gkader 10 Posted April 27, 2009 Partager Posted April 27, 2009 L'affaire Sophie Scharbook vire à l'affaire d'Etat et jette un froid dans les relations entre Paris et Alger, à moins de deux mois d'une visite officielle en France du président Abdelaziz Bouteflika, prévue en juin. Cette petite fille, de nationalité française, enlevée à Oran il y a quatre ans par sa grand-mère algérienne, aurait dû être remise à son père au plus tard le 10 avril. Le ministre de l'intérieur algérien, Yazid Zerhouni, avait pris l'engagement solennel auprès de Nicolas Sarkozy, lors d'une conversation téléphonique le 19 mars. "Pour des raisons techniques, nous ne vous la rendrons que dans trois semaines", avait expliqué. M. Zerhouni au chef de l'Etat français. Les "raisons techniques" étaient, de toute évidence, l'élection présidentielle du 9 avril, Alger souhaitant éviter que le dossier Scharbook interfère dans la campagne électorale en cours. Six semaines ont passé, M. Bouteflika a été réélu. Et pourtant, Sophie n'a toujours pas été rendue à son père, Jacques Scharbook, un ancien directeur commercial de Renault-Véhicules industriels à Oran. C'est en mars 2005 que ce Français, âgé aujourd'hui de 56 ans, perd sa femme, ressortissante algérienne, dans un accident de voiture. Pendant les obsèques, sa belle-mère, Safia Bennekrouf, kidnappe la petite Sophie, âgée alors de trois ans. Depuis, M. Scharbook n'a jamais revu sa fille au mépris de toutes les décisions de la justice algérienne ordonnant que l'enfant lui soit restituée. L'incompréhension et la colère sont d'autant plus grandes, côté français, que Sophie n'est plus aujourd'hui aux mains de sa grand-mère mais de la police algérienne. Le 15 mars, le domicile oranais de Mme Bennekrouf a en effet été investi par surprise. Une équipe de policiers venue spécialement d'Alger a récupéré l'enfant. L'opération était délicate car la grand-mère avait menacé de se suicider avec sa petite-fille si on l'obligeait à s'en séparer. Après l'assaut, Mme Bennekrouf, 74 ans, a été laissée en liberté mais placée sous contrôle judiciaire. L'un de ses fils et deux de ses complices ont été mis sous les verrous et leur demande de liberté provisoire a été rejetée. Sophie, elle, reste invisible. Personne, du côté français, n'a pu la rencontrer depuis le 15 mars. Ni son père, ni le consul général de France à Alger, Francis Heude, qui suit ce dossier depuis quatre ans, ni l'ambassadeur de France. L'Elysée et le Quai d'Orsay n'ont pas eu droit à davantage d'explications et s'en disent choqués. Les responsables français soulignent que Nicolas Sarkozy est personnellement impliqué dans ce dossier, et de façon redoublée depuis sa visite d'Etat en Algérie en décembre 2007. Le président français a même reçu longuement M. Scharbook à l'Elysée en décembre 2008. "On sent bien qu'à Alger une chaîne tacite s'est mise en place pour empêcher de dénouer cette affaire. Le plus dur pour nous, c'est que nous n'avons pas d'interlocuteur algérien. Chacun botte en touche. Il n'y a sans doute pas une seule personne qui met des bâtons dans les roues mais plusieurs", se plaint un diplomate. "On nous mène en bateau depuis six semaines ! C'est un manque de respect" s'exaspère un autre responsable français. Abderrahmane Dahmane, un conseiller de Nicolas Sarkozy, qui vient de passer huit mois à faire la navette entre Paris, Oran et Alger, en tant que négociateur, ne cache pas son exaspération. "Je suis outré que cette petite fille soit l'otage de je ne sais quels intérêts entre clans rivaux algériens. C'est inhumain" fulmine-t-il. Pourquoi ce blocage ? Sophie a-t-elle été blessée lors de l'opération de police du 15 mars ? Souffre-t-elle d'un problème de santé après être passée de cache en cache entre Alger et Oran, ces quatre dernières années ? Pourquoi son père n'a-t-il pas pu la voir ne serait-ce qu'une fois ces six dernières semaines ? Ces questions, Jacques Scharbook les ressasse nuit et jour, dans sa maison d'Arzew, à une trentaine de kilomètres d'Oran. L'homme est au bout du rouleau. Il fume cigarette sur cigarette, se nourrit mal, et surtout ne dort plus. S'il rend grâce à Nicolas Sarkozy, il enrage contre la garde des Sceaux, Rachida Dati, pour "sa méconnaissance du dossier" et la ministre française de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie. Celle-ci lui a fait parvenir une lettre, le 23 mars, pour l'assurer qu'elle suivait "en permanence" cette "douloureuse affaire" mais les termes employés prouvaient qu'elle ne savait même pas que Sophie avait été récupérée par la police algérienne huit jours auparavant. "Je vis un calvaire. J'ai l'impression qu'on veut me pousser à bout pour que j'explose" lâche M. Scharbook. Partout dans le salon, des photos de Sophie. Ici, souriante, au bord d'une piscine. Là, dans les bras de sa mère. Là, sur un poney. Là encore, en petite robe, collants et souliers vernis, devant les bougies du gâteau d'anniversaire de ses trois ans. "Cette photo-là, c'est la dernière. Après, il n'y a plus rien" souffle son père. Au premier étage, la chambre de Sophie est celle d'une enfant de trois ans, non de sept. Un petit lit à barreau. Des peluches. Un minuscule fauteuil en mousse. De la fenêtre, on aperçoit la mer, des îlots rocheux, des pêcheurs, une barque orange... "Je récupérerai ma fille coûte que coûte ! Je veux la voir heureuse et rire aux éclats. Il n'empêche qu'on m'aura volé quatre ans de sa vie" dit le père en regardant les jouets. Florence Beaugé Citer Link to post Share on other sites
MedVal 10 Posted April 27, 2009 Partager Posted April 27, 2009 C'est son droit absolu d'avoir sa fille.Neamoins pouquoi quand il s'agit d'etranger dans le couple ,la garde est automatiquement au francais comme le dernnier cas de la mere Russe.:noexpression: Est ce que parceque leurs gouvernements intervienent et les autres pas ou ...??:06: Citer Link to post Share on other sites
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