Jump to content

SDF : les “grands exclus”


Recommended Posts

Salut,

 

J'entends souvent en algerie les gens dire que les SDF ou les mendiants sont des vicieux qui profitent de la generosite des gens pour se faire des richesses personnelles et que de ce fait, il ne faudrait surtout pas les aider..

 

 

Il doit surement y avoir une part de verite dans ce constat.. mais pourquoi condamner des innocents pour des torts qu'ils n'ont pas fait ?

.. je pense qu'il est preferable d'"aider" une personne qui ne manque de rien que de priver une personne dans le besoin lorsqu'on le peut, non ?

En particulier les femmes avec enfants ! Je ne peux pas imaginer qu'elles jouent de la comedie, c'est inconcevable.

 

 

Un article de liberte d'aujourd'hui.. eclaire un peu mieux sur les conditions de cette partie de la societe totalement exclue.

 

--

Leurs histoires personnelles sont souvent pathétiques

SDF : les “grands exclus”

 

 

 

Lors d’une nuit, sous la vague de froid qui a sévi depuis près d’une semaine ces derniers jours, nous sommes allés à la rencontre des sans-abri de la ville d’Alger.

20h30 :

alors que la pluie commence à tomber, nous sommes allés à la recherche des sans-abri. Assise avec un petit garçon à ses côtés sur un banc d’un abribus du côté du Palais du peuple, une jeune femme refuse au début de nous parler, mais avec un peu d’insistance, elle finit par lâcher qu’elle est issue de Bab El-Oued et que le petit est son fils. “C’est ma mère qui m’a chassée de la maison quand j’avais 18 ans. J’ai appris à me défendre et avoir des amis qui me protègent. Je ne risque rien ici. Tout le monde me connaît. Les jeunes du quartier me protègent”, lancera-t-elle. Son histoire ressemble à celle de centaine de filles dans la rue. Tombée enceinte, les parents n’ont trouvé d’autresolution que de la mettre dehors. “Mon fils est scolarisé dans mon ancien quartier. Le soir, il reste avec moi dans la rue”, avouera-t-elle. Son souhait : avoir un petit chez-soi où elle pourrait élever son fils.

Il pleut, il fait un froid glacial, Zohra est une habituée du quartier de la Grande-Poste. Âgée de 46 ans, elle survit grâce à la charité. “Je suis divorcée. J’ai frappé à toutes les portes mais personne n’a voulu m’aider. Je n’ai que la rue pour m’abriter et mes yeux pour pleurer de temps en temps. J’étais hébergée au centre de Birkhadem, mais ce lieu est insupportable. Nous sommes mêlées à des malades mentaux, à des voleurs et à toutes sortes d’agressions. Ici au moins, je peux me procurer un peu d’argent pour faire vivre mes enfants”, se console-t-elle.

Un peu plus loin de Zohra, devant la porte de la Grande Poste, deux marginaux ont pris possession des lieux la nuit tombée depuis quelques années. Le premier est père de quatre filles qu’il n’a pas vues depuis 4 ans. “J’ai quitté ma ville natale, Oran, pour trouver un emploi à Alger. Je n’ai pas pu supporter de voir mes enfants mourir de faim. Je voulais gagner de l’argent et rentrer chez moi. Sauf que je n’ai pas pu trouver un emploi. Je passe mes journées à dénicher des petits boulots et le soir, je reviens ici”, racontera-t-il en confessant qu’il ne peut repartir chez lui les mains vides. “Bien que je ne sache pas ce que sont devenues mes enfants, je ne repartirai pas à Oran tant que je ne trouverai pas un travail qui me permettra de les nourrir”, répétera-t-il. Son voisin de fortune, un homme d’une cinquantaine d’années, préparait déjà sa couchette avec des bouts de carton. C’est avec beaucoup d’amertume qu’il parle de son père qui est la principale cause de son malheur. “Tout a commencé quand j’avais 6 ans. J’ai été violé par mon père. Ce harcèlement a duré pendant plusieurs années. De peur de me révolter et de le dénoncer, il m’a mis à la porte. J’ai dû me débrouiller comme je pouvais pour survivre à Alger, en vain. J’ai fini par trouver le moyen de partir en France où j’ai passé 12 ans de ma vie entre la rue et les centres d’accueil. Mais j’ai fini par rentrer tout en espérant intégrer le domicile familial. Malheureusement, mon père m’a déclaré qu’il ne veut plus me revoir et que si je m’approchais de son chez lui, il me tuerait. J’ai pris peur et je me suis réfugié dans la rue”, nous racontera-t-il avec beaucoup de mal.

 

 

Il est 22 heures

Direction, la placette en face de l’hôpital Mustapha, un lieu privilégié pour beaucoup de “marginaux”. À proximité du commissariat de police, ils ne dorment pas encore, ils discutent entre eux de choses et d’autres, et parfois avec des personnes habitant le quartier. Karima est âgée d’à peine 22 ans, mais elle en paraÎt plus. “Je suis une fille du village SOS de Draria. On refusant de me marier, les responsables de ce centre m’ont mise à la porte car je suis majeure. J’ai été hébergée au centre de Birkhadem, mais les responsables nous mettent à la porte le plus tôt possible. Sincèrement, nous préférons la rue. J ai un diplôme en pâtisserie, mais à quoi servira-t-il si je ne peux pas trouver du travail. Je n’ai pas de papiers d’identité, donc, je ne peux rien faire. Je veux avoir une vie normale. Aujourd’hui, je ne survis que grâce à la charité des bienfaiteurs”, déclare-t-elle. Les dangers de la rue, elle les côtoie tous les jours. “J’ai reçu quatre coups de couteaux sur différente parties de mon corps. Une agression qui m’a coûté 4 mois d’hospitalisation (coma), parce que je me suis défendue contre des délinquants qui voulaient me violer”, avouera la malheureuse, en larmes.

Mourad est également “fils de l’assistance”, nous dira-t-il. Il était hébergé au centre de Birkhadem mais pas pour longtemps. “À peine si on vous laisse cinq jours, ensuite, on vous met à la porte. Les responsables de ce centre prétendent vouloir nous aider pour la création d’une activité, en contrepartie on nous demande une somme de 20 000 DA. Quel est le SDF qui possède cette somme d’argent ?” se demande-t-il

Issu de parents divorcés, ne supportant plus les cris des nouveaux conjoints de leurs parents, ils se sont retrouvés par la force des choses dans la rue. “Ni mon père ni ma mère n’ont voulu de moi après leur divorce. Je n’ai pas trouvé un endroit à part la rue. Ils sont nombreux, mes semblables. Ne nous demandez pas pourquoi nous sommes là, ni pourquoi nous nous droguons. Tout simplement parce que nous n’avons pas le choix. Nous voulons juste oublier nos malheurs dans l’alcool et la drogue et le danger qui nous guette dans la rue”, lancera, révolté, un jeune de 17ans.

 

“Nous voulons juste la sécurité” 23h passées

Grelottant, ils préfèrent affronter le froid, la faim mais pas l’insécurité. “Nous choisissons de nous installer à côté des commissariats de police, des hôpitaux et des institutions de l’État pour notre sécurité. Beaucoup de nos amis se sont fait agresser par des délinquants et des ivrognes. Ici, nous sommes en sécurité”, soulignera une jeune femme allongée en face d’un commissariat. Ramenés de force par les agents de sécurité vers le centre de Birkhadem, ils dénoncent les conditions de vie dans ce dernier. “C’est pire que la rue. Nous sommes menacés par les vols et le racket par d’autres SDF”, martèle la majorité de ces sans-abris. À quelques mètres du CHU Mustapha, des dizaines de femmes, dont la majorité est des divorcées, sont assises devant les portes des immeubles. “Ne me parlez surtout pas de loi, ni de droit. Si nous sommes dans la rue, c’est parce que personne ne nous protège. Je suis divorcée depuis 5 ans. Mes parents m’ont demandé d’abandonner ma fille si je veux réintégrer le domicile familial. Chose que j’ai refusée. Aujourd’hui, je n’ai qu’un souhait, c’est de protéger ma fille des agressions quotidiennes. Je veux que ma fille soit prise en charge par une famille le temps que je trouve un toit”. Le visage inondé de larmes, elle nous prie de prendre sa fille avec nous. “Sauvez-là, s’il vous plaît”, suppliera-t-elle. Une autre nous avouera qu’elle ne cherche que la sécurité : “Nous nous abritons à l’intérieur de l’hôpital, devant le commissariat et des fois dans les cages d’escalier si les habitants ne nous chassent pas.”

En effet, la plupart de ces exclus de la société ne cherchent que la sécurité qui est plus importante des fois que la nourriture et l’habit. “Nous attendons minuit et nous nous installons à l’intérieur de l’hôpital. Je me sens en sécurité ici”, selon des témoignages.

Ils ont choisi les alentours de la mosquée El-Rahma pour en faire leurs quartiers. Allongés sur des cartons, sous une tente fabriquée de cartons et de grands sachets en plastique, ces sans domicile fixe risquent chaque jour leur vie. “Revenez demain, j’ai pris des médicaments. Je ne peux pas sortir de ma tente”, nous dira une voix, membre d’une famille expulsée de son logement. “C’est un couple de vieux expulsé par leur propre fils de leur appartement qui est juste en face”, nous renseignera une femme. “Je vais vous guider vers d’autres SDF qui pourront vous parler”, nous proposera cette dernière.

Link to post
Share on other sites

Bonjour Pr.T,

 

Merci pour ce partage.

 

Je pense qu'on ne choisit pas la rue! Mais que c'est bel et bien elle qui nous choisis: Allah Y starna adjmaïn.

Dans cet article un terme revient souvient celui de Protection, ce sentiment d'etre abandonner par la société doit être horrible, si on y ajoute à cela un jugement.....:(On ne choisi pas de vivre misérablement surtout lorsqu'on a des enfants. Pour eux on voudrait franchir des montagnes, mais quand on a rien que faire?

Il faudrait se poser certaines questions......? Que font les pouvoirs publics pour endiguer ce phénoméne surtout en direction des femmes divorcés? La société Algerienne n'a t-elle pas sa part de responsabilité dans une certaine mesure?

 

 

On ne peut-être qu'indigné à la lecture d'un tel sujet.

Link to post
Share on other sites
c'est moi qui n'arrive pas a comprendre ce que tu veux dire par tes deux posts...

 

et Bonsoir.

 

Pardon...bonsoir oui.

 

Le premier post....cet article m'a profondément bouleversé.

Le second...je n'arrive pas à comprendre comment des femmes et leurs enfants peuvent rester dans la rue....dans l'indifférence générale ? Il existe des foyers d'accueil..non ?

Link to post
Share on other sites
j'ai la chair de poule

en fait on oublie souvent que ca peut arriver a n'importe qui

ellah yester

 

parcontre professeur tu devrais changer ta localisation 'SDF' par egard aux veritables SDF

 

Tu as tout à fait raison! ça peut arriver à n'importe qui! c'est triste car ça veut dire qu'il y a une perte de valeurs et une compléte désolidarisation dans ce bas monde!:17:

Link to post
Share on other sites

Bonsoir et merci..

Je pense qu'on ne choisit pas la rue! Mais que c'est bel et bien elle qui nous choisis: Allah Y starna adjmaïn.

Dans cet article un terme revient souvient celui de Protection, ce sentiment d'etre abandonner par la société doit être horrible, si on y ajoute à cela un jugement.....:(On ne choisi pas de vivre misérablement surtout lorsqu'on a des enfants. Pour eux on voudrait franchir des montagnes, mais quand on a rien que faire?

Il faudrait se poser certaines questions......? Que font les pouvoirs publics pour endiguer ce phénoméne surtout en direction des femmes divorcés? La société Algerienne n'a t-elle pas sa part de responsabilité dans une certaine mesure?

 

On ne peut-être qu'indigné à la lecture d'un tel sujet.

 

Tout le monde est responsable.. les parents qui jettent leurs enfants a la rue, les pouvoirs publique qui ne font presque rien, Nous avec notre insouciance et nos doutes quant a leur misere (comme si qu'un miserable doit prouver sa misere pour etre accepte en tant que tel)...

 

Je n'arrive pas a me mettre a la place d'un "responsable" qui sait qu'il y a UNE SEULE femme dans la rue, avec des enfants en bas age a sa charge de surcroit !

C'est scandaleux.. et ca en dit long sur le degre de responsablite de nos chers dirigeants..

pathetique..

Link to post
Share on other sites
j'ai la chair de poule

en fait on oublie souvent que ca peut arriver a n'importe qui

ellah yester

 

parcontre professeur tu devrais changer ta localisation 'SDF' par egard aux veritables SDF

 

Je ne sais pas si ca peut arriver a n'importe quoi (j'en doute)..mais ca ne doit pas nous empecher de trouver cela scandaleux...:)

 

 

non je ne changerai pas ma localisation, et j'ai enormement de respect et de compassion envers les sans abris.

Link to post
Share on other sites
Pardon...bonsoir oui.

 

Le premier post....cet article m'a profondément bouleversé.

Le second...je n'arrive pas à comprendre comment des femmes et leurs enfants peuvent rester dans la rue....dans l'indifférence générale ? Il existe des foyers d'accueil..non ?

Pas assez... c'est pas une priorite pour les decideurs...

Link to post
Share on other sites
Guest hermione
Je ne sais pas si ca peut arriver a n'importe quoi (j'en doute)..mais ca ne doit pas nous empecher de trouver cela scandaleux...:)

 

 

non je ne changerai pas ma localisation, et j'ai enormement de respect et de compassion envers les sans abris.

 

si si ca peu arriver a n'importe qui

une femme disait edenya douara...elle a raison

Link to post
Share on other sites
Des associations peut-être ?

C'est ce que je deplore.. aussi, il n'y a pas de societe civile active en Algerie.

 

 

Hermione ce que je veux dire, c'est qu'il est vain de justifier un devoir civique par une eventualite.

Sinon.. je ne vois aucune raison pour defendre les femmes violees par exemple puisque je ne peux m'imaginer a leur place.

 

En plus de me mettre mal a l'aise sur le plan ethique...

Link to post
Share on other sites
si si ca peu arriver a n'importe qui

une femme disait edenya douara...elle a raison

 

Je suis d'accord avec Hermione, dans la mesure ou comme je l'ai dit plus haut il y a une forme d'individualisme qui s'est instauré dans nos sociétés et une perte de repére (familliale par exemple), cela peut arriver à n'importe qui.

Il suffit de faillir, une fois dans sa vie pour tout voir s'effondrer.

En France lorsqu'on s'interesse aux questions liées à l'exclusion que ce soit sociale ou professionnelle ou les deux; on appelle ça un "Accident de parcours"!

 

Des accidents de parcours ça peut arriver à n'importe qui, exemple une perte d'emploi, un divorce, probléme d'addiction.... les exemples sont foisons. Si dans ces môments difficile vous n'avez pas des "epaules solides pour vous soutenir, c'est malheureusement dans le pire des cas la rue qui vous attend.

Link to post
Share on other sites
En lisant tout cela, je m'imagine à leur place, bien que de là où je suis, bien au chaud, je ne peux pas comprendre réellement ce qu'ils vivent et ressentent, j'essaye d'imaginer, et rien que ça me serre le coeur! C'est indescriptible!

 

Si tu aime ton confort (tout comme moi:confused:), fais juste du bivouac deux jours en foret pour le plaisir de communier avec la nature. On va être gentil, fais le en été pas en hiver.

Tu auras un aperçu...

Link to post
Share on other sites
Si tu aime ton confort (tout comme moi:confused:), fais juste du bivouac deux jours en foret pour le plaisir de communier avec la nature. On va être gentil, fais le en été pas en hiver.

Tu auras un aperçu...

 

je pense que nous aimons tous notre petit confort, et on ne s'en rend même pas compte d'ailleurs, c'est tellement normal d'avoir un lit, une couverture bien chaude, à boire et à manger...:(

 

Sincèrement, je ne pense pas avoir la force de faire ça !:confused:

Link to post
Share on other sites
je pense que nous aimons tous notre petit confort, et on ne s'en rend même pas compte d'ailleurs, c'est tellement normal d'avoir un lit, une couverture bien chaude, à boire et à manger...:(

 

Sincèrement, je ne pense pas avoir la force de faire ça !:confused:

 

Les aider serait beaucoup plus efficace. Mais cela est délicat semble-t-il....

Link to post
Share on other sites
Les aider serait beaucoup plus efficace. Mais cela est délicat semble-t-il....

 

Tout à fait!

Aider ne serait-ce qu'avec une bouchée de pain, ce n'est pas rien... Maintenant, si il s'agit d'une aide permanente apportée à une personne, là effectivement, ça devient délicat, en tous cas, personnellement, je ne saurai pas m'y prendre :(

Link to post
Share on other sites
Tout à fait!

Aider ne serait-ce qu'avec une bouchée de pain, ce n'est pas rien... Maintenant, si il s'agit d'une aide permanente apportée à une personne, là effectivement, ça devient délicat, en tous cas, personnellement, je ne saurai pas m'y prendre :(

 

:)

 

Ce n'est pas ton rôle...avoir de la compassion et aider même ponctuellement, c'est déjà très bien. Mais après, c'est le gouvernement qui doit prendre le relai et ne laisser aucun de ses enfants sur le bord du trottoir. La repentance existe pour l'Islam, sauf cas particulier. Mais des enfants....quand même :(

 

En France, des familles connaissent le même sort. Parfois une famille entière (père, mère et enfants). Mais les enfants sont retirés de la rue et par la même occasion enlevés à leur parent. Je ne sais pas si c'est mieux au final. :(

Link to post
Share on other sites
:)

 

Ce n'est pas ton rôle...avoir de la compassion et aider même ponctuellement, c'est déjà très bien. Mais après, c'est le gouvernement qui doit prendre le relai et ne laisser aucun de ses enfants sur le bord du trottoir. La repentance existe pour l'Islam, sauf cas particulier. Mais des enfants....quand même :(

 

En France, des familles connaissent le même sort. Parfois une famille entière (père, mère et enfants). Mais les enfants sont retirés de la rue et par la même occasion enlevés à leur parent. Je ne sais pas si c'est mieux au final. :(

 

Je crois qu'il n'y a pas pire que d'être séparé de son enfant ! Mais en même temps vivre avec lui à la rue...:(

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...