Guerres fratricides en spectacle

[Clouseau 899]

Voilà encore le bourbier du Proche-Orient, créé par le monde dit « civilisé » sur le dos du peuple palestinien et plus tard sur celui de bien d’autres encore, qui continue de s’agrandir et de faire parler de lui. Une foultitude de plans de paix (Camp David, « feuille de route », plan arabe, etc.) n’aura servi à rien, Israël et, derrière, la grande « démocratie » américaine sont toujours là pour les saboter. Tout est bon à utiliser pour protéger les Israéliens de l’ogre arabe, qui deviendra musulman. Qu’à cela ne tienne, on créera un autre ogre, celui des islamistes (par exemple, les talibans et à leur tête un nouveau « prophète », Ben Laden). Le Mossad et les ingrédients cabalistiques doivent bien servir à quelque chose. On donnera même un nom à cette bande, Al Qaïda (en français, base). En fait, une base qui n’en est pas une, car, délogée de l’Afghanistan, elle est diffuse, aérienne, voire mentale. Que maintenant, l’insécurité et la précarité aidant, la guerre fasse rage dans la bande de Ghaza entre le Hamas et le Fatah et qu’au nord du Liban, précisément dans un camp de réfugiés ayant maille à partir avec la misère noire, s’ouvre un autre front avec une terrible violence et son cortège de malheurs et de deuils, entre l’armée libanaise et un groupuscule dit Fatah El Islam, cela relève tout simplement de la logique de la politique belliqueuse et expansionniste d’Israël. Les Arabes en sont maintenant à se rejeter la faute de « celui qui a commencé le premier » et les initiateurs de ces guerres fratricides ont de quoi clouer le bec à ceux qui les mettraient sur le banc des accusés. Il apparaît clairement que l’objectif visé consiste à ne pas poursuivre les négociations pour la paix et on fait tout pour que ce soit ainsi. Aussi, les superstratèges de la Maison-Blanche et ceux d’Israël peuvent bien persuader certains de la dangerosité de ce groupuscule de 200 personnes (un autre ogre !) affilié à Al Qaïda (le mot est lâché, il fera sûrement peur aux uns et sera le prétexte pour d’autres afin qu’ils en tirent profit). Donc, évidemment, à ces deux fronts, Israël n’est pas étranger, il y est en plein dedans. Militairement, Israël a subi il y a quelques mois un revers sans précédent au sud du Liban. Comment réparer cet affront ? Laisser traîner les choses jusqu’au pourrissement, puis allumer la mèche. Cependant, cette dernière peut être loin et même très loin de la bombe.

 

A. Boumaza