Yasmina Khadra

[Laziz 208]

Nos sociétés patouillent avec fierté dans les théories animalisant l’homme. Cette fixation sur nos origines bestiales justifie le patrimoine misérable de leurs ancêtres incultes. Oui, il y a eu des hommes animaux, et il en a encore peut-être, tout comme des hommes-singes. « Ô ma mère! avais-je écrit dans ma critique de ce long métrage d’Abdellatif Kechiche, L’esquive*. Quel film original. On aime le cinéma après ça comme on aime la littérature. On ne s'en priverait plus. Car il ne s'agit pas ici de passer la soirée, mais bien de rentrer dans la vie de la cité et la peau des personnages pour tâter du comportement social et humain, surtout humain, dans son sens noble. Assez de l'animal! »

 

* L’esquive. Pour lire ma critique de ce film

laziz - La cérémonie du thé - texte intégral - In Libro Veritas

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Voici l'article dans lequel Khadra s'explique au sujet de son livre à Montréal

Yasmina Khadra - Le règne animal - MONTRÉAL - VOIR.CA

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Car c’est là où je bute. Quand Khadra se réfère à un culte athée pour édifier l’avenir : les animaux sont nos ancêtres. Ce faisant, il se contredit. Et exprime clairement sa position en porte-à-faux : les sociétés issues du développement industriel sont devenues inhumaines. Je le cite : « Dans les villes, la notion de solidarité n’est plus qu’une chimère. »

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Moi, je pense que si un homme est civilisé, c’est qu’un autre l’a éduqué. Il n’a pas surgi du néant. Khadra colporte un cliché usé jusqu’à la corde, un cliché forgé sur le passé culturel de la Gaule, de l’Europe barbare, où les hommes et les femmes, dans leur majorité, étaient moins que des animaux. Des monstres. Leur ignorance de la nature et des hommes égalait leur façon de vivre et ils ont bricolé une science sur leurs spéculations capitalistes pour forger définitivement les peuples à coloniser. Yasmina Khadra se dépêche de rattraper le retard. Il est certainement inspiré par une autre de leur idée fantastique : l’égalité. Si l’on peut faire siens tous ses concepts philosophiques occidentaux, doit-il se dire, on sera sur le même pied.

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J’espère que l’écriture l’aidera à « trouver des réponses », comme il le souhaite lui-même et qu’il cesse, pour cela, de titiller son esprit reptilien. Car il se trompe, à mon avis, quand il compare la déchéance de l’homme à l’état animal. Les animaux ne sont pas sauvages, dans le sens diabolique qu’on veut bien le laisser entendre. Ils ne tuent pas par sadisme, par exemple. De comparer l’homme à l’animal demeure une métaphore branlante de nos jours où nous savons parfaitement bien que les animaux sont capables de sentiments qui les poussent à s’entraider par compassion.

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J’espère que l’écriture l’aidera à « trouver des réponses », comme il le souhaite lui-même et qu’il cesse, pour cela, de titiller son esprit reptilien. Car il se trompe, à mon avis, quand il compare la déchéance de l’homme à l’état animal. Les animaux ne sont pas sauvages, dans le sens diabolique qu’on veut bien le laisser entendre. Ils ne tuent pas par sadisme, par exemple. De comparer l’homme à l’animal demeure une métaphore branlante de nos jours où nous savons parfaitement bien que les animaux sont capables de sentiments qui les poussent à s’entraider par compassion.

 

çà c'est vrai...d'où que khadra joue au "bon sauvage" à paris pour récolter un goncourt...(c'est juste à coté)...en se démarquant des autres sauvages...mauvais ceux-là...c.à.d. les siens pas les français...les algériens!

[Laziz 208]

Monsieur Khadra, vous êtes peut-être trop occupé à étudier le genre humain, en l’occurrence les SDF, mais apprenez que certains singes, pour ne prendre que leur exemple, sont capables de ressentir la douleur chez leurs congénères. Si vous donnez à l’un d’eux de la nourriture et que vous en laissez un autre sans, affamé, l’animal ira le voir et partagera volontairement sa portion avec lui. Franchement, je n’en reviens pas que vous citiez cette phrase, d’un autre âge, de J.J. Rousseau.