Guest Overseas Posted June 17, 2009 Partager Posted June 17, 2009 MONSIEUR LE PRÉSIDENT, C’EST LE MOMENT DE TENIR VOS PROMESSES «Ecartez ces incompétents corrompus et ouvrez les portes à l'élite algérienne» Monsieur le Président C'est avec fierté et émotion que je vous écris cette lettre en espérant qu'elle arrivera à destination. Je vous écris en ma qualité de citoyen algérien, même si j'ai quitté ma terre natale pour aller vivre à l'étranger où les cieux ont été plus cléments avec moi en partie, l'amour de ma patrie n’a fait que grandir avec le temps que j'ai passé dans mon «exil». Permettez-moi, Monsieur le Président, de me présenter et de vous raconter ma petite histoire. Je suis un jeune Algérien, j'ai fait toutes mes études en Algérie, jusqu'à obtention de mon diplôme initial, après quoi, à l'égal des 90% des gens de mon métier, j'ai quitté l'Algérie pour poursuivre mes études en France car il n'existe pas d'encadrement pour ma branche en Algérie, encore moins de poste de travail dans le domaine, je faisais partie de ce que les Occidentaux appellent «l'immigration ciblée» et ce que nous les Algériens appelons «l'hémorragie ou la fuite des cerveaux». En quittant l'Algérie, j'avais comme toute la jeunesse algérienne à l'esprit l'idée de ne plus revenir au pays (que Dieu me pardonne), mais dès que j'ai mis les pieds sur le sol français, dès la première minute, j'ai eu comme une révélation (Dieu m'en est témoin), je me suis rappelé tout d'un coup notre guerre de Libération qui nous rendait si fiers, le million et demi de martyrs qui ont donné leur sang et leur vie et abandonné tout ce qui était cher à leurs yeux pour qu'un jour, des Algériens comme moi puissent naître dans une Algérie libre et indépendante ; j'ai décidé à l'instant même qu'un jour, je rentrerais chez moi et que je contribuerais au développement de mon pays dès que l'opportunité s'offrirait. Si je vous écris cette lettre, c'est pour vous faire part de ma grande inquiétude et indignation face aux événements qui se passent en Algérie ; pour vous dire que l'Algérie est malade, l'Algérie ne va pas bien et cela s'étend sur un large spectre, forte inflation à cause de la dépendance quasi totalitaire, corruption, insécurité, injustice, système éducatif et santé publique dégradés, émeutes, crise sociale, hooliganisme, banditisme, absence de la paix sociale, crise de logement, haraga qui est un des problèmes majeurs et non «un rien du tout» comme l’a qualifié M. Belkhadem… et les nombreux problèmes non dénombrables. Je profite de l'occasion pour vous poser une question : pourquoi ceci se passe-t-il en Algérie, alors que le pays est le deuxième le plus riche du continent ? Le remède de cette maladie, c'est de faire appel aux véritables compétences algériennes, et d'accorder de l'importance à la jeunesse marginalisée et blâmée à tort. Cette jeunesse, qui représente plus de 75% de la population et chez qui le chômage (entre les 18-35 ans) avoisine les 70% et non le 11% annoncé, est l'avenir de l'Algérie. Monsieur le Président, je ne suis pas d'accord avec vous quand vous dites que le chômage est de moins de 11% et que ce sont les jeunes qui ne veulent pas travailler, je suis un jeune, tout mon entourage et toutes mes relations sont des jeunes comme moi, et je vois la réalité, si un jeune a sacrifié une bonne partie de sa vie à faire des études supérieures, c'est pas pour travailler dans l'agriculture ou dans le bâtiment, mais dans un poste digne, avec cette politique vous n’encouragez pas les jeunes à faire des études supérieures, à se spécialiser, mais à être des «trabendistes», et au malheur de l'Algérie, on voit bien ça, l'élite et les intellectuels algériens quittent le pays tandis que des trafiquants de tous genres s'enrichissent. Il ne faut pas blâmer la jeunesse qui est impuissante devant ce système vétuste, ce dinosaure immobile, vous n'avez pas offert aux jeunes assez d'opportunités pour pouvoir les juger ainsi, c'est pas tout le monde qui doit se prendre en charge et créer son propre poste de travail, on ne peut être tous des commerçant ou des «trabendistes», vous ne pouvez dire à un jeune titulaire d'un 3e cycle en physique nucléaire ou en astrophysique d'aller faire du commerce ou de travailler dans le bâtiment, par cette action vous dévalorisez la personne et la science elle-même, mes amis m'envient car pour eux je suis très chanceux «je réside à l'étranger», la jeunesse algérienne est désespérée, pour eux le pays ne va jamais se développer , tout le monde dit la fameuse phrase «l'bled ma tatsagamch», pour eux la solution, c'est de partir à l'étranger, les jeunes et les moins jeunes, les instruits et les moins instruits quittent l'Algérie par milliers par toutes les voies possibles, légales ou non, peu importe, l'objectif est d'atteindre la rive nord, au risque même de leur vie car ils sont désespérés et vous dites qu'ils cherchent le gain facile ! On a besoin de quelqu'un qui nous rend l’espoir, on a besoin de quelque chose de concret, quelque chose de matériel, pas de simples promesses et qui n'ont jamais été tenues. L'image de notre gouvernement est obsolète et archaïque, que ce soit sur le plan national ou international, les Algériens ont besoin de nouveaux visages, de nouvelles têtes, pas d'un gouvernement recyclé depuis plus de 10 ans et qui a fait grandement preuve de son incompétence et de sa mauvaise gestion, à l'exception de quelquesuns. Monsieur le Président , il n’y a pas en Algérie que 20 personnes qui se passent le relais et qui sont en place depuis plus d'une décennie qui peuvent la gérer, si un ministre a failli dans sa mission dans un domaine ou dans un autre, il n’y a pas de raison de croire qu'il va réussir dans un autre ; or dans notre gouvernement, on a des ministres qui ont occupé 5 ou 6 ministères sans succès, comment voulez-vous qu'ils soient crédibles, ce sont des gens qui ont perdu toute crédibilité vis-à-vis du peuple, ils ont perdu quelque chose de primordial : «la confiance du peuple». Il est plus facile d'avoir un RDV avec le président américain que de voir le simple maire du coin, il n'est jamais là, tout le temps en «réunion», sans qu'on voie jamais le résultat des ces réunions. Le taux de participation négligeable et honteux aux dernières élections législatives et locales est la preuve directe que les Algériens n'ont plus confiance dans ceux qui les dirigent, pour les Algériens leurs soi-disant représentants sont des opportunistes, des «khobzistes» comme on dit, ils sont juste là pour s'enrichir, et tout ça se passe sous vos yeux, Monsieur le Président. La corruption gangrène le pays à un tel point que même l'Afrique noire donne l'exemple de l'Algérie, on est devenu une référence en la matière, des anciens hauts responsables algériens en témoignent, les grandes multinationales préfèrent investir dans d'autres pays voisins au lieu du nôtre, j'ai lu récemment dans un journal de renommée mondiale que le système bancaire algérien est le plus archaïque du Bassin méditerranéen ! L'Algérie est le pays qui importe quasiment tout, y compris son inflation, «bled les conteneurs», comment une terre si fertile, ancien grenier de l'Europe, est devenue si dépendante en matière de denrées alimentaires jusqu'à ne pas produire sa propre pomme de terre !? Contrairement à ce que pense la majorité des gens, la matière la plus précieuse que l'Algérie exporte n'est pas le pétrole mais sa matière grise, et tout comme cette énergie fossile, cette matière est non renouvelable : une étude réalisée en Algérie et parue dans un journal national, prévoit qu'il n’y aura plus de compétences, en Algérie d'ici 25 ans si rien n'est fait, et rien n'est fait pour le moment, pourquoi !? Comment notre système éducatif, l'un des meilleurs à une certaine époque, est devenu si médiocre !? Pourquoi les formations et les diplômes algériens ne sont plus reconnus par le monde entier !? Pourquoi le niveau scolaire de nos voisins qui, autrefois, venaient étudier chez nous, est bien meilleur que le nôtre !? Pourquoi la médiocrité de nôtre système éducatif est une évidence pour tout le monde sauf pour notre cher ministre de l'Education nationale en poste depuis je ne sais plus combien d'années et qui envoie ses enfants étudier chez Sa Majesté aux frais du contribuable ? Si nos officiels ne reconnaissent pas la faille, rien ne sera fait pour y remédier. Savez-vous, Monsieur le Président, qu'on n'accorde même pas le titre d'aide-soignant aux médecins algériens en Europe ? Les hôpitaux algériens sont dans un cas critique ; ce n'est pas seulement dû à un manque de moyens, mais au manque de compétences et à la mauvaise gestion. Les malades en Algérie n'ont droit à des soins de qualité que s’ils ont des connaissances ou des relations à l'intérieur des enceintes sanitaires publiques ou qu’ils déboursent dans des cliniques privées et cet argent ne sera pas entièrement remboursé par la Sécurité sociale, loin de là… Les soins sont pourtant un droit garanti par la Constitution. Des sommes colossales sont engagées dans de mauvais projets à cause de la mauvaise gestion et de l'incompétence de certains hauts responsables, et lorsque ces projets sont bons, ils ne sont pas réalisés, pourquoi ce gaspillage ? On est dans «l'ère du numérique», on peut simuler et faire des prévisions de diverses situations avec des méthodes numériques qui ne coûtent rien, pourquoi alors s'amuser à faire d'énormes ouvrages (routes, barrages, ponts, usines de dessalement...) Tous les ingrédients pour un développement durable sont présents, les capacités intellectuelles, population jeune, ce qui représente un énorme potentiel ouvrier, les ressources énergétiques et en matières premières, une bonne situation financière, un vaste sol étendu et une position géographique stratégique qui fait de nous un véritable centre de gravité, mais il manque une chose, et sans elle tous ces ingrédients réunis sont inertes, c'est : «la volonté politique». Citer Link to post Share on other sites
Guest Overseas Posted June 17, 2009 Partager Posted June 17, 2009 Monsieur le Président, au nom de tous les Algériens, je vous demande de nous apporter les changements tant attendus que vous nous avez promis, écartez ces incompétents corrompus et ouvrez les portes à l'élite algérienne et laissez-la travailler et développer son pays car elle ne demande que ça. Offrez-nous l'opportunité de pouvoir travailler dans notre pays et le développer et après jugez-nous. Dans la vie, j'ai appris une chose, être patriote ne signifie rien si l’on n'a pas un certain pouvoir, je suis un patriote, un pur patriote, mon défunt père me surnommait le fils de Boumediene. Lui a été un véritable patriote. Algérie16409@gmail.com Le soir d'Algérie, rubrique Vox populi, 17 juin 2009. je voulais partager cette lettre avec vous , je ne suis qu'un rapporteur . Citer Link to post Share on other sites
Tempus 10 Posted June 17, 2009 Partager Posted June 17, 2009 Parce que tu crois qu'il ignore tout ce que tu as mentionné ? Citer Link to post Share on other sites
Guest Overseas Posted June 17, 2009 Partager Posted June 17, 2009 il ne l'ignore pas, il fait juste semblant de ne pas le voir . Qui ne tante rien n'a rien... En espérant que cette lettre finisse quelque part Citer Link to post Share on other sites
Tempus 10 Posted June 17, 2009 Partager Posted June 17, 2009 il ne l'ignore pas, il fait juste semblant de ne pas le voir . Qui ne tante rien n'a rien... En espérant que cette lettre finisse quelque part Elle a finit au meilleur endroit où elle puisse finir ! C'est à dire dans internet. Il n'existe pas meilleur endroit pour dénoncer. Peut être qu'elle contribuera modestement au changement... Citer Link to post Share on other sites
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