yankees 1 250 Posted July 22, 2007 Partager Posted July 22, 2007 Mark Doffer rentrait chez lui, le vide dans les yeux, le carnage dans le coeur. Il avait échappé à la fureur du Vietnam. Pourtant il tremblait à la simple idée d'appeler ses parents d'une cabine téléphonique. Cela faisait si longtemps... - Maman... papa... Je rentre. Ça y'est, je suis là. Au bout du fil, en pleurs, le père et la mère de Mark n'osent prononcer un mot. - Je... enfin, un ami m'accompagne. Je... Je vais l'amener à la maison. - Pas de problème fils, répond monsieur Doffer. Ça nous fait plaisir. - Il y a quelque chose que je dois vous dire, poursuit Mark, fébrile. Il a été salement touché pendant les combats et bon... il a une pâte folle. Une jambe en plastoc, quoi. Il n'a nulle part où aller et je veux qu'il vienne vivre chez nous. Cette fois-ci, le silence fut plus long et embarrassé. - Je suis désolé pour lui fils. Mais tu sais, chez nous, c'est petit. On pourrait certainement lui trouver un endroit pour vivre, ailleurs. - Vous n'avez pas compris, coupa Mark. Je veux qu'il vive avec nous. - Ecoute fils. Quelqu'un avec un tel handicap sera un fardeau pour notre famille. Nous ne pouvons pas accepter tu devrais rentrer et laisser ton ami trouver une famille qui pourra l'accueillir. Alors, Mark raccrocha le téléphone. Ses parents n'entendirent plus parler de lui. Jusqu'à ce qu'un agent de police les appelle chez eux, quatre jours plus tard pour leur annoncer que Mark avait sauté du pont de San Francisco et qu'ils devaient venir l'identifier à la morgue. Face au corps de son fils, la mère de Mark fut prise de convulsions et son père détourna la tête. C'était bien lui, c'était Mark... mais avec une jambe et un bras en moins. Un souvenir de guerre... Citer Link to post Share on other sites
Guest anais Posted July 22, 2007 Partager Posted July 22, 2007 morale : Tu es bien portant, toutes les portes sont ouvertes. Tu as un handicap, personne ne veut de toi, tout se referme avant ton passage. Citer Link to post Share on other sites
yankees 1 250 Posted July 22, 2007 Author Partager Posted July 22, 2007 Dans cette histoire triste, les parents de Mark sont à notre image : souvent, nous trouvons facile d'aimer ceux qui présentent bien, qui sont beaux, sans défauts apparents mais nous repoussons ceux qui nous gênent parce qu'ils ne correspondent pas au "format" idéal, recevable, passe- partout... Heureusement pour nous, certaines personnes ne traitent pas leurs semblables avec autant de discrimination. Quelqu'un qui nous aime, c'est quelqu'un qui nous aime sans condition. L'amour ne devrait être que cela... Citer Link to post Share on other sites
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