ruspect 10 Posted March 2, 2010 Partager Posted March 2, 2010 Nous avons vu plus haut que le Seigneur Très Haut nous enseigne que l’âme humaine est par sa nature disposée au mal, mais elle est susceptible d’être purifiée (XCI, 7 et 10). Dans son état inculte, elle est l’âme «*instigatrice au mal*» (XII, 53)*; mais chez l’homme qui se purifie par degrés, elle devient l’âme repentante, désireuse de corriger ses imperfections*; enfin chez le saint, elle devient l’âme caractérisée par le contentement (rida), l’âme satisfaite et agréée (LXXXIX, 27 et 30). Ainsi, l’âme (nafs) est le principal facteur qui incite au mal. Satan lui-même ainsi que le monde n’agissent sur l’homme que si son âme y consent. En vérité, il n’y a rien qui puisse faire tomber l’homme dans le pêché si Son âme ne l’y encourage ou n’y consent pas. L’âme est considérée comme le siège des tendances inférieures en raison de l’autorité de certains versets coraniques tel que celui-ci*: «*En vérité, l’âme incite fortement au mal, à moins que mon Seigneur ne fasse miséricorde. Mon Seigneur est Très – Pardonneur et Très – Miséricordieux*» (XII, 53). La racine de tous les vices est l’amour du monde remplissant le cœur. Il faut*donc d’occuper de ce qui tue l’ego (nafs) et vivifie le cœur car il n’y a d’accès à la Présence du Seigneur qu’après la mort de l’ego. «*Qui ne meurt pas, ne voit pas Dieu*». L’origine de toute désobéissance, de toute négligence et de toute passion réside dans notre approbation (al-ridâ) des penchants de l’âme, et l’origine de toute désobéissance, toute vigilance et toute vertu réside dans notre désapprobation des penchants de l’âme. Si l’homme donne de l’importance à son âme au point de l’approuver, c’est parce qu’au fond de l’âme se trouvent la passion et l’orgueil. La passion se manifeste par l’attachement et l’insatiabilité et pousse l’homme à préférer le monde à Dieu. A cet égard, le Prophète (B et S) nous a mis en garde en disant*: «*L’amour de ce monde est à l’origine de toute faute*». L’orgueil s’exprime dans l’ambition et l’obstination et pousse l’homme à se préférer à Dieu. L’estimation de soi-même implique bien souvent la sous-estimation et le mépris d’autrui. La passion et l’orgueil s’interpénètrent et constituent la racine des autres maladies de l’âme. Chacun étant une forme d’association à Dieu (shirk). Pour éduquer l’âme, il faut connaître ses maladies et les moyens d’y remédier*; éliminer les tendances négatives et contraires à Dieu pour que seules subsistent les tendances positives agréées par Dieu. Si on sait «*qu’Il est avec vous où que vous soyez*» (57,4), il nous faudra*tout moment et en tout lieu nous efforcer de corriger notre attitude intérieure pour la rendre agréable à Dieu «*qui observe tout*» (33,52) Nous avons vu plus haut que le «*Jihad akbar*» (la grande guerre sainte) consiste à purifier l’âme de tout vice et à la rendre conforme à ce que veut Dieu en y cultivant les reflets des Qualités divines que sont les vertus. En fait, ce n’est pas l’homme qui acquiert telle ou telle vertu, il ne fait qu’écarter les voiles qui le séparent de la grâce divine comme on ouvre les volets d’une chambre pour qu’elle remplisse de lumière. En ce sens, la vertu est un rayon de grâce divine à laquelle l’homme peut participer. Comme en tous domaines, l’exemple à suivre est le Prophète (B et S) qui est le receptacle de toutes les vertus. Le premier pas vers la guérison des maladies de l’âme est, d’une part, la connaissance des décrets divins afin de pouvoir discerner entre le bien et le mal, le licite et l’illicite*; d’autre part, la connaissance de l’âme et ses différentes facettes. Celui qui connait réellement les maladies de son âme aspirera sincèrement à la réalisation de leurs contraires, les vertus. Et par les vertus, qui sont les reflets des Qualités divines dans l’homme, il est alors possible de connaître Dieu. Pour rendre les œuvres justes et pures, il faut progressivement et par étape, sous la direction d’un maître authentique. A cet égard, on demanda à Nûri*: «*Quand l’homme est-il digne de parler de spiritualité aux musulmans*?*» Il répondit*: «*quand il tient la compréhension des choses spirituelles de Dieu même, i est habilité à les faire comprendre à Ses serviteurs*; sinon, il devient une calamité pour tous les musulmans de son pays*». Un soufi éminent a dit*: «*Celui qui parle d’une réalité intérieurs qui ne le concerne pas, fait l’âne, conformément à la parole de Dieu*: «*comme l’âne qui porterait des livres*». (LXII, 5) Et quand on leur parle de spiritualité, il faut leur tenir des propos à a mesure de leurs compréhensions, et à la portée de leur esprit. Dieu le Très Haut a, en effet, dit à l’Envoyé de Dieu (B et S)*: «*Communique ce qu’on a fait descendre vers toi, de la part de ton Seigneur*» (LXIX, 44*; V, 67). Il n’a pas dit*: «*Communique ce par quoi Nous Nous sommes fait connaître à toi*», car s’il avait parlé des expériences intérieures à l’ensemble des hommes attachés aux formes extérieures de la religion, ceux-ci ne comprendraient pas ces réalités que seule les élites peuvent saisir. Les sciences des états spirituels sont l’héritage des œuvres justes. Or, pour rendre les œuvres justes, La première des choses est de connaitre par l’étude, ainsi que nous l’avons dit plus haut, les sciences relatives aux prescriptions légales, telles que la Prière, le jeune et toutes les autres obligations, celles des relations sociales comme le mariage, la répudiation, les transactions, tout ce que Dieu a imposé ou recommandé, ainsi que tout ce qui est indispensable pour vivre. Le culte de Dieu (ta’abbud) consiste à accomplir comme un devoir ce qu’Il a assigné, c'est-à-dire agir conformément à ce qu’Il prescrit, sans en attendre une compensation, même si tu es conscient que c’est une faveur divine, conformément à Sa parole «*Dieu a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens*» (IX, 111)*; ce qui implique qu’ils L’adorent selon la servitude de l’esclave, et non par convoitise. Auparavant, on devra posséder parfaitement la connaissance de l’Unicité de Dieu selon l’enseignement du Livre et de la Tradition et du consensus des pieux anciens, en se préoccupant de mettre en pratique ce qu’on sait. Ce qui sera lors nécessaire, c’est d’abord la science des défauts sensibles de l’âme (afât al nafs), c'est-à-dire comment dresser et rectifier ses dispositions en vidant l’âme de tout ce qui la flatte, de la détacher du monde et de l’en détourner. Le serviteur peut alors contrôler ses pensées et purifier les profondeurs de sa conscience. Telle est la science de la connaissance de soi (ilm al-ma’rifa). Au-delà viennent les sciences de ce qui surgit dans la conscience (Khawâtir), les sciences des contemplations et des dévoilements. On les appelle science de «*l’allusion symbolique*» (ichâra) parce que les contemplations des cœurs et des révélations à l’intime des êtres ne peuvent être véritablement exprimées. Ne les connait que celui qui occupe ses états et réside dans ces stations spirituelles. L’Envoyé de Dieu a dit, à cet égard*: «*Il y a une sorte de science cachée, connue seulement de ceux qui sont savant par Dieu. S’ils en parlent, seuls les contredisent ceux qui méconnaissent Dieu*». Les hommes de spiritualité sont convenus d’utiliser des expressions symboliques pour leurs sciences, compréhensibles pour celui qui a atteint un certain niveau, mais impénétrables pour l’auditeur qui ne s’y trouve pas encore. Et alors, de deux choses l’une*: ou bien il aura opinion de celui qui parle, acceptera ce qu’il dit et se jugera incapable de comprendre les expressions en question*; ou bien il aura mauvaise opinion de lui, considérera qu’il dit des extravagances et le traitera de fou, ce qui vaudra mieux pour lui que de rejeter ou de nier une vérité. Source : www.tidjaniyya.org Citer Link to post Share on other sites
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.