APN : Le RCD porte seul l'opposition

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Il aura suffi de suivre les premières interventions des députés de la nouvelle Assemblée, autour du programme du gouvernement, samedi en soirée et durant toute la journée d’hier dimanche, pour s’en apercevoir : seul le RCD du docteur Saïd Sadi fait de l’opposition.

 

Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L’alignement collectif et certainement fictif derrière l’excessif soutien décliné presque religieusement à “la démarche et la politique de Son Excellence Monsieur le Président de la République” a ceci de dangereux qu’il contamine au-delà de “l’alliance présidentielle”. A tel point que ce qui devait être un contre-pouvoir comme le lui exige sa nature même dégage l’impression d’être un gigantesque comité de soutien. Les plus “critiques” s’engluent dans des détails “de la vie quotidienne”, confondant APN et APW !

 

Une ambiance que perturbe, heureusement, de temps à autre un député RCD. Hier, ils étaient trois : la députée de Tizi-Ouzou, Lila Hadj Arab, le député d’Alger, Mohcine Belabas, et le député de Tipasa, Mohamed Khendak. La députée de Tizi tire la plénière de sa torpeur dès la matinée en s’en prenant sans ménagement mais avec force arguments aux projections du gouvernement en matière de gestion des collectivités locales. En l’espèce, renforcer les prérogatives du wali et du chef de daïra au détriment des élus est un véritable déni de démocratie, fera-t-elle remarquer. Lui succédant dans l’après-midi, le député d’Alger et chargé de la communication du parti, Mohcine Belabas, allume, lui, et le gouvernement et le Parlement. “Aujourd’hui, dira-t-il, l’APN et toutes les autorités doivent lancer un signal fort sur la lutte contre la corruption. Le Parlement de l’Algérie devra choisir entre la responsabilité et la démagogie (...)” Disant tout haut ce que tout le monde pense tout bas, il clame tout simplement : “La corruption est chez elle en Algérie”! Enumérant ensuite une série des formes de cette corruption dont la mère “reste la fraude électorale”. Face à elle, aucune réplique puisque “la presse est muselée et que la société civile est trop faible pour faire contre-poids.

 

En fin d’après-midi, c’est le député de Tipasa qui tournera en dérision le programme du gouvernement en matière d’environnement et d’aménagement du territoire. “L’on ne peut prétendre avoir une politique de l’environnement lorsqu’on constate l’état de nos villes (...) Le parc classé... patrimoine mondial d’El Kala est menacé par l’autoroute Est-Ouest (...) Lorsque les émirs du Golfe sont invités au plus haut niveau pour s’adonner à des parties de chasse à l’outarde juste parce que le foie de la bête est... aphrodisiaque !” Ce genre de discours a mis mal à l’aise une ministre comme... Khalida Toumi, qui quitte quasi machinalement la plénière à chacune de ses interventions... :04: