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Les relations franco-algériennes.


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Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p

 

Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent

un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de

quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension

et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant

dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika

(1).

 

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf

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Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p

 

Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent

un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de

quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension

et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant

dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika

(1).

 

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf

 

48 ans mon ami. :)

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Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p

 

Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent

un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de

quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension

et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant

dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika

(1).

 

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf

Ce ne sera jamais

... le clan d'Oujda

... et le clan gaulliste

... qui arriveront a tracer

... un trait sur ce probleme

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Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p

 

Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent

un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de

quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension

et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant

dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika

(1).

 

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf

 

bigmdr :crazy: :crazy:

 

 

Mr Ladoz fera une intervention sur ce sujet demain !

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1962-1992 : l’exemplarité ambiguë

Les trente premières années des relations entre la France et l’Algérie indépendante ont été marquées par une symbolique forte de part et d’autre.

 

Côté français, le général de Gaulle avait voulu en faire le symbole d’une nouvelle forme de coopération post-coloniale exemplaire aux yeux du

monde. D’une certaine manière, il s’agissait, pour les gouvernants français, sauf un temps sous Giscard d’Estaing, de transformer la défaite politique de la France en Algérie en victoire universelle sur le terrain des principes et de la pratique des nouveaux rapports Nord-Sud. C’est pourquoi le gouvernement français accepta-t-il sans mot dire la non-exécution des accords d’Evian par les Algériens ainsi que la longue suite d’avanies diplomatiques dont il fut l’objet. L’apogée de cette politique fut la signature de l’exorbitant accord gazier de 1982 qui marqua aussi le champ du cygne de cette période exceptionnelle.

 

Côté algérien, derrière un discours fustigeant de façon cinglante l’ancien

colonisateur et s’indignant du moindre soupçon d’ingérence et d’atteinte

insupportable à la souveraineté nationale, la coopération s’organisa sincèrement

dans tous les secteurs économiques, sociaux et éducatifs jusqu’à

atteindre une ampleur aussi importante que discrète. Par ailleurs, la coopération

technique et civile masqua une coopération militaire réelle jusqu’au

milieu des années soixante-dix dont l’ampleur n’a pas vraiment été pesée à

sa juste valeur (conseillers militaires, formation, vente de matériels). On en

voudra pour exemple la découverte récente de la base secrète dite « B2

Namous », située près de Beni Wenif dans le Sahara, dont l’existence vient

juste d’être révélée et qui testa des matériels chimiques français jusqu’en

1978, date de son démantèlement, alors même que la guerre du Sahara occidental

avait commencé en 1976 et que Paris soutenait Rabat (3) !

D’une certaine manière, on peut considérer que la France fit preuve, dans

sa relation post-coloniale, d’un aveuglement, fruit de sa mauvaise

conscience, qui lui fit pieusement tirer un trait sur les tares du régime autoritaire

et oligarchique qui se mit en place sous Boumediene et qui atteignit

sa plénitude sous Chadli. Au cours de la même période l’intelligentsia progressiste

française perdue dans ses schémas théoriques tressait des lauriers

à la révolution industrielle algérienne. Qui plus est, la fascination incompréhensible

que Mitterrand connut pour le président algérien acheva de cadenasser

la position française. Il fallut attendre la crise et les émeutes d’octobre

1988 où l’armée algérienne tira dans la foule pour que se produise un

salutaire électrochoc. La ruine économique et le chaos politique se rejoignaient

dans la violence et ouvraient le champ aux islamistes, seule force

politique alternative après trente ans de totalitarisme. La France paralysée

par toutes ces années d’autisme ne pouvait que constater avec effarement

que son modèle de développement préféré fonçait droit dans le mur.

 

même source

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On voit donc que rien n’est simple dans les rapports franco-algériens : la

France a eu pour l’Algérie nouvelle les yeux de Chimène; le discours critique

ou carrément antifrançais a structuré le débat politique algérien alors

qu’une coopération multiforme maille les deux pays et que l’interpénétration

des deux sociétés est devenue une réalité.

les relations franco-algériennes 439

 

Quelques faits résistants

On évalue à 540 000 les résidents algériens légaux en France aujourd’hui

(4). A cela, il faut ajouter les familles de harkis ayant quitté l’Algérie

entre 1961 et 1962 et dont le nombre est évalué entre 200 000 et 250 000

ainsi que les Français d’origine algérienne binationaux ou naturalisés (environ

un million) (5). Autrement dit, les Algériens, tous statuts confondus,

représentent la première communauté de France. De l’autre côté les « pieds

noirs » et autres rapatriés (un peu moins d’1,5 million, évaluation de 1992)

jouent un rôle non négligeable dans les relations entre les deux pays (ils ont

toujours bénéficié d’un secrétariat d’Etat ou d’un délégué ministériel),

même si statistiquement leur influence est appelée à décroître.

Au plan économique, la France est, et de loin, le premier partenaire de

l’Algérie et son troisième client. En revanche, et au grand mécontentement

des Algériens, elle n’est pas le premier investisseur sur place (de 1990 à 1998,

elle n’a investi que 340 millions de francs, mais la guerre y était pour quelque

chose). La guerre civile ayant produit ses effets dévastateurs, elle a cédé

sa place à des pays moins exposés comme le Canada, les Etats-Unis, la

Grande-Bretagne ou l’Italie. Néanmoins, les entreprises françaises formaient

la représentation internationale la plus importante lors de la réouverture de

la foire d’Alger 1999, comme elles furent plusieurs centaines pour la foire

2000. La dette extérieure de l’Algérie s’élève à 22,75 milliards d’euros dont

3,47 milliards dus à la France.

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La présence d’un fort contingent algérien en France a une incidence économique

sur ce pays puisqu’on évalue les transferts sociaux informels entre

trois et cinq milliards de francs par an, ce qui peut être assimilé à une

rente (6). En revanche, les transferts d’épargne allocations et retraites ont

subi une décroissance notable depuis les années quatre-vingt-dix.

Bien sûr, le blocage de la libre circulation des personnes après 1986 a

altéré la fluidité des relations qui s’était établie naturellement depuis l’indépendance.

Mais, depuis le retour à une relative paix civile, la noria des résidents

en France et des Français algériens a repris.

Enfin, on ne peut occulter le gisement d’épargne algérien en France, qui

est considérable. Par ailleurs, les intérêts financiers de la nomenklatura algérienne

en France, bien que non évaluables, n’en représentent pas moins un

élément sociologique à prendre en compte et une autre forme de lien croisé.

.

Ce sont donc deux pays intimement liés par un imbroglio historico-politico-

socio-financier qui vont avoir à gérer une crise sans précédent à la suite

de l’arrêt brutal du processus démocratique de 1992.

1992-1993 : le drame et le doute

L’arrêt par la haute hiérarchie militaire et le Haut Comité d’Etat, du processus

démocratique après le catastrophique premier tour des élections législatives

qui doit conduire inéluctablement le FIS au pouvoir, crée une première

fracture en France entre divers pans de l’administration et du pouvoir

ainsi que dans l’opinion publique. Si François Mitterrand adopte une prudence

extrême dans ses déclarations, une partie de l’opinion publique proteste

contre l’intrusion « officielle » des militaires dans la vie publique. Dans

l’administration on entend des voix pour affirmer que le processus aurait dû

aller à son terme aux risques et périls des Algériens. Dès 1992, deux clans

s’affrontent : les pragmatiques ou « réalistes » qui considèrent que le coup

d’Etat est un moindre mal contre la menace islamiste mondiale et montante;

les moralistes ou « idéalistes » qui considèrent que les principes priment

et que le coup d’Etat est un coup porté à la démocratie et aux droits

de l’homme en général.

Un peu plus tard, alors que la violence islamiste dévaste le pays dans un

crescendo de massacres, la première catégorie se divisera en deux autres

camps : ceux qui considèrent que les islamistes risquent de prendre le pouvoir

et qu’il convient d’anticiper la victoire en adoptant l’attitude la plus

réservée vis-à-vis du pouvoir en place, et ceux qui considèrent au contraire

qu’en dépit de la violence de la contre-insurrection, le bon sens et la rationalité

géostratégique jouent dans le sens du soutien discret (moral et économique)

au pouvoir en place en favorisant un retour aux pratiques démocratiques

interrompues (7) (processus qui sera rétabli par le général Zéroual à

partir de l’élection présidentielle au suffrage universel de 1995). Les atermoiements

et les inquiétudes français seront aggravés par l’assassinat, après

cent jours de pouvoir, de Mohamed Boudiaf, leader historique rappelé en

catastrophe de trente ans d’exil au Maroc, par les militaires pour prendre

en charge la présidence du Haut Comité d’Etat. Boudiaf, homme non corrompu

et désireux d’un rapprochement étroit avec la France, sera tué le

26 juin 1992 à Annaba par un membre de ses propres forces de sécurité pour

les relations franco-algériennes 441

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« Avec Roland Dumas, il [le

Président] se refuse en outre à réduire l’aide économique à l’Algérie contre ceux qui demandent qu’elle soit subordonnée

à un compromis avec les islamistes, car une telle réduction ne ferait qu’aggraver la situation du peuple

algérien et nourrir sa révolte. »

n’avoir pas compris quelles étaient les limites qu’il ne pouvait pas dépasser

dans sa lutte contre la corruption et la prévarication.

Quelles que soient les circonstances, les Algériens ressentent durement ce

tangage du pouvoir français tandis que la violence se radicalise, que les islamistes

occupent des régions entières du pays et que les assassinats d’intellectuels,

journalistes et hauts fonctionnaires se multiplient. Chaque geste français

est surinterprété par un pouvoir algérien sur la défensive. Ainsi, le

déplacement du terminal d’Air Algérie d’Orly à Roissy pour des raisons de

sécurité est-il ressenti à Alger comme une agression injustifiable et entraîne

la fermeture des vols depuis Paris. La situation devient paroxystique quand

les GIA s’attaquent à la communauté française en Algérie (de loin la plus

nombreuse en 1992 avec 25 000 personnes immatriculées et sans doute

40 000 réels). Le gouvernement français doit tenir à cette époque un cap

extrêmement difficile. La plupart des attentats représentent une pression

directe des islamistes pour contraindre la France à abandonner son soutien,

même distancié, au gouvernement algérien.

De l’autre côté, certains mauvais esprits voient dans certains de ces actes

odieux la manipulation de factions des services de sécurité algériennes

visant à pousser la France dans la guerre. Discriminer le vrai du faux dans

cet imbroglio relève de la haute voltige. Toutefois, le ministre des Affaires

étrangères, Roland Dumas, imprime peu à peu à la politique française un

ton et une fermeté qui ne sera pas démentie par la deuxième cohabitation

et le gouvernement formé par Edouard Balladur en mars 1993, mais qui ne

sera pas exploitée politiquement.

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Chirac/Jospin/Bouteflika :

une « normalisation » compliquée et sourcilleuse

sous surveillance

L’engagement actif de la France dans la lutte contre les réseaux islamistes

français puis européens renforça la nouvelle crédibilité de Paris vis-à-vis

d’Alger, mais les choses se passèrent mal dans un premier temps. Le président

Chirac voulut profiter de la présence du président Zéroual aux Nations

Unies, lors du cinquantenaire de cette organisation en 1995, pour une rencontre

discrète visant à mettre la pression sur l’accélération du processus

démocratique; mais le refus du président français d’autoriser les photographes

entraîna l’ajournement de la rencontre par les Algériens courroucés.

Cependant, l’adoption de la nouvelle Constitution algérienne, puis les élections

législatives du 5 juin levèrent toutes les réserves françaises, alors que

Paris s’investissait de plus en plus dans la négociation d’aides financières de

l’UE.

A Alger, la lutte de pouvoir entre les différentes factions au pouvoir,

autrement dit entre le général Zéroual et son équipe, partisans d’un rapprochement

avec certains éléments islamistes dont le FIS et les éradicateurs

tourna à l’avantage de ces derniers. Zéroual se vit ainsi contraint à la démission.

Après de longues et difficiles tractations les voeux du clan vainqueur

se portèrent sur l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika,

en « réserve de la République » depuis l’arrivée au pouvoir de Chadli

Benjedid, et donc peu marqué par les scandales de ces vingt dernières

années. Cependant, la démission en bloc, pour de bonnes ou mauvaises raisons,

des candidats concurrents à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle,

en avril 1999, entacha le scrutin et nuisit au caractère démocratique

de l’élection qui vit arriver Bouteflika à la Présidence de la République.

Les remarques critiques, « la déception » de la France sur les conditions du

scrutin et le choix de Bouteflika, reçues dans un pays et surtout par des

media toujours prêts à emboucher les trompettes de l’ingérence et de l’anti-

446 jean-françois daguzan

France, ne mirent pas les nouvelles relations franco-algériennes sur les meilleurs

rails ab initio.

Cependant, le nouveau Président sut habilement jouer de son talent de

conciliateur et, alors qu’il peinait à mettre sur pied un gouvernement tenant

en compte l’équilibre de toutes les factions, il remportait haut la main le

referendum sur la concorde civile qu’il avait construit comme un plébiscite

personnel sur sa future politique. La France rassérénée n’avait plus qu’à

renouer le dialogue au plus haut niveau.

Ce n’était pas chose facile car l’arrivée du gouvernement de Lionel Jospin

en mai 1997 avait recréé en France plusieurs niveaux de décision, situation

aggravée par les sons discordants en provenance des différents partis formant

la « majorité plurielle ». Cependant, en juillet 1999, une visite « historique

» à Alger du ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, Jean-

Pierre Chevènement, signifiait le réchauffement attendu. Celui-ci fut symbolisé

par la visite d’Etat du Président algérien à Paris en juin 2000 (14 au

17 juin) – la première depuis celle de Chadli en 1983. De la même façon,

l’Assemblée nationale, avait, quelque temps avant, levé un vieux tabou en

reconnaissant officiellement le caractère de guerre aux « événements » d’Algérie

qui conduisirent à l’indépendance.

L’analyse de cette visite est intéressante car elle résume à elle seule les

trente-huit années précédentes. Bouteflika, rhétoricien avant d’être homme

d’action, a fait souffler le chaud et le froid dans des discours ou interventions

qui ont replacé la relation franco-algérienne dans son ambiguïté permanente.

Le Président algérien a mis son voyage sous le signe de relations exceptionnelles.

Reprenant le discours de son ancien maître, le président Boumediene,

il a clamé haut et fort que « l’Algérie veut entretenir des relations extraordinaires,

non banales, pas normales, exemplaires, exceptionnelles avec la

France » (17). Dans son discours (symboliquement fait en français) devant

l’Assemblée nationale du mercredi 14 juin, Bouteflika a également rappelé

le rôle central de la France en Méditerranée et comme mediateur avec

l’Union européenne avec laquelle l’accord d’association est en discussion :

« ... Mais un tel accord d’association ne s’oppose pas nécessairement à un renforcement

des relations algéro-française qui restent, en toute logique, un de ses

éléments clés. Je dirais même que, dans l’approche algérienne, notre relation

bilatérale avec la France conditionnera, pour une large part, la mise en oeuvre

des projets multilatéraux où mon pays serait partie. D’où notre désir de voir

la France consolider sa relation avec l’Algérie et, par là même, jouer un rôle

de charnière entre le Sud méditerranéen et l’Europe. En évoquant cet aspect

stratégique, je ne le fais pas par flagornerie, mais en tenant compte de la nature

les relations franco-algériennes 447

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(17) Cité dans Le Monde du samedi 17 juin 2000.

des choses : une connaissance mutuelle où l’histoire, la langue, la culture restent,

malgré tout, un capital à faire valoir sans complexe ni acrimonie. » (18)

Cependant, au cours de sa visite, le Président algérien a su manier autant

la carotte que le bâton : fustigeant ceux qui avaient abandonné l’Algérie

pendant dix ans, repoussant le pardon pour les harkis, critiquant la « frilosité

» d’Air France qui tarde à reprendre ses vols, brandissant le poids insupportable

de la dette (19) et, enfin, affirmant « rentrer les mains vides » pour

s’être seulement vu octroyer une conversion de dette de 400 millions de

francs (65 millions d’euros) mais « confiant » (20) !

La presse algérienne, à son retour s’accorda sur la même mélodie en soufflant

le chaud et le froid : « retrouvailles », « relations de rêve » et « tapis

rouge » côtoyaient les réflexions acides sur la classe politique française qui

« persiste à croire que l’Algérie est une part perdue de la France, voire que la

guerre d’Algérie n’est pas encore perdue », et sur le fait que « Paris voudrait

avoir de Bouteflika la même image du roi Mohamed VI, », c’est-à-dire, aux

yeux des éditorialistes algériens, de quelqu’un de complaisant et d’influençable

(21).

Le président Chirac, de son côté, a rappelé le courage et la dignité du

peuple algérien contre le terrorisme, sa détermination à faire prévaloir le

respect des personnes et le primat du droit. Il a manifesté la foi de la France

dans l’avenir de l’Algérie ; enfin il a souligné que par l’imbrication des

communautés, « l’âme des deux peuples se mêle intimement » (22). Le gouvernement

a promis un assouplissement des conditions d’octroi des permis de

séjour, notamment pour les industriels, les chercheurs et les étudiants. Le

ministère des Finances a autorisé la Coface à lâcher du lest sur les clauses

de sécurité très strictes appliquées à ce pays et l’aide à améliorer sa cotation

dans l’échelle des « pays à risques » (23).

Au bout du compte, quel regard peut-on porter sur la décennie écoulée?

Une guerre civile qui a fait 150 000 victimes et qui continue de tuer ne

semble pas avoir servi de leçon au pouvoir algérien. Les mêmes mots sont

toujours employés et tournent à vide. Paris est toujours l’épouvantail à agiter

quand les choses vont mal et qu’un complot vrai ou faux est à désigner.

La nomenklatura lutte toujours pour le pouvoir et se partage les monopoles

et les dépouilles du secteur public en lente privatisation.

A Paris, on regarde avec inquiétude la violence reprendre lentement mais

sûrement ses droits. Les instants de grâce des élections successives et du

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referendum de la concorde civile de 1996 à 1998 sont bien loin. Le risque

que pèsent certains analystes est de voir l’envolée des prix des hydrocarbures

tuer les dernières velléités de réforme de la classe politique qui peut

chercher, comme par le passé, à acheter la paix civile par la rente. La guerre

des clans a repris de plus belle et d’aucuns s’interrogent sur la nécessité de

maintenir à la tête de l’Etat un Bouteflika considéré par eux comme déjà

« démonétisé ».

Dans cette perspective, quel pourra être l’avenir des relations « exceptionnelles

» entre la France et l’Algérie ? En réalité, on peut penser que rien ne

devrait réellement changer dans ces curieux rapports que l’on pourrait qualifier

à bien des égards de sado-masochistes. La communauté algérienne en

France devient peu à peu un vrai groupe de pression. Elle devrait jouer un

rôle fondamental de pont entre les deux pays. En dépit des menaces réitérées

d’ouverture économique au « grand large », la relation économique ne

devrait pas s’affaiblir en raison du commerce de proximité et des filières traditionnelles

établies entre les deux pays. Quant à l’investissement in situ,

certes les entreprises étrangères sont plus présentes en Algérie depuis le

début de la guerre civile car moins susceptibles d’agression que les françaises.

Mais, avantage de la globalisation, beaucoup d’entreprises françaises

agissent en Algérie sous un autre pavillon (canadien, italien, etc.) pour minimiser

les risques.

Les Algériens brandissent, quand la France ne paraît pas répondre à leurs

espoirs, l’épouvantail américain. Certes, les compagnies américaines sont

très présentes en Algérie mais dans le seul secteur des hydrocarbures. Le

souvenir de la période où les Etats-Unis négociaient avec les islamistes aux

jours les plus sombres demeure présent dans les esprits. La visite au

Maghreb, en juin 1998, du vice-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères

américain, Stuart Eisenstadt, censée révolutionner les échanges maghréboatlantiques,

s’est révélée être un pétard mouillé. Enfin, en 1997 et 1998, par

les voix de Madeleine Albright et Ronald Neuman, les Américains euxmêmes

ont souhaité plus d’engagement de la France au Maghreb, et surtout

en Algérie (24).

Il semble donc clair que la France devrait continuer de jouer le rôle principal

dans la pièce à rebondissements qu’elle poursuit avec l’Algérie depuis

plus d’un siècle et demi. La passion pourra-t-elle s’éteindre, l’ambiguïté également?

On ne le pense pas. Les nouvelles technologies imbriquent encore

plus les deux sociétés, la télévision et Internet rendent les relations entre les

deux sociétés encore plus interactives voire interdépendantes.

Cependant la partie politique est loin d’être terminée pour l’Algérie. La

société civile a résisté et s’est même renforcée du fait de la guerre, et la

les relations franco-algériennes 449

(24) Voir Nicole Grimaud, « Etats-Unis et Maghreb : un engagement limité », in Jean-François Daguzan

(dir.), Les Etats-Unis et la Méditerranée, étude DAS/FMES, Toulon, 1998 (à paraître en 2001), p. 20.

démocratie a progressé. Mais la violence islamiste tend à renaître alors que

les vieux démons nomenklaturistes reviennent également. Il est donc du

devoir historique de la France d’aider au mieux le mouvement vers la démocratie

et la modernisation de ce voisin unique qui, par tout ce qui vient

d’être évoqué, est, qu’on le veuille ou non, une part d’elle-même. Sami Naïr

disait dans un remarquable article d’humeur en 1994 : « En somme entre la

France et l’Algérie, tout se passe comme s’il s’agissait d’une mésentente de système

: on se parle sans s’écouter, on s’explique sans se comprendre. C’est pourquoi,

quarante ans après les feux de la Toussaint, tout reste à faire. » (25)

Dans quelques années, ceux qui auront vécu la guerre de décolonisation

auront passé la main. Mais de nouvelles générations d’Algériens en quête

d’emploi arrivent qui ne connaissent de la France qu’une image télévisuelle

mythique. Il ne faudrait pas transformer le fantasme colonial par celui du

paradis imaginaire. Une part du pathos réciproque devrait pouvoir s’effacer.

Quant au reste, il y a une solution pour lever, au moins en partie, l’incompréhension

bilatérale : cela s’appelle le développement et l’éducation!

450 jean-françois daguzan

(

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Çà n'est pas aussi simple

L’algerie a en face d'elle

Dans le temps

DE GAULLE

LE COLONISATEUR

SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE

PUIS A L'OAS

AUX GENERAUX

AUX PIEDS NOIRE

 

ET AUX HARKIS*

 

PUIS LE TORCHON DES ACCORD D’EVIAN

 

 

Des qu'un chef d'état Algérien viens France

On lui a toujours pose la question

 

Mon président la question des harkis

Et la question qui fâche

 

En France on a l'impression qu'on est du temps des rois

Où on disait

 

Ce n'est pas le roi qui règne mais la cours

 

et donc en france

par le biais des association

tous ont opinion sur rue a propos de l'algerie

 

DE GAULLE

LE COLONISATEUR

SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE

PUIS A L'OAS

AUX GENERAUX

AUX PIEDS NOIRE

 

ET AUX HARKIS

 

Et donc tout est remis

Voila la vérité

 

Et nous on dit et on répète

Le Pardon

Qui ne viens pas

 

Donc il ne suffit pas de rire et de se poser des questions

Il faut suivre

 

Par exemple

Le 23 février 2005

Une bande des ses associations qui a du pouvoir

Puis quelle s'est permis de tirer sur le général

 

Déposé une loi au président Chirac a faire voter

 

Disant

La colonisation est un bien fait

 

On prend les algériens et le peuple français pour des animaux

 

La France est accusé de crime contre l'humanité

 

Et ses responsables veuillent retarder la sentence

 

PS: mais je sait que tu n'arrives pas me lire

Et que tu ne comprends pas ce que j’écris c'est pour les autres que j'ai écrits

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sentence? quelle sentence, il n'y en aura pas, juste un eclat dans la fierté de la france rien de plus.

Laisse les jeunes grandir et cette idée s'imposera toute seule, il y a encore trop de rancoeur dans la generation de la guerre qui est encore vivante.

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Guest anincognito
çà n'est pas aussi simple

l'algerie a en face d'elle

dans le temps

DE GAULLE

LE COLONISATEUR

SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE

PUIS A L'OAS

AUX GENERAUX

AUX PIEDS NOIRE

 

ET AUX HARKIS

 

 

des qu'un chef d'etat Algérien viens france

on lui a toujours pose la question

 

mon president la question des harkis

et la question qui fache

 

en france on a l'impression qu'on est du temps des roi

ou on disait

 

ce n'est pas le roi qui regne mais la cours

 

et donc en france

par le biais des association

tous ont opinion sur rue a propos de l'algerie

 

DE GAULLE

LE COLONISATEUR

SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE

PUIS A L'OAS

AUX GENERAUX

AUX PIEDS NOIRE

 

ET AUX HARKIS

 

et donc tout est remis

voila la vérité

 

et nous on dit et on repete

le Pardon

qui ne viens pas

 

donc il suffit pas de rire et de se poser des questions

il faut suivre

 

par exemple

le 23 fevrier 2005

une bande des ses associations qui a du povoir

puisquelel s'est permis de tirer sur le general

 

depose une loi au president chirac a faire voter

 

disant

la colonisation est un bien fait

 

On prend les algérien et le peuple français pour des animaux

 

la France est accusé de crime contre l'humanité

 

et ses responnable veuillent retarder la sentence

 

Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on rabâche à chaque fois le sujet des Harkis, ces derniers avaient un choix à faire, et ils ont choisi la France, l'Algérie les a considérés comme indésirables sur son sol, normalement le sujet est clos, et si les Algériens étaient certains de leur souveraineté, qu'il y ait des associations de Harkis ou des lois votées en France, ceci ne devrait en aucun cas les préoccuper du moment que les Harkis demeurent indésirables en Algérie comme convenu dès le début.

 

Ensuite, je ne comprends pourquoi ce qui se passe en France devrait nous préoccuper plus que ce qui se passe en Algérie, comme si tout était parfait ici. Je pense qu'il est temps qu'on se préoccupe de notre situation intérieure sans à tout bout de champs y mêler le reste du monde.

 

Ceci n’empêche pas d'avoir des relations avec le reste du monde, mais il faut faire la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, et prendre nos responsabilités en main comme il se doit, sans à chaque fois avoir recours au rejet de nos échecs sur les autres.

 

L'Algérie est en échec depuis tellement de temps, et il ne tient qu'à nous de nous lancer dans le défi de la remettre sur pied, nous le peuple, par un amour inconditionnel envers la patrie en ayant comme suprême objectif, le salut de l'Algérie. Agissons, et même si on fait des erreurs, le plus important, c'est que l'intention aura été de servir l'Algérie, de la hisser vers le haut.

 

Ce message est surtout en réponse à l'intervention de pmat, pas forcément en rapport avec le sujet du topic.

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Guest Biobazard
Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p

 

Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent

un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de

quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension

et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant

dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika

(1).

 

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf

 

 

J'ai lu l'article en diagonal (trop long) et si je devais faire un résumé, je dirais :

" Les relations franco-algériennes : 50 ans d'hypocrisie !"

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Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on rabâche à chaque fois le sujet des Harkis, ces derniers avaient un choix à faire, et ils ont choisi la France, l'Algérie les a considérés comme indésirables sur son sol, normalement le sujet est clos, et si les Algériens étaient certains de leur souveraineté, qu'il y ait des associations de Harkis ou des lois votées en France, ceci ne devrait en aucun cas les préoccuper du moment que les Harkis demeurent indésirables en Algérie comme convenu dès le début.

 

Ensuite, je ne comprends pourquoi ce qui se passe en France devrait nous préoccuper plus que ce qui se passe en Algérie, comme si tout était parfait ici. Je pense qu'il est temps qu'on se préoccupe de notre situation intérieure sans à tout bout de champs y mêler le reste du monde.

 

Ceci n’empêche pas d'avoir des relations avec le reste du monde, mais il faut faire la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, et prendre nos responsabilités en main comme il se doit, sans à chaque fois avoir recours au rejet de nos échecs sur les autres.

 

L'Algérie est en échec depuis tellement de temps, et il ne tient qu'à nous de nous lancer dans le défi de la remettre sur pied, nous le peuple, par un amour inconditionnel envers la patrie en ayant comme suprême objectif, le salut de l'Algérie. Agissons, et même si on fait des erreurs, le plus important, c'est que l'intention aura été de servir l'Algérie, de la hisser vers le haut.

 

Ce message est surtout en réponse à l'intervention de pmat, pas forcément en rapport avec le sujet du topic.

 

pour une entente avec la France mon ami

les arkis

empêche en faisant des revendication contre l'Algérie voila ce que j'ai voulu dire

 

je m'en fou des harkis

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Guest cerisecerise
Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on rabâche à chaque fois le sujet des Harkis, ces derniers avaient un choix à faire, et ils ont choisi la France, l'Algérie les a considérés comme indésirables sur son sol, normalement le sujet est clos, et si les Algériens étaient certains de leur souveraineté, qu'il y ait des associations de Harkis ou des lois votées en France, ceci ne devrait en aucun cas les préoccuper du moment que les Harkis demeurent indésirables en Algérie comme convenu dès le début.

 

Ensuite, je ne comprends pourquoi ce qui se passe en France devrait nous préoccuper plus que ce qui se passe en Algérie, comme si tout était parfait ici. Je pense qu'il est temps qu'on se préoccupe de notre situation intérieure sans à tout bout de champs y mêler le reste du monde.

 

Ceci n’empêche pas d'avoir des relations avec le reste du monde, mais il faut faire la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, et prendre nos responsabilités en main comme il se doit, sans à chaque fois avoir recours au rejet de nos échecs sur les autres.

 

L'Algérie est en échec depuis tellement de temps, et il ne tient qu'à nous de nous lancer dans le défi de la remettre sur pied, nous le peuple, par un amour inconditionnel envers la patrie en ayant comme suprême objectif, le salut de l'Algérie. Agissons, et même si on fait des erreurs, le plus important, c'est que l'intention aura été de servir l'Algérie, de la hisser vers le haut.

 

Ce message est surtout en réponse à l'intervention de pmat, pas forcément en rapport avec le sujet du topic.

 

comment penser au salut d'un pays quand celui du peuple est encore de l'ordre du questionnement?

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Guest anincognito
comment penser au salut d'un pays quand celui du peuple est encore de l'ordre du questionnement?

 

Pour moi, le salut d'un pays, c'est d'abord celui du peuple, une nation c'est le peuple et non un bout de terre. En gros, notre salut, nous devons le réaliser, il ne nous sera pas donné.

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Pour moi, le salut d'un pays, c'est d'abord celui du peuple, une nation c'est le peuple et non un bout de terre. En gros, notre salut, nous devons le réaliser, il ne nous sera pas donné.

anincognito

pourquoi tu veux sauter le sujet

 

le sujet parle des relations entre la France et l'Algérie

ce que tu dis c'est interne a l'Algérie

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Guest anincognito
anincognito

pourquoi tu veux sauter le sujet

 

le sujet parle des relations entre la France et l'Algérie

ce que tu dis c'est interne a l'Algérie

 

Je l'ai précisé que mon intervention n'était pas forcément en rapport avec le sujet du topic.

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Guest cerisecerise
Pour moi, le salut d'un pays, c'est d'abord celui du peuple, une nation c'est le peuple et non un bout de terre. En gros, notre salut, nous devons le réaliser, il ne nous sera pas donné.

 

J'entends bien , maintenant il s'avère être très délicat d'avoir une vision collective quant au niveau individuel, les problèmes quotidiens ne sont pas ceux de se trouver un salut, tel que tu l'entends.

La réalisation de ce salut ne pourra se faire que si l'Algérie se dote de personnes pensantes, de débats efficaces.Je ne sais pas si cela est le cas n'étant pas algérienne.

Qu'en penses-tu?

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