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Une parenthèse. Je veux bien dire de bien vilains mots qui donnent des boutons, peut-être même la lèpre. Pourtant, à bien y penser, je me dis qu'il faut me retenir. Par respect aux forumistes d'ici et de l'autre forum. Il y a là des hommes et des femmes très respectables.

 

Et il y a là un jerk, un trou-de-cul au sens littéraire du terme, me rappelle même pas son nom, mettons qu'il s'appelle administrateur chose, simple d'esprit, aussi simple que sa régle. C'est quoi cette régle ? Ben, Soyons corrects. Soyons polis. Soyons lisses. Une probité de forme dont ce crétin ne cesse de se gargariser. Comme dans la vraie vie, finalement, être correct, c'est appeler quelqu'un Monsieur même quand on est en train de l'e-n-c-u-l-e-r. Pour autant que l'on reste poli, tout est permis. Non, il fait pas mauvaise impression, c'est juste qu'il ne fait pas d'impression du tout.

 

Une question, chose : Tu sais c'est quoi un état policier ? Non, c'est pas quand la police est au pouvoir. Ça c'est la dictature. L'état policier c'est quand une majorité de citoyens se réveillent le matin avec une âme de policier. Une autre question, chose : Tu sais c'est quoi un forum policier ?

Anyway, assez sur ce sujet, je crois que je vais vomir. On fera pas le point sur chose... Cette bibitte-là vaut pas de bien vilains mots, c'était pour dire c'est qui cet administrateur chose, quelqu'un à qui il n'est jamais venu à l'idée de s'effacer cinq minutes, mais qui, je le dit moins vulgairement, se met un balai dans le cul pour faire le ménage de son forum en même temps qu'il met ses copiés-collés dans ses topics à la c-o-n.

 

Tu manques pas d'air, chose... Fermons la parenthèse.

 

 

Je pense que ça va me plaire, ici... Pourquoi ? Ben, l'administrateur lol, je veux dire l'avatar de l'administrateur. L'autre soir, j'arrivais pour la première fois, et déjà crampé de rire . L'administrateur donnait de violents coup de pied à un User ( une fille si j'ai bien compris lol ), avec comme témoin le modérateur, en boucle lol. C'est bien de l'humour, j'aime bien. Ça me ressemble lol. So, je vais faire un petit test et voir si je reçois pas pas un coup de pied lol. Ah oui, c'est rien de neuf, un écrit qui date de quelques semaines, posté sur l'autre affaire, effacé par chose, celui qui manque pas d'air. Bon.

 

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Je vous préviens, je suis en forme. Mort. M'endors. Mais je suis en forme. Me suis trompé de Sudafed, j'ai pris celle pour le jour. Tellement en forme mon vieux, que je suis capable d'enfiler toutes les notes de mon carnet. Mais c'est pas toutes des perles. Voyons voir : Chevreuils, pourquoi chevreuils ? Ah oui, mais pas bon... Chandail Canada ? Ah ça, c'est mon petit neveu, ça fera juste un paragraphe, hum, non... Les corbeaux volent a l'envers ? Ben oui, c'est un documentaire sur l'Inde, la misère, pfff, pas envie de parler de misère ce soir... Cherchons plus loin, tiens au milieu du carnet...Salisbury-Epicure, new jail ? c'est OK, pas plus... Ah oui, ma dernière note : Pause PIPI ? Ayoye, ça c'est aujourd'hui, pause pipi, ça c'est bon, un beau moment mon vieux, mais c'est un peu cochon... Ensuite, ensuite Farid et les girafes ? Est vieille cette histoire, hum, non... Voyons ! Aidez-moi un peu la... Ibn-Roshd et El-Khawarezmi versus Darwin ? Quessé ça ? OK, ça me reviens, mais bon, une autre fois... 18 pour incontinence ? C'est tout, je vous jure, j'ai une note encadrée ou figure <<18 pour incontinence>> !... Que voulez-vous que je vous raconte ? Pigez un sujet, sauf le 18, pas une maudite idée de quessé cette affaire... Vous vous en foutez ? Cout'donc, je vais tirer au hasard d'abord. Bon, c'est : Salisbury-Epicure. Tant pis pour vous, c'est le sujet le plus ennuyeux... Oh, avant que j'oublie, faut que je vous donne une adresse, au cas où vous feriez une crevaison avec votre voiture a Salisbury : Salisbury Garage, sur Kelsey Road. Pouvez pas le louper, il est tout seul.

 

Vous ne pensez pas aller à Salisbury prochainement et encore moins y faire une crevaison en voiture ? Willi ya willi. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Moi non plus, je devais pas aller à Salisbury. Pourtant j'y étais. Et ce matin-là, je roulais tranquillement sur l'autoroute quand pow ! Mon pneu arrière. Voyez, il ne faut jurer de rien.

 

Cette fin d'été-la, je suis parti en vacances, une semaine je pense, avec un livre de Danièle Sallenave, écrivain et prof de littérature qui raconte un voyage qu'elle a fait. Au tout début de son carnet de route, l'auteur décrit ainsi deux femmes arabes : "des Mères, archaïques, effrontées, résolues, ignorantes, audacieuses bien que leur expérience du monde soit étroite, mais c'est de là que leur vient leur assurance sans faille... L'ignorance est une force, décrète l'auteur."

 

J'ai sursauté. Une force ? Il me semble au contraire que l'ignorance fragilise. La mienne, sur tant de choses, m'anéantit... Les ignorants que je connais sont terriblement vulnérables. Et quand ils ne le sont pas, quand leur fortune ou leur situation sociales les préservent, ils sont pathétiques. De quelle force parle-t-on ici ? J'y reviendrai.

 

C'était le premier soir de mes vacances. J'étais dans les Berkshires, cette vallée aux pieds des monts Taconic, à l'ouest du Massachusetts, qui est aux New-Yorkais et aux Bostoniens ce que les Laurentides sont aux Montréalais. Je revois la chambre du motel de ce premier soir, le couvre-lit rouge vin, ma voiture en face de ma fenêtre, ma valise trouée et mon caleçon lavé et étendu sur l'autre lit. Mon livre vient de me tomber des mains. Je suis seul et me sens merveilleusement vacant. En vacances.

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Je reprends donc. Pow ! Mon pneu arrière. Rendu au garage, Le vieux garagiste ne m'a pas dit bonjour, ne m'a pas dit comment allez-vous ce matin, il a regardé le pneu : dans une heure ?

 

Va bene.

 

Je suis rentré au premier café que j'ai croisé. j'ai re-petit-déjeuné en parcourant le journal local. Il n'est pas de miroirs de l'Amérique plus justes que ces petits quotidiens régionaux qui parlent de l'élection du nouveau shérif, et de vandalisme au high school. Voyons cela comme ça : la presse nationale parle des présidents qu'on destitue et des ouragans et des guerres qui passent, la presse régionale nous montre ces gens qui destituent les présidents et subissent les ouragans.

 

Ce jour-là, le mercredi 23 septembre (c'est la date sur mon carnet), The Berkshire Eagle ( journal local ) faisait sa manchette avec la construction d'une nouvelle prison, assortie d'une photo couleur montrant le maire, le gouverneur, les sénateurs et le shérif, pelles en main, devant un tas de sable. Ils ont des roses à la boutonnière comme pour aller au mariage de leur fille, ils ont aussi cet air satisfait des gens qui vont bâtir pour l'avenir, une école, un centre des arts, que sais-je... New Jail Becoming Reality, la nouvelle prison devient une réalité, claironne la manchette, eh oui mon vieux, tandis que le shérif exulte dans un encadré : This is a very happy day.

 

So, récapitulons : New Jail Becoming Reality, versus, this is a very happy day.

 

Des prisons il en faut. Enfin je suppose. Et je suppose que vous supposez aussi. Mais, a very happy day quand on en construit une ? Hum, pas sûr moi. Vous ? Mettons 300 cellules, 500 prisonniers, hop là, la vie ? J'ai noté dans mon carnet quelque chose sur l'autosatisfaction des démocraties libérales, leur impudeur, et comment le dissident, tout seul au Café devant son petit-déjeuner, se sent comme un fétu de paille sur le Mississippi.

 

- Pourquoi ils disent que c'est un jour heureux ?

 

- Parce tout le monde ici voulait cette prison, m'a expliqué la serveuse.

 

- Mais puisque y disent que le crime recule partout chez vous et qu'il y a moins de prisonniers qu'avant...

 

- Le crime recule pas, y a moins de prisonniers parce qu'il y a nulle part où les mettre. Parce que les prisons sont pleines.

 

Une heure plus tard, la voiture était prête. J'ai repris ma route, je passais par la grande avenue, Churchill Way, je crois. Pis, il me fallait de l'eau. À Salisbury ( agréable petite ville du nord du Connecticut ), j'ai acheté 2 bouteilles d'eau et des fruits dans une épicerie qui s'appelle Epicure Market. Pendant que le gros type pesait mes trois bananes, pour causer, comme ça, sans aucune arrière-pensée, je lui demande pourquoi Épicure. Pourquoi ce nom-là ?

Parce que le magasin s'appelait comme ça quand je l'ai acheté, me dit l'épicier.

Vous savez que Épicure est le nom de quelqu'un ?

Vous me l'apprenez, dit le gros type.

Épicure était un philosophe grec, ai-je encore ajouté sur le ton le plus neutre possible, le ton que l'on prend pour demander qu'on vous pèse 3 bananes.

So ? a demandé l'épicier en levant un sourcil dubitatif et en s'essuyant les mains sur son tablier.

 

So, ai-je noté dans mon carnet. On a écrit " Epicure " à la devanture du magasin, fait imprimer des milliers de sacs d'épicerie portant le nom d'Épicure, des centaines de gens rapportent ces sacs-là chez eux, et jamais personne ne s'est demandé dans le magasin, dans le village, et qui sait dans tout l'hémisphère nord, who is that fuckin Epicure ?

 

Je n'ai pas écrit Mississippi par hasard dans mon carnet noir. Le Mississippi ne se jette pas dans la mer, il se jette dans mon rêve d'Amérique. Large. Lent. Fort. Fort comme l'ignorance ?

 

J'y reviendrai, ai-je écrit au début ? Ah oui, l'ignorance que j'ai pas compris dans le livre de Sallenave... archaïques, effrontés, résolus, ignorants, audacieux bien que leur expérience du monde soit étroite, mais c'est de là que leur vient leur assurance sans faille.. L'ignorance est une force.

Ça colle parfaitement mon vieux... C'est bien ça La force de l'Amérique.

 

Hey, partez pas tout de suite. C'est pas vrai pour les Sudafed, c'est juste que j'ai honte de vous raconter la vraie nature de mon insomnie. Oh, pis fuck, puisque vous insistez, bon... Je roulais sur le Boulevard Gouin, j'allais a Repentigny. Et sous un pont ferroviaire, y'avait plusieurs vélos de courses, une voiture a côté, et cette fille qui me faisait signe d'avancer. Je roulais pas vite. Curieux, je regarde ce qui se passe. Et Bang ! une douzaine de filles se sont arrêtées pour aller faire pipi. Douze filles en ligne accroupies dans le fossé, parfaitement visibles de la route. Ayaye, yababa ! J'ai freiné sec. Queeeel spectacle ! J'ai lancé une blague cochonne, je les ai fait rire, j'ai poussé un peu plus, pis, jai dit merci les filles, je suis heureux, c'est mon anniversaire et je prends ce beau spectacle comme un cadeau d'anniversaire... C'est a ce moment la qu'elles ont poussé a leur tour. M'ont dit : Joyeux anniversaire, Et je vous le jure : 12 jeunes femmes se sont alignées de dos, leur culottes pas remontées. Rien que pour moi, pour me souhaiter un joyeux anniversaire lol. Queeeeeel SPECTACLE... Et c'était même pas mon anniversaire, j'ai juste dit ça, comme ça, entre autres conneries... Merci les filles, beau sport, la bicyclette.

 

Ben voilà, je suis rendu là dans mon insomnie. C'est pas une image qu'a retenu mon cerveau. Plus que ça, quelque chose qui est resté gravé, ben oui, c'est ça, une gravure lol.

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