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le soufisme et ces pratiques


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Le soufisme (arabe : تصوف [tassawwuf]) désigne le côté ésotérique de l'islam qui existait de manière ineffable aux premiers temps de l'Islam et a fini par être désigné par le mot "tassawuf", lequel est rendu par "soufisme" en français. L'essentiel des confréries soufies sont d'obédience plutôt sunnite (elles reconnaissent la légitimité des quatre premiers califes de l'Islam). Cependant il existe en pays chiite aussi certaines manifestations du soufisme ; dans le Chiisme, le terme irfan désigne la discipline de la connaissance mystique dans l'enseignement religieux, ce qui le rapproche considérablement du soufisme.

 

Le mot soufisme a été forgé à partir du mot "el-soufiya" qui désigne en arabe l'homme qui a réalisé pleinement sa spiritualité et qui est arrivé au terme de la Voie. Tous les gens qui suivent le chemin du "tassawuf" ne sont pas des "soufis" mais des "aspirants" à la voie spirituelle, guidés par des "soufis", ou encore des maîtres spirituels.

 

Le tassawwuf consiste à pratiquer l'Islam, tout d'abord comme tous les autres musulmans, et à en faire plus tant au niveau des prières, que du jeûne... On retrouve aussi des pratiques ascétiques pour purifier l'ego et surtout le "dhikr", qu'on pourrait traduire par "rappel", qui consiste à se remémorer Dieu notamment en répétant des noms divins, seul ou à plusieurs. Il est à noter qu'il existe plusieurs modalités de "dhikr". Une autre pratique régulière que l'on retrouve dans le "tassawuf", c'est la récitation de bénédictions sur le Prophète Muhammed. Le tassawuf a pour but de conduire au degré de l’excellence de la foi et du comportement (al-ihsân) qui, par la purification du cœur, conduit à la sincérité spirituelle (ikhlâs) permettant d’accueillir la Lumière divine, par laquelle on connaît, par laquelle on voit ; mais peu arrivent à ce but. Celui qui arrive au but - le soufi -, après avoir mené le grand combat, dépouillé de son individualité (ego) et délivré de toutes les visions partielles et illusoires qui y sont attachées, prend vie en Dieu, et n’agit que par Lui ainsi qu’Il l’a dit : « Mon Serviteur ne s’approche pas de Moi par quelque chose que J’aime davantage que par les actes que Je lui ai prescrits, Il ne cesse de s’approcher de Moi par les œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je suis l'ouïe par laquelle il entend, la vue par laquelle il voit, la main par laquelle il saisit… » (Hadith qoudsi rapporté par Al-Bokhari)

 

Les gens du tassawuf, souvent critiqués par ignorance ou par envie, produisirent un certains nombre de versets ou de hadiths pour confirmer leur pratique, du dhikr par exemple par ce verset coranique, quoiqu'il y en ait d'autres qui aillent dans le même sens :

 

« Reste en la compagnie de ceux qui, matin et soir, invoquent leur Seigneur en désirant sa Face. »

(Coran XVIII ; 28)

 

Voici le propos d'un maître spirituel actuel:

 

« L'islam est la religion de l'unicité de Dieu, de l'amour et de la paix. Il symbolise l'effort permanent, le combat incessant pour l’excellence du comportement, et la sincérité du culte ; le soufisme en est le cœur. C'est la voie de la connaissance de Dieu, et de la sérénité de l'âme. »

(Hamza al Qâdiri al Boutchichi)

 

Le soufisme n'a rien à voir avec le courant monastique chrétien, car le Coran récuse clairement la vie monastique.

 

« Ils (les chrétiens) ont inventé la vie monastique – que Nous n’avions nullement prescrite – poussés par le désir de plaire à Dieu. »

(Coran LVII ; 27)

 

 

les pratiques

Le soufisme est reconnu par les quatre écoles juridiques (madhhab) sunnites, et les quatres fondateurs sont reconnus pour être eux-mêmes des soufis, au sens véritable du mot, c'est-à-dire des saints et par les chiites comme une expression de la foi islamique.

 

Le terme soufi désigne un individu parvenu à la réalisation spirituelle totale mais un aspirant à une telle réalisation intérieure devrait être appelé moutaçawwif (مُتَصَوِّف [mutassawwif]).

 

Les maîtres soufis se sont servis de la terminologie coranique pour décrire différents degrés de réalisation spirituelle. Ils distinguent trois phases dans l'élévation de l'âme vers la connaissance de Dieu : d'abord l'âme gouvernée par ses passions. Le postulant à l'initiation, qui est considéré comme étant à ce stade, est appelé mourîd (مُريد [murīd], novice; nouvel adepte; disciple). Vient ensuite le degré de l'âme qui se blâme elle-même, c’est-à-dire qui cherche à se corriger intérieurement, l'initié qui parvient à ce stade est appelé salîk (farsi : سالك [sālik], voyageur) itinérant, allusion au symbolique « voyage intérieur ». Puis le troisième et dernier niveau est celui de l'âme apaisée, réintégrée à l'Esprit.

 

Les soufis se sont organisés en confréries (turuq, pluriel de tarîqa; chemin, voie) fondées par des maîtres spirituels (chaykh) qui furent pendant un certain temps et encore beaucoup aujourd'hui des descendants du prophète Mahomet par son cousin Ali et sa fille Fâtima. Chaque soufi doit faire état d'une « chaîne » (silsilah) qui le rattache par différents intermédiaires à l'enseignement du Prophète. Toutes les voies spirituelles remontent de toute façon à 'Ali ibn Abi Talib, et par conséquent au Prophète. L'exercice spirituel que les soufis privilégient est le dhikr (remémoration, souvenir); il s'agit d'une pratique consistant à évoquer Allah (Dieu) en répétant Son nom de manière rythmée et en restant centré sur Sa pensée. Le dikhr est considéré comme une pratique transformatrice de l'âme, car on juge que le nom d'Allah possède une sorte de valeur théurgique qui agit sur l'âme.

 

Les premiers groupes de soufis s'organisèrent à Koufa et à Bassorah dès le VIIIe siècle de l'ère chrétienne, puis à Bagdad au IXe siècle. Le soufisme est surtout implanté dans les régions tardivement converties à l'Islam : en Asie centrale, en Inde, où il fut l'un des fers de lance de l'islamisation, et dans le monde turc. C'est à cette époque qu'apparurent les premières confréries, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de tassawuf mais il était pratiqué plus individuellement.

 

Le soufisme est un courant ésotérique qui professe une doctrine affirmant que toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (exotérique ou zahir) et un aspect intérieur caché (ésotérique ou batin). Il se caractérise par une forme de renoncement aux biens matériels (piétisme) et une volonté de recherche de l'extase, ou plutôt de « l'extinction » (al-fana'), c’est-à-dire l'annihilation de l'ego pour parvenir à la conscience de la présence de l'action de Dieu en soi : Le moi individuel doit être sacrifié pour laisser place à l'Esprit, étincelle divine en l'homme :

 

Il l'a formé harmonieusement puis lui a insufflé de Son esprit.

Le Coran (XXXII; 9)

Le soufisme se présente donc comme l'aspect intérieur de l'Islam.

 

Les confréries soufies furent persécutées par certaines autorités du sunnisme car jugées hétérodoxes par certains docteurs de la loi musulmane et car alliées au chiisme. Aujourd'hui encore les courants les plus orthodoxes cherchent à diminuer l'influence des confréries soufies dans le monde, le soufisme étant considéré comme un instrument pour sortir du cadre d'une forme d'orthodoxie stricte et littérale et, surtout, comme une dérive superstiteuse et, parfois, paganiste. En Perse la dynastie des Séfévides était issue d'une dynastie soufie

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  • 6 years later...
Guest rechveret

Les écoles soufis se réclament du Prophete (pbsl) et de Ali ibn abi talib (ra)

On trouve le meilleur exemple de ce principe dans la position de ‘Ali ibn Abî Tâlib. Le shiisme est essentiellement « l’Islam de ‘Ali », lequel représente pour les shiites l’autorité « spirituelle » et «temporelle» après le Prophète. Dans le sunnisme aussi, ‘Ali est à l’origine de presque tous les ordres soufiques, et il est l’autorité spirituelle par excellence après le Prophète. Le célèbre hadîth, «Je suis la cité de la connaissance et ‘Ali en est la porte », qui est une référence directe au rôle initiatique de ‘Alî dans l’ésotérisme islamique, est accepté par les shiites aussi bien que par les sunnites. Mais « la régence spirituelle » (khilâfah rûhânîyah) de ‘Ali paraît au soufisme dans le monde sunnite non pas comme quelque chose de shiite, mais comme reliée directement à l’ésotérisme islamique, en soi-même.

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Guest rechveret

En Islam en général et dans le soufisme en particulier, le saint s’appelle wali (waliallâh, ami de Dieu) et la sainteté (wilâyah). Dans le shiisme, toute la fonction de l’Imam est associée avec le pouvoir et la fonction de ce qu’en persan on appelle walâyat et qui dérive de la même racine que wilâyah et a un rapport intime avec elle. Même quelques autorités ont considéré ces deux notions comme étant identiques. En tout cas, selon le shiisme, le Prophète de l’Islam, comme tous les grands prophètes avant lui, a eu en outre la fonction prophétique d’avoir été le messager d’une nouvelle législation divine (nubawwah) et (risâlah), a eu aussi la fonction du guide spirituel et le pouvoir initiatique (walâyat) qu’il a transmis par l’intermédiaire de Fâtimah à ‘Alî, et de ‘Alî à tous les Imams. Etant donné la présence perpétuelle de l’Imam, cette fonction et ce pouvoir sont toujours présents et peuvent guider les hommes dans la vie spirituelle. « Le cycle d’initiation » (dâ’iart al-wilâyah), qui suit « le cycle de la prophétie » (dâ’irat al-nubuwwah), continue donc jusqu’à nos jours et garantit la présence perpétuelle d’une voie ésotérique en Islam. On peut dire la même chose à propos de wilâyah, parce qu’elle aussi implique une présence spirituelle permanente en Islam, qui donne la possibilité aux hommes de pratiquer une vie spirituelle et d’atteindre à la sainteté. C’est pourquoi certains soufis comme Hakim al-Tirmidhî, se sont particulièrement occupés de cet aspect fondamental du soufisme. Naturellement, il y ades différences entre le soufisme et le shiisme en ce qui concerne la manière dont fonctionne ce pouvoir et la personne qui la représente, aussi bien que celui qui est considéré comme « le sceau de la sainteté ». Mais la similitude entre les doctrines shiites et soufiques est assez remarquable et elle résulte directement du fait que les deux interprétations de la doctrine de wilâyah ou wilâyat sont deux aspects de la même réalité, c’est-à-dire l’ésotérisme islamique qui est lui-même appelé walâyat.

Parmi les pratiques des soufis, il y en a une qui est intimement reliée, dans le sens symbolique, à la notion de la wilâyah et dans son origine à la notion shiite de walâyat. Cette pratique, le port du manteau et sa transmission par le maître au disciple, symbolise la transmission des enseignements spirituels et la grâce (barakah) particulière associée à l’acte d’initiation. Chaque état de l’Etre est comme un manteau ou un voile qui « couvre » l’état plus élevé, parce que symboliquement le « plus haut » s’associe toujours avec «l’intérieur ». Le manteau soufique symbolise la transmission d’une influence spirituelle qui permet au disciple de pénétrer l’état de conscience « profane » pour atteindre un nouvel état de conscience. Symboliquement, c’est par la vertu de ce manteau ou le voile transmis par le maître au disciple, que celui-ci peut déchirer son propre voile intérieur qui le sépare de Dieu.

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