat de 18 marines les 3 et 4 octobre 1993 à Mogadiscio. Au lendemain de la spectaculaire libération du capitaine d’un navire américain pris en otage par des pirates, le président Barack Obama s’est dit résolu à «stopper l’augmentation» des actes de piraterie au large de la Somalie.

 

Quelques heures avant cette déclaration, un parlementaire américain échappait de peu à la mort sur l’aéroport de Mogadiscio, alors que des obus de la milice islamiste radicale des Shebab avaient visé son avion au moment du décollage. Donald Payne, qui siège à la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, avait été envoyé par Obama en Somalie pour des discussions avec le gouvernement et le président de transition.

 

Invasion. Cette visite était la première dans la capitale depuis plus d’une décennie. La sous-secrétaire d’Etat Jendayi Frazer s’était rendue à Baidoa, en 2007, siège du Parlement de transition et plus facile à sécuriser que Mogadiscio. Donald Payne a profité de sa venue pour critiquer l’invasion de la Somalie par les troupes éthiopiennes, de décembre 2006 à la fin 2008. Cette équipée, qui a entraîné l’émergence d’une guérilla islamiste de plus en plus puissante, avait été conçue par l’administration Bush, pour stabiliser un pays vu comme un havre potentiel d’Al-Qaeda. Elle a eu l’effet contraire et, avec l’anarchie ambiante, la piraterie maritime - qui semble pour le moment ne pas entretenir de liens avérés avec les combattants islamistes - a pris un essor considérable.

 

Sur le plan de la piraterie, deux bateaux de pêche égyptiens ont été capturés hier au large du Somaliland, dans le nord du pays. Par ailleurs, le vice-amiral Gortney, commandant des forces navales des Etats-Unis, a recommandé que les navires marchands américains, croisant dans la région, soient désormais dotés de gardes armés. Enfin, on a appris hier que le corps de Florent Lemaçon, tué d’une balle dans la tête lors de l’assaut du voilier Tanit par les forces spéciales françaises, serait autopsié après son rapatriement.

 

Virage. L’administration Obama cherche donc à renforcer le gouvernement central somalien, quasi inexistant depuis 1991. Un virage a déjà été pris à la toute fin 2008, lorsque le président Abdallah Yusuf, contraint de démissionner, a été remplacé par Cheikh Chérif Cheikh Ahmed. Ce dernier, ancien président de l’Union des tribunaux islamiques, appartient à la frange islamiste modérée, désormais en lutte ouverte avec les radicaux d’Al-Shebab. Des négociations sont en cours pour tenter de convaincre Hassan Daher Aweys, le seul politicien légitime tant auprès des modérés que des radicaux. Aweys, réfugié en Erythrée, ne s’est pas encore clairement prononcé. Toutefois son ralliement au camp gouvernemental poserait problème car il fait partie de la liste des terroristes recherchés par Washington.

 

source : Libération

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