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Bélaïd Abdesselam : La Reponse Au General Nezzar


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(ACTE I)

 

Pour commencer, dois-je avouer en toute humilité, que c’est avec un réel déplaisir que je prends le stylo pour répondre au Général NEZZAR. Durant toute la période où il m’avait été donné de le côtoyer et de travailler avec lui comme Chef du Gouvernement, nos rapports étaient d’une affabilité de bon aloi. Il n’y eut jamais un mot de trop dans nos échanges de vues et une nette harmonie semblait exister entre nous dans les décisions arrêtées dans le cadre de l’action gouvernementale qui nous réunissait au service d’une même cause. Aussi, suis-je peiné, aujourd’hui, d’avoir à relever et à réfuter des allégations qu’il forme à mon encontre dans le texte qu’il a remis à certains organes de presse sous le titre d’une « mise au point » qu’il me destine à la suite de la diffusion de mon livre intitulé : « Pour rétablir certaines vérités sur treize mois à la tête du Gouvernement ».

 

Ce titre n’a pas été choisi au hasard. Il correspond à une nécessité qui s’impose à moi. Car, le Général NEZZAR, qui connaît les effets de la calomnie et des attaques injustifiées et non fondées, ne peut ignorer que, de mon côté aussi, j’ai fait l’objet de multiples campagnes tendant à déprécier l’action de mon Gouvernement, à dénigrer ma personne et à rabaisser tout crédit attaché à ma qualité de militant et de responsable. Face au déversement d’insanités et de méfaits dont on voulait m’atteindre, j’ai essayé de faire le dos rond et de ne pas me placer au niveau, de mon point de vue, très bas de mes contempteurs successifs. Cependant, le jour où celui qui avait porté la qualité de porte parole de l’ANP, de Conseiller du Ministre de la Défense Nationale et auquel la rumeur publique, relayant des sources proches des milieux autorisés du pouvoir, attribue le rôle de « Mokh » de notre direction politique nationale, a cru pouvoir affirmer sous sa signature et dans un écrit public que mon Gouvernement avait été limogé en raison de l’échec de sa politique économique, il m’a paru de mon devoir de lui répondre de manière circonstanciée et par des arguments incontestés et vérifiables, en m’appuyant sur des documents publics que ne protège aucun secret d’Etat, mais que l’on dissimule délibérément à notre opinion, c’est-à-dire, aux Algériens, ces Algériens que l’on tente, ce faisant, de tromper. Telle est la raison d’être de mon livre avec les annexes qui y sont jointes, ainsi que de sa diffusion par le moyen susceptible d’atteindre le maximum d’Algériens désireux d’être informés aussi objectivement que possible sur la conduite des affaires de leur pays.

 

Je sais qu’en choisissant cette façon de faire connaître mon point de vue, je m’expose à beaucoup de reproches, notamment, celui de recourir à l’écrit dans un pays que l’on dit attaché à la tradition orale, laquelle tradition orale, comme on le sait, favorise la rumeur incontrôlée. Mais, ne disposant pas de relais pour agir en concevant et en impulsant la rumeur, et aussi par une formation d’esprit accordant du prix à l’authenticité de l’information et à la solidité des témoignages qu’apportent les faits, j’ai opté pour l’écrit et pour la contre-attaque par des textes qui m’engagent autant que faire ce peut.

 

Je conçois parfaitement que le Général NEZZAR éprouve le besoin de manifester sa solidarité envers quelqu’un qui avait été l’un de ses collaborateurs les plus proches. Je n’éprouve aucune gêne à recevoir des critiques ou même à écoper des remontrances de la part d’un homme qui avait été mon supérieur hiérarchique et qui m’avait investi d’une haute responsabilité ; mais, il m’est extrêmement pénible de relever parmi les reproches qu’il m’adresse des faits qui n’ont jamais existé et qui relèvent de l’affabulation pure et simple. Compte tenu de la distance dans le temps par rapport à la période correspondant aux responsabilités qu’il m’avait été donné d’exercer sous l’autorité du Général NEZZAR, il n’est pas exclu que des lacunes apparaissent dans sa mémoire et que des esprits mal intentionnés profitent de ces lacunes pour encombrer la mémoire du Général NEZZAR d’éléments imaginaires dans le but d’amener ce dernier à épouser leur cause et leurs querelles. Aussi, ma réaction sera-t-elle de rétablir la vérité et d’apporter le démenti le plus catégorique aux manigances par lesquelles on tente de m’atteindre, en se cachant derrière la stature du Général NEZZAR.

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Suite La Reponse Au General Nezzar

 

(ACTE II)

 

Le Général NEZZAR se lance, tout au long de son texte dit de « mise au point », dans un plaidoyer en faveur de la manière dont il avait exercé ses responsabilités et en faveur du HCE qu’il m’accuse d’avoir dévalorisé. Je n’ai rien à dire au sujet de ce qu’il affirme concernant son rôle ou de celui du HCE. Sans rien retirer, bien évidemment, de ce que j’ai écrit sur ces points dans mon livre. Pour ma part, il me revient de reprendre certaines de ses affirmations me concernant personnellement, traitant d’affaires auxquelles j’avais été mêlé ou bien encore critiquant des attitudes et des assertions qui me sont attribuées à tort par lui-même, sinon par ceux auxquels il a prêté l’oreille.

 

1°/ Je n’ai jamais imputé à d’autres qu’à NEZZAR lui-même et à ses collègues « décideurs » ma fin de mission comme Chef du Gouvernement. Je défie quiconque de citer un de mes écrits où j’aurais prétendu que le Général TOUATI avait été le responsable direct de mon limogeage. Par contre, j’ai écrit et je continue de penser que ce dernier avait intrigué dans ce sens. Du reste, en se rapportant à son interview au quotidien El Watan daté du 27 septembre 2001, le Général TOUATI semble même ne pas s’en cacher, pour ne pas dire qu’il s’en prévaut. Je ne suis nullement comptable des propos colportés par des journalistes qui m’attribuent à tort des propos qui ne sont pas les miens afin d’animer la « une » de leurs journaux, de la même manière que le Général NEZZAR paraît ignorer les rumeurs courant à travers les cénacles de la capitale sur celui qui serait le réel instigateur de la cabale ayant obtenu « ma peau » en poussant à « la fin de ma mission ».

 

2°/ En écrivant que notre « économie était moribonde, minée par les germes destructeurs des options des décennies 1960 et 1970 », le Général NEZZAR dévoile qu’elles étaient ses options, à lui, qui tout au long de son texte ignore le terme même de Révolution, sauf quand il le situe dans les idées ou dans la suite des affirmations qu’il m’attribue à tort ou qu’il reprend dans le cours de mon livre. Cependant, puisqu’à travers ses propos, le Général NEZZAR dévoile la haine sourde qu’il nourrit à l’égard de BOUMEDIENE, je voudrais simplement dire que celui-ci, au moment de sa mort aux causes non encore élucidées, avait laissé un pays debout. Son erreur réside essentiellement dans la double lacune de son action, double lacune par laquelle, d’une part, il avait laissé subsister après lui un système politique d’où ont émergé ceux qui s’étaient acharnés à détruire ses réalisations, à déprécier son œuvre et à discréditer sa personne ; d’autre part, il n’avait pas préservé l’ANP des formes d’organisation et de commandement qui ont fini par amener celle-ci à avoir comme organe de conception de sa stratégie politique le « mokh » du Général TOUATI ; l’Algérie et l’ANP, l’héritière de l’ALN, méritaient vraiment mieux. Je préfère, sur tous ces points, m’abstenir de tout commentaire et laisser au public algérien le soin de porter sur eux l’opinion qui vient à l’esprit de chacun. Toutefois, pour moi la question se pose : le Général NEZZAR se considérerait-il comme étant vraiment fondé à critiquer BOUMEDIENE ?

 

3°/ Le Général NEZZAR revendique pour son propre compte autant que pour celui de ses collègues du HCE le choix de la voie du rééchelonnement.

 

Cette revendication me paraît, plutôt, devoir être présentée à tous les Algériens qui en connaissent les résultats mieux que quiconque. Elle est à présenter surtout à tous ceux auxquels on avait promis, en se prévalant du HCE, que le rééchelonnement apporterait le pactole financier qui permettrait d’ouvrir, à travers l’Algérie, des centaines, sinon des milliers de chantiers qui relanceraient l’économie, réduiraient notablement le chômage par la création de milliers d’emplois et, en fin de compte, dissuaderaient nos jeunes de rejoindre les maquis de la subversion. Tout le monde sait aujourd’hui qu’il avait fallu attendre la « Rahma » et la « concorde nationale », toutes deux intervenues après le HCE, pour commencer à voir s’amorcer le retour au bercail de beaucoup des jeunes qui étaient montés dans nos montagnes rejoindre ceux qui avaient espéré pouvoir détruire notre Etat.

 

Pour ma part, je ne peux taire ma déception de voir celui qui reconnaît avoir assuré le rôle de principal responsable du pays en sa qualité de patron de l’ANP, le Général NEZZAR, revendiquer le recours au rééchelonnement et pratiquement s’en glorifier, au moment où le FMI se trouve en déclin à travers le monde et, en particulier, au sein même des pays occidentaux. Je regrette que le Général NEZZAR semble ignorer les nombreuses voix qui, de partout, se lèvent pour dénoncer la nocivité des politiques pratiquées par le FMI, notamment, à travers les fameux ajustements structurels dont l’Algérie avait été l’une des victimes à la suite du rééchelonnement réalisé après le renvoi de mon Gouvernement. A suivre le même Général NEZZAR, la décision de recourir à ce rééchelonnement lui incombe personnellement avec ses collègues du HCE, avec l’alibi technique que leur avait fourni le séminaire d’experts qu’ils avaient réunis pour les besoins de la cause, c’est-à-dire de leur cause, de la même manière que jadis, Ponce Pilate avait su se procurer le serveur idoine qui, selon la tradition chrétienne, lui avait apporté l’eau pour se laver les mains du sang du Christ crucifié.

 

4°/ Ma rencontre avec le Président Ali KAFI et le Général NEZZAR à Dar El Afia le samedi 4 juillet 1992 à 17 heures

 

La première rencontre, comme il le reconnaît, avait bien eu lieu à « Dar El Afia » villa relevant du Ministère de la Défense Nationale et se situant non loin de mon domicile. Comme je l’avais indiqué dans mon livre, cette rencontre eut lieu le samedi 4 juillet 1992 à 17 heures. Auparavant, vers la mi-journée de ce samedi, un haut fonctionnaire était venu de la part du Président Ali KAFI me faire savoir que ce dernier et le Général NEZZAR me fixaient rendez-vous à la villa et à l’heure sus-indiquées. Lui ayant dit que je m’y rendrais à pied, il m’avait répondu qu’il avait instruction de venir lui-même me prendre dans sa voiture pour me conduire au lieu du rendez-vous. Quelques minutes avant dix-sept heures, le haut fonctionnaire envoyé par le Président Ali KAFI s’était présenté de nouveau chez moi et m’avait effectivement conduit dans la villa « Dar El Afia » où j’arrivais en même temps que le Président Ali KAFI et le Général Khaled NEZZAR. Nous étions donc, ce jour-là, réunis tous les trois dans la villa « Dar El Afia ». Pourquoi, alors, le Général NEZZAR conteste-t-il la présence du Président du HCE à la rencontre où nous nous trouvions à trois ?

 

- S’agit-il d’un trou de mémoire dans l’esprit du Général NEZZAR ? Ce qui me paraît plausible, compte tenu du temps qui nous sépare aujourd’hui du samedi 4 juillet 1992, jour de notre rencontre et des multiples activités assumées par le Général NEZZAR depuis cette date ;

 

- ou bien, pour le Général NEZZAR, le Président Ali KAFI serait-il devenu aujourd’hui une non-personne dont la présence ne serait que virtuelle, c’est-à-dire inexistante, pour ne pas dire insignifiante ?

 

- en tout cas, quelle que soit l’autorité au nom de laquelle il déclare actuellement avoir parlé, c’était lui, le Général NEZZAR qui, effectivement, après les salutations et les présentations d’usage, - car c’était la première fois que je faisais personnellement sa connaissance, - prit l’initiative de la discussion, en me présentant un panorama de ce qu’était la situation dans le pays, notamment sur le plan sécuritaire. Je rappelle que l’objet que l’envoyé de la Présidence m’avait indiqué que la raison de ma convocation à cette rencontre, était une consultation concernant la situation en Algérie. A mon tour, j’avais donné ma vision des choses relativement au sujet de nos conversations. Le Président Ali KAFI, sans doute s’en tenant à la conception qu’il se faisait de son rôle de Président, se contentait de suivre la discussion sans y intervenir, sauf par quelques remarques formulées de temps en temps et brièvement au cours des échanges de vue entre le Général NEZZAR et moi. Dans mon exposé, j’avais rappelé les idées que j’avais exposées à quelqu’un d’autre qui, six mois auparavant, c’est-à-dire au moment où l’on discutait de l’arrêt du processus électoral, était venu me parler de ce qui se préparait. J’avais, en particulier, reprit l’idée de la proclamation de l’état d’exception. Je renvoie, sur ce sujet, à ce que j’écris dans mon livre.

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Acte III (la Reponse Au General Nezzar)

 

A l’issue de cette discussion, comme lors du jour où l’on m’avait notifié la fin de ma mission, le Président Ali KAFI prend la parole pour m’annoncer que lui-même et le Général NEZZAR étaient venus me demander de prendre la direction du Gouvernement. Pour le reste, se rapporter à mon livre. J’ajoute simplement que le Président Ali KAFI m’avait indiqué que le changement du Gouvernement avait été décidé par le Président BOUDIAF. Celui-ci devait l’effectuer le mois de juin précédent ; mais, il avait décidé de reporter cette opération à la rentrée suivante, afin de consacrer ses efforts pendant les mois de l’été à la préparation du lancement effectif du mouvement qu’il avait décidé de créer, le RPN. Après son décès, Ali KAFI avait dit qu’ils avaient décidé de procéder à ce changement immédiatement.

 

Pourquoi le Général NEZZAR affirme-t-il maintenant que ce jour-là, je l’avais rencontré en tête-à-tête, sans la présence du Président Ali KAFI ? C’est là pour moi une énigme que je ne m’explique pas. Sans doute, le portail de la villa « Dar El Afia » et les portes de cette villa à travers lesquels nous étions entrés tous les trois, les meubles de la salle dans laquelle nous étions assis à trois ne peuvent pas parler, ni se souvenir. Mais, les personnes qui avaient conduit les voitures dans lesquelles nous étions arrivées, les gardes du corps accompagnant le Président KAFI et le Général NEZZAR ainsi que le personnel de la villa qui nous avait servi des boissons doivent avoir gardé dans leur mémoire les images de notre triple présence dans les salons de la villa « Dar El Afia » ce samedi 4 juillet 1992 à partir de 17 heures. Toutes ces personnes ne manqueront pas de s’étonner de lire ce que le Général NEZZAR écrit dans sa mise au point.

 

Après notre séparation, chacun partit de son côté et je gardais le contact uniquement avec le Président Ali KAFI jusqu’au mercredi suivant 8 juillet 1992, jour où nous nous étions retrouvés autour de la table de travail du HCE pour l’annonce officielle de ma nomination à la tête du Gouvernement.

 

J’avais appris, par la suite, ce qui s’était passé au sein du HCE, quand le Président Ali KAFI et le Général KEZZAR annoncèrent à leurs collègues qu’ils m’avaient proposé de prendre la tête du Gouvernement. D’emblée, le regretté Docteur Tedjini HADDAM fit part de son approbation avec un certain enthousiasme. Ali HAROUN, lui, manifesta son opposition, en disant qu’avec moi à la tête du Gouvernement, ce serait le retour au passé, c’est-à-dire, à la période BOUMEDIENE pour lequel il manifeste toujours une certaine aversion, mais qu’il avait été heureux de servir à sa manière lorsqu’il était le maître du pouvoir. Rédha MALEK, après avoir manifesté sa moue habituelle, finit par donner son approbation et le soir du dimanche suivant 5 juillet, le Président Ali KAFI m’annonça par téléphone que le HCE avait approuvé ma nomination. Tels sont les faits tels qu’ils s’étaient déroulés. Quelles motivations poussent aujourd’hui le Général NEZZAR à en contester la réalité ? En tout cas, à postériori et bien malgré lui, il confirme que c’est bien l’armée qui m’avait choisi, comme prétendent que je l’aurais affirmé près d’une année plus tard, au cours de mon intervention devant les cadres de la Wilaya d’Alger, ceux qui veulent déformer mes propos. Si comme le dit à tort le Général NEZZAR, je m’étais trouvé ce jour-là en tête à tête avec lui, j’aurais eu bien des raisons de penser que la décision de ma nomination venait d’abord de l’armée, puisqu’en face de moi, ce jour-là, le Général NEZZAR, dans son uniforme ne pouvait pas ne pas m’apparaître comme étant d’abord et surtout le représentant mandaté de l’ANP. Même si comme il l’affirme, il aurait parlé au nom du HCE, quiconque se serait trouvé ce jour-là en face de lui seul, comme il le dit, sanglé dans son uniforme de Général, dans une villa relevant du Ministère de la Défense Nationale, n’aurait-il pas pensé avoir en face de lui l’ANP et non le HCE ? J’imagine mal le Général NEZZAR répétant à son interlocuteur, autrement dit à moi : « attention ! je parle au nom du HCE et non au nom de l’armée ». Cela aurait été, du reste, la meilleure façon de confirmer qu’il parlait au nom de l’armée. Mais, trêve de plaisanterie, ces facéties ridicules ne sont que le reflet de la tentative du Général NEZZAR de nier la réalité, celle d’une rencontre à trois, le HCE en tant que tel n’ayant été avisé de la proposition de me nommer à la direction du Gouvernement qu’au lendemain de la rencontre à la villa « Dar El Afia ».

 

Le Général NEZZAR veut-il dissiper l’impression existant chez tous les observateurs que le HCE n’était pas le véritable centre de décision, pour les mesures capitales engageant la vie du pays ? Dans ce cas, pourquoi nie-t-il la présence du Président Ali KAFI le jour où me fut proposée la direction du Gouvernement, alors que ce fut ce dernier qui m’en fit part ? Lui en veut-il encore à la suite de la parution de ses mémoires en tant que militant et chef de wilaya pendant notre guerre de libération nationale ? Je demeure à la fois stupéfait et perplexe au sujet de cette position inattendue et particulièrement bizarre du Général NEZZAR.

 

En conclusion, tout le récit que fait le Général NEZZAR de notre prétendue rencontre en tête à tête dans la villa « Dar El Afia » n’est rien d’autre qu’une affabulation. A un aucun moment, je ne me souviens que le cours de la conversation que nous avions menée à trois, le Président Ali KAFI, le Général NEZZAR et moi, m’avait conduit à dire que « dans tous les cas de figure, je m’adapterais ». Cette phrase, du reste, dans l’hypothèse même où je l’aurais effectivement prononcée, telle que la rapporte l’ancien Ministre de la Défense Nationale et extraite de son contexte, n’a aucune signification. Au demeurant, un tel contexte ne pourrait même pas avoir un semblant d’existence, puisqu’il s’agit d’une conversation que le Général NEZZAR décrit dans le cadre d’un face à face qui aurait eu lieu à deux, alors que la rencontre de Dar El Afia s’était tenue à trois.

 

Le Général NEZZAR écrit, donc, que je me serais engagé par ces « mots » : « Dans tous les cas de figure, je m’adapterais », quand il m’avait fait remarquer que le monde avait changé ». Comme il n’explique pas, dans son texte, ce qu’il entendait par ses mots : « le monde avait changé », pour moi, il ne pourrait s’agir, dans cette conversation imaginaire à deux puisqu’elle n’avait pas existé, que de l’évolution intervenue à travers le monde en ce qui concernait l’organisation et le fonctionnement des activités économiques. Si les préoccupations de Khaled NEZZAR étaient de tenir compte de cette évolution dans la mise en œuvre de l’action de mon Gouvernement, ce qu’avait énoncé mon programme en matière de réformes à promouvoir et ce que l’esquisse de bilan de mon action gouvernementale décrite dans mon livre suffisent à montrer que je m’étais largement « adapté » à l’évolution du monde par rapport aux conceptions que nous avions suivies dans le passé en matière de développement et de fonctionnement de notre économie. Cependant, tout semble indiquer que, pour Khaled NEZZAR, s’adapter au monde qui avait changé, c’était s’engager dans la voie grande ouverte à une libération débridée consistant essentiellement à prendre toutes les mesures donnant le libre cours le plus effréné à l’import export. Evidemment, inutile de souligner que si telle était l’adaptation que le Général NEZZAR attendait de moi, je m’y étais complètement opposé.

 

Ou alors, cette phrase du Général NEZZAR sur le monde qui avait changé et sur ma supposée promesse de m’y adapter « dans tous les cas de figure », ne serait-elle qu’un simple montage imaginé pour les besoins de la cause du Général TOUATI ? Bien des gens ne seraient pas loin de le penser, quand on sait tous les machiavélismes qu’ils attribuent à certains hommes de notre système, quand ils sont pris de court dans leurs manigances. Je clos ainsi cet épisode de la mise au point du Général NEZZAR et je laisse celui-ci face à face avec sa conscience. Je rappelle que tout cela se serait déroulé dans le cadre d’une conversation qui se serait tenue à deux, ce qui est complètement faux.

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