etoileadam 10 Posted July 14, 2009 Partager Posted July 14, 2009 Politique internationale trouble 3 le président du RCD a été invité par la prestigieuse revue « DIPLOMATIE » à donner une contribution sur la crise algérienne et ses conséquences. Ont également contribué à ce numéro de juillet aout des chercheurs, des diplomates comme Gunnar Lund, ambassadeur de Suède en France, des politiques tels le président Français Nicholas Sarkozy ou la conseillère fédérale de la confédération Suisse Micheline Calmy-Rey… Sur la scène internationale la situation n’est pas meilleure. Minée par la culpabilité post coloniale, incapable d’assumer la solidarité avec un nouveau combat dans le sud ou, prosaïquement, plus soucieux d’affairisme que de considérations géostratégiques, l’Occident se satisfait du « refroidissement » de la crise algérienne et s’accommode de l’incurie des dirigeants, dès lors qu’ils se montrent conciliants dans le négoce. Compréhensible dans une approche tactique, cette vision qui privilégie la congélation d’un pays devenu invisible et inaudible n’est pas sans risque. A trop vouloir privilégier une stabilité - au demeurant de plus en plus incertaine- contre la démocratisation « trop aléatoire », l’arc latin de la Méditerranée, à l’inverse des États-Unis qui viennent d’exprimer publiquement « leur préoccupation » devant la supercherie des dernières présidentielles, risque d’hypothéquer toute forme de coopération équilibrée et durable dans la région. L’illégitimité chronique est toujours génératrice d’abus, c\'est-à-dire de corruption endémique et de violations des droits humains ; ce qui provoque inévitablement des affrontements entre le dirigeant et le citoyen qui, à terme, se transforment en rupture entre l’Etat et la société. En déclarant que « sans Bouteflika l’Algérie serait entre les mains des talibans » le président français commet un raccourci inexact, injuste et dangereux. Inexact par ce que Bouteflika est à l’origine de la réanimation d’un islamisme vaincu militairement et disqualifié politiquement. Le chef de l’Etat algérien n’est pas opposé au phénomène intégriste. Comme d’autres avant lui, il croît pouvoir en jouer contre ses adversaires politiques ; injuste par ce que la sauvegarde de l’Algérie n’est pas due à Bouteflika, réfugié dans les pays du golfe pendant vingt ans, mais aux citoyens qui ont résisté à une déferlante islamiste avec des relais extérieurs multiformes et puissants ; dangereux par ce que la politique de « réconciliation nationale » est une entreprise de déni de réalité qui mine l’avenir de la nation. En refusant la vérité et la justice pour établir les origines et les responsabilités d’un drame qui a endeuillé le pays pendant quinze ans, Bouteflika fait prendre le risque à l’Algérie de voir ressurgir le recours à la terreur dans le champ politique à chaque fois qu’une faction se croira, à tort ou à raison, contrariée dans ses prétentions. Le refus d’assumer un projet de société alternatif clair, basé sur des fondamentaux démocratiques maintient le pays dans un climat délétère qui bloque toute perspective à l’intérieur et ouvre, une fois de plus, la voie aux infiltrations de l’internationale islamiste. Ventre mou de la région, l’Algérie est le terrain choisi par Al Qaîda pour investir l’espace nord africain et s’étendre sur la zone péri saharienne avec l’arrière pensée de disposer d’une base avancée vers l’Europe occidentale. C’est à partir de l’Algérie que sont lancées les grandes opérations terroristes dans toute la région. Au-delà d’une probable contamination du voisinage immédiat, d’aucuns commencent à redouter l’impact de cet activisme sur les expériences de démocratisation méritoires mais encore fragiles menées par des pays comme le Sénégal, le Ghana ou le Bénin si l’Algérie continue à hésiter entre gouvernance transparente et clientélisme prédateur. Dit d’un mot l’Algérie, du fait de son histoire, de sa position et de ses ressources ne sera pas un acteur géostratégique neutre. Elle a vocation à être une zone de transmission et d’amplification du meilleur comme du pire. Pour l’instant les 150 milliards de dollars de réserve de change dont dispose le régime travaillent au maintien du statu quo. Les dirigeants qui se persuadent que cette manne leur permet de « voir venir » refusent la moindre évolution. Toute ouverture signifiant débat et éventuellement réforme, les responsables algériens ferment portent et fenêtre. - Refus d’appréhender une coopération sérieuse avec l’Union européenne ; - Tergiversations sur l’adhésion à l’OMC ; - Parasitage inavoué mais résolu du projet de l’UPM ; - Fermeture des frontières terrestres avec le Maroc ; - Diabolisation de la communauté émigrée… Pendant ce temps le pays se dévitalise. Les cadres fuient. Il y a plus de 40 000 universitaires qui ont quitté le pays pour la seule région du Québec en 10 ans et la morgue d’Alicante comptait en novembre 2008 plus de six cents cadavres de jeunes naufragés avant d’atteindre les côtes espagnoles sur des embarcations de fortune. Chacun peut comprendre que cette situation est intenable. La génération qui a squatté le pouvoir depuis l’indépendance est épuisée, sans projet ni légitimité. La question n’est pas de savoir s’il y aura un changement en Algérie mais d’en anticiper les procédures et la nature. La plus grande partie de cette problématique devra être résolue par les Algériens eux-mêmes. Il reste à espérer que nos partenaires européens, jusque là peu convaincus par l’hypothèse de l’émancipation démocratique du sud, ne compliqueront pas une transition aussi délicate que décisive pour le pays et la région. Said Sadi, président du RCD Député à l’Assemblée algérienne. Citer Link to post Share on other sites
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