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SÉSAME FERME-TOI !

le Quotidien d'Oran du 27/02/2010

 

« Si les empires, les grades, les places ne s'obtenaient pas par la corruption, si les honneurs purs n'étaient achetés qu'au prix du mérite, que de gens qui sont nus seraient couverts, que de gens qui commandent seraient commandés. »*

 

Ils étaient plusieurs fois, d’insignifiants signifiants, des ombres dans les bois, prétendant jouer, sous un faux costume de soie, le rôle carnavalesque, extrait d’une fiche communale comme script burlesque, des authentiques signifiés ! Ces personnages - presque mythiques - qui ont, sans repos du guerrier, marqué l’Histoire de l’Algérie révolutionnaire, en écrivant des Odyssées voire des Iliades avec leur sang, une encre sacrée offerte comme dote pour une Nejma vénérée, qui n’a cessé, au fil des siècles des empires, de mériter sacrifices et martyrs, car convoitée, par des rapaces et des hyènes, tant pour son coffret à bijoux que pour sa beauté sirénienne…

 

Ils croyaient, totalement noyés dans leur mauvaise foi, qu’ils peuvent encore une fois, duper les descendants de Benmhidi, Amirouche et Benboulaid, par leur vieux conte « les Rijals wakifounes fidèles au roi » ?

 

L’histoire retient, parmi les chapitres qui demeurent les siens, que les folles années du Twist délogées par la longue marche incitant les Che Guevara, Giap et Arafat, à faire le pèlerinage de la Mecque des révolutionnaires, capitale des non-alignés, 1974 comme date ! Un horizon, scruté par les heureux locataires des villages agricoles, donna comme primeurs, fruits de l’arbre pétrole, une machine transformant le pays en un vaste chantier dont les grands travaux se trouvèrent confiés aux mains des jeunes « appelés » bâtisseurs, héritiers d’une génération tombée dans les champs d’honneur. Il n'y avait point de trottoirs indomptables « offerts » par des soumissions au portable qui s’officialisent, malheureusement de nos jours, par des acrobaties sous la table... !

 

Nejma qu’on ne peut duper, avait dit : « Repose en paix ! Toi qui vivait « H’zam » et parti sans déclarer tes « riens », dont les somptueux bien-vacants, terres agricoles, comptes en dinars/dollars - notamment ceux accumulés sur ton livret CNEP N°01 - et autres actions dans les bourses « impérialistes »…que tu n’as « malheureusement » pas amassés et qui auraient pu devenir - générosité de Sonatrach oblige - des dettes effacées ?

 

Un adieu lancé fin 78 - fermant la fenêtre de l’horizon du bien être - par la bouche de sa jeunesse qui vécut en liesse, à travers son organe ex UNJA. Cette même organisation qui, contre vents amnésiques et marées corruptibles, dépoussiéra, onze années après sa disparition, la mémoire de cet Homme qui fut, au moins, un soleil appréhendé voire craint et redouté par une mafia politico-financière, qui hibernait tels des mauvais esprits dans des jarres, au fond des caves des châteaux de Dracula, attendant la tombée de la nuit et l’extinction des phares, pour profiter sous la lune « pour une meilleure vie » en vampirisant une plèbe de déboire en déboire, domptée par le qui tue qui, jusqu’à la dernière goutte de son sang noir !

 

Ainsi, les Khalifa Baba et les quarante voleurs, portant le masque des experts aux durs et perfectibles labeurs, se métamorphosèrent en un temps record de diaboliques saigneurs en de nobles seigneurs ! Profitant d’une destinée en repli, ils se virent miraculeusement anoblis dans une audience où le souverain Che3ayeb Lekhdim fut intronisé sur le siège de l’oubli ! Les conquêtes de l’import/import blanchisseur se heurtèrent aux batailles des mainmises en hauteur, enfantant sur les champs des « OGM » étiquetés corrompus et corrupteurs…

 

La gangrène, faute d’avoir été amputée, finit par presque tout habiter ! Bien enveloppés sous l’armure de leurs Ch’karas, adhérant sous la cadence de « La Tkhallini ya Sara », le bal masqué des entre-preneurs, devenus de richissimes anoblis, en semant à tout vent de considérables plis, finirent, comme par enchantement, quoiqu’on en dise par aveu sur les mises et leurs niveaux, par être abrités sous l’immunité des sénateurs et députés ou dorlotés par les parapluies d’utilité !?

 

Néanmoins, et à l’image de El Hamdoulillah Kh’radj Listi3mar Men Bladna du regretté El-Anka, Nejma, triomphante, encore une fois, contre la décennie du rouge et noir, reprenant sa voie, dansa au sein d’une ambiance euphorique, sous le ciel ensoleillé par One Two three ! Une chanson, que dis-je ! Un hymne national, qui caresse et fustige, accompagnant et régénérant l’immortel de Moufdi Zkaria…Miracle ! La société est toujours là ! Et sa jeunesse saura mettre le holà !

 

Ajournant ses fêtes, qui seront dès Juin prochain - bien entendu - toutes prêtes, Nejma, dans un souverain geste, s’est retournée la tête, pour remettre en ordre quelques sens-dessus-dessous, histoire de compter ses sous ! Et quoiqu’en spéculent ses illégitimes et malheureux prétendants, par leur « j’assume » ou le leurre des « en attendant… », Nejma qui a su faire danser sa jeunesse après l’avoir délivrée, par une Rokia de finesse, du mauvais œil fabriqué de toute pièce, saura aussi faire face, vivifiée par les gênes des valeureux héritiers de Jugurtha et Zabana, à ces éphémères (petits papillons de nuit qui ne cessent de tournoyer autour du feu jusqu’à se faire bruler) qui finiront coincés au fond du filet de la souveraine justice, tant sur terre que dans les cieux, où ils savoureront l’éternel supplice !

 

L’histoire nous a enseigné, que tous ceux qui dans le vampirisme se sont baignés, bien avant qu’ils ne soient dans l’indignation arrachés par la mort, ils régleraient inéluctablement la sale facture salée de tous leurs torts !

 

Messieurs ! C’est fini ce bal masqué qui vous a tant plu, et puis Nejma n’a jamais dit « Faites vos jeux, rien ne va plus » !

 

Et toi, généreux et naïf Sésame, désormais, ton seul et unique code secret serait réduit à l’expression magique :

« Sésame ferme-toi » !?

 

* William Shakespeare - 1564-1616 - Le Marchand de Venise

 

 

B.KHELFAOUI, Saida

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L'article "SESAME FERME-TOI!" publié hier par le QO, vient d'être publié ce jour par le Soir d'Algérie page 07, espérons que plusieurs lecteurs veut dire plusieurs bougies allumées dans les bas fonds de nos galeries ténébreuses... :Lighten:

 

C'est pas des ténèbres cher ami , c'est de véritables trous noirs qui empêchent même la lumière de filter !

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VOUS AVEZ RAISON SI WAHRANI ET VOILA CE QUI NOUS ARRIVERAIT SI LE SILENCE DES PASSIFS CONTINUE:

 

Il était une fois, le pétrole !

par B. Khelfaoui

Le Quotidien D'Oran du 11-2-2010

 

Il serait une fois, quelque part dans l'Algérie de deux mille trente trois, un couple pauvre mais heureux sous son toit. Che3ayeb Lekhdim étant le père, serait secondé par Aïni, jouant son plein rôle de mère. Leurs deux mioches Omar et Aïcha, et après s'être régalés du perpétuel plat blech de t'chicha, joueraient à leur habituel wech-makech, un duel de chats!

 

Une famille, animant son lugubre repaire, une vétuste et misérable demeure, rescapée - semble-t-il - d'un quelconque village, que l'arrière-grand-père aurait laissé comme unique héritage d'une certaine révolution agraire… la florissante et fleurissante ère de la vache à traire… Sombrement éclairée par un quinquet maladroitement rénové, les ombres projetées sur les murs écorchés de la chambre, pimentaient les scènes imaginaires par lesquelles le père faisait planer son petit univers, en leur racontant la tumultueuse histoire du bon et des mauvais!

 

Ainsi, chaque nuit, ces descendants de Dar-S'bitar et avant de farcir leur f'rach familier, avaient droit au conte des stars qui avaient illuminé le crash pétrolier! Si les squelettiques petits savouraient les délices des mille et une nuits et les histoires de Khalifa Baba et les puissants import/exportateurs, les infortunés parents, épuisés, avalaient difficilement leur salive amère en régénérant les images d'un film trop usé. Che3ayeb Lekhdim, dans des soubresauts ultimes, trompant Lucifer et Béatrice, n'avait que cette arme salvatrice. Usant de toutes ses forces, qui lui font défaut, Il essayait, vainement, de pousser jusqu'au fond, les maux atroces - sous le feu duquel tout Hercule fond, en les camouflant des mots en sauce. Le tout servi comme un plat de régal à sa piteuse famille rongée par le mal.

 

Cette nuit-là, recroquevillés et agrippés aux genoux de leur mère, tout comme les précédentes, telles des feuilles desséchées par le soleil, guettant de tous leurs sens, la suite du conte vantant des merveilles, un père qui semble en transe, dès qu'il aborde l'histoire de ce que fut l'Algérie au temps du pétrole ! Le récit coulait de la bouche de Che3yeb Lekhdim, telle une sève pour vivifier les nervures de son nid familial… Il leur raconta, non sans user de tous les subterfuges d'une ambiance de suspens, les faits rapportés par son défunt père, des réalités sur lesquelles il opéra - euphémisme oblige - des touches improvisées et inspirées de la seule richesse qu'il conservait. Sa sagesse! En effet, il était question de ce fameux pétrole dont le pays fut divinement doté et qui, dès la troisième décennie du XXIe siècle, disparut en laissant ses oléoducs tels des orphelins déshérités! Les seigneurs saigneurs, possédant plus d'un passeport, députés, sénateurs et riches entrepreneurs, se ruèrent tous, comme des déportés, sur les ports et aéroports! Il n'y avait plus rien à « sucer » ! Désormais les pailles « noires » étaient desséchées! Aucune goutte noire ! Point de pétrodollar! C'est la crise des crises… Il faut compter ses avoirs pour aller investir ailleurs! Ici il n'y a plus de mises… On se disputait, à l'arraché, les quelques vivres qui décoraient la scène tragique des marchés! Les sources d'approvisionnement en eau potable étaient devenues le bien personnel des puissants notables. L'électricité, qui n'avait plus aucune utilité, était réservée pour quelques rares « initiés », qui, possédant de miraculeux groupes électrogènes, avaient le secret du sésame qui les approvisionnait en essence et kérosène! Il n'y avait que deux catégories de survivants: une minorité très puissante composée de notables et d'initiés et une majorité d'ombres humaines en lambeaux, décorant la scène théâtrale à ciel ouvert comme de vulgaires figurants en costumes de corbeaux!

 

Le conteur, poursuivant son récit d'une plèbe en léthargie, raconta qu'entre des leveurs de mains dociles et distraits et un conseil de l'énergie, des tours de passe-passe s'étaient opérés comme dans une magie… Des scandales, dans l'absence de journaliste-à-la-sandale, s'étaient succédé - à répétition - tel un pillage des vandales, pour sucer le sang de la terre comme des vampires et voler ses propres frères à la tire! Aïcha et Omar dont les paupières commençaient à s'alourdir, essayèrent de rassembler leurs attentions effritées, écoutant leur père avant de s'endormir, ils venaient d'avoir droit à un nouveau plat d'un conte auquel ils ne cessent de goûter! Aïni, dans un bâillement d'épuisement, réajusta son foulard, emprisonna ses deux fragiles poussins dans une grande camisole de force servant de couchage, lança un regard en soupir vers son malheureux prince charbon tout en l'invitant à éteindre le quinquet et couvrir les restes de t'chicha, qui serviront à tromper la faim du lendemain…

 

Quoique professent, pour notre gêne, les Nicolas Sarkis sur notre pétrole, l'éternelle et inépuisable richesse est à dénicher, en travaillant et en prenant de la peine, sur la surface du sol !

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