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Un criminel caméléon démasqué par reconnaissance vocale


Guest elkhamass

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Juan Carlos Ramirez Abadia, baron de la drogue colombien exilé au Brésil, était passé plusieurs fois entre les mains de chirurgiens esthétiques pour échapper à la police.

 

 

« Chupeta ». Ce surnom, qui signifie « sucette », ne paye pas de mine. C’est pourtant celui d’un des criminels les plus dangereux d’Amérique latine, arrêté mardi au Brésil.

 

 

De son vrai nom Juan Carlos Ramirez Abadia, l’homme vivait depuis quatre ans dans un manoir luxueux de Sao Paulo, équipé de dix télévisions, une piscine, six voitures… Et deux millions de dollars en liquide. Selon le voisinage interrogé par la presse brésilienne, cet homme d’affaires calme et poli ne sortait jamais sans sa casquette et ses lunettes de soleil.

 

 

Mais derrière ces postiches se cachait un des grands-ducs de la drogue. « Chupeta » membre du cartel de Cali puis du cartel de Norte del Valle qui lui a succédé, aurait importé aux Etats-Unis quelque 550 tonnes de cocaines entre 1990 et 2003. Réputé ultra-violent, il aurait également à son actif une quinzaine de meurtre sur le sol américain, et près de 300 en Colombie.

 

 

Comment un tel homme, recherché par toutes les polices du continent, a-t-il pu leur échapper si longtemps et couler une vie paisible d’homme d’affaire, alors même que la version espagnole du site du ministère de la justice américain offre 5 millions de dollars pour tout aide à sa capture ? Simple : il suffit de comparer le visage figurant sur cet avis de recherche, et celui de l’homme qui a été arrêté mardi. Moustache, traits épaissis et vieillis, les deux n’ont rien à voir. Le journal colombien El Tiempo a également diffusé une carte d’identité argentine falsifiée au nom de Marcelo Javier Unzue, sur laquelle « Chupeta » arbore lunettes et cravate.

 

 

Ce caméléon a en effet eu recours, à au moins deux reprises, aux doigts de fées de chirurgiens esthétiques. Il aura fallu à la police brésilienne l’aide de la Drug Enforcement Administration (DEA, les « stups » américains), et ses spécialistes de l’identification vocale. Selon l’avocat de Ramirez Abadia, son client a en effet été placé sur écoute, et sa voix comparée à des enregistrements authentifiés datant de quelques années.

 

 

L’histoire rappelle furieusement celle d’Escobar, un personnage du même acabit dans la série Nip/Tuck, qui met en scène deux chirurgiens esthétiques. Il y a fort à parier que, s’il sort un jour de prison, « Chupeta » pensera à faire modifier ses cordes vocales en même temps que son visage…

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