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Pakistan: l'armée passe à l'offensive contre les talibans


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Les forces de sécurité pakistanaises sont passées à l'offensive dimanche dans le nord-ouest du pays, où les taliban ont progressé ces derniers jours.

 

Ces extrémistes n'ont pas d'autre choix que de déposer les armes parce que le gouvernement a sérieusement l'intention de les faire partir", a déclaré Rehman Malik, conseiller auprès du Premier ministre chargé de l'Intérieur.

 

Selon un porte-parole militaire, plusieurs dizaines d'insurgés et un soldat ont été tués dans les opérations dans le district de Lower Dir, dans la province de la Frontière du Nord-Ouest (NWF).

 

Rehman Malik a déclaré que les forces de sécurité avaient pratiquement repris le contrôle de l'ensemble du secteur. "Nous ne permettrons pas aux taliban d'imposer leur loi à Dir ou dans toute autre partie du pays", a-t-il ajouté.

 

L'opération a débuté après des tirs d'activistes contre un convoi du Frontier Corps, une unité paramilitaire, dont quatre membres ont été blessés.

 

Un commerçant de la ville de Timergara, la principale localité de Lower Dir, a déclaré que des hélicoptères pilonnaient des positions d'islamistes sur des collines.

 

"Un couvre-feu a été imposé. Nous sommes cantonnés dans nos maisons", a-t-il précisé par téléphone.

 

Samedi, douze enfants avaient péri dans l'explosion d'une bombe dissimulée dans un ballon de football dans la même région de Lower Dir, qui dépend de la division administrative de Malakand, une portion de la province de la NWF où la charia a été acceptée par les autorités et qui englobe également les vallées de Swat et Buner.

 

Rehman Malik a imputé l'attentat aux taliban qui, a-t-il accusé dimanche, "ont exposé leur vrai visage en tuant des enfants innocents".

 

INQUIETUDE DES ETATS-UNIS

 

Un porte-parole des taliban à Dir a estimé que l'offensive gouvernementale constituait une violation de l'accord prévoyant l'instauration de la charia en échange de la paix, et que les islamistes se vengeraient.

 

"Nous connaissons ceux qui ont lancé cette offensive, ils sont en haut de notre liste noire. Nous ne les épargnerons pas", a déclaré Dadullah Mansur.

 

Dans la journée, des milliers d'habitants de la vallée de Buner avaient manifesté pour appeler l'armée et les taliban à éviter une confrontation, sur fond de rumeurs d'une offensive militaire imminente.

 

La progression graduelle des taliban pakistanais vers la capitale, Islamabad, a suscité de très vives inquiétudes aux Etats-Unis. Le district de Buner ne se trouve qu'à 100 kilomètres au nord-ouest de la capitale pakistanaise.

 

A Washington, l'administration Obama a appelé les autorités pakistanaises à se dresser contre les islamistes armés au lieu de leur céder davantage de territoire par le biais de politiques d'apaisement. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a même parlé d'abdication.

Confortés notamment par la décision d'introduire la charia (loi islamique) dans une large partie de la province de la NWF, une de ces mesures d'apaisement dénoncées à Washington, des combattants taliban se sont déplacés la semaine dernière de la vallée de Swat vers Buner.

 

Leurs commandants leur ont ordonné vendredi de se retirer, ne laissant derrière eux que les combattants originaires de la vallée de Buner.

 

Pour les gouvernements occidentaux, qui ont besoin du soutien pakistanais pour défaire Al Qaïda et réussir dans leur entreprise de stabilisation de l'Afghanistan voisine, la moindre menace sur l'arsenal nucléaire militaire du Pakistan est synonyme de terreur.

 

"Nous ne pouvons même pas envisager cela", a dit Clinton lors d'une interview accordée à Fox News. "Nous ne pouvons laisser cela aller plus avant. C'est pourquoi nous faisons tellement pression sur les Pakistanais pour qu'ils s'unissent autour d'une stratégie pour reprendre leur pays."

 

A Buner, la perspective des habitants est tout autre. Ils redoutent de devoir fuir leurs maisons si la vallée devient un champ de bataille. Dimanche, dans la ville de Buner, des manifestants ont appelé taliban et gouvernement à la retenue.

 

"Nous appelons les taliban à cesser de faire des démonstrations de force et d'exposer leurs armes, il n'y a aucune justification à cela depuis l'entrée en vigueur de la Nizam-e-Adl (charia)", a dit Mian Said Laiq, un des responsables politiques locaux, avant l'annonce de l'offensive militaire.

 

Misbahuddin Malikpuri, un chef religieux présent au même rassemblement, avait mis en garde le gouvernement contre le déploiement de forces de sécurité.

"Si le gouvernement envoie des troupes à Buner en dépit de l'engagement des taliban à ne pas troubler la paix, nous nous rallierons aux taliban", a-t-il dit.

 

Reuters

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