Air Sénégal a arrêté tous ses vols.

[huit six 10]

La crise qui oppose les deux actionnaires de la compagnie a conduit à une situation intenable où, sans ressources, elle ne peut plus payer ses fournisseurs, ni régler son carburant. Les dirigeants ont décidé hier de mettre fin aux frais. Tous les vols ont été arrêtés, hier.

 

Aucun vol de Air Sénégal international ne prendra les airs aujourd’hui, et ce, pour une durée indéterminée. Hier, des passagers qui attendaient à l’aéroport de Yoff, de prendre un avion de la compagnie sénégalo-marocaine, leurs cartes d’embarquement en main, ont été plus que mortifiés de s’entendre annoncer par un quidam, de manière tout à fait impersonnelle, que la compagnie cherchait le moyen de les faire embarquer sur d’autres vols, pour les déposer à leurs destinations.

C’est là, la suite normale de la situation de conflit qui oppose, depuis plus d’un an, les deux actionnaires de la compagnie aérienne. En effet, depuis que l’ancien ministre Farba Senghor a publiquement annoncé l’intention de son gouvernement de reprendre l’intégralité du capital de la compagnie aérienne, les Marocains se sont mis dans une position d’attente, ont cessé de mettre leurs ressources dans Asi, semblant attendre d’être remplacés. Il a même fallu une décision de justice d’un tribunal sénégalais pour les retenir dans la compagnie, malgré leur volonté de se retirer en mars au plus tard.

Or, si le gouvernement a continué de confirmer sa volonté de reprendre la compagnie, il n’a jamais semblé s’inquiéter de sa situation de déliquescence. Pour preuve, le successeur de Farba Senghor, Habib Sy, n’a pas hésité à remettre en cause un engagement écrit de l’Etat, et d’arracher à Asi, le juteux marché du transport des pèlerins à la Mecque, pour le confier à une agence de voyages saoudienne. Cela a coûté des milliards de francs de dommages à la compagnie nationale. La situation de Asi a fini par s’aggraver avec la saisie des comptes de la société par l’Aibd, sous prétexte de non paiement de la Rdia, la redevance des droits aéroportuaires.

 

Asi, qui a perdu la confiance de tous ses fournisseurs, était déjà depuis un certain temps, obligé de payer ses commandes rubis sur l’ongle. Sans l’accès à ses ressources bancaires, la situation devenait tous les jours plus compliquée. Et, les deux actionnaires semblaient plus intéressés à marquer des points, qu’à trouver des points de conciliation. L’aboutissement logique, avant le dépôt probable de bilan, est l’arrêt au sol de tous les avions, les deux derniers du moins.

Seule marque de consolation, les salaires du mois d’avril pourront être payés, avec toutes les peines du monde. Au-delà, c’est le flou total pour le personnel. L’obstination malheureuse de dirigeants et de gouvernants irresponsables, plonge plus de 400 responsables de familles dans l’incertitude. Après avoir fait du fleuron de l’aéronautique ouest-africaine, la risée de la navigation aérienne continentale.

Le quotidien (sénégal)

[Slam 10]

Au risque de constater que ma mémoire me trompe il me semblait que la RAM (Royal Air Maroc) était devenue propriétaire à part entière de Air Sénégal...

A confirmer ou infirmer.