Clouseau 899 Posted June 15, 2007 Partager Posted June 15, 2007 par Michel Bôle-Richard LE MONDE, le vendredi 15 juin 2007. Les démocraties occidentales, et les Etats-Unis en particulier, peuvent affirmer leur "entier soutien" à Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. Les capitales européennes et Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat américaine, peuvent faire part de leur inquiétude face à la dégradation de la situation dans les territoires palestiniens. Tzipi Livni, ministre israélien des affaires étrangères, peut regretter que la prise de la bande Gaza par le Hamas, le Mouvement de la résistance islamique, rende plus difficile la conclusion d’un accord avec les Palestiniens et se préoccuper de "la faiblesse des forces palestiniennes modérées". Il est désormais trop tard. Il est même indécent de venir pleurer sur le sort de Mahmoud Abbas et de se lamenter sur la nouvelle crise qui met à feu et à sang les territoires palestiniens, parce que rien n’a été fait pour venir en aide au président de l’Autorité palestinienne et tenter de construire avec lui un processus de paix capable de restaurer une vie digne aux quatre millions d’habitants qui vivent dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. La responsabilité de la communauté internationale est écrasante. Et cela pour plusieurs raisons. Elle a demandé la tenue de véritables élections après que Washington et Israël eurent déclaré que Yasser Arafat était "hors jeu" et qu’il n’était pas un interlocuteur valable. Mahmoud Abbas a été élu démocratiquement en janvier 2005. Il a toujours été considéré comme un modéré, mais les Israéliens et les Américains se sont joués de lui en ne lui permettant jamais de faire avancer d’une façon quelconque le processus de paix. Ensuite, des élections libres et régulières ont porté au pouvoir le Hamas le 25 janvier 2006. Un scrutin, là encore, que la communauté internationale a appelé de ses vœux mais dont elle n’a pas reconnu les résultats parce que l’organisation islamiste avait été cataloguée "mouvement terroriste" bien que ses dirigeants aient, depuis le mois de janvier 2005, décrété une trêve qu’ils ont fait respecter. Cette consultation avait traduit un fort rejet du Fatah en raison de la corruption et de la mauvaise gestion de l’Autorité palestinienne. Cette volonté du peuple n’a pas été respectée et des sanctions ont immédiatement été mises en place en avril 2006 qui ont abouti à un étranglement de la population palestinienne et ont largement contribué à la radicaliser, la jetant dans les bras de l’Iran et des islamistes purs et durs. Le Quartet, sous l’impulsion des Etats-Unis, a exigé que le gouvernement palestinien reconnaisse l’Etat d’Israël, rejette la violence et reconnaisse tous les accords passés sans jamais exiger quoi que ce soit des autorités israéliennes qui, depuis quarante ans, occupent la Cisjordanie et soumettent – depuis leur retrait de la bande de Gaza pendant l’été 2005 – ce territoire microscopique à un blocus qui n’a jamais été dénoncé avec suffisamment de force. Toutes les amicales pression faites sur le gouvernement de l’Etat juif pour redonner aux Palestiniens le produit des taxes et des droits de douane illégalement retenus et qui ont asphyxié les finances de l’Autorité se sont perdus dans les sables. La dizaine de voyages effectués par Mme Rice et les nombreuses navettes des émissaires européens se sont heurtés à l’intransigeance du gouvernement israélien. Les rencontres entre Mahmoud Abbas et Ehoud Olmert n’ont, non seulement, pas permis d’améliorer les conditions de vie des Palestiniens, mais n’ont pas fait évoluer d’un iota le processus de paix. La dernière rencontre, fixée au 9 juin, a été annulée par M. Abbas, celui-ci n’ayant pas pu obtenir la moindre assurance que les quelque 600 millions de dollars retenus par Israël allaient, au moins en partie, lui être restitués. Pour compléter ce tableau en forme d’impasse, les nationalistes du Fatah, du moins les vieux caciques, ne se sont jamais résolus à accepter la perte du pouvoir au profit des islamistes. Malgré toutes les tentatives, en dépit de l’accord du 11 septembre 2006 sur un programme d’union nationale, et après les éruptions violentes entre ces frères ennemis, grâce à l’Arabie saoudite et à la Ligue arabe, un accord a finalement été trouvé pour former un gouvernement d’union nationale réunissant à la fois le Fatah et le Hamas ainsi que des personnalités indépendantes. UN ETAT PALESTINIEN ILLUSOIRE Cette fois encore Israël s’est refusé à reconnaître cette nouvelle entité et à relâcher son étreinte sur la bande de Gaza. Le cessez-le-feu instauré à fin novembre a volé en éclats en avril. Pendant les trois mois de son existence, les ministres palestiniens n’ont reçu que de vagues promesses de la part de la communauté internationale. Seule la Norvège s’est singularisée en reprenant son aide dans le grand concert de l’hypocrisie internationale face à la situation palestinienne. C’est pourquoi il est désormais trop tard pour se gargariser avec des belles paroles de soutien à M. Abbas. La bande de Gaza est désormais passée sous la tutelle pleine et entière du Hamas. Il s’agit d’un véritable baril de poudre sur le flanc d’Israël qui ne va certainement pas tolérer la mise en place d’une structure radicale islamique à ses portes, même si dans le passé l’Etat juif avait favorisé l’émergence de ce courant radical pour contrer l’omnipotence du Fatah. Aujourd’hui, alors que la Cisjordanie est toujours occupée, que les colonies gagnent du terrain, que les Palestiniens sont enfermés dans des réserves et ne contrôlent que partiellement 55% du territoire, il est totalement illusoire de parler de la création d’un Etat palestinien. Quant à l’Autorité palestinienne, création issue du processus de paix d’Oslo, son poids est de plus en plus insignifiant. Il suffit de constater avec quelle rapidité les forces loyales au président Abbas ont été balayées par les unités du Hamas. "La dissolution de l’Autorité palestinienne a souvent été brandie comme une menace à l’encontre d’Israël de façon à ce que l’Etat juif assume ses responsabilités en tant que puissance occupante", écrit Alvoro de Soto, ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Moyen-Orient, dans son rapport confidentiel de fin de mission. "Aujourd’hui, ajoute-t-il, cette possibilité drastique ne semble plus entièrement absurde. Si ce n’est pas le résultat d’une implosion du gouvernement palestinien, la poursuite du siège sous les ordres du Quartet rend ce résultat plus que probable. Si cela se produisait, la responsabilité de la population reviendrait à la charge d’Israël en tant que puissance occupante, alors que le principal aboutissement des accords d’Oslo s’évanouirait." par Michel Bôle-Richard Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted June 15, 2007 Author Partager Posted June 15, 2007 Ce qui se passe à Gaza est horrible, il est plus que urgent de faire qq chose. Regarder sans rien faire est tout simplement être complice du massacre qui se passe à Gaza, massacre à tous les niveaux, et dans tous les sens du terme. Lamentable et pathétique ! Justement kho,aujourd'hui la situation a gaza est arriver a un point de non retour,L'autorité palestinienne na pas les moyens militaire de reprendre Gaza,laisser cette mission a Israéle ,serait donner un atout de plus au Hamas,les pays arabe de la région(Égypte,jordani,arabie saoudite...)sont responsable en grande partie de se qui ce passe ,je crois vraiment que la situation et grave,et en même temps dans une grande impasse§ Je rajoute que aussi bien le Hamas que le Fatah,sont responsable de la situation actulle. Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted June 15, 2007 Author Partager Posted June 15, 2007 Juste une précision, Je pense que le premier responsable c'est israéle et l'occupation,viennent après les 4,avec le monde arabe. J'ai écrit: Je rajoute que aussi bien le Hamas que le Fatah,sont responsable de la situation actulle. Car j'avais écrit: L'autorité palestinienne na pas les moyens militaire de reprendre Gaza, Ce qui aurait pu laisser croire que je dédouane le fatah,au profit du Hamas dans mon poste. Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted June 15, 2007 Author Partager Posted June 15, 2007 Je me permet de rajouter cette excellent article de il manifesto . Une feuille de route vers l’enfer par Angela Pascucci Palestine ne devait pas exister, et Palestine n’existera pas, parce que l’identité palestinienne a finalement été détruite, massacrée dans les corps et humiliée dans l’esprit. Peut-être que, pour elle aussi, on parlera d’une épave du 20ème siècle, et comme telle, à juste titre, balayée. Le feu dévorant fait rage à Gaza, nourri par de l’essence d’importation que la direction palestinienne, dans son ensemble, a bue avec avidité, parce que on ne lui a aussi jamais vraiment offert d’autres aliments alternatifs, plus propres, plus sains et justes, et que, dans le désert créé par l’injustice et l’isolement, ceux qui apportent des secours méritent gratitude et écoute. Même si tôt ou tard, ils demanderont des comptes. Même si tôt ou tard arrivera, inévitable, l’effondrement de ce sens du « nous » qui avait permis à tout un peuple de se reconnaître dans « sa » diversité. Une altérité qui, si elle l’a condamné dans le monde arabe, lui a toujours permis de sauver son âme, dans les défaites infligées par une Histoire bâtie par d’autres où, depuis une certaine date, un peuple entier n’a plus été prévu. D’autre part, comment ne pas qualifier de plaisanterie grotesque de l’Histoire, l’appel du « pharaon » égyptien Hosni Moubarak au peuple palestinien, pour qu’il descende dans la rue et demande la fin du massacre. Lui, président à vie d’une nation tenue sous le fouet, lui qui n’a certainement gagné honnêtement aucune élection, lui qui a fait des souffrances du peuple palestinien une marchandise d’échange avec Israël. « C’est la guerre civile », « Vous voyez ? Les Palestiniens se massacrent entre eux ». Des gradins du cirque arrivent les commentaires de ceux qui ont soigneusement cultivé cette lacération, une feuille de route vers l’enfer bâtie au chevet de l’adversaire, une fresque de guerre trempée dans le désespoir et dans l’injustice. Et quelle satisfaction quand les Palestiniens, une fois de plus, ont montré qu’ils n‘étaient dignes d’aucune justice et quand, dans l’atmosphère empoisonnée des lieux sans issue, ils ont choisi, par voie démocratique, un parti aussi mal vu par leurs ennemis que par leurs généreux donateurs. Voilà, ont dit les belles âmes, eux aussi dans le tas du rebut intégriste. Un affront, une ingratitude à punir durement, sans aucune pitié. Et sans aucune conscience de l’impressionnante similitude étalée désormais par tous les conflits que l’Occident a « pris à sa charge ». Vous parlez d’une exaltation et exaspération des identités… Dans cette boucherie de champ de bataille qu’est devenu le « Grand Moyen-Orient » rêvé par les Etats-Unis, et désormais amas de ruines, on en arrive à ne plus rien distinguer de projets, avenir, espoir, horizon partagé. Ce qui se déploie est un domaine barbare, un Grand Jeu de contrôle du territoire et de négation de l’autre. Un châtiment grotesque de l’histoire est en cours dans cette réplique à l’infini du conflit originel, israélo-palestinien, plaie infectée qui ne pouvait générer que des mutilations irrécupérables à une capacité de cohabitation. Mais ce qui fait le plus mal dans l’affrontement fratricide qui se consume dans les Territoires martyrisés par l’occupation israélienne, c’est la confirmation qu’on finit toujours, et en plusieurs manières, par ressembler à son propre ennemi, surtout quand celui-ci n’entend assumer aucune autre identité, car même ne serait-ce que la cohabitation, lui paraît être une défaite et une menace. S’affronter avec un ennemi qui de jour en jour érode la terre où tu vis, menace ta survie, vit de ta peur, ne se sent rassuré que par ta faiblesse, ne peut qu’induire un bouleversement intérieur, une paralysie de l’âme. A la fin, n’importe quelle altercation, n’importe quel conflit, même celui avec ton frère, se transformera en défi mortel pour le contrôle de cette terre sur laquelle tu crois vouloir vivre et pour laquelle tu es prêt à tuer. Aux chefs palestiniens ce qui leur échoit, quant aux responsabilités de cette guerre intestine, dernier clou au cercueil de l’état palestinien. Mais que personne ne se sente soulagé, parce que ce cercueil était prêt depuis longtemps. Editorial de mercredi 13 juin 2007 de il manifesto Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted June 15, 2007 Author Partager Posted June 15, 2007 Le baiser de Judas Jean Claude Lefort publié le vendredi 15 juin 2007 Et voilà que les USA et l’Union européenne bougent enfin à propos des événements de Gaza. Ils soutiennent le président Abou Mazen dans ses décisions de dissoudre le gouvernement d’Union nationale et de provoquer de nouvelles élections législatives. Je mets de côté ici la question de « l’état d’urgence » qu’il a décrété car pour qu’il existe réellement, faudrait-il encore et d’abord qu’il y ait un Etat. L’urgence en l’espèce c’est d’abord d’avoir un Etat palestinien. On en est loin... Je reviens donc aux soutiens américano-européens adressés rapidement hier soir au président palestinien. Ils se félicitent donc qu’il soit mis fin au gouvernement d’Union nationale résultant de l’Accord de La Mecque. Pourquoi ce soulagement ? Cet accord incluait pourtant et de manière formelle les trois conditions posées par le Quartette, en particulier le fait que le Hamas reconnaisse Israël et les résolutions internationales pertinentes. Les Européens se sont officiellement réjouis de cet accord ainsi que de la mise en place de ce type de gouvernement qu’ils réclamaient à cor et à cri. A cela est venu s’ajouter le Plan de paix arabe, suite à la réunion de Riyad, dont tout le monde s’est félicité. Mais les occidentaux et Israël n’ont pas levé pour autant les sanctions ni reconnu le gouvernement d’Union en son entier. Ils ont reconnu (incroyable mais vrai) certains de ses membres dont la présence au gouvernement avait d’ailleurs été fortement suggérée par les USA. Accord de La Mecque et Plan de paix arabe, tout était en place pour, non seulement lever les sanctions et reconnaître le gouvernement, mais aussi pour entamer enfin un processus de discussion politique débouchant sur un accord global de paix. Tout était prêt pour avancer vers la paix. Tout était prêt sauf si on ne veut pas la paix ! Et pas plus l’Occident qu’Israël ne veut la paix. Il faut avoir cela absolument présent en tête, toujours, sinon on ne comprend rien à ce qui se passe au Proche-Orient. Je répète : ils ne veulent pas la paix. Ce n’est pas un présupposé, c’est un fait que je viens de démontrer rapidement à propos des derniers événements mais c’est surtout un fait historique. Cela fait 40 ans que l’occupation israélienne dure et s’accroît en même temps que des résolutions votées par le Conseil de sécurité n’ont jamais été appliquées. Cela fait 40 ans, et rien ne peut arrêter la guerre et l’expansion israélienne ? On se moque de qui ? A quoi sert le chapitre VII de la Charte des Nations unies dont on se sert partout (récemment encore au Liban), sauf à l’encontre d’Israël qui bénéficie d’une totale impunité. De qui se moque-t-on quand on sait que le territoire dont il est question n’est pas plus grand que la région Bretagne. Et la « communauté internationale » ne pourrait pas y imposer la paix ? Le soutien occidental ostensible affiché en faveur du président Abou Mazen suite à ses décisions d’hier soir est à inscrire dans cette vérité première. Pourquoi ? Pour deux raisons : la première c’est que la fin du gouvernement d’Union signe cruellement la fin de l’union du peuple palestinien dont les événements de Gaza ont été un moteur voulu et, deuxièmement parce que, à supposer que le Fatah remporte les élections, il n’en restera pas moins que le Hamas vivra, dégagé par contre de toute responsabilité. Conclusion : il pourra reprendre le type d’actions dont il est coutumier. Et que diront alors Occidentaux et les Israéliens ? On ne peut pas négocier dans pareilles conditions ! Retour à la case départ. En plus grave, cette fois. C’est pourquoi je ne m’inscris absolument pas dans ce concert de louanges à l’endroit des décisions prises hier soir. Elles sont dangereuses. Très dangereuses pour le peuple palestinien et plus généralement. Les louanges déversées ne sont que « baiser de Judas ». Qui ne le voit ne veut pas le voir. Cela démontre aussi un autre point : l’Union européenne est complètement assujettie aux USA et à Israël. Elle n’a aucune politique propre (aux deux sens du terme). Elle est du côté de ceux qui ne veulent pas la paix. Le Conseil des Affaires générales et Relations extérieures qui doit se tenir la semaine prochaine abordera-t-il seulement cette question ? Quand on est aux ordres de Washington on attend la voix du maître. Il faut que monte cette idée simple : si les Occidentaux et Israël voulaient la paix sur la base du droit international, il y a longtemps que cela serait fait. Ils ne veulent pas la paix. Et les écouter ou répondre à leurs « suggestions » n’est qu’aveuglement. Il faut aussi, dès lors, que monte cette seconde idée simple : l’Union européenne - et la France - doivent jouer un rôle politique au Proche-Orient qui aide à la paix et qui la permette. 40 ans ça suffit ! A nous de prendre à bras le corps le droit et la justice, la paix et la morale ! Le conflit du Proche-Orient c’est le Vietnam de notre époque. Nous, les peuples, avons contraint à la paix au Vietnam. Nous devons contraindre à la paix au Proche-Orient. Nos sommes tous des Palestiniens ! Jean-Claude Lefort Député du Val-de-Marne Le 15 juin 2007 Citer Link to post Share on other sites
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