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Autre passage de ma critique, les castes

 

O. Paz: «Les castes devraient disparaître, non pas pour que leurs victimes deviennent les serviteurs du dieu vorace de l’individualisme, mais pour que nous découvrions, entre elles et nous, le ferment de la fraternité.»

Quand Paz écrit cela, nous sommes donc en 1995 et de fraternité exemplaire, il n’en existe plus à travers le monde, sauf dans les défuntes organisations communistes, fascistes ou religieuses qui hantent encore les couloirs de l'histoire. On donnait alors du «camarade» à tour de phrases. Aujourd’hui, en 2012, tout comme en 1995, on ne peut que constater que le «dieu vorace de l’individualisme» engendre des ravages tous azimuts. Proposer la disparition des castes pour le ferment de la fraternité, selon une vision humaniste prétendument supérieure, est une utopie qui consiste simplement à changer le fusil d’épaule, sinon de passer de Charybde en Scylla.

 

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Prenez les Arabes qui s'interpellent par des "Oh, mon frère, oh, ma sœur!", croyez-vous que le ferment de la fraternité soit plus fort chez eux que celui des Hindous avec leur castes? Ce serait faire de la discrimination fort peu anthropologique. Les langues, par exemple, sont un handicap pour l'unité politique d'un pays, mais d'une richesse essentielle pour les différents peuples qui les parlent. Sous votre plume, fraternité rime avec égalité, dans le sens de nivellement.

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Nous avons donc parlé un peu d'histoire, (disons que, sur ce site, je n'en publie qu'une partie, sous forme de brouillon) notamment sur l'origine et la culture de l'Inde, maintenant nous allons entrer, grâce à la sensibilité et la curiosité d'Octavio Paz, dans le vif de la spiritualité. En effet, il est un des rares lettrés de renommée internationale à s'exprimer, après avoir vécu au milieu des Hindous et étudié leurs littératures, sur l'essence de la Bhagavad-gita. Il est peu fréquent de rencontrer des gens qui connaissent l'Inde. Bien sûr, tout le monde peut en deux mots vous expliquer que les gens y sont misérables pour la plupart, que la source de leurs problèmes résident dans le fait qu'ils adorent des dieux avec trompes d'éléphants et mâchoires de singes, qu'ils vénèrent les vaches, qu'il y a des parias, les intouchables, parqués dans les bidonvilles, que l'on brûle les veuves, que les enfants sans protection sont esclavages et travaillent au lieu d'aller à l'école, que l'Inde possède la bombe nucléaire depuis 1974 et qu'il y a plus d'un milliard de personnes. C'est vrai et il est bon que l'on dénonce ces horreurs, la saleté et la puanteur omniprésente, sinon seul un miracle peut sauver l'Inde de ce capharnaüm. Quand le quidam est un peu plus renseigné ou qu'il a voyagé en Inde, il sait aussi et malgré tout que la méditation, les yogis, le Gange et les cocotiers donnent à la péninsule un charme jamais démenti au cours des siècles. Mais même ceux-là, quand vous leur demandez s'ils ont lu le Mahabharata, ils vous regarderont avec des yeux hallucinés. (De nos jours, avec les collections de poche qui en fournissent de bons résumés, cela doit moins se produire...) Bref, ils sont rares ceux qui, comme Octavio Paz, vont droit à la Bhagavad-gita, qu'ils aiment, et qu'ils pénètrent plus loin encore, dans le cœur de la spiritualité hindoue, dans l'amour brûlant qui existe entre Krishna et Radha. Du moins, qui en a fait la tentative, et le mérite est grand; c'est une des fonctions des poètes de sa trempe que de faire découvrir les grands textes de ce monde à l'humanité.

 

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Je lui ai donc adressé une lettre qui commençait ainsi: C'est par hasard que j'ai mis la main sur votre livre Lueurs de l'Inde, et après l'avoir lu, je me suis senti bête de ne pas connaître l'existence d'une œuvre dont l'auteur a mérité le prix Nobel et parle si bien de l'Inde, entre autres. J'en arrive tout de suite au fait. Vous me pardonnerez d'être si direct mais un intellectuel comme vous peut se passer de formalités et ne prendra pas ombrage quant à la critique. (Cette lettre m'a valu les foudres de certains de mes amis.)

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J'ai aussi voyagé en Inde et ce pays m'a tant enchanté que j'y suis retourné plus d'une dizaine de fois.

Il m'a transformé spirituellement. Partant, j'ai fait une toute autre lecture que vous de la

Bhagavad-gita, qui a été votre « guide spirituel dans l'univers indien». Vous posez une question:

«Mais comment l'action peut-elle être légitime, comment peut-elle devenir le chemin du salut?»

et vous rajoutez, sceptique : «est-ce de la philanthropie? Pas tout à fait : Krishna parle ici

sous son aspect de dieu conservateur du monde. Krishna ne se propose pas la rédemption,

mais la préservation de l'ordre universel.» Rédemption? Il va de soi que si vous usez des

catégories théologiques du judaisme pour les comparer avec ceux de l'hindouisme, la

confusion qui en résulte ne peut jouer qu'en votre faveur. Il faudrait d'abord définir ce que l'on

entend par rédemption, du moins ce que le lecteur ou moi, en l'occurrence, comprend par votre

utilisation de ce mot. Au départ, ce vocable se rapportait à la volonté de Dieu de sauver son

peuple des mains du pharaon qui le tyrannisait. Ensuite, la notion est reprise par les chrétiens et

appliquée à la personne de Jésus-Christ, flanquée d'une autre, la parousie, fin du monde marquée

par un glorieux avènement christique. Avec la nouvelle religion, on voit cependant plus grand,

plus universel; le Sauveur n'a pas d'intérêt pour un peuple particulier, mais pour l'humanité entière.

En vérité, sous le terme de rédemption, toutes sortes de spéculations partisanes et dogmatiques

peuvent y être accolées; c'était un exercice pratiqué à souhait par les théologiens occidentaux

et repris par les philosophes des Lumières, que de jongler avec les concepts de progrès infini, de fin

du monde et de parousie. Cette mise en contexte du mot rédemption faite, je réponds à votre question.

 

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M. Paz, il me semble pourtant normal que l'action devienne le chemin du salut, tout simplement parce qu'Arjuna suit l'ordre de Krishna. Je ne vous comprends pas ici: l'ordre personnel de Dieu n'est-il pas suffisant pour rendre l'action légitime? Vous mettez en doute que la mission de Krishna soit philanthropique! Avant d'être philanthropique, elle est spirituelle. L'action spirituelle englobe automatiquement la philanthropie, la charité et la morale. C'est notre pierre d'achoppement. Krishna n'a rien à voir directement avec le mécanisme de ce monde. Krishna, Dieu, n'est pas un ouvrier. Il a pour lui des millions de trilliards d'âmes capables de ce charger de ce travail. Au mieux, il n'a qu'à dicter ses ordres. Mais c'est déjà minimiser la puissance de Dieu que de considérer les habitants du monde spirituel si médiocres au point que la création matérielle ne puisse leur être confiée, qu'uniquement Dieu fusse qualifié pour que le monde tourne rond. Et encore on se plaint! :crazy:

 

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Voici ce que j'ai reçu par courrier. Quelqu'un qui a lu mes textes sur mon blog et qui a l'air de s'y connaître,

une femme, en fait, qui pratique l'astrologie védique, d'après ce que j'ai compris. Je suis tout à fait en diapason

avec elle concernant ce qui suit. Si j'en n'étais pas certain, je dirais que c'est mon frère qui a écrit ce texte et

qu'il me joue un tour, mais il est décédé. Au moins, on constate que je ne suis pas seul à penser ainsi,

marginal mais pas seul.

 

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D'après ce qu'on nous enseigne à l'école et qui se trouve encore dans les dictionnaires et les encyclopédies,

un peuple nomade provenant du Caucase a envahi l'Inde au 2e millénaire avant J.-C et y a laissé des écrits, les Védas.

Ce peuple de nomades à peau claire serait également responsable de la dissémination des langues indo-européennes

dont feraient partie le Sanskrit, le Grec et le Latin.

 

Selon la chronologie de Max Mueller (1823-1900) des textes védiques, le plus ancien de ceux-ci, le Rig-Véda,

daterait de 1200 avant J.-C. Le problème dans la datation de l'astrologie védique, des textes védiques et des

Védas, réside dans l'âge que Mueller a attribué aux Védas (maximum 1200 avant J.-C, selon sa théorie qui est

devenue la version 'officielle'). En effet, si le Rig-Véda, qui est le texte védique le plus ancien, date de 1200

avant J.-C, il est de ce fait difficilement vraisemblable que l'astrologie védique, qui provient des Védas, ait pu

être antérieure à cette date.

 

La datation du plus ancien des Védas (1200 avant J.-C) a pour origine la "théorie de l'invasion aryenne".

Cette théorie, introduite au 19e siècle, explique que le peuple à l'origine des Védas, et par conséquent de la

culture védique, émigra du Caucase pour envahir le sous-continent indien à partir de 1500 avant J.-C. C'est

Max Muller, un orientaliste du 19e siècle, qui a 'inventé' la 'théorie de l'invasion aryenne' et qui l'a située

vers 1500 avant J.-C, pour l'accorder avec la chronologie biblique.

 

La théorie de l'invasion aryenne prit naissance comme suit : L'hypothèse de l'abbé Dubois d'une migration en

Inde d'un peuple provenant d'Asie centrale a été reprise par Muller, qui l'a transformée en "théorie de

l'invasion aryenne". Muller traduisit le mot "arya", qui signifie "noble de par sa naissance et sa façon d'agir",

par le mot "aryen" qu'il interpréta comme étant une race à peau claire, et Mueller donna ensuite le nom

de "Dravidiens" à la population à peau foncée qui occupait l'Inde avant cette prétendue invasion aryenne.

 

La théorie de ces 'races' provient d'une interprétation erronée de "la guerre entre les puissances de la lumière

et celles de l'obscurité" indiquée dans les écritures védiques antiques, et qui a donné "le combat entre peuples

à peau claire et peuples à peau foncée". Et c'est ainsi que cette partie de l'Histoire est née. On enseigne

depuis lors que des peuplades indo-européennes provenant d'Asie centrale ont envahi le sous-continent

indien vers 1500 avant J.-C et y ont laissé la littérature védique. On enseigne cela depuis plus

d'un siècle dans nos écoles occidentales mais également toujours dans les écoles indiennes!

 

Max Muller détermina ensuite, d'après le style de grammaire sanskrite utilisée dans chaque texte, que le Rig-Veda

était le texte le plus ancien et que les Upanishads étaient parmis les plus récents. Muller prit alors la naissance

de Buddha, +/- 600 ans avant J.-C, comme étant la fin de l'ère védique. A partir de cette date, et en remontant

dans le passé, il décida d'ajouter un intervalle arbitraire de 200 ans entre

différentes catégories d'écrits.

Ainsi, selon la théorie de Mueller, la hronologie des textes védiques serait celle-ci:

- Rig-Veda : 1200 avant J.-C.

- Sama-Veda, Yajur-Veda, Atharva-Veda : 1000 avant J.-C.

- Brahmanas : 800 avant J.-C.

- Upanishads, Aranyakas : 600 avant J.-C.

 

Les écritures les plus anciennes de l'Inde seraient ainsi datées, en conséquence de la théorie

de Muller sur l'invasion aryenne, de 1200 avant J.C. tout au plus.

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À supposer, monsieur Paz, que Krishna maintienne le monde, c'est pour notre bien uniquement, sans aucun profit ;

n'est-ce pas là une bien grande marque de bonté, de miséricorde de pourvoir et de conserver un lieu où l'homme

puisse se racheter, malgré ses réticences et ses rebellions? «Krishna ne se propose pas la rédemption»? Que

faites-vous donc de son conseil ultime: « Laisse-là toute autre forme de religion (matérielle, s'entend), et

abandonne-toi simplement à moi. Toutes les suites de tes fautes, je t'en affranchirai. N'ai nul crainte.»? Si par

contre vous entendez par rédemption le rachat du genre humain par la souffrance, c'est du dogmatisme chrétien,

fort discutable d'ailleurs si l'on veut en faire un archétype universel aux dépens des autres religions.

 

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Non, monsieur Paz, Krishna ne s'occupe pas de maintenir le monde, ce n'est pas son devoir personnelle.

 

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Ma mère, surtout ma grand-mère me parlait souvent de ces histoires du début du monde. Mes soeurs s'en souviennent

très peu et ne semblent pas avoir été impressionnées comme nous, les garçons. Quelque part, sur ce fil, j'ai

posté une vidéo concernant une déesse se tenant sur un lion, Badra, comme l'appelait ma mère. Je viens de retrouver

une séquence plus complète dans laquelle ma mère raconte d'oû elle détient cette statue et qu'elle est son histoire.

Je l'envoie sur Youtube et je collerai le lien ici.

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Quand la mythologie, comme la Pierre sacrée de la Mecque ou les dieux et les déesses, frappait l'esprit des peuples à travers le monde.

C'était, selon ma mère, le début de la création, il y a des milliers d'années.

Note: ma mère n'est qu'une dame sans éducation, sachant à peine lire l'arabe et le français.

 

[YOUTUBE]G0iupXYWDEI[/YOUTUBE]

 

Ma mère retrace l'origine de la statuette de Badra que ma sœur possède chez elle, la déesse à plusieurs bras assise sur un lion.

Ma grand-mère me contait ce genre d'histoires lorsque j'étais enfant.

C'est elle qui m'a donné mon premier livre sur la spiritualité hindoue vers l'âge de 17 ans.

Il a définitivement tracé mon destin et ouvert mon esprit à la dimension universelle des religions.

Mais, pauvre grand-mère, musulmane incontestable et pieuse à mourir, ne pourra jamais accepter cette responsabilité, je lui rétorquais toujours que c'est elle qui m'a inspiré à emprunter cette voie du Yoga.

Elle est morte depuis plus d'une décennie.

C'était l'être que j'ai le plus aimé au monde, après ma femme.

Récemment, lors d'une visite chez mes parents, ce qui est assez rare, j'ai demandé à ma mère ce qu'il en était de ces légendes.

Son récit prouve que mes fugaces souvenirs ne sont pas le fruit de mon imagination.

Malheureusement, pour ceux qui ne comprennent pas la langue, le vidéo est en algérien.

À un moment donné, on voit mon père qui l'écoute sagement, mais je me doute de ce qu'il a sur le coeur.

Mon père est le fils de ma grand-mère.

Il détestait lorsqu'elle s'exprimait ainsi.

D'ailleurs, il lui interdisait ce genre d'épanchement imaginaire.

Ma mère, avant ma naissance, fréquentait un marabout qui lui mettait des drôles d'idées dans la tête.

Mais, aujourd'hui, pour honorer ma visite, il l'écoute lorsque je lui pose des questions, surpris mais indifférent à tant de naïvetés fabuleuses.

:crazy:

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Quand la mythologie, comme la Pierre sacrée de la Mecque ou les dieux et les déesses, frappait l'esprit des peuples à travers le monde.

C'était, selon ma mère, le début de la création, il y a des milliers d'années.

Note: ma mère n'est qu'une dame sans éducation, sachant à peine lire l'arabe et le français.

 

[YOUTUBE]G0iupXYWDEI[/YOUTUBE]

 

Ma mère retrace l'origine de la statuette de Badra que ma sœur possède chez elle, la déesse à plusieurs bras assise sur un lion.

Ma grand-mère me contait ce genre d'histoires lorsque j'étais enfant.

C'est elle qui m'a donné mon premier livre sur la spiritualité hindoue vers l'âge de 17 ans.

Il a définitivement tracé mon destin et ouvert mon esprit à la dimension universelle des religions.

Mais, pauvre grand-mère, musulmane incontestable et pieuse à mourir, ne pourra jamais accepter cette responsabilité, je lui rétorquais toujours que c'est elle qui m'a inspiré à emprunter cette voie du Yoga.

Elle est morte depuis plus d'une décennie.

C'était l'être que j'ai le plus aimé au monde, après ma femme.

Récemment, lors d'une visite chez mes parents, ce qui est assez rare, j'ai demandé à ma mère ce qu'il en était de ces légendes.

Son récit prouve que mes fugaces souvenirs ne sont pas le fruit de mon imagination.

Malheureusement, pour ceux qui ne comprennent pas la langue, le vidéo est en algérien.

À un moment donné, on voit mon père qui l'écoute sagement, mais je me doute de ce qu'il a sur le coeur.

Mon père est le fils de ma grand-mère.

Il détestait lorsqu'elle s'exprimait ainsi.

D'ailleurs, il lui interdisait ce genre d'épanchement imaginaire.

Ma mère, avant ma naissance, fréquentait un marabout qui lui mettait des drôles d'idées dans la tête.

Mais, aujourd'hui, pour honorer ma visite, il l'écoute lorsque je lui pose des questions, surpris mais indifférent à tant de naïvetés fabuleuses.

:crazy:

salam, un plaisir de te lire:)

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salam, un plaisir de te lire:)

 

Merci à toi, le plaisir est pour moi. Aziz

----------------------

 

 

Voici la suite à ma réponse à O. Paz. C'est un peu plus difficile mais si on ne comprend pas ça, il faut laisser tomber

et faire comme dans le monothéisme: Un Dieu (abstrait au max) à l'exclusion de tous les autres.

 

Non, M. Paz, Krishna ne s'adresse pas à Arjuna « sous son aspect de dieu conservateur du monde », ce n'est pas son rôle. Dans le dixième chapitre de la Bhagavad-gita, sa position est clairement définie. Il montre à son ami Arjuna, qui se trouve aussi être un grand dévôt complétement dépendant de lui, sa forme cosmique (image 2), puis celle de Narayana et termine par son aspect le plus intime: l'avatar de Krishna, à deux bras. Ce n'est pas à proprement parlé Krishna qui maintient le monde, mais Vishnou, ce qui n'est pas tout à fait pareil. Où sont les dites activités de conservation qu'accomplit Krishna ? Krishna est un lila Avatar, et non un guna Avatar. Guna signifie mode matériel (il y a trois modes: la passion, la vertue et l'ignorance). Vishnu, le guna avatar, est la déité de la vertu, il maintient; Brahma est le guna avatar de la passion, il crée; et Shiva, le guna avatar de l'ignorance, il détruit. C'est pour rétablir les principes de la religion que Krishna descend en ce monde, précise-t-il, chaque fois que l'irréligion s'élève, mais surtout pour délivrer ses dévots. Dixit la Bhagavad-gita ou, littéralement, Le chant du Bienheureux. Et -pour leur donner du plaisir, c'est le sens de lila. Pour délivrer ses dévots, précise-t-il au sujet de sa venue en ce monde. N'est-ce pas là encore une marque suffisante de rédemption?

 

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Rendez-vous compte, monsieur Paz, Krishna, le Seigneur suprême, la déité de tant de fidèles, apparaît en personne!

N'est-ce pas un acte merveilleux ? «La nature matérielle agit sous ma direction», d'affirmer encore Krishna, (il fait

alors allusion à Vishnou). D’un simple regard, Dieu manifeste les univers. Peut-on croire par conséquent qu'il ait besoin

de se déplacer pour conserver ce monde ? Puisqu'il le dit! Si Krishna lui-même descend en ce monde, c'est par

amour pour ses créatures. Mais ce n'est jamais Krishna qui tue ou qui s'occupe de politique, de conservation,

malgré les apparences. Les écritures décrivent, pour ces occurences, Narayana, un autre forme de Krishna à

quatre bras; elle n'a pas les mêmes caractéristiques. Les écrits font une distinction entre le Krishna de Mathura,

puis plus tard celui de Dwarka quand il y déménagea, appelé Vasudeva et adoré avec faste et vénération, d'avec

celui du village de Vrindavane, Govinda (un autre nom de Krishna), le garçon vacher adoré plus intimement

comme un enfant, un ami, un parent ou un amoureux. Quand, après avoir été prié par Arjuna, tel que relaté

dans la gita, Krishna montre sa forme universelle, Arjuna, effrayé par cette terrible vision, l'implore de

revenir à son identité première, celle de Personne suprême, de Govinda, son ami le plus cher. Krishna lui

dévoilera alors sa forme à quatre bras, celle de Narayana; mais c'est seulement lorsqu'il reprendra l'originelle,

celle à deux bras, qu'Arjuna se calmera. Tout cela est connu et expliqué dans la Bhagavad-gita dont vous parlez

et que vous aimez tant.

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Guest Lyndz
Quand la mythologie, comme la Pierre sacrée de la Mecque ou les dieux et les déesses, frappait l'esprit des peuples à travers le monde.

C'était, selon ma mère, le début de la création, il y a des milliers d'années.

Note: ma mère n'est qu'une dame sans éducation, sachant à peine lire l'arabe et le français.

 

[YOUTUBE]G0iupXYWDEI[/YOUTUBE]

 

Wow, je me rappelle de cette histoire, ma grand-mère Allah yerhémha nous la racontait aussi, avec moins de détails (ou alors j'ai dû oublié),

d'ailleurs on utilise parfois l'expression "sbé3 fémou fayéh" pour faire ressortir l'impact que peut avoir des mots blessants sur une personne.

Ça m'a fais plaisir de replonger dans un de mes souvenirs d'enfance :)

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Wow, je me rappelle de cette histoire, ma grand-mère Allah yerhémha nous la racontait aussi, ---

Ça m'a fais plaisir de replonger dans un de mes souvenirs d'enfance :)

 

J'aime :)

 

____________________

 

Voici le poème de Sri Sankara (VIIIème siècle ... ?)

 

Salutation à lui, suprême source de lumière (brahman comme je le mentionnais plus haut)

Que Brahma, le créateur, Varuna, Indra (dieu du vent et dieu des dieux, Indra. Tous mortels.)

Shiva, Marut et tous les êtres divins (Shiva, lui, est spécial et immortel...)

Louent par des hymnes choisis,

Dont les gloires sont chantées

Par les versets des Védas

Et que glorifient les chantres du Sama (un des Védas),

Lui dont les Upanishads proclament les gloires

Dans un cœur retentissant,

Que voient les yogis absorbés

Dans une parfaite méditation,

Et dont les hordes de dieux et de démons (même catégorie mais opposés en qualité)

Ne saisissent pas l'envergure,

À lui, Dieu suprême, Krishna, toutes salutations.

Nous te saluons!

Nous te saluons!

Nous te saluons!

 

Et juste avant de mourir, il chantonna un hymne dont voici les dernières ligne: «Sots que vous êtes, adorez simplement Govinda, adorez Govinda, adorez Govinda. Vos connaissances grammaticales et vos jeux de mots ne vous seront d'aucun secours à la mort.» Il faut préciser que Sankara était un acarya, un des piliers de la transmission du savoir védique, c'est-à-dire maître et fondateur d'une succession de maîtres et disciples*. On lui attribut (à tort selon moi, le mérite d'avoir chassé le bouddhisme de l'Inde. (Dans un essai, j'ai montré que c'était son adversaire, Kumarila Bhatta qui a réussi ce tour de force, en rétablissant la suprématie des Védas. Sankara n'a fait que continuer dans cette veine. Il est en outre réputé pour son interprétation du Védanta et d'avoir pris l'Ordre du renoncement, le sannyase, au début de son adolescence. Il n'a jamais eu de relation sexuelle (ce qui était fréquent en son temps.)

 

* Il y a quatre successions discipliques, plus la sienne.

 

Je continue avec lui...

 

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Ah, quand je relis tout cela et que je vois ce brouillon que je ne peux plus corriger, cela me fait grimacer. Mais tout est mieux écrit sur mon blog avec plus d'illustrations.

 

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Pour ceux qui veulent approfondir, ceux qui aiment "philosopher" ou comprendre plus sérieusement la philosophie hindoue, qui veulent devenir des penseurs non dogmatiques mais universels, j'en fais une critique sévère à partir d'un livre, tout comme je m'y prends ici avec O. Paz. Donc, à lire en suivant ce lien:

Tout est Un et moi je suis Dieu - Le blog de Ahmed

.

 

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Nous continuons avec Sri Sankara:

Et juste avant de mourir, il chantonna un hymne dont voici les dernières lignes: «Sots que vous êtes, adorez simplement Govinda, adorez Govinda, adorez Govinda. Vos connaissances grammaticales et vos jeux de mots ne vous seront d'aucun secours à la mort.» Il faut préciser que Sankara était un acarya, un des piliers de la transmission du savoir védique, c'est-à-dire maître et fondateur d'une succession de maîtres et disciples*. On lui attribut, à tort selon moi, le mérite d'avoir chassé le bouddhisme de l'Inde. (Dans un essai, j'ai montré que c'était son adversaire, Kumarila Bhatta qui a réussi ce tour de force, en rétablissant la suprématie des Védas. Sankara a continué dans cette veine. Il est en outre réputé pour son interprétation du Védanta et d'avoir pris l'Ordre du renoncement, le sannyase, au début de son adolescence. Il n'a jamais eu de relation sexuelle (ce qui était fréquent en son temps.) Sankara fait partie d'une tradition religieuse qui nie la diversité spirituelle dans laquelle existerait un Dieu en personne. Dans cette tradition, le brahman, la Lumière divine, est la réalité ultime, Dieu. C'est la raison pour laquelle ses adversaires qualifient sa philosophie de "bouddhisme caché", une forme d'athéisme acceptable pour les religieux naïfs. En ce sens, son poème à l'adresse de Govinda, dénonçant la masturbation intellectuelle comme fin en soi, est significatif. On nomme les spiritualistes engagés sur cette voie des mayavadis (tout est maya, illusion; seul existe atman, l'âme, qui se confond, lorsqu'elle réussit à s'échapper des griffes de maya, avec le brahman. En d'autres mots, par cette fusion, l'être devient Dieu. Évidemment, cette doctrine, très répandue en Inde, et partout dans le monde, sous forme de soufisme par exemple, ne fait pas consensus; elle est plutôt rejetée par les croyants, surtout les vaishnavas (adorateurs de Vishnou), comme une hérésie. Pour les dévots de Vishnou, la lumière divine, le brahman, existe bel et bien, mais il est l'énergie brillante comme le soleil qui émane du corps de la personne suprême, Dieu. Exemple, voici un verset de la Isha Upanishad: «C'est par un masque d'or pur qu'est recouverte la face de la vérité. Ô Soleil nourricier, dévoile cette face pour moi, fais-la connaître à celui qui est fidèle à la loi de Vérité.» Personnellement, je préfère cette traduction: « Ô mon Seigneur, maintien de la vie, ta radiance m'éblouit et me cache ton vrai visage. Enlève, je t'en prie, ce voile de lumière, et révèle-toi à ton pur dévot.»

 

Mais depuis quand la vérité est-elle gagnante? Qui a envie d'une vérité qui fait mal à un mensonge qui réjouit, comme diraient chez moi les berbères? Pour cette déraison, Sankara a su apporter une solution au désastre philosophique et théologique qui ravagait l'Inde. Cependant, même les vaishnavas reconnaissent sa grandeur d'âme, sa personnalité extraordinaire, sa force intellectuelle et sa détermination à suivre ses devoirs ainsi que les codes du yogi.

 

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* Il y a quatre successions discipliques, plus la sienne.

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Je ne comprends pas non plus l'affirmation «Cependant, jamais les hindous n'ont déduit de ce principe l'existence

d'un Dieu créateur du monde et de l'humanité.» Pourtant Krishna précise clairement dans le dixième chapitre

que "De tous les mondes, spirituels et matériels, je suis la source, de Moi tout émane". Encore vous

aurait-il fallu définir sur ce point la position de Krishna. Il apparaît par vos commentaires que chez les

hindous « C'est le divin -non une divinité- qui est la force créatrice, la matrice du cosmos. » C'est de

l'Aristotélisme, ça, ou une présentation impersonnelle des Upanishads. Rien à voir avec la Bhagavad-gita. Il s'agit,

en premier lieu, de reconnaître que, d'après la perspective de la Bhagavad-gita, Krishna est l'Être

et le Dieu originel et personnel, ce que nous confirme Arjuna par les expressions purusam sasvatam et

adi devam (la personne originelle et le premier des dieux). Je ne voudrais pas m'étendre sur ce

sujet mais il est primordial d'admettre que la relation entre Arjuna et Krishna est personnelle, que Krishna

est Dieu et que leur individualité est éternelle. "Jamais, lui dit-il, ne fut le temps où nous n’existions, moi,

toi et tous ces rois; et jamais aucun de nous ne cessera d'être." Votre phrase déductive, « L'univers (dans la

tradition indienne) n'a pas été créé; par conséquent, là où il n'y a pas de seigneur et maître, il ne peut y avoir

commandement ni désobéissance » est donc à reconsidérer.

 

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À Puskar, il y a le seul temple où Brahma, le créateur de l'univers (et non du monde) est adoré. Ceci est raconté

dans les Puranas. Ici, le monde a été créé, et c'est Brahma, une personne, "une divinité" pour reprendre votre

vocable, qui s'en est chargé. Pour en savoir plus sur Brahma et la création, suivez ce lien, je donne des explications: Brahma: le début du monde - Le blog de Ahmed

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salam

 

adolf hitler était un passionné par ce genre de récits anciens, en effet, d'après ce que j'ai pu lire sur le sujet, pour faire sa campagne nazie, il s'est inspiré de la bataille de kurukshtra, si je retrouve le doc je le posterais ici inshaa Llah.

 

Ca expliquerait qu'il ait emprunté la svatiska hindou comme symbole du nazisme :eek:

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adolf hitler était un passionné par ce genre de récits anciens,

je le posterais ici inshaa Llah.

Nous attendons, que Dieu t'aide à le retrouver.

 

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Pour ce qui est de mes références, c'est sérieux. À la rigueur, je lis Alain Daniélou, parce qu'il

sait de quoi il parle. Du moins, beaucoup plus qu'Octavio Paz qui, lui, s'y intéressait en poète.

Quand je dis poète, j'y joins une pointe de cynisme. Un autre prix Nobel, Sartre, mais qui a

refusé le prix par protestation, en a brossé un portrait désastreux. Je sais que Sartre n'était

pas son ami, mais Paz reconnaissait volontiers en lui sa force d'analyse dans ses essais.

Bref, je vous place ici cet vidéo qui met en scène de grands intellectuels, notamment Legolf,

Alain Danielou et Georges Steiner. Ce dernier, avec son livre sur Hitler qui a fait scandale.

 

C'est mieux d'écouter les idées de la bouche du cheval, comme disent les anglais, que les

ragots du téléphone arabe.

 

[YOUTUBE]XIgR-OaUm_U[/YOUTUBE]

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Il est vrai cependant que vous faites exception du cas de Krishna, ce qui n'est pas évident dans votre présentation. Soyons précis, son enseignement a toujours plus ou moins existé et il réitère cette vérité à Arjuna sur la bataille de Kurukshetra: "J'ai donné cette science impérissable, la science du yoga, à Vivasvan, le deva du soleil, et Vivasvan l'enseigna à Manu, le père de l'humanité. Et Manu l'enseigna à Iksvaku. Savoir suprême, transmis de maître à disciple, voilà comment les saints rois l'ont reçu et réalisé. Mais au fil du temps, la succession disciplique s'est rompue, et cette science, en son état de pureté, semble maintenant perdue". Vous avez donc raison quand vous affirmez que Krishna ne propose rien d'autre que ce qu'on connaissait déjà; il n'a rien à inventer, tout est déjà dit. Ce qui porte à confusion c'est votre manière de retrancher si catégoriquement la culture védique de l'enseignement de la Gita.

 

Puisque pour vous, je cite: « Le sannyasin n'est pas un rédempteur: il ne veut pas sauver le monde. Il sait que le monde est condamné d'avance...» Pourtant, il y a une pléthore de sannyasses rédempteurs notoires: les Alvars, dont la tradition a engendré le fameux Ordre de Ramanuja, ce dernier étant lui-même un sannyasse qui initiait des individus de très basse extraction. On n'omettra pas, bien sûr, Vyasa qui a offert au monde non brahmanique une littérature prodigieuse, et par surcroît supérieure; Narada qui, sans repos, sannyasse par excellence, prêchait les gloires de Narayana; Madva, Visnuswami, Chaitanya, et tant d'autres. Tous ont voulu délivrer le monde Vous n'êtes pas sans savoir que, selon cette théologie, un sannyasse, ou le guru, lorsqu'il prend des disciples, les délivre de leur lourd karma en absorbant leurs péchés. C'est le principe même de l'initiation. N'est-ce pas ce que vous appelez de la rédemption?

 

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L'Inde n'a pratiquement pas connu l'intolérance religieuse (ce qui a bien changé ces dernières années). Elle a accueilli à bras ouverts juifs, chrétiens, zoroastriens, etc., quand ils furent persécutés dans leurs pays. Par conséquent, différents courants de pensée se sont côtoyés et se côtoient encore. L'impersonnalisme (Dieu n'est pas une personne mais une force) et le personnalisme (Dieu est un être vivant, une personne) sont deux fortes tendances qui se sont toujours confrontés, philosophiquement. Malencontreusement, même lorsque vous parlez de Krishna ou de la Bhagavad-gita, vous vous referez aux vues de Shankara, à l'impersonnalisme, à l'inconditionné : « La doctrine de Krishna est celle de l'action/non-action. » La doctrine de Krishna est celle de la bhakti, M. Paz, de la dévotion, de l'amour. Le neuvième chapitre, entre autres, n'enseigne que ça.

 

IMG_0143.jpg

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Pour expliquer « qu'est-ce qui fait tourner la roue des réincarnations?», vous vous servez d'un texte bouddhiste, dont l'enseignement est aux antipodes des Védas, et, sans crier gare, vous enchaînez sur le concept hindou: «La libération ne signifie pas le salut au sens chrétien du terme. Il n'y a pas d'âme ou de personne à sauver: le libéré se délivre de l'illusion du moi ; son être est l’Être. » À la lumière du verset cité plus haut (Jamais ne fut le temps où nous existions, Moi, toi et tous ces rois; et jamais aucun de nous ne cessera d'être), il est clair que vous exposez une opinion fausse et fâcheuse pour la tradition vaishnave, la tradition théiste. Par une explication biaisée vous mettez le jaïnisme, le bouddhisme et l'hindouisme dans le même sac. Plus loin vous continuez ainsi: «Le libéré s'affranchit de l'existence dans le flux temporel et pénètre dans l'inconditionné. [...] La différence avec l'idéal chrétien est radicale : le salut, pour le chrétien, se confond avec l'entrée au royaume des cieux. Un royaume est une entité collective, et le ciel une société parfaite peuplée de bienheureux et de saints. Tout le contraire de la libération solitaire en Inde. » Ici vous m'étonnez franchement. Déception totale.

 

Peut-être Paz ne savait-il pas que pour les chrétiens, à l'origine, comme pour les juifs et les musulmans, l'âme est une notion païenne qui ne prendra sa place dans le monothéisme qu'avec l’influence grecque. C'est le corps, selon l’orthodoxie, qui ressuscite, non une âme.

tombe-ange-mort-reincarnation.jpg

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Dans le monde entier, Monsieur Paz, il n'y a pas d'exemples comparables aux descriptions du monde

spirituel telles qu'on les trouve dans les textes hindous! Ils excellent en la matière. Que de magnifiques

illustrations de cours d'eau, forêts, plantes, hermitages, femmes, hommes et animaux! La variété infinie

des âmes, leur dévotion pour un Dieu suprême, qu'on désigne sous de millions de Noms* comme

Rama, Govinda, Krishna ou Keshava, les activités, les émotions, les couleurs, et tant d'autres

aspects de cette réalité figurent avec force détails dans le Bhagavat-Purana par exemple. Ce maître-livre

de Vyasa, l'auteur du Vedanta, est également considéré par les vaishnaves (théistes), comme l'apothéose de

la littérature spirituelle, et même védique.

 

*Les milles noms de Vishnou (sahashranama), mais Dieu en a des millions...

 

[YOUTUBE]CmhD1zR7aKA[/YOUTUBE]

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Vous avez une bien piètre opinion des Puranas alors qu'ils représentent une manne inestimable de connaissances et de révélations. Encore faut-il savoir en profiter. À aucun moment, monsieur Paz, Krishna n'encourage à fusionner dans le brahman pour perdre son individualité. Au contraire, Il nous incite aux actes de dévotions, intrinsèques à son royaume. M. Esnoul, dans son livre Ramanuja et la mystique vishnouite fait la remarque suivante : « L'une des caractéristiques des milieux bhakta est le sentiment de la collectivité religieuse. Les textes classiques et plus encore les textes épiques, font une place considérable au renonçant.» Chez les bhakta le comportement se révèle diffèrent : on reconnaît comme l'un des moyens de sanctification, et non des moindres, la fréquentation d'autres dévots avec lesquels on chantera en commun et on louera sans cesse la divinité.

 

Caitanya-krishna-amour-dieu.jpg

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Étrange également cette affirmation: « Aucun des grands textes indiens qui abordent la question ne mentionnent les autres: la majorité des humains. C'est un trait qui sépare nettement l'hindouisme du christianisme. [...] L'idée d'une société juste n'apparaît pas dans la tradition philosophique hindoue. »

 

Là, on pose le livre, on enlève ses lunettes et l'on réfléchit à cette allégation pour le moins bizarre. De quoi parle-t-il? Octavio Paz n'est pas un écrivain mineur, ni un touriste épris de la beauté et de l'énergie spirituelle qui auréolent l'Inde; ce faisant, il aurait décidé d'écrire un livre sur le pays. En cours de rédaction, il se serait rendu compte de l'injustice fondamentale qui y règne. Non, Paz était l'ambassadeur du Mexique! Il y a vécu six ans et, en outre, il disait de la Bhagavad-gita que c'était pour lui un livre de prédilection. Pourquoi, alors, écrit-il une chose pareille: que « L'idée d'une société juste n'apparaît pas dans la tradition philosophique hindoue»? Qu'un Michel Onfray décide de découvrir l'Inde en se rendant deux semaines à Bénarès et qu'il ponde un livre avec tous les préjugés et les clichés qui en sont la conséquence, on peut bien le comprendre et lui pardonner, même s'il est philosophe, après tout ceux-là affirment tout et leur contraire au fur et à mesure que leur ego s'ouvre ou se referme sur les réalités autres que le monde qui pend à leur nez; mais pour Paz, alors là, son jugement me laisse perplexe!

 

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