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La harga, un air à la mode !


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Ils pensent à la «harga» comme nous pensons à notre survie. La différence d’âge, qui nous sépare ne peut nous permettre de les comprendre, ou d’accepter leurs actes. Et pourtant…. Ce n’est certainement pas la misère, ou le manque de moyens, qui les poussent aux extrêmes. Ce n’est encore pas la témérité des jeunes, ou le manque de maturité, qui les inciterait à opter pour cette «harga» de fortune. Défier le temps et la nature, défier le contretemps et l’incompréhension de ces «vieux», qui veulent les attacher à un Ordre pour lequel ils n’arrivent ni à se soumettre, encore moins à accepter, est déjà une gageure qu’ils se sont mises en tête de dépasser sinon de mettre à l’écart. Nous n’arrivons pas à comprendre leurs actes car nous n’avons aucun langage à leur présenter. Aucune perspective à leur exposer ou à leur faire découvrir. Ces derniers temps, les «harragas» se multiplient et la «harga» s’organise comme une randonnée à travers laquelle nos adolescents n’entrevoient que des issues conformes à leurs rêves, à leurs désirs et à leur vouloir. Ils ne sont pas différents de nous ! Comme leurs vieux qui ont bravé le joug colonial alors qu’ils n’avaient que des pelles et des pioches, les jeunes d’aujourd’hui ont une façon différente de crier leur ras-le-bol et de nous exposer leur infinie détresse. Ils ont trouvé la parade adéquate pour nous mettre mal à l’aise et nous dire combien leur mal est profond et durable. Ils vivent mal et personne ne vient à leur rescousse. Les plaintes et les gémissements émis n’arrivent plus à nos oreilles. Et même lorsque nous les entendons, nous feignons d’ouïr leurs sons inaudibles et nous nous comportons, toujours, en tenants de glaive et en juges caractériels sinon introvertis. Comment s’y prendre face à cet acte, que nous ne comprenons point et qui nous est purement étranger ? Comment faire pour atténuer le malaise de nos jeunes et éradiquer cette façon de penser aux extrêmes? Comment leur expliquer l’utilité ou l’inutilité de ces actes qui les mettent en marge de notre façon de voir et de notre façon de concevoir? Serait-ce possible de recréer ce lien, ce pont qui permettrait à nos enfants de nous exposer leur malaise, leur façon de voir les choses et leurs raisons, fussent-elles aux antipodes de nos conceptions? Serait-ce possible de les écouter? Pas de les entendre mais de les écouter ! La différence est énorme et tant que nous n’arrivons pas, à tous les niveaux de la hiérarchie, à savoir écouter, nous ne ferons que constater tous les dégâts que nous occasionnons envers une jeunesse forte, capable du meilleur et du pire. Mon Dieu ! Leur silence est déjà une preuve formelle de nos conflits et de nos différences! N’est-ce pas ?

 

Par S.

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