DzadLane 10 Posted June 22, 2007 Partager Posted June 22, 2007 ALGERIE LES ENJEUX DE LA REVISION CONSTITUTIONNELLE article publié dans la revue risques internationaux, numéro juillet-août 2007 Alternatives Méditerranéennes un site d'information et de débat sur l'actualité politique arabe, maghrébine et méditerranéenne Article intégral Extrait : Quelle que soit l'état de santé réel du président Bouteflika, celui-là aura eu, d’abord, pour effet de plonger pendant six mois le pays dans la projection de l’après-Bouteflika. A l’inquiétude née de la menace d'une transition précipitée a néanmoins succédé, par la suite, l’idée d’une échéance plus lointaine, notamment celle de l’élection présidentielle de 2009, puis la perspective d’un troisième mandat de sept ans pour le président, après révision de la Constitution, puis enfin la perspective d’un mandat illimité, si sa santé le permet…. « L’enjeu n’est pas la présidence à vie », a cru utile de préciser le nouveau chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem. Si tout le monde, le régime, les prétendants, et Bouteflika lui même, continuent en réalité à se préparer « en temps masqué » à cette perspective de succession, compte tenu de la maladie du président, il s’agit donc d’une transition plus longue qu'il ne l'était redouté, intégrant désormais toute une série de paramètres : référendum constitutionnel (septembre-novembre 2006), calendrier électoral des années à venir ( législatives et municipales de 2007, présidentielles de 2009), rapports avec la France, etc…marquée par une intensification des rapports de force entre les différents clans au pouvoir. [..]De ce point de vue les rapports entre la présidence de la république, l’armée et les services de sécurité sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika, auront été marqués à la fois par de constants rapports de force, et en même temps par le passage d’un certain nombre de deals ayant pour but de gérer la restructuration technique du pouvoir, dans le respect d’un certain nombre de « lignes rouges », et le renouvellement d’une partie du sommet de la hiérarchie militaire [..]Les enjeux les plus saillants de cette révision, dont les grande lignes sont à présent connues (même si le président peut encore infléchir le projet préparé par le FLN, qui n’est donc pas le texte définitif) sont outre l’instauration de la possibilité d’un nombre de mandats désormais illimités pour le président, la création d’un poste de vice-président, qui pourrait revenir en cas de vacance du pouvoir présidentiel à Abdelaziz Belkhadem, ou à tout le moins à quelqu’un nommé par le chef de l’Etat. [..]la lutte désormais ouverte entre clans au sein de l’armée, opposant notamment le clan des généraux « éradicateurs » désormais en perte de vitesse, même si la sécurité militaire a jusqu’ici mieux tiré son épingle du jeu, le clan des officiers légitimistes qui trouvent en Bouteflika un représentant tout à fait honorable, et une minorité d’officiers démocrates et réconciliateurs cherchant des solutions pour sortir définitivement l’Algérie de la crise. [..]C'est dans cette dernière hypothèse que le nom de Mouloud Hamrouche, fils de chahid, chef de file des "réformateurs" du FLN et ancien chef du gouvernement, revient souvent sur la langue des observateurs. Le problème c’est qu'il n’a pas sa langue dans sa poche et que s’il est, comme l’actuel président, comme Belkhadem ou Ouyahia, issu du "sérail", il est aussi un authentique réformateur, justifiant non seulement d’un certain nombre d’états de services dans ce domaine, notamment à l’époque où il était premier ministre, en 1990/91, mais aussi porteur d’un projet de démocratisation et de modernisation de l’Algérie sans équivalent dans la classe politique algérienne. A la fois issu du système mais opposant déclaré, sans doute « pressenti » par certains généraux démocrates et réconcilia-teurs, Hamrouche incarne l’idée d’une éventuelle issue à l’interminable crise du régime algérien. Le discours qu’il tient aujourd’hui sur l’Algérie est sans concession, même s’il comporte des nuances avec celui de l’éternel opposant, Ait Ahmed, autre bête noire du régime algérien, dont Hamrouche est proche. .. Electriquement, Citer Link to post Share on other sites
admin 2 Posted June 23, 2007 Partager Posted June 23, 2007 Je te remecie pour le partage. Perso, je me demande si Boutef n'a pas fini par abandonner son projet. De plus, contenu du caldendrier électoral, si referundum il y a, il ne serait pas tenu avant début 2008 soit tout juste une année avant la fin du mandat, au quel cas, il serait trop flagrant de changer la constitusion à la Ben Ali et prétendre sa bonne foi! Citer Link to post Share on other sites
DzadLane 10 Posted June 23, 2007 Author Partager Posted June 23, 2007 Je te remecie pour le partage. Perso, je me demande si Boutef n'a pas fini par abandonner son projet. De plus, contenu du caldendrier électoral, si referundum il y a, il ne serait pas tenu avant début 2008 soit tout juste une année avant la fin du mandat, au quel cas, il serait trop flagrant de changer la constitusion à la Ben Ali et prétendre sa bonne foi! Je suis de ton avis en ce qu'il serait légitime de se poser la question de l'opportunité d'un éventuel amendement de la constitution. Sauf qu'à mon avis, la problématique autour de laquelle s'articule cet amendement se situe moins autour de l'abrogation des dispositions limitant le nombre de mandats présidentiels que dans la constitutionalisation d'un nouveau système de gouvernance dit "présidentiel". Un système qui consacre la primauté du civil sur le militaire en ce sens que la nouvelle constitution permettrait, à mon avis, de concentrer les pouvoirs autour de la présidence de la république, en tant qu'elle dirige la fonction exécutive, et limiter ceux dont dispose de manière formelle mais non officielle la structure militaire. Néanmoins, je ne pense pas que la nouvelle mouture profiterait à l'actuel locataire du Palais présidentiel en l'occurence Abdelaziz Bouteflika, mais plutôt au futur président de la république combien même le nombre de mandats ne serait plus limité à deux. Je pense que depuis avril 2004, une période de transition est enclenchée où les véritables enjeux ne sont pas dans le fait que l'actuel président se représente ou pas, mais que l'actuelle force au pouvoir, reconfigurée totalement depuis les dernières elections présidentielles, enracine un nouveau mode de gouvernance mais surtout, s'assure du caractère irréversible du démantèlement de l'ancienne force qui a gouverné cette algérie depuis 1979 à 2004, en l'occurence depuis l'écartement du défunt Houari Boumédienne jusqu'à leur écart scientifique par les stratèges du jour. Ainsi, je pense qu'arrivés à un âge où la retraite se fait sentir comme libération, ils ne peuvent quitter leurs responsabilités sans avoir à prendre toutes les garanties de la réussite de ce qui serait considéré "Une rupture irréversible" et à moindres risques avec les anciens dépositaires du Pouvoir. La période 2004 - 2009 représente, à ce titre, une période critique au cours de laquelle l'équilibre instable peut à tout moment balancer d'un côté comme de l'autre, tel balancer d'un système à l'autre. Je pense que pour entrevoir cette problématique, il nous faudrait toutefois analyser l'intersession entre les deux mandats présidentiels de Bouteflika différemment et tenter de voir au delà de la présidence de la république. La rupture dont je parle, je la situe à l'intérieur même de l'institution clé et loin du Président de la République. celui-ci, encore qu'il eut été acteur dans cette démarche, a été beaucoup plus celui qui a consituté un moyen de mener cette stratégie voulue et souhaitée par l'actuelle force bien avant sa venue en 1999. Je parraitrais peut être utopique dans mon optimisme, mais je crois fort que 2009 sera le commencement de la libération nationale. Electriquement, Citer Link to post Share on other sites
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