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salam alikom

 

Simple effet de mode ou authentiques figures de style, les jeunes, en adoptant un nouveau langage, cherchent à baliser leur propre espace et affirmer leur légitime vérité. Influencé par l’environnement le plus immédiat, ce lexique, truffé d’emprunts et de «contrefaçons», ne vit souvent que le temps d’une inspiration, sans plus. Visite guidée à travers les mots actuels.

 

«Anouche» ou «harara» pour désigner un fils à papa, naïf et un peu crédule. «Mgelgel» se dit pour les cheveux imbibés de gel.»Shab Enakra», c’est le dur ou l’anticonformiste, voire rebelle. «Rani wiwe», je suis fauché et «yakoulha bel messak», dans le langage juvénile est synonyme de peinard, «lazer», mot emprunté, suggère le mauvais oeil et «smir» c’est faire l’intéressant. Les riches ou les nouveaux riches sont carrément lapidés par: «m’gari, mafrini, sahab echkara» avec «boucou tiket» laissant supposer que cette opulence est tombée dans les mains de ceux qui ne savent quoi en faire. Et «Teqsah, taârad», pour ceux qui font publiquement étalage de leur richesse et «habba» ou «film», prononcés tel un couperet, qualifient la perfection d’une chose magnifique et inaccessible. «Zapper» c’est «classer» définitivement quelqu’un. Les vieux ou les adultes qui ne vivent pas leur temps sont souvent portés en moquerie avec leur coupe de cheveux à la «machtat houbi», version acteurs de vieux films égyptiens contrairement à une à «harda ou techouak». «Khiouani» ou «âmmou» appellation affective d’une personne familière, c’est le contraire d’un «chriki», un intime ou plutôt un associé, «yakhrabli fi mokhi», il me tape sur le système nerveux, et «tkaârir» se dit pour quelqu’un qui parle beaucoup pour ne rien dire. «El jahd», c’est l’absolu pouvoir de l’argent avec lequel tout peut être réalisable. «Nagdab erit» c’est être au courant de tout ce qui se trame et «nagigui zamani» c’est la formule qui exprime exactement la débrouille et le compter sur soi.

 

Les jeunes oisifs et besogneux en argent, par dépit, portent souvent en dérision les plus nantis parmi leurs pairs. Lutte des classes des temps modernes moins dogmatique. Ces nouveaux riches et leurs descendances sont ainsi qualifiés de «débarqués qui n’ont de qualité que la richesse» comme les termes «baggar» ou «charika» ont pu parfaitement les crayonner il y a quelque temps de cela

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Salam

 

Meci Afafe pour ce texte.

Je viens d'apprendre un chouiwa du language des jeunes algeriens :04: me reste plus qu'a retenir.

 

"smir" Je l'ai lu sur le forum hier justement et je me demandais ce que ça pouvais signifier :mdr:

 

Tu ne lirais pas dans les pensées ? :D

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Guest dounia25

Normal ! ma’tzidlich, taïwan, sans pitié, périmé, tchipa, tchi-tchi, aâmr laq’raâ, heta l’tem… Impossible de se balader dans les rues d’Alger sans entendre ces mots et expressions qui ponctuent toutes les conversations. De votre épicier à votre boulanger, en passant par le gérant du taxiphone de votre quartier, tout le monde use et abuse de ces petits mots venus d’on ne sait où et qui font désormais partie de notre quotidien.

Normal

Comme un inlassable refrain, un mot revient sans cesse dans la bouche de nos jeunes : normal. Quelle que soit la question que vous leur poserez, ils vous répondront : normal. Comment ça va ? Normal. Que faites-vous de bon ? Normal. Les études, ça va ? Normal. Décryptage : ça va, rien de spécial, juste la routine !

 

Âamar laq-raâ

«La première fois que j’ai entendu cette expression, c’était dans une conversation entre deux copines. La première taquinait l’autre en lui disant sur le ton de la plaisanterie : «D’jiti t’aâmri laqraâ ?» raconte Nabila (31 ans). «Je pensais naïvement qu’il y avait eu une coupure d’eau et qu’au retour du précieux liquide dans les robinets, c’était l’heure de remplir les bouteilles ! Depuis, j’ai fini par comprendre le vrai sens de cette expression dont on affuble toute personne curieuse, qui s’occupe de ce qui ne la regarde pas. »

 

Sans pitié

Inspirée du titre d’une célèbre émission radio de la Chaîne III, dans les années 1980, cette expression est entrée dans le langage populaire, alimentant les conversations des jeunes. «Sans pitié» signifie à fond. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des phrases du genre «je t’aime sans pitié», j’ai bossé sans pitié, je me suis régalé sans pitié»…

 

Ma’tzidlich

Deux jeunes, la vingtaine, discutent au coin d’une rue. L’un raconte à son ami qu’en rentrant tard chez lui la veille, il avait surpris quelqu’un qui tentait de pénétrer par effraction dans l’appartement de son voisin de palier. Son interlocuteur le regarde médusé et s’exclame : «Ma’tzidlich !» Ce mot marque l’étonnement et la consternation. Autrement dit : «J’y crois pas !»

 

Chriki

Assaisonné à toutes les sauces, «chriki» surgit dans toutes les conversations se «conjuguant» même au féminin. Littéralement, il signifie mon associé. «Chriki veut dire mon pote, mon copain, «sahbi», explique Amine (25 ans). «Il implique un certain degré de familiarité. On ne dira pas «chriki» ou chrikti» à une personne âgée ou qu’on respecte beaucoup.» Ce mot n’est pas la chasse gardée de la gent masculine. De plus en plus de filles l’utilisent pour s’interpeller. «Chrikti, et si on allait faire un peu de shopping cet aprème ?»

 

Taïwan

Un autre mot passe-partout adopté. Il signifie : contrefait. M’dereh ! Pièces détachées taïwan, shampooing taïwan, chaussure taïwan… Aucun article n’est épargné et les fausses marques ont envahi nos marchés, d’où la présence en force de ce mot.

 

Hittiste, harraga, tchi-tchi, trabendo, tchipa

Impossible de comprendre ces mots, si on n’a pas vécu en Algérie. Entre le hittiste qui passe toutes ses journées adossé au mur (hit-mur), faute d’une occupation, le harrag qui tente de traverser la Méditerranée sur un radeau de fortune, le trabendiste qui fait la navette entre Alger- Istanbul les bras chargés de cabas, les gens super aisés qui friment à mort (tchi-tchi) et le pot-devin qu’il faut donner (tchipa), dur dur pour un touriste de passage de s’y retrouver !

 

Périmé

Autre mot en vogue : «périmé». Les jeunes en usent et abusent surtout pour parler d’une personne qui n’est plus dans le coup. Autrement dit, quelqu’un de complètement «has been». Abd périmé, c’est une personne qui s’habille à la mode des années 1970 et qui vit en décalage avec son temps !» explique Nadir (19 ans).

 

Papicha

Ce mot fait référence aux filles qui se fringuent et se coiffent à la dernière mode. Des jeunes filles à la page comme les créatures de rêve que l’on voit dans les magazines.

 

Intik, fort, c’était bien passé…

Incontournable également ces mots que l’ont entend partout : fort (super), belbeaucoup, intik (très bien), habli, mahboul (super)… Des expressions surgissent d’on ne sait où et fusent dans toutes les conversations comme erih may’kissekch (tu seras bien servi, bien traité), heta l’tem (un maximum)… Dans la foulée, la langue de Molière est massacrée à la tronçonneuse. Florilège : «c’était bien passé ?», «n’importe qui»… Quant aux «ammo», «khalo», «djaro»… ils font désormais partie du champ lexical de nos jeunes. Le langage étant en perpétuel développement, d’autres expressions verront certainement le jour. Normal ! c’est juste une question de temps !

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Âamar laq-raâ

«La première fois que j’ai entendu cette expression, c’était dans une conversation entre deux copines. La première taquinait l’autre en lui disant sur le ton de la plaisanterie : «D’jiti t’aâmri laqraâ ?» raconte Nabila (31 ans). «Je pensais naïvement qu’il y avait eu une coupure d’eau et qu’au retour du précieux liquide dans les robinets, c’était l’heure de remplir les bouteilles ! Depuis, j’ai fini par comprendre le vrai sens de cette expression dont on affuble toute personne curieuse, qui s’occupe de ce qui ne la regarde pas. »

 

:mdr::mdr:

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