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Une merveilleuse épopée : le Hirak algérien


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mardi 20 juin 2023

Les chansons du hirak.

A partir du 22 février 2019, chaque vendredi, des milliers d'Algériens descendent dans les rues des grandes villes du pays pour rejeter le système en place. A l'origine, les manifestants s'opposent à la volonté d'Abdelaziz Bouteflika, le président sortant, de briguer un cinquième mandat consécutif. Devant l'ampleur du mouvement populaire, au mois de mars, le chef des armées est contraint de réclamer le départ de celui que l'on désigne comme la "momie".  

 

 

Akechii, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

 

En 2009, déjà, le rappeur Rabah Donquishoot décrivait le désarroi d'une population spoliée par ses dirigeants/prédateurs dans le morceau « Ya serraqin » ("Vous les voleurs !"). Boutef et sa clique s'engraissent des revenus du pétrole, dont les habitants ne voient jamais la couleur. 

 

Pendant plus d'un an, inlassablement, dans tout le pays, des centaines de milliers d'individus défilent, toujours pacifiquement. Le président sortant écarté, la protestation porte désormais sur la nature même du régime. Les manifestants critiquent notamment le poids disproportionné de l'armée dans la vie politique algérienne depuis l'indépendance. "Un Etat civil et pas militaire", scandent-ils. En 2016, le rappeur Diaz semble leur faire écho avec son titre #Civil fi bled el 3askar ("Un civil au pays des militaires"). Diaz y mélange rap et musique traditionnelle chaâbi, dont les sonorités sont dominées par la derbouka et la mandole.

 

Les manifestations du "vendredire" soulignent la forte politisation d'une partie de la jeunesse algérienne. Les marcheurs s'insurgent contre le détournement des ressources du pays (1) par un clan corrompu et autoritaire, dont la perpétuation au sommet de l’État ruine toute perspective d'avenir. Les manifestants expriment leur désespoir face à la "mal-vie", cette existence sans horizon. La détermination est forte. "On ne s'arrêtera pas" scande-t-on dans les cortèges. "Il faut qu'ils dégagent tous." Hauts avant-poste de la contestation se trouvent les supporters de foot dont le bras de fer avec le pouvoir remonte à loin. 

 

 

 

Les manifestations étant interdite à Alger depuis 2001, les stades de foot constituent le seul lieu de contestation du pouvoir. Les chants composés par les supporters sont les seuls exutoires pour crier le ras le bol et envoyer des messages forts aux gouvernants. Les membres des virages, issus des quartiers populaires, connaissent parfaitement les difficultés que doivent affronter les jeunes des quartiers déshérités: le chômage endémique, le système D, la consommation de drogue dans laquelle se consume certains et l'émigration clandestine avec l'espoir d'une vie meilleure loin de l'Algérie... Les chants permettent aussi de dénoncer l’autoritarisme de l’État, l'oppression, l'injustice, le mépris des puissants (la hogra), le clientélisme, la corruption, en un mot le Système. 

 

> Version podcast de cet épisode:

 

 

 

Le plus fameux chant de supporter, largement repris par les manifestants du hirak. La Casa del Mouradia, c'est son nom, a été composée en 2018 par Ouled El Bahdja, "les enfants de la Radieuse", un groupe de supporters de l'USMA (Union Sportive de la Medina d'Alger), l'un des deux grands clubs de foot d'Alger. Le titre se réfère à la Casa de papel, la série au succès planétaire racontant les aventures d'une bande de braqueurs de banques. Ici, Ouled El Bahdja assimile El Mouradia, le nom de la résidence officielle du président algérien, situé sur les hauteurs de la ville, à une "maison de voleurs". Dans le morceau, le palais présidentiel algérien fait l'objet d'un braquage, mené par Bouteflika le kleptocrate, le zombie, le fantôme, le portrait et sa clique de mafieux. Le chant est beau, profond, harmonieux. Les paroles percutantes et ironiques, chantées en arabe dialectal, fustigent l'incurie d'un clan, dont la seule motivation reste sa perpétuation aux sommets de l’État et l'enrichissement personnel, toujours au détriment 

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