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Elections législatives en Algérie dans un climat de fin de règne


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Une élection qui laisse les algériens totalement indifférents. Moi qui zaâma suit de près la politique en Algérie j'ai complètement oublié que c'était pour demain!

 

Le plus malheureux c'est de voir nos dirigents experts en bourrage des urnes, nous annoncer le trio (FLN, RND, MSP) vainceurs avec des taux de participation de l'ordre de 50% (voir plus)!

 

Quand je pense à la compagne électorale française avec son ouverture au peuple, ses débats et ses emissions en direct, je deviens jaloux et triste pour mon pays!

 

Pfff a bat la pseudo démocratie!

Quelqu'un disait que le plus grand mensonge est celui qui se rapproche le plus de la vérité...

 

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j.gifamais peut-être une consultation électorale n'aura laissé les Algériens aussi indifférents. Jamais le divorce entre le peuple et ses dirigeants n'aura paru aussi criant. Jeudi 17 mai, près de 18 millions d'électeurs, sur une population de 33 millions d'habitants, sont appelés à renouveler les 389 députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). La principale inconnue concerne le taux d'abstention, qui promet de battre des records.if

 

Chômage, paupérisation, insécurité, pénurie de logements... Le quotidien des Algériens est empli de nombreuses préoccupations. Un peu plus d'un mois après le double attentat-suicide du 11 avril qui a fait officiellement 30 morts et près de 220 blessés dans la capitale - attentat revendiqué par la branche Al-Qaida au Maghreb (ex-GSPC) -, les autorités et les partis politiques espéraient faire de ces élections législatives "un référendum contre le terrorisme".

Pari sans doute perdu. S'ils condamnent ces actes de violence qui leur font redouter un retour des "années de sang" (la décennie 1990), les Algériens ne semblent pas avoir l'intention de se déplacer dans les bureaux de vote. La plupart ont une image désastreuse de leurs députés en qui ils ne voient que des profiteurs. L'amertume est d'autant plus grande que les caisses de l'Etat sont pleines comme jamais : plus de 70 milliards de dollars (près de 54 milliards d'euros) de réserves de change.

 

 

La quasi-concomitance de l'élection présidentielle en France ne fait que renforcer le désenchantement général. Beaucoup soulignent qu'ils ont "goûté à la démocratie par procuration", ces dernières semaines, et ne se privent pas de comparer les campagnes électorales des deux côtés de la Méditerranée. Avec ses débats, ses empoignades, et, disent-ils avec envie, "sa transparence", la présidentielle française a avivé leur sentiment de frustration.

Dans les grandes villes comme Alger et Oran, où l'on parle encore souvent le français, les Algériens ont passé leurs soirées branchés sur les chaînes françaises captées par satellite. Ils ont suivi le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal avec passion. Ce qui se passe en France les intéresse davantage que ce qui se passe en Algérie.

 

 

La maladie du président Bouteflika renforce le sentiment d'incertitude. Bien qu'il ait fait le déplacement d'Annaba, mardi, le chef de l'Etat est de moins en moins visible. Sa voix est faible. Son regard est celui d'un enfant perdu. Ses apparitions à la télévision se font rares. Dans un système politique où le président est au centre de tout, ses absences - pour des soins à l'étranger, murmure-t-on - suscitent des commentaires inquiets et, déjà, des supputations sur son éventuel successeur.

 

 

Dans un tel contexte, l'élection législative de jeudi ne suscite guère d'intérêt. A priori, aucun changement majeur n'est d'ailleurs à attendre du scrutin. Bien qu'en crise depuis deux ans, le Front de libération nationale (FLN), conduit par le chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, devrait conserver la première place à l'Assemblée. Il sera sans doute suivi par le Rassemblement national démocratique (RND), de l'ex-premier ministre, Ahmed Ouyahia, puis par le Mouvement pour la société de paix (MSP, islamique modéré), mené par Bouguerra Soltani.

Réunies au sein de l'Alliance présidentielle et siégeant au gouvernement, ces trois formations se réclament de M. Bouteflika. Aucune réelle compétition ne les a donc opposées lors de ces trois dernières semaines de campagne électorale. Aucun débat, aucune confrontation d'idées. La télévision d'Etat est restée aussi morne que d'habitude.

Vingt et un autres petits partis participent à ce scrutin et devraient se répartir les sièges restant, en particulier le Parti des travailleurs (PT, trotskiste), de Louisa Hanoune, qui navigue entre soutien au chef de l'Etat et critique du libéralisme.

 

 

Le Mouvement de la réforme nationale (MNR ou El-Islah, islamique) risque, quant à lui, d'être réduit à la portion congrue. Il est de la compétition mais souffre de l'absence de son chef charismatique, Abadallah Djaballah, écarté par le ministère de l'intérieur. Après avoir boycotté les législatives de 2002, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, kabyle), du docteur Saïd Saadi, a décidé de revenir dans l'arène politique.

Le frère ennemi du RCD, le Front des forces socialistes, (FFS de Hocine Aït Ahmed), a choisi, quant à lui, de bouder une nouvelle fois les urnes. "Le vrai pouvoir s'exerce en dehors de cette façade démocratique, dénonce Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS. Comme la population, nous refusons de participer à la gestion du pays par le mensonge, la ruse et le bricolage".

 

Florence Beaugé (Le Monde)

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