Clouseau 899 Posted June 26, 2007 Partager Posted June 26, 2007 Le vice-président ? Il faudra des années pour réparer les dommages qu'il a causés, estime un éditorialiste du Washington Post. Cheney a mis sa grande intelligence au service de son propre pouvoir et de celui de Bush, au détriment des intérêts du pays. Dick Cheney restera dans les annales non seulement comme le premier vice-président en exercice, depuis Aaron Burr, à avoir tiré sur quelqu'un [il a accidentellement envoyé une volée de plombs à un compagnon de chasse, en février 2006], mais également comme le premier à être suffisamment intelligent et déterminé pour avoir fait d'une fonction de représentation un centre de pouvoir fort et indépendant. Paradoxalement, le dernier tollé qu'il a provoqué concerne sa prétention à ne pas se sentir concerné par un ordre présidentiel sur le traitement réservé aux documents classifiés, prétextant que sa fonction ne fait pas vraiment, ou du moins pas exclusivement, partie de l'exécutif. Pourtant, depuis six ans, Cheney a passé son temps à renforcer son autorité au sein de l'exécutif, octroyant, à lui-même et à Bush, le droit de faire pratiquement tout ce qui leur chante. Mais l'affaire des documents secrets n'est qu'une bagatelle, comparée à la façon dont Cheney a usurpé, concentré et exercé le pouvoir. Le Washington Post a publié une remarquable série d'articles sur le rôle sans précédent joué par Dick Cheney [dans la politique américaine]. Elle a débuté dimanche 24 juin avec le récit de la manière incroyable dont il a, deux mois après les attentats du 11 septembre 2001, fait signer par Bush un ordre présidentiel déniant aux étrangers suspectés de terrorisme le droit d'être jugé par un tribunal, qu'il soit civil ou militaire. Cheney a soumis au président un texte qui avait été rédigé dans "le secret le plus absolu" par son propre avocat pendant qu'ils déjeunaient ensemble. Une heure plus tard, la signature présidentielle rendait le document officiel – sans que le secrétaire d'Etat Colin Powell ni la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice en aient été informés. Selon le Post, Mme Rice était "furieuse" ; Powell, lui, n'a pris connaissance du décret – aux énormes conséquences pour la politique étrangère américaine – que le soir en regardant CNN. Sa réaction : "Mais que diable s'est-il donc passé ?" Il s'était passé que Cheney venait de lui administrer une leçon. Le vice-président a poursuivi en supervisant la mise en œuvre du cadre philosophique et légal infâme utilisé pour justifier l'utilisation de méthodes d'interrogatoire "musclées", selon les termes de Cheney – autrement dit de torture, d'après les traités internationaux – sur les prisonniers de la "guerre contre le terrorisme". Cheney a soutenu la distinction ténue entre la torture et les traitements "cruels, inhumains ou dégradants". Je n'ai jamais cru à la thèse selon laquelle les relations entre Bush et Cheney s'apparentaient à celles existant entre Pinocchio et Geppetto – il est trop facile de dédouaner Bush en imaginant un Cheney qui tire toutes les ficelles. Mais, à l'évidence, Cheney est le membre le plus coriace et le plus intelligent du gouvernement, et il a mis son intelligence au service de ses priorités personnelles. Il a pris ses fonctions avec la conviction que la présidence et, par extension, la vice-présidence avaient été affaiblies, et il a entrepris de leur donner un second souffle. Les étudiants en science politique devraient suivre un cours intitulé "Cheney". La façon dont il a bâti son pouvoir et l'a utilisé représente un cas d'école sur le fonctionnement réel de l'administration – et sur la possibilité, avec un peu d'habileté, de manipuler le service public. Pour preuve, son goût du secret, qui frise la paranoïa. Ses services étiquettent "SECRET" les documents de routine, par exemple les points à évoquer devant la presse. Le vice-président garde dans d'énormes coffres des dossiers sur l'activité au quotidien. Faut-il y voir une forme de folie ? Non, il met simplement en pratique la maxime selon laquelle l'information donne le pouvoir. La lumière du jour, c'est bon pour les ratés. Le vice-président, dont le nom de code pour les services de renseignement est "Angler" [le Pêcheur], connaît effectivement la politique dans tous ses recoins. Et, surtout, il s'y connaît en matière de survie. Son ancien mentor Donald Rumsfeld est parti, son ancien secrétaire général Lewis "Scooter" Libby sur le point d'aller en prison, mais Cheney, lui, reste, comme un défi, inexplicable et désastreux. Il faudra des années pour découvrir et réparer tous les dommages qu'il a causés. Eugene Robinson The Washington Post Citer Link to post Share on other sites
Durakwir 10 Posted June 26, 2007 Partager Posted June 26, 2007 Merci pour l'article. Après le 11/09, Dick Cheney était mieux protegé que George Bush :D Salut, Interressant en effet ! mais Cheney, lui, reste, comme un défi, inexplicable et désastreux Ca a un nom, de la mauvaise graine ! . Citer Link to post Share on other sites
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