Clouseau 899 Posted June 14, 2007 Partager Posted June 14, 2007 La presse palestinienne est déchaînée contre les dirigeants palestiniens du Fatah comme du Hamas. Elle espère que la violence qui sévit à Gaza n'atteindra pas la Cisjordanie. "Gaza est livrée à la violence. Personne n'écoute les appels au calme. Les combattants sont partout dans la rue comme sur les ondes" écrit le quotidien indépendant de Ramallah Al-Ayyam. "Gaza est livrée à la violence, alors que la plupart de ses leaders sont ailleurs, à Ramallah ou au Caire. Aucun d'eux ne s'est précipité pour retourner chez lui. On n'a même pas entendu de leur part un mot de solidarité avec les habitants de la bande de Gaza, victimes de cette violence. Que de timides appels du président et des ministres à éviter un bain de sang… Heureusement que nos compatriotes de Cisjordanie ne captent pas les radios locales de Gaza ; ça leur évite d'entendre les commentaires des actes de guerre sanglants et les appels au meurtre et à la vengeance." Dans un autre éditorial d' Al Ayyam, l'auteur se demande : "Mais dans cette lutte terrible, lequel a raison et lequel a tort ? Le simple citoyen, qui n'est membre ni du Fatah ni du Hamas, ne voit qu'une simple lutte de pouvoir… Hier les lycéens ont bravé le danger pour passer leur baccalauréat sous les sifflements des balles, qui ont fauché quinze personnes et en ont blessé plus de quatre-vingts autres. Dans ces conditions, comment nos jeunes vont-ils passer le reste de leurs examens ?" "Gaza a atteint le point de non-retour", écrit Hafez Barghouti, le rédacteur en chef d' Al-Hayat Al-Jadida. Le deuxième quotidien de Ramallah s'inquiète d'un éventuel embrasement de la Cisjordanie. "Le porte-parole des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, affiliées au Fatah, menace les dirigeants du Hamas à Gaza de se venger de leur mouvement en Cisjordanie. Il aurait mieux fait de s'abstenir de prononcer de tels propos, car ils sont nombreux, au Fatah comme au Hamas et dans d'autres mouvements, à vouloir transporter cette violence en Cisjordanie. Mais en Cisjordanie, contrairement à Gaza, on ne trouve pas de clans armés, de marchands d'armes ou de drogue, de commerçants qui se servent de la violence pour écouler leurs marchandises…" Pourquoi ce déchaînement à Gaza ?, se demande Barghouti. "Nous payons le prix de la tension irano-américaine. Sommes-nous devenus des marionnettes manipulées par Washington et Téhéran ? Allons-nous nous lancer dans une guerre civile pour les autres ? Allons-nous détruire notre projet national pour venir au secours du projet nucléaire iranien ?" Al-Quds Al-Arabi, le quotidien panarabe de Londres à capitaux palestiniens, est encore plus virulent contre les dirigeants palestiniens du Fatah comme ceux du Hamas. Sous le titre "Abbas et Haniyeh portent la responsabilité", il écrit : "Les Palestiniens de la bande de Gaza qui souffrent de la faim, endurent le désespoir et le terrorisme de proches, n'en peuvent plus. Ils commencent à regretter le temps de l'occupation israélienne !" Marc Saghié Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted June 14, 2007 Author Partager Posted June 14, 2007 ISRAËL -PALESTINE : Une simple question de prestige Ne pas reconnaître le gouvernement palestinien d’union nationale est une grave erreur, écrit Ha’Aretz. Le pire danger pour Israël, ce n’est pas le Hamas mais l’état d’anarchie à Gaza. Les images sont familières, tout comme la riposte : des raids aériens et des tanks postés aux abords de Gaza. La justification ne change pas non plus : l’Etat d’Israël n’a pas d’autre choix que répondre aux tirs de roquettes. Pourtant, la sécurité des habitants de Sderot [ville israélienne proche de la bande de Gaza] n’est pas vraiment le problème ici, puisque l’Etat aurait pu depuis longtemps construire des protections pour les maisons et les écoles de Sderot. Non, c’est le prestige de l’Etat israélien qui est en jeu. C’est ce même prestige qui a contribué (dans une large mesure) à créer une menace stratégique réelle face à Israël. Comment s’exprime cette menace ? Par les terrifiantes roquettes qui font fuir les habitants de Sderot ? Non plutôt par la désintégration de Gaza, par la sujétion de ses habitants (un million et demi de personnes) à la loi des bandes armées, par la carence voulue d’un pouvoir palestinien fort et uni, et par la mise en place d’un Etat terroriste à Gaza. Le prestige de l’Etat israélien est en cause parce qu’il lui faut justifier sa décision de ne pas reconnaître le gouvernement palestinien du Hamas [islamiste] et sa volonté d’imposer des sanctions économiques aux Territoires [palestiniens]. Parallèlement, Israël a lié le sort des Palestiniens à une question d’honneur : la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Hamas. Le décompte des victoires et des défaites du Fatah contre le Hamas n’en est que plus ridicule : des cadavres de part et d’autre avec, au bout du compte, la certitude mathématique que le Hamas est en train de gagner la rue. Ne s’agit-il pas du même Hamas qui avait déjà gagné le soutien de la rue aux élections de l’année dernière ? Le même Hamas qui a fait respecter ce cessez-le-feu bienvenu après de long mois de violences ? Le même Hamas qui a accepté l’initiative [de paix] arabe [mars 2007] ? Des sanctions économiques en guise de punition Bien sûr, le Hamas est loin d’être un mouvement pacifique. Il comprend des éléments terroristes et il est fondé sur une idéologie religieuse fanatique. Mais le Hamas et le gouvernement d’union nationale palestinien, tant qu’il tient encore, sont les meilleurs interlocuteurs d’Israël en ce moment. Non seulement ce gouvernement est le seul à avoir les moyens de reprendre le contrôle de cet Etat dans l’Etat qu’est devenu Gaza, mais c’est également le seul qui s’intéresse encore au destin de son peuple et qui, par conséquent, est sensible à ses demandes. C’est le seul à être lui aussi menacé par les tirs de roquettes sur Sderot. Les amateurs d’analogies, prompts à comparer la situation de Gaza avec la Somalie ou l’Irak, feraient bien de poursuivre jusqu’au bout la comparaison. L’Irak manque d’un gouvernement fort capable d’imposer l’ordre et la sécurité, mais, s’il s’agit de restaurer la paix, le gouvernement irakien, tout comme l’administration américaine, n’est pas regardant sur ses interlocuteurs – terroristes baasistes ou chiites. Personne au sein de l’administration américaine ne serait assez insensé pour rejeter un cessez-le-feu uniquement pour des questions de prestige ou de reconnaissance. Ainsi, le gouvernement américain continue à financer le gouvernement irakien, même si une bonne partie de cet argent sert à acheter des armes ou finit dans les poches de particuliers. La fin justifie les moyens, et sa priorité est de parvenir à un semblant de vie normale. Voilà une analogie que devrait méditer Israël. Au lieu de cela, on préfère gloser à l’envi sur l’horizon politique, alors qu’en pratique nous ne sommes parvenus qu’à un étranglement économique [de l’Autorité palestinienne] – cet étranglement n’a d’ailleurs pas réussi à endiguer le flot d’armes qui entre dans Gaza ni à empêcher les tirs de roquettes. Ces sanctions économiques ne sont rien d’autre qu’une punition collective dont le but est de saper l’idéologie du Hamas. Mais là encore, c’est un échec. Pour les milliers d’habitants de Sderot, qui, une fois de plus, ne sont que des pions dans les mains de ce gouvernement si attaché à son prestige, peu importe la manière dont le gouvernement parvient à restaurer le calme dont ils jouissaient encore ces derniers mois. Que le gouvernement négocie avec le Hamas ou ouvre les postes-frontières, qu’il mette en place des pourparlers de paix approfondis ou se contente d’un cessez-le-feu, pour les habitants de Sderot comme pour la plupart des Israéliens, seul compte le retour au calme. Pour les premiers, ne pas entendre le sifflement des roquettes et, pour le reste d’Israël, ne pas entendre parler de Sderot. Mais non, nous préférons riposter, bander nos muscles, faire valoir notre soutien international et nous entre-déchirer sur le bien-fondé de la proposition d’Arcadi Gaydamak [milliardaire israélo-russe qui vient de proposer de payer de sa poche le renforcement de 1 200 maisons individuelles à Sderot, estimé à 37 millions d’euros]. Et le gouvernement passe à côté de l’essentiel : permettre au gouvernement palestinien de fonctionner correctement. Tzvi Barel Ha'Aretz Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted June 14, 2007 Author Partager Posted June 14, 2007 Gaza, à l’heure du suicide collectif Jadis promise à un bel avenir, la bande de Gaza n’est plus qu’une vallée de frayeur. Pour bien commencer sa journée, un Français prend un croissant avec une tasse de café. Un Américain se prépare un bol de céréales avant de se mettre au travail. Le Palestinien, lui, se lève en apprenant la mort de ses compatriotes, compatriotes dont il ne sait plus s’ils sont ses frères ou ses ennemis. Alors que le Français et l’Américain prennent leur petit déjeuner, alors que les Palestiniens rêvent des oliviers de jadis, c’est un flot de larmes qui inonde la vallée des frayeurs connue sous le nom de bande de Gaza. On la disait promise à un bel avenir. Mais, loin d’attirer les capitaux, elle les a fait fuir. Loin de devenir un Singapour arabe, elle ressemble à la Somalie. Des dizaines de milices et de bandes armées s’affrontent sous couvert de lutte nationale, des frères s’entre-tuent sous prétexte de diverses idéologies et les épées se croisent sous toutes sortes de bannières. Les héros autoproclamés de nos milices prennent leurs kalachnikovs, non pas pour venir en aide à nos forces de sécurité mais pour les acculer davantage alors qu’elles sont déjà prises pour cibles par les canons israéliens. Il faut regarder la réalité en face : ces agités qui tuent de sang-froid achèvent l’œuvre des Israéliens. Déclarer licite le sang de nos propres compatriotes est le meilleur cadeau que nous puissions faire aux Israéliens. Les accusations fusent de toutes parts pour imputer les actes de violence alternativement aux uns ou aux autres. A la fin, toutes les pistes sont brouillées et personne ne sait plus qui est responsable de quoi. Il doit pourtant bien y avoir des assassins, puisqu’il y a des morts. Ou bien sont-ils victimes de fantômes ? L’hypocrisie est devenue notre pain quotidien, le mensonge est érigé en vérité indiscutable et la haine alimente nos prêches. La force du Fatah ne peut résider que dans le lien étroit qu’il entretient avec le peuple. Ainsi, quand il menace tous ceux qui voudraient s’en prendre au président Mahmoud Abbas, il ne fait que dévoiler sa faiblesse et donner du crédit au Hamas. La bande de Gaza est-elle donc condamnée à devenir un repaire d’extrémistes et d’obscurantistes ? Le lieu où toutes les idées les plus détestables doivent triompher, où toutes les ignorances doivent prospérer ? Le quotidien israélien Maariv écrit : “Voyez donc ce que les Palestiniens ont fait de l’Etat que nous leur avons accordé. Il s’est effondré, des guerres religieuses font rage, des insurrections menacent le pouvoir central dont la survie n’est pas assurée et qui se cache derrière des bandes terroristes qui assassinent, brûlent et enlèvent des journalistes étrangers.” Maariv oublie de parler des morts palestiniens, qui le laissent probablement indifférent, à moins qu’il ne s’en réjouisse. Que l’on soit musulman, bouddhiste ou autre chose, comment peut-on accepter la mort de son propre frère ? Et comment peut-on accepter que le premier venu s’arroge le droit de prononcer une fatwa contre le port du jean, contre les croissants ou contre les céréales, alors que c’est le respect de la vie humaine qui est en jeu ? Bakr Aboubakr Al-Hayat Al-Jadida Citer Link to post Share on other sites
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