Jump to content

De la musique savante...


Guest Jouljoul

Recommended Posts

Guest Jouljoul

Andalou du côté du Maghrib (Maroc) : voici trois partitions avec leurs textes pour ceux qui pratiquent l'art du 'oud ou tout autre instrument. Je reviendrais plus tard sur la musique andalouse du Maghrib...

 

(OUPS !!!! ILS ONT DISPARUS ! JE REMETTRAI LES TEXTES PLUS TARD ou les remplacerai )

 

Raml al-Maya :"'Aroûssou yawm al-qiâma"

 

 

 

Rasd ad-Daïl : "Innî ra-aïtou hamâma"

 

 

 

Al-Maya : "Wa Hal yatîbu charâbouna"

Link to post
Share on other sites
  • Réponses 58
  • Créé
  • Last Reply

Top Posters In This Topic

Guest Jouljoul

Bonsoir aux "goûteurs" et aux "Ahl al-andalous" et tous ceux qui aiment la musique sous tous les cieux et de toutes les écoles !

 

... un petit aperçu de mes pérégrinations ...

 

... à propos de l’instrumentation de la musique andalouse au Maroc et aussi en Algérie (pour la Tunisie, nous verrons cela par la suite, où elle prend le nom de Malouf que l’est algérien connaît aussi.)

 

La situation gobale, aujourd'hui, de la musique andalouse est que certaines formations musicales ont introduit des instruments dits « modernes » pour répondre à un public plus diversifié et moins soucieux de pureté de style.

 

Cela a même atteint un stade anachronique avec des injections de sons inhabituels dans cette musique, comme ceux d’une flûte traversière (pour les orchestres s’arguant de recherche musicale « ethnologique », ou à la recherche d’une préciosité teintée d’occidentalisme), voire le piano qui, nonobstant ses qualités, n’en demeure pas moins très éloigné de l’écriture de la musique andalouse.

 

Ainsi, par exemple, on a l'Atrium Musicae de Madrid, dirigé par Gregorio Paniagua, ou l'ensemble Ibn Bâya, sous la co-direction de ‘Omar Metioui et d’Eduardo Paniagua. Argumentant leurs travail sur ce qu’ils supposent être un retour aux sources de l’andalou, ils interprètent celle-ci avec force de flûtes médiévales, de castagnettes andalouses…

 

C’est le cas de la musique andalouse-algérienne (représentée au Maroc, principalement à Oujda et Rabat, par le " tarab al-gharnâti ") qui a assimilé depuis longtemps des instruments tels que le banjo, la mandoline, la guitare ou encore le piano. On connaît, d’ailleurs, le pianiste algérien Skandrani (dont peu savent qu’il n’a jamais fait de conservatoire) et son interprétation du « hadri », piécette musicale algéroise puisant dans le trésor andalou.

 

En face de ces diverses démarches, nous avons des ensembles qui, ont choisi d'interpréter le répertoire avec un nombre plus restreint de musiciens et de n’intégrer que des instruments tels que le swissen (petit luth) ou le qânûn (cithare). Pour le Maroc, c'est le cas de l'Ensemble « Ustad Massano Tazi » de Fez ou de l'Ensemble « Rabita Andalousia » de Larache. Ces formations utilisent principalement le Rabâb, le ‘Ûd et le Târ.

 

On connaît du répertoire andalou du Maroc, onze grandes suites ou nûbas comportant des pièces instrumentales et vocales. La nûba andalouse marocaine est exécutée par un ensemble de musiciens qui sont uniformément instrumentistes et chanteurs Chaque nûba est interprétée sur un mode (tab') qui donne son nom à la nûba :

1. Nouba raml-mâya

2. Nouba ushshâq

3. Nouba isbahân

4. Nouba gharîbat al-husayn

5. Nouba rasd

6. Nouba rasd al-dhîl

7. Nouba hijâz al-mashriqî

8. Nouba irâq ajam

9. Nouba istihlâl

10. Nouba hijâz al-kabîr

11. Nouba mâya

 

La nûba est structurée en cinq mouvements (mizân) qui sont :

1. Mizân Basît

2. Mizân Qâ im wa-nisf

3. Mizân Btâyhî

4. Mizân Darj

5. Mizân Quddam

 

 

Si l'un d'entre vous pouvait ajouter ou rectifier quelque chose, cela me plairait grandement ... et encore plus si quelqu'un pouvait écrire sur le Malouf tunisien et le gharnati algérien ... allez ! un petit mouvement !!! :)

 

ud.jpg

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

De "L'émotion musicale" vue par Al-Hasan ibn Ahmad ibn 'Alî al-Kâtib dans son ouvrage "La perfection des connaissances musicales" ou "Kitâb kamâl adab al-Ghinâ'", traité de musique arabe du 11e siècle :

 

"Si le musicien réunit ces qualités de maîtrise et de savoir-faire, si, d'autre part, l'auditeur a la faculté de saisir ces mêmes qualités, l'émotion sera parfaite, la musique entendue pénétrera jusqu'à l'esprit, la générosité apparaîtra, la faculté de jugement se manifestera, l'âme se parera des ornements de la connaissance, elle vêtira la robe d'honneur de l'action commune avec la musique, elle galopera dans la carrière de la joie scientifique, elle s'abstiendra des vices pour se protéger et elle cherchera les bienfaits afin de s'élever jusqu'à eux et de s'y honorer. Si elle était lâche auparavant, elle se remplira de courage, si elle était avare, elle deviendra généreuse et si elle était inquiète, elle sera apaisée. Tous les dangers, toutes les terreurs auxquelles elle s'expose diminueront d'importance. Elle choisira le vêtement du bienfait pour briller, la sécurité pour jouir ; elle nagera dans la mer de l'émotion et galopera sur l'hippodrome de la joie."

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Retournons en Irak avec...

 

... Zakya Georges dans "Khadri jaye" - «خدري الجاي »

 

http://www.iraqiart.com/songs_lyrics/Sh3er120.gif

 

 

 

... et Yusef ‘Omar, né en 1918 et décédé en 1987, l’un des grands maîtres du "tchalghi baghdâdi" du 20e siècle, un style sorti du Maqâm ‘iraki. Retenons que le Maqâm irakien a été désigné comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Humanité, en 2003, par l’Unesco.

 

Le maître est accompagné par un ensemble traditionnel "tchalghi baghadadi" (santûr ou cithare, djozé ou vièle, percussions avec le tabal) : « مارابط »

 

http://www.iraqiart.com/songs_lyrics/Sh3er144.gif

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

"Khadri jaye" - «خدري الجاي » : voici les paroles du chant écouté ci-dessus (ne pas oublier que c'est l'arabe irakien) ...

 

 

خدري آلجاي خدري آلجاي

 

خدري آلجاي خدري عيوني آلمان اخدره

مالج يابعد آلروح دومج مكدره

 

بعد هواي يا ناس آلمان انه اصبه

محد بعد عيناه يستاهل يشربه

 

أحلف ما أخدره ولا اكعد اكباله

الا يجي آلمحبوب واتهنه بجماله

إيوآللّه وحياتك ابدًا ما اخدره

واخذ فاس بيدي للقوري اكسره

 

 

et « مارابط »

 

مرابط

 

مرابط ماريده يا بابه ماريده آلميرابط

و سلم علّي و فات انا ما أريده النوب

 

يا دالي بطل بطل يا بابه بطل يا دالي

دمعي سكّه آلبستان انا ماريده النوب

النوب النوب

ابحالي لعبن لعبن يا بابه لعبن بحالي

حجاية آلوجهين انا ماريده النوب

النوب النوب

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Allons écouter Al-Qubbandji le Grand ... si après cela, vous n'aimez pas le Maqâm 'iraqi ...

 

http://zeryab.com/refi/qubbenchi/wa_etha_atatka.ram

 

- " و إذا أتتك مذتي من ناقص" (Wa idza atatka madzati mine nâqisse)

 

et notre Sultane égyptienne, Munira Mahdya dans "Asmar Mâlek rohi"

 

http://www.zeryab.com/arabic/Munira_Al_Mahdiyah/Asmar_Malak_Rohi.ram

 

... merci de partager avec moi, mes deux amours musicaux ... et je ne vous ai pas encore donné le Cheikh El-Ghafour ...

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

La Sultane encore ... "Shakawtu fa qâlat" dont les premières mesures, après l'entrée, ressemblent étrangement à celles de la Qaçida "Wa haqiqa anta-l-mouna wa tallab" de l'Imâm 'Abdallâh Ech-Chabarâwî (dont j'ai retrouvé le nom - remonter plus haut dans le topique pour écouter la qaçida), c'est-à-dire en maqâm Houzâm ... et un rythme avec un doum doum-taq simple ... et un final sur les mêmes mesures - en maqâm 'iraqi - que la Taqtouqa "Al-'Awazil fâ-iq wa râ-iq" du poète Hassan Sobhi, interprétée par Salah 'Abdel-Hayy et, plus tard, par Um Kalthum.

 

http://www.zeryab.com/arabic/Munira_Al_Mahdiyah/Shakawtu_Faqalt.ram

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Lucarne sur la musique andalouse du Maghreb

 

Nous savons que la musique dite andalouse provient effectivement de l'Andalousie où elle fut initiée par Ibn Nafi’ dit Ziryab au temps de l'apogée de la civilisation arabo-musulmane, en Espagne, soit entre 711 et 1212.

 

Izhaq el-Mossili, professeur attitré de musique à la cour de Damas, originaire de Mossoul, avait prit ombrage de la célébrité montante de l’un de ses élèves, ‘Ali Abou Hassen Ibn Nafi’ qui sera connu sous le nom de Ziryab. Celui dut s’exiler pour Cordoue. Il apportait avec lui sa parfaite connaissance du répertoire d’Orient, avec ses Moualaqates ou Mouwachahates.

 

Mais il ne s’arrêtera pas à la répétition de ce patrimoine musical ancestral, il retravaille un code musical, basé sur les 24 heures de la journée. Il compose alors 24 noubas, chacune correspondant à un moment différent de la journée.

La musique se transmet oralement, elle est la preuve d’un savoir profond.

La fin de l’ère musulmane en Espagne entraîne une vague de départs vers le Maghreb et, avec elle, le savoir-faire musical.

 

Au Maroc, on dénombre 11 noubas ; en Algérie, on connaît douze noubas sur les 24 initiales. L’on reconnaît sept modes qui se démultiplient dans les douze noubas. Chaque nouba comprend cinq parties :

 

- le « m'sader » ou entrée

- le « b’taïhi » qui est le développement central s’égrenant sur deux volets,

- le « derdj »,

- et une conclusion en deux phases qui sont le « insiraf » puis le « khlasse ».

 

Les sept modes se répartissent ainsi :

- Le « Mawwal » qui comprend les noubas « Maya », « Dil » et « Rasd dil »,

- Le « Zidane » qui comprend les noubas « Zidane », « Raml » et « M'jenba »,

- Le « ‘Aaraq avec ses deux noubas, « H’sine » et « Ghrib »,

- Le « Raml el-Maya » se composant de noubas « Raml-maya » et « Rasd ».

- Le « Sika » (ou Siga) comprenant une nouba unique, le Sika bien évidemment,

- Le « Mezmoum » comprenant aussi une seule nouba, le Mezmoum,

- Le « Djhar-ka » ne correspondant à aucune nouba.

 

La musique andalouse algérienne se partage entre trois grandes sphères d’influence ou école : Ecole de Constantine, Ecole d’Alger (la capitale) et l’Ecole de Tlemcen. La musique andalouse de Mostaganem fait partie de l’Ecole d’Alger. La musique se joue avec des ensembles ou firqates qui, quelquefois, ont un chanteur ou chanteuse principaux qui commencent très souvent en solistes le « M’sader ». L’ensemble dépasse rarement la dizaine de musiciens-chanteurs. Mais on connaît les ensembles impressionnants de la Syrie …

 

La firqa joue d'instruments à corde : violons, rubab (rarement plus d’un), luth, mandoline (ayant fait son entrée vers la fin de la 1ère partie du 20e siècle) et qanoune (cithare), un ou deux instruments à percussion, le naï quelquefois.

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Merci, Qsouri.... il est dommage que je n'ai pas le temps pour l'instant d'apporter de nouvelles choses... dès que cela sera possible, je le ferai...

 

... "Jouljoul" : je n'y ai pas pensé ... c'est le mot (clochette) qui m'a plu car il est léger et facile à prononcer...

 

A bientôt, pour les "goûteurs" ...

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Une brève suite à la musique andalouse en Algérie ...

 

Bien que l’échelle modale musicale a été empruntée aux Grecs,cette échelle a retenu l'appellation persane de ses emprunts au cours des siècles comme le Seh-gah (Sika), Tchahar-Gah (Djarka) tandis que les rythmes gardaient la source arabe avec le Ramal, le Darj...

 

J'avais dit plus haut que la musique Andalouse est présente en Algérie, à travers trois importantes écoles : le Gharnati de Tlemcen (pour Grenade), le Çana'i d'Alger (de Cordoue) et le Malouf de Constantine qui nous vient de Séville (qui se prolongera jusqu'en Tunisie et en Lybie) ...

 

Chacune de ces trois écoles met en oeuvre la nouba marquée par sa sensibilité musicale - ghernati, çana'i, malouf - correspondant à une composition instrumentale et vocale se déroulant selon un ordre établi et des règles rythmiques et modales bien déterminées.

 

Les différents mouvements composant la Nouba sont :

- la daira : pièce vocale de rythme libre exécutée à l’unisson.

- le mestekhber : prélude instrumental de rythme libre, exécuté aussi à l’unisson.

- la touchia : pièce instrumentale qui est une ouverture écritee sur un rythme binaire ou quaternaire (2/4; 4/4).

- le mçedder : pièce vocale et instrumentale la plus importante de la Nouba, jouée sur un rythme 4/4.

- le btayhi : seconde pièce vocale et instrumentale, élaborée sur le même rythme que le mçedder (4/4 moins lent).

- le derdj : mouvement vocal et instrumental construit sur un rythme binaire, plus accéléré que les deux précédentes pièces.

- la touchia inçirafe : partie instrumentale accélérée et vive (cescendo), construite sur un rythme ternaire.

- l'Inçiraf : mouvement vocal et instrumental à rythme ternaire (5/8).

- le khlass : pièce finale chantée de la Nouba exécutéé sur un rythme alerte et dansant (6/8).

- la touchiat el Kamal : c’est une pièce instrumentale construite sur un rythme binaire ou quaternaire.

 

Sur les 24 noubas qui existent, je rappelle une fois encore que l'on a douze en Algérie : Nouba Dhil, Nouba Ghrib, Nouba Hsine, Nouba Maya, Nouba Mezmoum, Nouba Mdjenba, Nouba Rasd, Nouba Rasd Eddil, Nouba Reml, Nouba Reml Maya, Nouba Sika, Nouba Zidane.

 

 

Le Hawzi : Il s'agit du pendant tlemcenien du chaâbi. Exprimée en arabe classique, il dérive également de la musique arabo-andalouse, et plus particulièrement de l'école de Tlemcen, le Gharnati.

 

Le Malouf s'est principalement implanté à Constantine, Annaba, Tunis… Le mot Malouf vient du mot arabe "mwalef" (habitué), c'est-à-dire habitué à la tradition.

Link to post
Share on other sites
  • 3 weeks later...
Guest Jouljoul

Voyage turc ...

 

C’est au 15e siècle que la musique savante turque se développera sous les Ottomans mais l’on ne retrouve les traces de cette musique qu'au 17e siècle. La musique d’art turque s’enrichira et développera des formes esthétiques d’une rare préciosité ; mais elle empruntera aussi des genres aux pays passés sous le contrôle ottoman et inversement. Malheureusement, cet art subtil perdra quelque peu de son authenticité, après le déclin de l’Empire.

 

L’échelle modale turque comprend une série d’intervalles ou commas et les instrument qui l’accompagnement sont fondamentalement le Nay, le Tef (tambour de basque), le Neybe, le Qanûn, le Kudüm et le Zil.

 

La polyphonie sera inaugurée avec Husseyn Saadettin Arel et les instruments de musique cités ci-dessus auront leur place dans les créations musicales. En même temps, une section de musique classique turque est instituée au sein du conservatoire d’Istambul. Un Chœur classique est également créé par une personnalité du monde musical et radiophonique d’Ankara et de la Société de la musique orientale – Mesut Cémil Tel – lequel revisitera la formulation et l’exécution de cette musique exceptionnelle.

 

- Quelques grands noms de compositeurs : Serif Içli, Selahattin Pinar, Saadettin Kaynak.

- Quelques grands noms d’interprètes vocaux et instrumentistes : Aladdin Yavasca, Munir Nurettin, pour le chant et Nivazi Savin, Aka Gündüz Kutbay.

 

 

Quelques modes de la musique d’art turque :

 

- Hicâz

- Huzzâm

- Beyâtî

- Huseynî

- Karcighar

- Peykisafa

- Segah

- Acem

- Bestenigâr

- Buselik

- Dugah

- Nihâwand

- Rast

- Sabâ

- Hisar-Buselik

- Sâz-Kâr

 

 

- Adnân Yavuz Ballioglu dans un taqsim en Huzzam (Nay)

 

http://www.neyzen.com/images/taksim/a_y_ballioglu/a_y_ballioglu_huzzam.wma

 

 

- Ahmet Kaya dans un taqsim en Dugah (Nay)

 

http://www.neyzen.com/images/taksim/ahmet_kaya/ahmet_kaya_dugah.wma

 

 

- Özer Yavaş dans un taqsim en Çargah (Nay)

 

http://www.neyzen.com/images/taksim/sadreddin_ozcimi/sadreddin_cargah.wma

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Suite musicale turque ....

 

- Acem Kurdi :

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?t/tsm_secmeleri/acemkurdi/288/06.ra

 

 

- Nimet Hanim dans Altin Tasta Gul Kuruttum, en mode Acem Kurdi :

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?t/tsm_secmeleri/acemkurdi/288/13.ra

 

 

- Avni Anil dans « Bir Baska Eda, Baska Arzu ile Geldim, toujours en mode Acem Kurdi :

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?t/tsm_secmeleri/acemkurdi/288/10.ra

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

 

- Avni Anil dans « Bir Baska Eda, Baska Arzu ile Geldim, toujours en mode Acem Kurdi :

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?t/tsm_secmeleri/acemkurdi/288/10.ra

 

Cette composition me rappelle une taqtouqa interprétée par Um Kalthoum : "Malek ya qalbi hazîne al-yom" dont les paroles sont de Ahmad Râmi, sur un Maqâm Kardân :

 

Ecoutez cet extrait audio

 

et "Mahtar ya nâss" :

 

Ecoutez cet extrait audio

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Je me dépêche d'apporter d'autres éléments sur la musique turque (je tiens à signaler que ce n'est pas du copié-collé mais de synthèses de lectures) ...

 

Les instruments de musique turcs

 

Le Çeng : est une sorte de harpe. On retrouve la configuration de l’ancêtre du çeng ottoman, qui a disparu vers la fin du XVIIe siècle, dans les reliefs assyriens du premier millénaire av. J.-C. Il comporte 24 cordes et l’on en a en configuration dans les indications données dans le "Çengnâme" ("Le livre du çeng") de Ahmed-i Dâî, poète du XVe siècle.

 

Le Kopuz : sorte de luth à manche long. Lui et le ‘Ud furent très utilisés au XVIe siècle mais le Kopuz sera abandonné à la fin du même siècle. Le célèbre ensemble Bezmara, spécialisé dans l’interprétation de la musique ottomane, utilise un Kopuz fabriqué selon des croquis qui se réfèrent aux miniatures ottomanes du XVIe siècle et selon ce qui nous est parvenu d’un grand voyageur ottoman du XVIIe, Evliya Çelebi.

 

Le Şehrud : fait partie de la famille des «luths à manche court». Très utilisé aux XVe et XVIe siècles chez les Persans et les Ottomans, il sera abandonné vers la fin du XVIe siècle.

 

Le Qanun : inutile de le présenter. Le kanun ancestral possédait une table d’harmonie faite entièrement en bois. Utilisé jusqu’à la fin du XVIIe siècle, il sera remplacé par le Qanun à cordes en boyau, lui-même ancêtre du Qanun actuel. La table du Qanun à cordes en boyau était fabriquée partiellement en parchemin. Aujourd’hui, on utilise le Qanun à cordes métalliques.

 

Le ‘Ud : de la famille des luths à manche court, le ‘Ud est pourvu de cinq cordes doubles (dont trois sont en principe en soie filées d’argent et deux autres en boyau). Délaissé à la première moitié de XVIIe siècle, il revient en force au sein de l’orchestre au XIXe siècle sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui (à ce propos, mon ‘Ud est d’origine turc, il a un manche court et sa table de petite envergure est confortable pour une petite corpulence - mais ne croyez pas que je sache en jouer, car abandon après 6 mois pour raisons d'études).

 

Le Kemânçe : en fait, c’est le nom que nous donnons principalement au violon. Il est utilisé en position verticale (comme dans les orchestres andalous algériens par exemples). Ses trois cordes sont en crin de cheval. Seul instrument à archet de la musique ancienne ottomane, le kemânçe fut remplacé par le sinekemanı (viole d’amour) vers la fin du XVIIIe siècle dans la musique profane. Mais il n’a pas cessé à être utilisé dans la musique mevlevie sous le nom de rebab et qu’utilise d’ailleurs la Firqa Andaloussiate d’Alger, mais peut-être avec une facture plus moderne. Le modèle du Kemânçe ancien se trouve dans le Tefhîmü’l-Makamât de Hızır Ağa (XVIIIe siècle).

 

Le Tanbur : fait partie de la famille des luths à manche très long et dont le manche comporte des ligatures en boyau. Très en vogue à partir du XVIIe siècle, époque à laquelle il a éclipsé tous les autres instruments de la famille des luths. Le tanbur moderne est apparu au commencement du XIXe siècle.

 

Le Santur : est une cithare à percussions. A l’opposé du santur moderne, chaque jeu de cordes donne une seule note, ce qui veut dire qu’on n’utilise qu’un seul côté du chevalet. En vogue à partir du XVIIe siècle.

 

Le Mıskal : se compose pas moins de de 22 tuyaux en roseau dont la longueur et le diamètre vont en crescendo de l’aigu au grave. Chaque tuyau est accordé selon une certaine note. Très en vogue au cours des siècles, le Mıskal fut abandonné dans la première moitié du XVIIIe siècle.

 

Le Ney : ou flûte oblique, sera afflublé d’un başpâre (embouchure simple) en corne ou en ivoire à partir du XVIIe siècle. Le Ney porte différents noms dans la musique turque.

 

Le Nakkare : ce sont deux tambours hémisphériques en cuivre et deux baguettes (zahmes) de percussion. Le tambour de droite, à son grave, est réservé aux temps forts, tandis que l’autre, qui donne un son d’une quarte supérieure, est utilisé pour les temps faibles.

 

Et, enfin, le Daire : qui est composé de cinq paires de cimbalettes en bronze (je pense qu'il s’agit du Tar que nous connaissons), d’un diamètre de 10 cm environ, sont montées à l’intérieur des fentes pratiquées sur le cadre.

 

 

Quelques pièces anciennes :

 

- « Aglama Yar Aglama » - Interprète Kalemi Kasta Koydun

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?c/celal_guzelses/bir_guzel_ki/288/03.ra

 

- « Dag Ayri Duman Ayri » - Interprète Arpa Oraga Geldi

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?c/celal_guzelses/bir_guzel_ki/288/12.ra

 

- Un Bayati Pesrev :

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?t/tsm_secmeleri/bayati/288/02.ra

 

… et un taqsim Suznak sur violon :

 

http://www.turkishmusic.org/cgi-bin/t4.pl?a/ahenk/turkish_classical_music/288/10.ra

Link to post
Share on other sites
  • 2 weeks later...
  • 1 month later...
Guest Jouljoul

Voyage à travers la musique savante persane

 

La musique persane étant, par essence, mélodique et monodique et laissant une longue part à l’improvisation, elle comprend une large partie orchestrale.

 

Traditionnellement interprétée avec un chanteur, un ou plusieurs musiciens, elle est un dialogue entre le vocal et l’instrumental, l’instrument réplique au chanteur … de plus, son interprétation permet d’écouter la partie instrumentale sans accompagnement vocal et inversement. Et le chanteur peut tout aussi bien interpréter une pièce (en général, un poème) et dépasser celle-ci, lui donnant, ainsi, une interprétation quasi instrumentale.

 

Mais l’un comme l’autre sont en symbiose, transformant la dualité instrumental/voix en un phrasé mélodique qu’il est difficile de séparer et si cela se fait, ce n’est pas sans en altérer l’ensemble.

 

Sa forme d’interprétation la plus rigoureuse nécessite un chanteur et un ou plusieurs instruments dialoguant entre eux. Une des principales caractéristiques de cette musique réside dans la réponse faite au chant par l’instrumentiste qui le reprend phrase à phrase.

 

Cette sorte d’imitation tient cependant compte de l’esprit et des possibilités de l’instrument, qui garde, en outre, son style propre d’ornementation.

Cette intimité entre musique instrumentale et chantée permet la coexistence, à l’intérieur de chacun de ces deux modes d’expression, de deux caractères différents ; écoutant un solo instrumental, on sent, par moments, que l’instrument répond à un chant absent, ceci parce qu’il joue des pièces étroitement liées à la poésie, bien que soutenues par aucune parole. Inversement, il se peut qu’un chanteur interprète des séquences mélodiques échappant au texte poétique, et auxquelles on reconnaît un caractère plutôt instrumental (tahrir).

 

Bien que le répertoire de la musique persane soit très rigoureux, il n’est pas rigide : il s’agit de musique vivante, fondée sur une tradition orale en perpétuel mouvement, où chaque Maître apporte sa propre contribution musicale.

 

LaPerse du début du XIXe siècle a donné un certain nombre de Maîtres qui commencèrent à se faire connaître et à transmettre largement leur enseignement.

 

Mais l’extraordinaire répertoire savant et élaboré n’a pas vu le jour au XIXe siècle, il est la continuité d’une longue tradition constituée à travers de très nombreuses générations. Les conditions historiques, ainsi que les facteurs inhérents à la musique savante persane, ont permis à cette dernière de trouver un terrain privilégié de développement dans la mystique persane, particulièrement avec les grands poètes mystiques tels que Hafez, Mowlâna ou Attar ...

 

Quelques connaissances techniques de la musique instrumentale

 

Le Radif est un "corpus" musical, un héritage dont le but est la préservation et la transmission des éléments significatifs de la culture musicale.

Le répertoire de la musique savante persane et sa classification traditionnelle constituent le Radif, dont l'ensemble des mélodies ont été collectées au cours des siècles. Le répertoire est constitué de mélodies traditionnelles dont beaucoup ont une origine populaire ou folklorique et dont l'origine se perd dans le temps.

 

Le Radif comporte 250 pièces mélodiques qui sont des points de départ à l’improvisation et à la composition. Les plus anciens Radif connus nous viennent de deux maîtres Mirzâ Abdollâh, maître du « Sétâr » (1843-1918) et Aqâ Hosein Qoli, maître du « Târ », (mort en 1913). Ces deux frères passèrent leur vie entière à enseigner le Radif et à former les meilleurs musiciens de la génération d’après.

 

Pour comprendre le concept du Radif, il faut tout d'abord savoir que le Radif et le système modal ne sont pas une seule et même chose. Les caractéristiques des mélodies (appelées gusheh-s) sont aussi importantes que leur rapport entre elles. L'emplacement de chaque mélodie est déterminé par ses caractéristiques modales. Dans l'interprétation de la musique persane, on trouve des structures multimodales où dans chaque système (dastgâh ou âvâz) un certain nombre de gusheh-s viennent exposer les différentes parties du système.

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.


×
×
  • Create New...