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Concurrence et pratiques commerciales: Entre l’intention et la réalité


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Le gouvernement a apparemment pris la mesure du danger que la spéculation s’opérant en toute impunité dans les circuits d’approvisionnement et de distribution fait peser sur la paix sociale, déjà très fragile par ailleurs. D’où les amendements qu’il a apportés à la loi sur la concurrence et les pratiques commerciales, qui donnent aux pouvoirs publics le justificatif juridique pour un contrôle de la sphère commerciale moins restrictif qu’il n’a été après leur désengagement opéré au principe du respect de la liberté du marché.

 

Selon la nouvelle loi, l’Etat est habilité par exemple à dire son mot si nécessaire sur les marges pratiquées. Des marges qui, en l’absence de toute contrainte, n’ont de réalité que la frénésie spéculative de ceux qui les calculent. L’intention avec le nouveau dispositif juridique est de permettre aux services publics de casser les monopoles et les entendes illicites qui empêchent la pratique du jeu de la concurrence libre et loyale sur le marché.

 

Le retour de l’Etat dans les fonctions de régulation et de contrôle dans le secteur des approvisionnements et de la distribution n’est pas un anachronisme, comme veulent le faire croire les prédateurs que la spéculation sur ce terrain a enrichis au-delà de toute norme acceptable.

 

Il ne faut pas pour autant verser dans la naïveté et croire que parce que l’Etat a légiféré en la matière, le marché va être tout aussitôt assaini des pratiques spéculatives qui sont la règle de son fonctionnement. Nos spéculateurs bénéficient en effet de puissantes complicités dans les rouages étatiques qu’ils feront agir pour rendre caduc le tour de vis coercitif dont les menacent les nouvelles dispositions de la loi sur la concurrence et les pratiques commerciales.

 

C’est pourquoi, sans remettre en cause l’affichage par le ministre du Commerce de la détermination de l’Etat à faire le nettoyage dans la sphère de l’approvisionnement du marché et de la distribution, l’on ne peut d’emblée qu’être dubitatif sur le résultat, au regard de précédentes opérations du même genre dont le bilan ne fut rien moins qu’un coup d’épée dans l’eau. Benbada a certes raison d’estimer que la moralisation du marché visée par les pouvoirs publics est question en grande partie du civisme dont doivent faire preuve nos opérateurs économiques, et subsidiairement les consommateurs. Mais c’est d’abord et avant tout affaire de l’Etat, qui doit en l’occurrence imposer et faire respecter ses lois. Ce qui n’est malheureusement pas le cas trop souvent, tant il existe de fait de liens d’intérêts entre ses représentations et les milieux d’affaires mal intentionnés.

 

Le nouveau ministre du Commerce a humblement reconnu cette réalité en reconnaissant que c’est effectivement un vrai problème, qui ne se pose pas uniquement au secteur qu’il dirige.

 

Les citoyens, puisque c’est eux qui sont concernés au premier chef par la loi de la jungle qui sévit sur le marché, jugeront de l’efficacité de la «nouvelle stratégie» à laquelle s’est converti leur Etat concernant les pratiques commerciales dès le mois de ramadhan, qui est justement la période durant laquelle la voracité des spéculateurs de tout poil culmine sans retenue et dans l’impunité la plus totale.

 

Pour l’heure, ils ne voient donc dans l’initiative juridique de l’Etat et les déclarations fermes de ses responsables concernés qu’effets d’annonce destinés à calmer leurs légitimes inquiétudes suscitées par un marché en folie.

 

Kharroubi Habib

Quotidien d'Oran

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Le gouvernement a apparemment pris la mesure du danger que la spéculation s’opérant en toute impunité dans les circuits d’approvisionnement et de distribution fait peser sur la paix sociale, déjà très fragile par ailleurs. D’où les amendements qu’il a apportés à la loi sur la concurrence et les pratiques commerciales, qui donnent aux pouvoirs publics le justificatif juridique pour un contrôle de la sphère commerciale moins restrictif qu’il n’a été après leur désengagement opéré au principe du respect de la liberté du marché.

 

Selon la nouvelle loi, l’Etat est habilité par exemple à dire son mot si nécessaire sur les marges pratiquées. Des marges qui, en l’absence de toute contrainte, n’ont de réalité que la frénésie spéculative de ceux qui les calculent. L’intention avec le nouveau dispositif juridique est de permettre aux services publics de casser les monopoles et les entendes illicites qui empêchent la pratique du jeu de la concurrence libre et loyale sur le marché.

 

Le retour de l’Etat dans les fonctions de régulation et de contrôle dans le secteur des approvisionnements et de la distribution n’est pas un anachronisme, comme veulent le faire croire les prédateurs que la spéculation sur ce terrain a enrichis au-delà de toute norme acceptable.

 

Il ne faut pas pour autant verser dans la naïveté et croire que parce que l’Etat a légiféré en la matière, le marché va être tout aussitôt assaini des pratiques spéculatives qui sont la règle de son fonctionnement. Nos spéculateurs bénéficient en effet de puissantes complicités dans les rouages étatiques qu’ils feront agir pour rendre caduc le tour de vis coercitif dont les menacent les nouvelles dispositions de la loi sur la concurrence et les pratiques commerciales.

 

C’est pourquoi, sans remettre en cause l’affichage par le ministre du Commerce de la détermination de l’Etat à faire le nettoyage dans la sphère de l’approvisionnement du marché et de la distribution, l’on ne peut d’emblée qu’être dubitatif sur le résultat, au regard de précédentes opérations du même genre dont le bilan ne fut rien moins qu’un coup d’épée dans l’eau. Benbada a certes raison d’estimer que la moralisation du marché visée par les pouvoirs publics est question en grande partie du civisme dont doivent faire preuve nos opérateurs économiques, et subsidiairement les consommateurs. Mais c’est d’abord et avant tout affaire de l’Etat, qui doit en l’occurrence imposer et faire respecter ses lois. Ce qui n’est malheureusement pas le cas trop souvent, tant il existe de fait de liens d’intérêts entre ses représentations et les milieux d’affaires mal intentionnés.

 

Le nouveau ministre du Commerce a humblement reconnu cette réalité en reconnaissant que c’est effectivement un vrai problème, qui ne se pose pas uniquement au secteur qu’il dirige.

 

Les citoyens, puisque c’est eux qui sont concernés au premier chef par la loi de la jungle qui sévit sur le marché, jugeront de l’efficacité de la «nouvelle stratégie» à laquelle s’est converti leur Etat concernant les pratiques commerciales dès le mois de ramadhan, qui est justement la période durant laquelle la voracité des spéculateurs de tout poil culmine sans retenue et dans l’impunité la plus totale.

 

Pour l’heure, ils ne voient donc dans l’initiative juridique de l’Etat et les déclarations fermes de ses responsables concernés qu’effets d’annonce destinés à calmer leurs légitimes inquiétudes suscitées par un marché en folie.

 

Kharroubi Habib

Quotidien d'Oran

 

bonjour,

 

il était temps !

reste a voir ce qu'il va en faire!

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C'est le gouvernement lui-même qui encourage les pratiques anti-concurrentielles et la spéculation avec sa politique de "découragement systématique" des investissements étrangers et en "protégeant" ......."légalement" ses propres barons de l'import en leur "octroyant" des monopoles de fait sur certains produits sensibles!

C'est un énorme foutage de gueule à la mesure de l'inculture et de l'ignorance du ghachi.

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C'est le gouvernement lui-même qui encourage les pratiques anti-concurrentielles et la spéculation avec sa politique de "découragement systématique" des investissements étrangers et en "protégeant" ......."légalement" ses propres barons de l'import en leur "octroyant" des monopoles de fait sur certains produits sensibles!

C'est un énorme foutage de gueule à la mesure de l'inculture et de l'ignorance du ghachi.

 

bonsoir,

 

et que pense l'illustre patriote? (mis a par le constat!

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