L'élection de Nicolas Sarkozy à la "une" d'une presse algérienne inquiète

[Clouseau 899]

ALGER (AP) - L'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République faisait lundi la "une" de l'ensemble de la presse algérienne, qui accueillait avec une certaine inquiétude l'arrivée à l'Elysée de l'ancien ministre de l'Intérieur.

 

"Le triomphe attendu de Sarko", titrait le quotidien "L'Expression" soulignant qu'il n'y a pas eu de suspense et que la surprise de voir la candidate socialiste, Ségolène Royal, devenir la première femme chef d'Etat n'a pas eu lieu. "C'est en toute logique que Nicolas Sarkozy a été plébiscité", écrit "L'Expression".

 

Le quotidien "Le Soir", sous le titre "A droite toute" affirme que les six points d'écart qui séparent le nouveau président Nicolas Sarkozy de sa rivale socialiste Ségolène Royal sont suffisants "pour reporter à plus tard, à 2012 dans le meilleur des cas, un autre projet de société, plus juste, plus équitable, plus solidaire".

 

"A droite toute!" titre aussi l'éditorial de "Liberté", l'ancien ministre de l'Intérieur a su adapter son discours afin de rassembler le plus grand nombre de Français autour d'un thème bien précis, "la France pour les Français d'abord".

 

Encore plus critique, le journal "El Watan", dans un éditorial intitulé "Sarkozy ou la France qui recule", estime que "l'image forte dans le monde d'une France démocratique et humaniste va prendre un coup terrible avec Nicolas Sarkozy, nouveau président de la République".

 

"Ce grand pays ne mérite pas un tel sort, que son héritage civilisationnel soit mis sous menace de dilapidation. La classe politique française, au fil des décennies, a considérablement évolué. La droite a su s'ouvrir, se débarrasser des scories monarchistes, colonialistes, pétainistes et autres, au point de rivaliser avec le camp socialiste sur nombre de valeurs essentielles. Elle s'est apaisée, la droite ne faisant plus peur. Mais voilà qu'a surgi un homme de l'ombre, de l'incertitude et de la provocation", assène "El Watan".

 

Enfin pratiquement seul voix discordante, celle du quotidien "La Tribune" pour qui "les Français ont choisi le projet le plus libéral mais également le plus séduisant". "Confrontés à un chômage endémique et à la hausse des problèmes liés à la sécurité, ils ont trouvé dans Nicolas Sarkozy un candidat plus rassurant et plus convaincant sur la faisabilité de son programme économique même si sa personnalité les inquiète davantage que celle de Ségolène Royal", ajoute le journal. AP