Guest 3bassia Posted July 16, 2009 Partager Posted July 16, 2009 Histoire tragique de Hiziya, extrait marguerite tome 1 ahmed bencherif Hiziya, la descendante Hiziya était belle comme l’astre du jour, gracieuse comme une houri. Les filles ne l’égalaient pas en attraits et l’enviaient, les hommes la désiraient, comme épouse, et surenchérissaient la dot. Mais, Hiziya, une Chérifa, fille de Ahmed Bel Bey richissime éleveur, avait donné son coeur à son cousin, Sayed, un jeune éphèbe de grande fortune et prestigieux chevalier. C’était le grand amour du dix-neuvième siècle qui dépassa, en beauté et en tragique, ceux que grava en caractères d’or, l’histoire humaine : Antar et Abla, Keiss et Leila, Roméo et Juliette. Le couple brûlait d’impatience pour sceller l’union et chacun voulait battre des ailes pour rejoindre l’autre. Leur amour fut unique en son temps, chanté par les uns, magnifié par les autres, jalousé secrètement par quelques uns. Une année après la grande guerre de 1871, vers la fin de l’été, les festivités du mariage étaient célébrées. Dans son douar, Sayed veillait à donner à l’évènement la réputation de tous les temps, en réjouissances et en prodige : fantasia, orchestre bédouin, Meddahs. Le père, qui désirait comblait son fils de bonheur immense, n’épargnait pas sa fortune pour couvrir les grandes dépenses en pierres précieuses, ceintures et bijoux en or, velours et soieries brodés au fil d’or, litière chamelière du plus haut standing. La caravane partit, une journée avant la nuit des noces, au matin, formée de chameaux, de chevaux et d’une chamelle blanche qui portait la litière de la mariée. Une trentaine de cavaliers, accompagnés par quelques femmes, descendaient vers le sud, dans le territoire des Oulad Nail de Djelfa. C’étaient principalement des guerriers, ou cousins ou amis, requis pour leur bravoure, d’autant qu’au lendemain de l’insurrection générale, il y eut une insécurité totale, motivée par la soif de vengeance de l’Occupant. Ils parcoururent des dizaines de lieux sous une chaleur torride dans un désert balayé par des rafales du sirocco. Ils bivouaquèrent à la belle étole, autour d’un grand feu pour éloigner les reptiles et les charognards, constamment sur leurs gardes, contre une attaque impromptue. Le lendemain, ils levèrent l’ancre dans une mer de sable et marchèrent dans une allègre et joyeuse procession de chants, de tambourins et de youyous et arrivèrent à la mi-journée au campement de la future mariée. La même ambiance régnait, le même faste était donné ; les foules en liesse se réjouissaient des festivités, jamais produites de mémoire. Vêtu comme un pacha, Ahmed Bel Bey réunit toutes les conditions pour donner au mariage la dimension princière que méritaient les époux et dont parleraient les générations futures. Il combla sa fille d’or et d’émeraudes, de velours et de soie, de tapis et de couvertures, un trousseau savamment conçu par la mère qui était dans l’euphorie du bonheur. Partout, la joie retentissait ; les éclats des costumes scintillaient et, dans la grande tente, flambant neuf et tissée en poils de chameaux, le luxe était inégalable et le décor, magnifique : tapis rouges d’Aflou, matelas en velours et maroquinerie, argenterie pour le méchoui et le thé, des encensoirs en cuivre rouge et blanc suspendus, fétiches pour le mauvais œil. Dans ce décor émouvant et cette richesse fabuleuse, qui offraient la vision d’un palais somptueux ambulant, la mariée vivait ce moment dans la grâce, entourée de demoiselles d’honneurs ravissantes. Elle était si belle, Hiziya, l’astre du jour à son lever, une constellation autour de la pleine lune ; son sourire réanimait le mort, sa splendeur transportait dans un autre univers de beauté et de quiétude, ses yeux noirs miroitaient, cernés de longs cils croisés; sa voix fluette réconfortait l’âme perdue, ses cheveux soyeux flottaient, caressés par les aquilons ; sa peau était laiteuse et son corps frêle, de quinze printemps. Elle était couronnée de diadème en perles, parée d’une longue chaîne, de bracelets aux poings, aux chevilles et d’une ceinture aux louis, le tout en or massif. Elevée dans un monde spirituel, elle se distinguait par une sagesse précoce et tenait un langage proverbial, incarnait la vertu pure et suscitait ainsi l’énorme intérêt des hommes, dont certains désiraient la posséder coûte que coûte. Le lendemain, aux premières aurores, le cortège matrimonial prit la route, à travers l’immensité steppique, jonchée d’alfa et jalonnée de dunes aux sables dorés, attrayante pas de paisibles oasis. La caravane avançait en réduisant le plus possible ses haltes pour arriver au douar du marié, vers la fin de l’après-midi. Tout le monde était heureux et Hiziya égrenait patiemment les instants qui la séparaient de sa nuit de noces. Il faisait chaud et le ciel était bleu pur, rougi à son zénith par la boule de feu, le temps restait étrangement calme, les broussailles d’alfa ne bougeaient pas. Soudain, une poussière se leva à l’est et grossissait à vue d’œil, puis l’on entendit le bruit sourd des sabots. La caravane estima d’abord que c’étaient des éleveurs en transhumance, puis se ravisa : des dizaines de cavaliers parurent et avançaient droit vers elle. Elle distingua le goum et son caïd, un officier et ses soldats. Elle reconnut ensuite le caïd dont le parti avait été refusé et qui jura à ses amis de prendre Hiziya par la force. La caravane, qui ne pouvait s’enfuir, se résigna à organiser sa défense. Les cavaliers mirent pied à terre et tinrent leurs positions, sous le commandement de l’ami intime de Sayed, Meguensi Bel Guenid, un redoutable guerrier et tireur d’élite. La confrontation fut du prophète Mohamed, que paix soit sur lui, se prosterna, entra dans une profonde dévotion et invoqua le Seigneur Tout Puissant de l’emmener dans les cieux, plutôt que d’appartenir à un autre homme que Said. Dieu l’entendit, la combla de clémence et exauça son vœu : Hiziya mourut là, dans l’adoration du Miséricordieux, en plein désert. Les hommes et les femmes du cortège périrent tous, écrasés par deux cents soldats dont les pertes dépassèrent le huitième. Les assaillants enterrèrent les morts et emportèrent un grand butin en or, argent et montures. Mais, Lazreg, le cheval de Sayed, put s’enfuir au galop et rentra au douar en fin de journée. Au douar de Sayed, les festivités battaient leur plein dans l’ambiance de poudre, de fantasia, de Allaoui et de youyous, dans l’attente de l’arrivée de la caravane qui s’était légèrement attardée. La grande famille vivait des moments affreux d’impatience. Des enfants faisaient le gué à la lisière du campement. Le père du marié consultait sa montre de poche à chaque minute, tendait l’ouie pour entendre l’écho, marchait, s’arrêtait, dans un mutisme total. La mère priait, se cachait le visage dans ses deux mains, essuyait ses pleurs, congédiait toute femme, pour rester seule dans son désarroi. Sayed soupirait sans cesse, n’entendait plus, ne voyait plus, déchiré par l’attente, bouleversé par l’inconnu. Le douar fut gagné par l’inquiétude, les chants et la musique s’estompèrent, la poudre ne tonnait plus, les chevaux ne hennissaient plus, ne reniflaient pas ; le temps s’égrenait lentement dans l’angoisse, s’allongeait et prolongeait les transes de chacun. Lazreg arrivait en fendant l’air, apparut seul, sans son cavalier, Meguensi Bel Guenid. Il ralentit sa course et hennit lugubrement puis, entra au douar d’un pas molle, marcha vers la grande tente, se rapprocha de son maître et pleura. Sayed sut alors qu’un malheur était arrivé, reçut un choc violent et cria avec fureur et désespoir : « Hiziya ! » Son esprit s’envola, son âme s’en alla, sa raison d’être mourut. Déjà, il n’était plus de ce monde qu’il répudia à tout jamais. Son cri, qui était déchirant, avait glacé d’effroi les êtres vivants confondus. Sayed, qui n’était plus qu’une ombre vivante, monta Lazreg et partit à la recherche de sa bien aimée, vite suivi par d’autres cavaliers. Après maintes recherches dans la steppe immense, il retrouva la petite tombe et un homme gravement blessé que les assaillants laissèrent pour mort. De sa muse, jaillirent des fragments de son ode célèbre et un mois plus tard, Lazreg périt à son tour. source: histoire tragique de Hiziya, extrait marguerite tome 1 ahmed bencherif · culture Citer Link to post Share on other sites
Guest 3bassia Posted July 16, 2009 Partager Posted July 16, 2009 [V] [/V] [V] [/V] Version Arabe du poeme المقطع الاول عزوني يا ملاح في رايس لبنات-*-سكنت تحت اللحود ناري مكدية قلبي سافر مع ضامر حيزية -*-قلبي سافر مع اللي رحلت من الدنيا يا حسراه على قبيل كنا في تهويل-*-في نوار الضليل شانها مقضية شفنا من دلال في ضي الخيال-*-راحت جدي الغزال بالزهد علية واذا تمشي قبال تسلب بالعقال-*-اختي ضي النجال راشدة النية جاب عساكرو معاه وجنودو موراه-*-طلبت تلقاه كل واحد بهدية ناقل(يعني اسعيد)يف الهنيد ويشاري من بعيد-*-يقصم طرف القليب واللي سمية ما قتل من عباد من قوم الحساد-*- يمشي مشي العناد والفنطازية قوسها تحت الحجاب يضوي كي النشاب-*- ما طيح من رقاب وابطال اقوية مانيش على الباي جدد يا غناي-*-بنت احمد بن باي شكري واغنايا قلبي سافر مع ضامر حيزية -*-قلبي سافر مع اللي رحلت من الدنيا المقطع الثاني نوصفها بالكلام ومعاني وانضام-*-ما كتبوها اقلام في ذي القضية طلقت من شطاح واروايح تنفاح-*- حاجب فوق اللماح كي لون ابرية عينك قرد الرصاص حربي في قرطاس-*-مسوي كي غصن اللياس بيدين حربية خدك ورد الصباح وقرنفل وضاح-*-والدم عليه ساح وقت الاضحية والفم مثل العاج والمضحك لعاج-*-في يدك سيف النعاج عسل الشهاية شوف الرقبة خير من طلع الجمار-*-شعلت بالنار وعواقب ذهبية صدرك مثل الرخام فيه اثنين اتوام-*-من تفاه انسام ماء السهيدية(منطفة في الجنوب) بدنك كي القطيفة من قطن في كتان-*-ولا روح قالو طاحت في ليلة ظلمية قلبي سافر مع ضامر حيزية -*-قلبي سافر مع اللي رحلت من الدنيا المقطع الثالث طلقت ذاك الشعر ومال وتخبل تخبال-*-على جوف الدلال دنيا عن دنيا شوف السيقان بخلاخل يا فطان-*-تسمع جسن القران فوق الريحية تستحوج بالمروج بخلاخل اتزوج-*-عقلي منها يروج عقلي وعضاية زينة كل وقت وانصبح بالزين-*-واحنيا مبسوطين في نار الدنيا كي نصبح بالغزال اتسرج بالفال-*-كاللي يساعي المال وكنوز قوية من قومها بالمال يقرى في الخيال-*-كي نجمع الخيال باه نوسف حيزية في التل مسطفين واحنا محذورين-*-للصحراء قاصدين انا والطواية لجحاف مغلقين والبارود يميل-*-عودي(حصاني)بيا يميل صاح باسم حيزية قلبي سافر مع ضامر حيزية -*-قلبي سافر مع اللي رحلت من الدنيا المقطع الرابع سابو جحا في الدلاد حطو عين غزال-*-سيدي لحسن قبال والزرقة هي قصدو سيدي السعيد وانمتع ونزيد-*-لمدو فال الجريد ثم عشاية هنا يعني كانت مرضة المسكينة حيزية في اول ايام مع زوجها ..اسعيد..وراحو اداوها للوالي الصالح لاكن بدون جدوى رعاشة و في الصباح كي هزت لرياح-*-سيدي محمد شياح وردو معفية كانت طول العلام وجوهرة في التبسام++يعني ليلة وفاتها++-*-وتمتع في الكلام وتفهم فيا هي بنت احمد تبان كي ضي الهلال-*-كي نخلت بستان في جنات مسقية ازند عنها الريح قلحها بالميح-*-ما نحسبها تطيح ديما محضيه وثرني المليح دارها في تصريح-*-حركها للمصيح ربي مولايا ذيك الليلة توفات وعاقدة الممات-*-كحلت الرمقات ودعت الدنيـــــا قلبي سافر مع ضامر حيزية -*-قلبي سافر مع اللي رحلت من الدنيا المقطع الخامس نفضت خدى حيزية وماتت في حجري-*-ودمعة بصري على خدي مجرية خطفت عقلي وراحت مسبوغة الالماح-*-بنت الناس الملاح زادتلي كية داروها في الكفان بنت اعضيم الشان-*-زادتلي حمان من بخل الحجيا حطوها في النعاش مسبوغة لرماش-*-نرفد عنها الشاش نحسبها حية حطوها في جحاف وحوموها في بياض-*-زينة الاوصاف حبي طول الدنيا في حومتها قران كي ضي الكبان-*-انطلقت فوق السحاب في ضيق عشية حومتها بالحرير وراقدة فوق سرير-*-وانايا كي الغشيم بيا ما بيا قلبي سافر مع ضامر حيزية -*-قلبي سافر مع اللي رحلت من الدنيا Citer Link to post Share on other sites
Guest 3bassia Posted July 16, 2009 Partager Posted July 16, 2009 Version française du poème Traduction de C. SONNECK (1902) « Amis, consolez-moi; je viens de perdre la reine des belles. Elle repose sous terre. Un feu ardent brûle en moi ! Ma souffrance est extrême. Mon coeur s'en est allé, avec la svelte Hiziya. hélas ! Plus jamais je ne jouirai de sa compagnie. Finis les doux moments, où, comme au printemps, les fleurs des prairies, nous étions heureux. Que la vie avait pour nous de douceurs ! telle une ombre, la jeune gazelle a disparu, en dépit de moi ! Lorsqu'elle marchait, droit devant elle, ma bien-aimée était admirée par tous. Telle le bey du camp qui s'avance un cimeterre à la ceinture. Entouré de soldats et suivi de cavaliers qui sont venus à sa rencontre, pour lui remettre chacun un présent; Armé d'un sabre d'Inde, il lui suffit de faire un geste de la main, pour partager une barre de fer, ou fendre un roc. Il a tué un grand nombre d'hommes, ennemis du bien. Orgueilleux et superbe, il s'avance fièrement. C'est assez glorifier le bey ! Dis-nous, chanteur, dans une nouvelle chanson les louanges de la fille d'Ahmad ben al-Bey. Amis, consolez-moi; je viens de perdre la reine des belles. Elle repose sous terre. Un feu ardent brûle en moi ! Ma souffrance est extrême. Mon coeur s'en est allé, avec la svelte Hiziya. Lorsqu'elle laisse flotter sa chevelure, un suave parfum s'en dégage. Ses sourcils forment deux arcs bien dessinés, telle la lettre noun, tracée dans un message. Ton oeil ravit les coeurs, telle une balle de fusil européen, qui aux mains des guerriers, atteint sûrement le but. Ta joue est la rose épanouie du matin, et le brillant oeillet; le sang qui l'arrose lui donne l'éclat du soleil. tes dents ont la blancheur de l'ivoire, et, dans ta bouche étincelante, la salive a la douceur du lait des brebis ou du miel qu'apprécient tant les gourmets. Admire ce cou plus blanc que le coeur du palmier. C'est un étui de cristal, entouré de colliers d'or. Ta poitrine est de marbre; il s'y trouve deux jumeaux, que mes mains ont caressés, semblables aux belles pommes qu'on offre aux malades. Ton corps a la blancheur et le poli du papier, du coton ou de la fine toile de lin, ou encore de la neige, tombant par une nuit obscure. Hiziya a la taille fine; sa ceinture, penche de côté, et ses tortis entremêlés retombent sur son flanc repli par repli. Contemple ses chevilles; chacune est jalouse de la beauté de l'autre; lorsqu'elles se querellent elles font entendre le cliquetis de leurs khelkhals, surmontant les brodequins (vaste plaine au S. E. de Sétif où les nomades de Biskra venaient faire paître leurs troupeaux en été ) Quand nous campions à Bazer1, je me rendais auprès d'elle le matin; alors nous goûtions les joies de ce monde. je saluais la gazelle; j'observais les présages; heureux comme un homme fortuné, possédant les trésors de l'univers. La richesse n'avait pour moi aucune valeur, comparée au tintement des khelkhals de Hiziya, quand je franchissais les collines pour aller la rencontrer. Lorsqu'au milieu des prairies, elle balançait son corps avec grâce, et faisait résonner son khelkhal, ma raison s'égarait; un trouble profond envahissait mon coeur et mes sens. Après avoir passé l'été dans le Tell, nous redescendîmes vers le Sahara, ma belle et moi. Les litières étaient fermées; la poudre retentissait; mon cheval gris m'entraînait vers Hiziya. Ils ont conduit les palanquins des belles, et ont campé à Azal, face à Sidi Lahcen et à Zerga. Ils se sont dirigés vers Sidi Said vers al- Matkaouak, puis sont arrivés le soir à M'Doukal. Ils sont repartis de bon matin, au lever de la brise, vers Sidi Mohammed, ornement de cette paisible contrée. De là, ils ont conduit les litières à al-Makhraf. Mon cheval, tel un aigle, m'emporte dans les airs, en direction de Ben Seghir, avec la belle aux bras tatoués. Après avoir traversé l'Oued, ils sont passés par Al Hanya. Ils ont dressé leurs tentes à Rous at-Toual, près du désert. L'étape suivante mène à Ben Djellal. De là, ils se sont dirigés vers El Besbes, puis vers El-Herimek, avec ma bien-aimée Hiziya. A combien de réjouissances avons-nous pris part ! Mon cheval gris, disparaissait presque dans l'arène, (derrière un rideau de poussière); on aurait dit un fantôme. Ma belle était grande comme la hampe d'un étendard; ses dents, lorsqu'elle souriait, formaient une rangée de perles; elle parlait par allusions, me faisant ainsi comprendre (ce qu'elle voulait dire). La fille de Hmida brillait, telle l'étoile du matin; elle éclipsait ses compagnes, semblable à un palmier qui seul, dans le jardin, se tient debout, grand et droit. Le vent l'a déraciné, il l'a arraché en un clin d'oeil. Je ne m'attendais pas à voir tomber ce bel arbre; je pensais qu'il était bien protégé. mais j'ignorais que Dieu, souverainement bon, allait la rappeler à Lui. Le Seigneur a abattu (ce bel arbre). je reprends mon récit. Nous avons campé ensemble sur l'Oued Ithel; c'est là que la reine des jouvencelles me dit adieu. C'est cette nuit-là qu'elle passa de vie à trépas; c'est là que la belle aux yeux noirs quitta ce monde. Elle se tenait serrée contre ma poitrine, lorsqu'elle rendit l'âme. Les larmes remplirent mes yeux, et s'écoulaient sur mes joues. Je pensais devenir fou, et me mis à errer dans la campagne, parcourant tous les ravins des montagnes et des collines. Elle a ravi mon esprit et enflammé mon coeur la belle aux yeux noirs, issue d'une race illustre. On l'enveloppa d'un linceul, la fille de notable; ce spectacle a augmenté ma fièvre, et ébranlé mon cerveau. On la mit dans un cercueil, la belle aux magnifiques pendants d'oreilles. Je demeurais stupide, ne comprenant pas ce qui m'arrivait. On l'emporta dans un palanquin, embelli par des ornements, la belle, cause de mes chagrins, qui était grande telle la hampe d'un étendard. Sa litière était ornée de broderies bigarrées, scintillantes comme les étoiles, et colorées comme un arc-en- ciel, au milieu des nuages, quand vient le soir. Elle était tendue de soie et tapissée de brocart. Et moi, comme un enfant, je pleurais la mort de la belle Hiziya. Que de tourments j'ai endurés pour celle dont le profil était si pur ! Je ne pourrai plus vivre sans elle. Elle est morte du trépas des martyrs, la belle aux paupières teintées d'antimoine ! On l'emporta vers un pays nommé Sidi Khaled. Elle se trouva la nuit sous les dalles du sépulcre, celle dont les bras étaient ornés de tatouages; mes yeux ne devraient plus revoir la belle aux yeux de gazelle. Citer Link to post Share on other sites
Guest 3bassia Posted July 16, 2009 Partager Posted July 16, 2009 La suite du poème Ô fossoyeur ! ménage l'antilope du désert; ne laisse point tomber de pierres, sur la belle Hiziya ! Je t'en adjure, par le livre saint, ne fais point tomber de terre sur celle qui brille comme un miroir. S'il fallait la disputer à des rivaux, je fondrais résolument sur trois troupes de guerriers. Je l'enlèverais par la force des armes aux ennemis. Dussé-je le jurer par la tête de la belle aux yeux noirs, je ne compterais pas mes adversaires, fussent-ils au nombre de cent. Si elle devait rester au plus fort, je jure que nul ne pourrait me la ravir; j'attaquerais, au nom de Hiziya, une armée entière. Si elle devait être le trophée d'un combat, vous entendriez le récit de mes exploits; je l'enlèverais de haute lutte, devant témoins. S'il fallait la mériter au cours de rencontres tumultueuses, je combattrais durant des années, pour elle. Je la conquerrais au prix de persévérants efforts, car je suis un cavalier intrépide. Mais puisque telle est la volonté de Dieu, maître des mondes, je ne puis détourner de moi cette calamité. Patience ! Patience ! J'attends le moment de te rejoindre : je pense à toi, ma bien-aimée, à toi seule ! Amis, mon cheval me fendait le coeur, lorsqu'il s'élançait en avant (attristé par la perte de Hiziya). Après la mort de ma bien-aimée, il s'en est allé, et m'a quitté. Mon cheval était plus rapide que tous les autres chevaux du pays; dans les échauffourées, on le voyait en tête du peloton. Quels prodiges n'accomplissait-il pas sur le champ de bataille ! Il se montrait au premier rang. Sa mère descendait du fameux Rakby2. (Nom d'un étalon célèbre amené du Maroc par si Ahmed Tidjani ) Combien il excellait dans les joutes entre les douars, à la suite de la tribu en marche; je tournoyais avec lui insouciant de ma destinée ! Un mois plus tard, il m'avait quitté; trente jours après Hiziya. Cette noble bête mourut; le voilà au fonds d'un précipice; il ne survécut pas à ma bien-aimée. Tous deux sont partis pour toujours. Les rênes de mon cheval gris sont tombés de mes mains. Ô Douleur ! Dieu, en les rappelant à lui, m'a enlevé toute raison de vivre. Mon âme est près de s'éteindre, après leur cruelle perte. Je pleure cette séparation, comme pleure un amoureux. Mon coeur se consume chaque jour davantage; ma vie n'a plus de sens. Pourquoi pleurez-vous mes yeux ? Nul doute que les plaisirs du monde vous raviront. Ne me ferez-vous point grâce ? la belle aux cils noirs a ravivé mes tourments; celle qui faisait la joie de mon coeur repose sous la terre. Je pleure la belle aux dents de perles; mes cheveux ont blanchi; et mes yeux ne peuvent supporter cette séparation. Le soleil qui nous a éclairé, est monté au Zénith, se dirigeant vers l'Occident; il s'est éclipsé après avoir été le sommet de la voûte céleste, au milieu du jour. La lune qui se montre à nous, a brillé pendant le mois du Ramadhan, puis a disparu du ciel, après avoir fait ses adieux au monde. Ce poème, je le dédie à la mémoire de la reine du siècle, fille d'Ahmed, et descendante de l'illustre tribu des Douaouda. Telle est la volonté de Dieu, mon Maître Tout-Puissant. Le Seigneur a manifesté sa volonté, et a rappelé à lui Hiziya. Mon Dieu ! Donne-moi la patience; mon coeur meurt de son mal, emporté par l'amour de la belle, qui a quitté ce monde. Elle vaut deux cents chevaux de race, et cent cavales issues de Rakby. Elle vaut mille chameaux; elle vaut une forêt de palmiers des Ziban. Elle vaut tout le pays du Djérid; elle vaut le pays des noirs, et des milliers de Haoussas. Elle vaut les Arabes du Tell et du désert, ainsi que tous les campements des tribus, aussi loin que puissent atteindre les caravanes, voyageant à travers les cols des montagnes. Elle vaut ceux qui mènent la vie bédouine, et ceux qui habitent les continents. Elle vaut ceux qui se sont installés dans des demeures permanentes et mènent une vie de citadins. Elle vaut les trésors, la belle aux beaux yeux; et si cela ne suffit pas, ajoutes-y les habitants des villes. Elle vaut les troupeaux des tribus, les bijoux, les palmiers des oasis, le pays des Chaouias. Elle vaut ce que renferment les océans; elle vaut les Bédouins et citadins vivant au delà du Djebel Amour, et jusqu'à Ghardaïa. Elle vaut, elle vaut le Mzab, et les plaines du Zab, hormis les saints et les marabouts. Elle vaut les chevaux recouverts de riches carapaçons, et l'étoile du soir; cela est peu, trop peu, pour ma bien-aimée, unique remède à mes maux. Je demande pardon au Seigneur; qu'il ait pitié de ce malheureux ! Que Mon Seigneur et Maître pardonne à celui qui gémit à ses pieds ! Elle avait 23 ans, la belle à l'écharpe de soie. Mon amour l'a suivie; il ne renaîtra jamais dans mon coeur. Consolez-moi de la perte de la reine des gazelles. Elle habite la demeure des ténèbres, l'éternel séjour. Jeunes amis ! Consolez-moi de la perte du faucon. Elle n'a laissé que le lieu où sa famille a campé, et qui porte son nom. Bonnes gens ! Consolez-moi de la perte de la belle aux khelkhals d'argent pur; on l'a recouverte d'un voile de pierre reposant sur des fondations bien bâties. Amis ! Consolez-moi de la perte de la cavale de Dyab3 qui n'eut d'autre (l'un des principaux héros de la geste des banou Hilal ) maître que moi. J'avais de mes mains, tatoué de dessins quadrillés, la poitrine de la belle à la fine tunique, ainsi que ses poignets. Bleus comme le col du ramier, leurs traits ne se heurtaient pas; ils étaient parfaitement tracés, quoique sans plume; seules mes mains avaient exécuté ce travail. J'avais dessiné ce tatouage entre ses seins, lui donnant d'heureuses proportions. Au-dessus des bracelets qui paraient ses poignets, j'avais écrit mon nom. Même sur ses chevilles, j'avais figuré un palmier ! Que ma main l'avait bien dessiné ! Ah ! La vie est ainsi faite ! Saiyed, toujours épris de toi, ne te reverra plus; le seul souvenir de ton nom, lui fait perdre ses sens. Pardonne-moi, Dieu compatissant; pardonne aussi à tous les assistants; Saiyed est triste; il pleure celle qui lui était si chère. Aie pitié de l'amoureux, et pardonne à Hiziya; réunis-les dans le sommeil, Seigneur ! Ô Dieu, le Très-Haut. Pardonne à l'auteur, qui a composé ce poème; son nom est formé de deux mim, d'un ha et d'un dal (Mohamed). Ô Toi qui connais l'avenir ! Donne la résignation à cet homme, qui est fou (de douleur); je pleure comme un exilé; mes larmes apitoieraient même mes ennemis. Je ne mange plus; toute nourriture m'est devenue insipide; mes paupières ne connaissent plus le sommeil. Cette pièce a été composée trois jours seulement après la mort de celle qui me fit ses adieux, et ne revint plus vers moi. Ô vous qui m'écoutez ! Ce poème a été achevé en 1295 de l'Hégire4. (fin de l'année 1878 ap. J. C.)Ould Seghir a composé, au mois de l'Aid El-Kebir, cette chanson. A Sidi Khaled ben Sinan, Ben Guittoun a chanté celle que vous aviez vue vivante. Citer Link to post Share on other sites
Guest kastor Posted July 16, 2009 Partager Posted July 16, 2009 ça fait vraiment plaisir, merci laabassia, je te salut Citer Link to post Share on other sites
Guest 3bassia Posted July 16, 2009 Partager Posted July 16, 2009 ça fait vraiment plaisir, merci laabassia, je te salut tout le plaisir est pour moi, j'espere que ca vous plaira autant qu'à moi Citer Link to post Share on other sites
Guest Overseas Posted July 17, 2009 Partager Posted July 17, 2009 j'ai eu les larmes aux yeux!!!! Citer Link to post Share on other sites
yildis 10 Posted July 30, 2009 Partager Posted July 30, 2009 j'ai eu les larmes aux yeux!!!! Moi aussi, c'est magnifiquement conté, on s'y croirait ! Merci 3abassia ! Citer Link to post Share on other sites
Guest 3bassia Posted July 30, 2009 Partager Posted July 30, 2009 Ravie que l'histoire vous ait autant plus qu'à moi :40: Citer Link to post Share on other sites
inykan 10 Posted August 1, 2009 Partager Posted August 1, 2009 Histoire tragique de Hiziya, extrait marguerite tome 1 ahmed bencherif Hiziya, la descendante Hiziya était belle comme l’astre du jour, gracieuse comme une houri. Les filles ne l’égalaient pas en attraits et l’enviaient, les hommes la désiraient, comme épouse, et surenchérissaient la dot. Mais, Hiziya, une Chérifa, fille de Ahmed Bel Bey richissime éleveur, avait donné son coeur à son cousin, Sayed, un jeune éphèbe de grande fortune et prestigieux chevalier. C’était le grand amour du dix-neuvième siècle qui dépassa, en beauté et en tragique, ceux que grava en caractères d’or, l’histoire humaine : Antar et Abla, Keiss et Leila, Roméo et Juliette. Le couple brûlait d’impatience pour sceller l’union et chacun voulait battre des ailes pour rejoindre l’autre. Leur amour fut unique en son temps, chanté par les uns, magnifié par les autres, jalousé secrètement par quelques uns. Une année après la grande guerre de 1871, vers la fin de l’été, les festivités du mariage étaient célébrées. Dans son douar, Sayed veillait à donner à l’évènement la réputation de tous les temps, en réjouissances et en prodige : fantasia, orchestre bédouin, Meddahs. Le père, qui désirait comblait son fils de bonheur immense, n’épargnait pas sa fortune pour couvrir les grandes dépenses en pierres précieuses, ceintures et bijoux en or, velours et soieries brodés au fil d’or, litière chamelière du plus haut standing. La caravane partit, une journée avant la nuit des noces, au matin, formée de chameaux, de chevaux et d’une chamelle blanche qui portait la litière de la mariée. Une trentaine de cavaliers, accompagnés par quelques femmes, descendaient vers le sud, dans le territoire des Oulad Nail de Djelfa. C’étaient principalement des guerriers, ou cousins ou amis, requis pour leur bravoure, d’autant qu’au lendemain de l’insurrection générale, il y eut une insécurité totale, motivée par la soif de vengeance de l’Occupant. Ils parcoururent des dizaines de lieux sous une chaleur torride dans un désert balayé par des rafales du sirocco. Ils bivouaquèrent à la belle étole, autour d’un grand feu pour éloigner les reptiles et les charognards, constamment sur leurs gardes, contre une attaque impromptue. Le lendemain, ils levèrent l’ancre dans une mer de sable et marchèrent dans une allègre et joyeuse procession de chants, de tambourins et de youyous et arrivèrent à la mi-journée au campement de la future mariée. La même ambiance régnait, le même faste était donné ; les foules en liesse se réjouissaient des festivités, jamais produites de mémoire. Vêtu comme un pacha, Ahmed Bel Bey réunit toutes les conditions pour donner au mariage la dimension princière que méritaient les époux et dont parleraient les générations futures. Il combla sa fille d’or et d’émeraudes, de velours et de soie, de tapis et de couvertures, un trousseau savamment conçu par la mère qui était dans l’euphorie du bonheur. Partout, la joie retentissait ; les éclats des costumes scintillaient et, dans la grande tente, flambant neuf et tissée en poils de chameaux, le luxe était inégalable et le décor, magnifique : tapis rouges d’Aflou, matelas en velours et maroquinerie, argenterie pour le méchoui et le thé, des encensoirs en cuivre rouge et blanc suspendus, fétiches pour le mauvais œil. Dans ce décor émouvant et cette richesse fabuleuse, qui offraient la vision d’un palais somptueux ambulant, la mariée vivait ce moment dans la grâce, entourée de demoiselles d’honneurs ravissantes. Elle était si belle, Hiziya, l’astre du jour à son lever, une constellation autour de la pleine lune ; son sourire réanimait le mort, sa splendeur transportait dans un autre univers de beauté et de quiétude, ses yeux noirs miroitaient, cernés de longs cils croisés; sa voix fluette réconfortait l’âme perdue, ses cheveux soyeux flottaient, caressés par les aquilons ; sa peau était laiteuse et son corps frêle, de quinze printemps. Elle était couronnée de diadème en perles, parée d’une longue chaîne, de bracelets aux poings, aux chevilles et d’une ceinture aux louis, le tout en or massif. Elevée dans un monde spirituel, elle se distinguait par une sagesse précoce et tenait un langage proverbial, incarnait la vertu pure et suscitait ainsi l’énorme intérêt des hommes, dont certains désiraient la posséder coûte que coûte. Le lendemain, aux premières aurores, le cortège matrimonial prit la route, à travers l’immensité steppique, jonchée d’alfa et jalonnée de dunes aux sables dorés, attrayante pas de paisibles oasis. La caravane avançait en réduisant le plus possible ses haltes pour arriver au douar du marié, vers la fin de l’après-midi. Tout le monde était heureux et Hiziya égrenait patiemment les instants qui la séparaient de sa nuit de noces. Il faisait chaud et le ciel était bleu pur, rougi à son zénith par la boule de feu, le temps restait étrangement calme, les broussailles d’alfa ne bougeaient pas. Soudain, une poussière se leva à l’est et grossissait à vue d’œil, puis l’on entendit le bruit sourd des sabots. La caravane estima d’abord que c’étaient des éleveurs en transhumance, puis se ravisa : des dizaines de cavaliers parurent et avançaient droit vers elle. Elle distingua le goum et son caïd, un officier et ses soldats. Elle reconnut ensuite le caïd dont le parti avait été refusé et qui jura à ses amis de prendre Hiziya par la force. La caravane, qui ne pouvait s’enfuir, se résigna à organiser sa défense. Les cavaliers mirent pied à terre et tinrent leurs positions, sous le commandement de l’ami intime de Sayed, Meguensi Bel Guenid, un redoutable guerrier et tireur d’élite. La confrontation fut du prophète Mohamed, que paix soit sur lui, se prosterna, entra dans une profonde dévotion et invoqua le Seigneur Tout Puissant de l’emmener dans les cieux, plutôt que d’appartenir à un autre homme que Said. Dieu l’entendit, la combla de clémence et exauça son vœu : Hiziya mourut là, dans l’adoration du Miséricordieux, en plein désert. Les hommes et les femmes du cortège périrent tous, écrasés par deux cents soldats dont les pertes dépassèrent le huitième. Les assaillants enterrèrent les morts et emportèrent un grand butin en or, argent et montures. Mais, Lazreg, le cheval de Sayed, put s’enfuir au galop et rentra au douar en fin de journée. Au douar de Sayed, les festivités battaient leur plein dans l’ambiance de poudre, de fantasia, de Allaoui et de youyous, dans l’attente de l’arrivée de la caravane qui s’était légèrement attardée. La grande famille vivait des moments affreux d’impatience. Des enfants faisaient le gué à la lisière du campement. Le père du marié consultait sa montre de poche à chaque minute, tendait l’ouie pour entendre l’écho, marchait, s’arrêtait, dans un mutisme total. La mère priait, se cachait le visage dans ses deux mains, essuyait ses pleurs, congédiait toute femme, pour rester seule dans son désarroi. Sayed soupirait sans cesse, n’entendait plus, ne voyait plus, déchiré par l’attente, bouleversé par l’inconnu. Le douar fut gagné par l’inquiétude, les chants et la musique s’estompèrent, la poudre ne tonnait plus, les chevaux ne hennissaient plus, ne reniflaient pas ; le temps s’égrenait lentement dans l’angoisse, s’allongeait et prolongeait les transes de chacun. Lazreg arrivait en fendant l’air, apparut seul, sans son cavalier, Meguensi Bel Guenid. Il ralentit sa course et hennit lugubrement puis, entra au douar d’un pas molle, marcha vers la grande tente, se rapprocha de son maître et pleura. Sayed sut alors qu’un malheur était arrivé, reçut un choc violent et cria avec fureur et désespoir : « Hiziya ! » Son esprit s’envola, son âme s’en alla, sa raison d’être mourut. Déjà, il n’était plus de ce monde qu’il répudia à tout jamais. Son cri, qui était déchirant, avait glacé d’effroi les êtres vivants confondus. Sayed, qui n’était plus qu’une ombre vivante, monta Lazreg et partit à la recherche de sa bien aimée, vite suivi par d’autres cavaliers. Après maintes recherches dans la steppe immense, il retrouva la petite tombe et un homme gravement blessé que les assaillants laissèrent pour mort. De sa muse, jaillirent des fragments de son ode célèbre et un mois plus tard, Lazreg périt à son tour. source: histoire tragique de Hiziya, extrait marguerite tome 1 ahmed bencherif · culture Merci 3bassia de nous faire partager cette belle histoire. Avec son arrière plan politique c'est un peu une guerre de troie à l'Algérienne. Je ne sais pas si c'est adapté déjà au Cinéma mais ça fera j'en suis, certain, un très bon film. Merci encore 3bassia. Inykan, un kabyle qui t'estime ! Citer Link to post Share on other sites
lepoète 10 Posted September 9, 2009 Partager Posted September 9, 2009 élégie Hiziya Hizya élégie extraite marguerite t 1 « Vos condoléances ô bonnes gens pour la principale des filles Ton corps endormi au coton et au tissu On le vit en sang par une nuit noire Perles dispersées sur le ventre vide de la muse Regarde les mollets parés de bracelets ô avertis Tu entendras le bruit de leur entrechoc dans la stratosphère Nous campions à Barèz l’espérance ici-bas au lever du jour Je chante l’amour au matin j’augure le sort Comme un possesseur de fortune et de trésors fabuleux La fortune ne vaut point le bruit de l’entrechoc des bracelets Quand je serai sanctifié par les ans je rencontrerai Hizziya Elle allait de grâce sublime parmi les agnelets Parée de bracelets aux chevilles Elle faisait chavirer mon esprit mon coeur et mes organes En transhumance au Tel on descendit au Sahara territoires dévalés Tentes affrétées et le baroud langoureux Lazreg me menant au royaume de Hizziya Le cortège trouva les grandes tentes de la muse Montées à Ain Azel à l’est de sidi Lahcen et Zarguattia Prit la destination de sidi Saayed Reprit chemin aux aurores Dans l’enceinte de sidi Mohamed verdoyant et fleuri Décrire sa beauté dépasse la longueur du drapeau Perle souriante au langage de maximes qu’elle m’explicitait La fille de Ahmida parait comme la lumière de la lune Seul dattier dans un jardin aux palmes ramifiées Que le vent ploya et arracha avec les pousses Je ne la croyais pas tomber, tout le temps en sécurité Ainsi ce Bon lui signifia le Visa et la dévia vers la sanctification Mon Dieu ! Mon Maître ! En cette nuit écoulée elle trépassa. Mes pleurs coulent à flots sur mes joues Mon esprit est étreint de mysticisme Et j’erre par delà les oueds et les collines Ma raison happée s’en est allée Habillée de linceul la fille de l’illustre Embrasa de flammes mon cœur La fille aux sourcils colorés mise en cercueil Dans la grande tente, son douar paré de soie tressée de cuir En procession pieuse déchirante Inhumation, reflet astral par un après midi brumeux et court Et moi jeune, de douleur, moribond Saisi d’étouffement par la trompe Fossoyeur ménage la gazelle du désert Je crains l’éboulement de roches sur Hizziya Je te conjure par le Livre et les caractères du Donateur N’épands point le sable sur Hizziya Si cela fut dans l’adversité j’aurais affronté trois escadrons Et l’aurais prise au baroud contre les gens ennemies Et j’aurais affronté toute une colonne Empêché son enlèvement et sa vente en esclavage par les soldats Mais comme cela fut de la volonté du Tendre maître de l’univers Je ne puis la ressusciter, persévérant jusqu’à notre union dans l’au-delà Mon étalon, parrain des chevaux du Tel et joueur dans les smalas Me pourfend de douleur, ayant péri de deuil Loin de son maitre trente jours après la perte de Hizziya Les rennes tombèrent de mes mains ô mon père Je pleure et ma tête a blanchi Mon œil ne se console point par la disparition des amis O mon œil dis-moi ce que tu as montre-moi ce que tu as Que Dieu te pardonne ne me dispense point de pleurer » élégie Hiziya, extrait marguerite tome 1 par ahmed bencxherif Citer Link to post Share on other sites
Allaoui 10 Posted November 2, 2010 Partager Posted November 2, 2010 Bonjour lepoète Une histoire émouvante d'une femme guerrière (Hizia bent Ahmed ben El bey) née aux années 50 du 19ème siecle, pour ne pas dire 1852 ou 1855. Elle était amoureuse de son cousin Saïyed, orphelin recueilli dès sa tendre enfance par son oncle, puissant notable de la tribu et père de Hizia. Je vous laisse admirer cette belle version, chantée par groupe DZayer: [V]http://www.youtube.com/watch?v=sZAClLNGdhI?fs=1&hl=en_US[/V] Citer Link to post Share on other sites
Guest trucmachin Posted March 19, 2012 Partager Posted March 19, 2012 Une histoire émouvante d'une femme guerrière (Hizia bent Ahmed ben El bey) née aux années 50 du 19ème siecle, pour ne pas dire 1852 ou 1855. Elle était amoureuse de son cousin Saïyed, orphelin recueilli dès sa tendre enfance par son oncle, puissant notable de la tribu et père de Hizia. Je vous laisse admirer cette belle version, chantée par groupe DZayer: [V]http://www.youtube.com/watch?v=sZAClLNGdhI?fs=1&hl=en_US[/V] J'allais justement posté cette chanson. :bash: Citer Link to post Share on other sites
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